Annonce

Réduire
Aucune annonce.

France: campagne française de la présidentielle...pourquoi l'Algérie?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • France: campagne française de la présidentielle...pourquoi l'Algérie?

    Effectivement, lors de chaque campagne présidentielle française, l'ancienne colonie française (Algérie) occupe une importante place dans le débat de la campagne à l'élection à la présidence française.


    Pour cause d'une défaite indélébile comme à Waterloo le 18 juin 1815?
    ______________________________


    Pourquoi l’Algérie ?


    Parce qu’en tête – chronologique – de la longue litanie des attentats égrenée ce jour-là devant le président figurait celui du Milk Bar, commis il y a tout juste soixante ans à Alger par une militante nationaliste dont le nom a été cité ce 19 septembre aux côtés de ceux des tueurs de Daesh : Zohra Drif.

    Or cette fille de cadi, désormais octogénaire, et qui aujourd’hui encore « revendique pleinement » cet attentat qui coûta la vie à quatre colons français et en blessa une vingtaine d’autres, est considérée en Algérie comme une héroïne, une moudjahida de la guerre d’indépendance, à l’instar de sa sœur de combat Djamila Bouhired, qui déposa, le même 30 septembre 1956, une autre bombe, non explosée celle-là, contre l’agence d’Air France.

    Toutes deux furent ensuite arrêtées, torturées, condamnées à mort, puis graciées. Toutes deux ont vu leurs visages associés lors de la cérémonie de la place des Invalides à ceux d’Abaaoud, d’Abdeslam et des frères Kouachi. Cet amalgame, disons-le, est une double aberration : d’abord parce qu’un attentat, forcément injuste du point de vue de ses victimes, se juge aussi en fonction de la validité de la cause qu’il prétend servir – en l’occurrence, il s’agissait bien d’une lutte de libération reconnue comme telle par la communauté internationale et non d’un assassinat collectif perpétré au nom de la religion.

    Ensuite parce que cet acte terroriste (« de résistance », corrige la mémoire algérienne) fut en réalité un acte de contre-terrorisme. Rochebrune et Stora, décidément précieux : « Le premier grand attentat terroriste sans cible définie, visant prioritairement et en grand nombre des civils innocents perpétré sur le sol algérien pendant la guerre », fut commis rue de Thèbes, dans la Casbah d’Alger, six semaines avant celui du Milk Bar.

    Ses victimes (des dizaines, mais qui se souciait alors de dénombrer les cadavres d’indigènes ?) étaient toutes algériennes, et ses auteurs tous français. Rapidement identifiés, aucun des poseurs de bombe, ni a fortiori leurs complices – qui allaient bientôt rejoindre les commandos de l’OAS –, ne sera inquiété. Dans les pages du « roman national français » célébré ces jours-ci par Nicolas Sarkozy, la nuit sanglante du 10 août 1956 à Alger ne trouvera jamais sa place.

    Source: Jeune Afrique
Chargement...
X