Dimanche 25 septembre, François Hollande a prononcé une parole que beaucoup attendaient.
Il a reconnu «les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France». Le chef de l'État a employé le mot «harki», mais faut-il employer ce mot?, s’est demandé la journaliste Sarah Belouezzane.
(...)
Revenons maintenant à l'étymologie. Harki est la forme adjectivale de «haraka», qui veut dire «mouvement», explique l’historienne Fatima Besnaci-Lancou. Le dictionnaire Le Robert indique quant à lui que le terme provient de l’arabe «harka», «opération militaire». À l’origine donc, le terme n’a rien de péjoratif. Il est donné par les militaires français aux supplétifs de son armée, comme un simple terme descriptif. Il a pu ensuite désigner par extension tous les Algériens qui ont dû quitter leur pays en raison de leur comportement anti-indépendantiste durant la guerre et sont restés Français.
Glissement sémantique
Mais en Algérie, une autre histoire s’invente, et la langue en suit le cours: harki devient synonyme de traître. Un peu comme le mot «collabo» est devenu péjoratif, alors que le mot «collaborer» n’a rien initialement de négatif (on parle toujours de «collaborateur parlementaire» pour désigner les assistants des députés).
Il a reconnu «les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France». Le chef de l'État a employé le mot «harki», mais faut-il employer ce mot?, s’est demandé la journaliste Sarah Belouezzane.
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Revenons maintenant à l'étymologie. Harki est la forme adjectivale de «haraka», qui veut dire «mouvement», explique l’historienne Fatima Besnaci-Lancou. Le dictionnaire Le Robert indique quant à lui que le terme provient de l’arabe «harka», «opération militaire». À l’origine donc, le terme n’a rien de péjoratif. Il est donné par les militaires français aux supplétifs de son armée, comme un simple terme descriptif. Il a pu ensuite désigner par extension tous les Algériens qui ont dû quitter leur pays en raison de leur comportement anti-indépendantiste durant la guerre et sont restés Français.
Glissement sémantique
Mais en Algérie, une autre histoire s’invente, et la langue en suit le cours: harki devient synonyme de traître. Un peu comme le mot «collabo» est devenu péjoratif, alors que le mot «collaborer» n’a rien initialement de négatif (on parle toujours de «collaborateur parlementaire» pour désigner les assistants des députés).
«En Algérie, même les personnes qui ne considèrent pas les harkis comme des “traîtres” peuvent utiliser ce mot, pour parler de leurs dirigeants par exemple», explique Fatima Besnaci-Lancou.
Source: Slate.fr
Source: Slate.fr
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