5 OCT. 2016 PAR JEAN-PAUL BAQUIAST In Mediapart
La dénonciation de la "boucherie d'Alep" prépare une intervention militaire américaine visant à chasser les Russes de Syrie
Dans notre article Ce qui différencie Mossoul d'Alep, nous avons remarqué la façon dangereuse qu'ont les Etats-Unis, suivis de leurs alliés européens, dont un gouvernement français totalement asservi, pour exploiter la légitime action du gouvernement Assad, soutenu par les Russes, visant à chasser les djihadistes de leur fief d'Alep. Cette offensive semble actuellement en voie de reconquérir Alep avant la fin de l'année. Ce serait une défaite importante pour l'Etat Islamique et les nombreux groupes de « rebelles modérés » armés et soutenus par Washington. Ce serait donc par conséquent une défaite majeure pour Washington dans sa volonté de chasser les Russes des deux bases que leur a concédé Damas, ce qui passe en priorité par une destruction du régime légitime de Damas.
Pour empêcher les troupes syriennes de progresser à Alep, afin d'en reprendre le contrôle, les Etats-Unis et leurs alliés européens conduisent deux actions en parallèle. La première est dans les opinions publiques, en menant une campagne médiatique sans précédents pour dénoncer la « boucherie » d'Alep, résultant des bombardements syriens et russes. Or comme le montre avec beaucoup de clarté un article très bien informé de l'observatoire géostratégique Proche et Moyen Orient ( http://prochetmoyen-orient.ch/alep-d...de-propagande/) les morts civiles résultant de l'offensive syrienne, bien que regrettables, ne correspondent absolument pas à la pluie d'images, d'interviews et de commentaires dont tous les gouvernements et médias « occidentaux » saturent actuellement les réseaux numériques du monde entier. Nous conseillons vivement à nos lecteurs de se référer à cet article.
La deuxième méthode visant à arrêter l'offensive syro-russe contre Alep se joue au plus haut niveau sur le plan diplomatique. Il s'agit d'exiger, via le Conseil de Sécurité et l'ONU, un « arrêt immédiat des frappes contre Alep ». Ceci devrait permettre la mise en place de couloirs sécuritaires permettant d'acheminer des secours aux populations assiégées. Louable intention, mais de tels couloirs ne se conçoivent pas, selon les déclarations du Département américaine, sans la mise en place de zones de non-survol (no fly zones) destinées à empêcher toute intrusion aérienne dans les zones en question. Or comme ces zones recouvrent pratiquement toutes celles occupées par l'Etat islamique et ses alliés, cela reviendrait à interdire dorénavant à l'aviation syrienne et russe toute intervention dans la guerre contre l'Etat islamique. Autrement dit, il s'agirait très rapidement de provoquer la chute de Damas.
Il faut par ailleurs constater que dans les cercles officiels américains, de plus en plus de voix autorisées, dont celles de chefs militaires de haut niveau, conseillent à Obama comme à ses successeurs d'attaquer militairement Damas. La Russie vient de prévenir l'Amérique qu'une telle intervention serait très dangereuse. Selon la porte-parole du ministre russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, si les Etats-Unis lançaient une agression directe contre Damas et l'armée syrienne,, il en résulterait un « terrible glissement tectonique, non seulement en Syrie, mais dans tout le Moyen Orient ».
Moscou n'a d'ailleurs pas l'intention de laisser l'aviation occidentale attaquer ses bases en Syrie, puisque elle vient de doter celle de Tartous d'une batterie demissiles anti-aériens S-300. A nouveau aujourd'hui de nombreux diplomates et médias « occidentaux » présentent ceci comme une agression inadmissible de Moscou, qu'ils invitent la communauté internationale à condamner. Mais des missiles anti-aériens ne menacent personne, sauf des avions occidentaux qui ne viendraient pas sur cette zone pour une simple promenade touristique.
L'on voit donc qu'aujourd'hui Washington n'hésite pas à faire planer la menace d'une guerre contre la Russie elle-même. C'est d'ailleurs ce que dénoncent d'anciens officiers de renseignements américains, dans un mémorandum adressé à Obama par les Veteran Intelligence Professionals for Sanity.
La dénonciation de la "boucherie d'Alep" prépare une intervention militaire américaine visant à chasser les Russes de Syrie
Dans notre article Ce qui différencie Mossoul d'Alep, nous avons remarqué la façon dangereuse qu'ont les Etats-Unis, suivis de leurs alliés européens, dont un gouvernement français totalement asservi, pour exploiter la légitime action du gouvernement Assad, soutenu par les Russes, visant à chasser les djihadistes de leur fief d'Alep. Cette offensive semble actuellement en voie de reconquérir Alep avant la fin de l'année. Ce serait une défaite importante pour l'Etat Islamique et les nombreux groupes de « rebelles modérés » armés et soutenus par Washington. Ce serait donc par conséquent une défaite majeure pour Washington dans sa volonté de chasser les Russes des deux bases que leur a concédé Damas, ce qui passe en priorité par une destruction du régime légitime de Damas.
Pour empêcher les troupes syriennes de progresser à Alep, afin d'en reprendre le contrôle, les Etats-Unis et leurs alliés européens conduisent deux actions en parallèle. La première est dans les opinions publiques, en menant une campagne médiatique sans précédents pour dénoncer la « boucherie » d'Alep, résultant des bombardements syriens et russes. Or comme le montre avec beaucoup de clarté un article très bien informé de l'observatoire géostratégique Proche et Moyen Orient ( http://prochetmoyen-orient.ch/alep-d...de-propagande/) les morts civiles résultant de l'offensive syrienne, bien que regrettables, ne correspondent absolument pas à la pluie d'images, d'interviews et de commentaires dont tous les gouvernements et médias « occidentaux » saturent actuellement les réseaux numériques du monde entier. Nous conseillons vivement à nos lecteurs de se référer à cet article.
La deuxième méthode visant à arrêter l'offensive syro-russe contre Alep se joue au plus haut niveau sur le plan diplomatique. Il s'agit d'exiger, via le Conseil de Sécurité et l'ONU, un « arrêt immédiat des frappes contre Alep ». Ceci devrait permettre la mise en place de couloirs sécuritaires permettant d'acheminer des secours aux populations assiégées. Louable intention, mais de tels couloirs ne se conçoivent pas, selon les déclarations du Département américaine, sans la mise en place de zones de non-survol (no fly zones) destinées à empêcher toute intrusion aérienne dans les zones en question. Or comme ces zones recouvrent pratiquement toutes celles occupées par l'Etat islamique et ses alliés, cela reviendrait à interdire dorénavant à l'aviation syrienne et russe toute intervention dans la guerre contre l'Etat islamique. Autrement dit, il s'agirait très rapidement de provoquer la chute de Damas.
Il faut par ailleurs constater que dans les cercles officiels américains, de plus en plus de voix autorisées, dont celles de chefs militaires de haut niveau, conseillent à Obama comme à ses successeurs d'attaquer militairement Damas. La Russie vient de prévenir l'Amérique qu'une telle intervention serait très dangereuse. Selon la porte-parole du ministre russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, si les Etats-Unis lançaient une agression directe contre Damas et l'armée syrienne,, il en résulterait un « terrible glissement tectonique, non seulement en Syrie, mais dans tout le Moyen Orient ».
Moscou n'a d'ailleurs pas l'intention de laisser l'aviation occidentale attaquer ses bases en Syrie, puisque elle vient de doter celle de Tartous d'une batterie demissiles anti-aériens S-300. A nouveau aujourd'hui de nombreux diplomates et médias « occidentaux » présentent ceci comme une agression inadmissible de Moscou, qu'ils invitent la communauté internationale à condamner. Mais des missiles anti-aériens ne menacent personne, sauf des avions occidentaux qui ne viendraient pas sur cette zone pour une simple promenade touristique.
L'on voit donc qu'aujourd'hui Washington n'hésite pas à faire planer la menace d'une guerre contre la Russie elle-même. C'est d'ailleurs ce que dénoncent d'anciens officiers de renseignements américains, dans un mémorandum adressé à Obama par les Veteran Intelligence Professionals for Sanity.
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