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Compétences, performances et duos de crise des élites et du leadership

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    Compétences, performances et duos de crise des élites et du leadership
    Par Salima Ghezali

    Dans Libre Algérie le 09 octobre 2016

    Le duo Saïdani- Ouyahia a fait son job d’animateur de la vitrine du système et coupé court aux fantasmes d’une improbable « surprise d’octobre ». Ni raz de marée émeutier ni révolution de palais. Deux choses que, par une même fatigue ou irresponsabilité, les uns craignent sans rien faire de sérieux pour les empêcher et que les autres espèrent pour n’avoir rien à faire de sérieux.

    Rien à voir donc dans le « ciel serein » d’un système qui carbure à la banalisation des outrances. Signe des temps, une brève de quelques lignes annonçait, hier, que des avions d’Air Algérie ont été déroutés sur Oran, mis, dit-t-on, dans l’impossibilité d’atterrir à Alger à cause de la densité du Brouillard… Le brouillard politique distillé par les innombrables duos du système a, lui aussi, pour fonction de dérouter tout ce qui prétend afficher des ambitions, prendre de la hauteur, conduire un appareil et le poser sans risques de crash.

    Seule émerge dans le « smog » dominant une nouvelle balise plantée par Mouloud Hamrouche sur le chemin de la « réforme de la contre-réforme » pour mettre en synergie les « compétences effectives » des élites et les « performances nécessaires» attendues de l’exercice du pouvoir : « Ces questions relèvent de la politique et ont besoin de traitements politiques. L’approche politique est une question d’élites et de leadership. Les élites sont des forces motrices renouvelables de la société. Elles aident à la prise de conscience, à l’engagement et à la sincérité. Elles veillent à corriger les erreurs et à éviter toute dérive. Toute légitimité et privilèges dont elles bénéficient sont conditionnées par ce qu’elles apportent comme intelligences et savoirs pour aider la société à faire face aux imprévus et à opérer avec succès et à moindre coût les adaptations qu’exigent les situations intérieures et qu’imposent les changements internationaux. Elles doivent atténuer les confrontations, corriger les distorsions, solutionner les conflits pacifiquement loin des règlements de comptes personnels. » Un observateur averti des vertus potentielles de la pédagogie en temps de crise ne peut s‘empêcher de constater l’abîme qui sépare les « compétences » qui rendent légitimes les élites et les leaderships selon Hamrouche, des « performances » que réalisent les créatures du système. C’est pourtant là le nœud gordien de la crise. Et là également le cheminement vers son dénouement potentiel. Pour la technostructure de l’Etat comme pour l’ensemble des appareils économiques, politiques, culturels, associatifs etc. Tous les aspects de la vie nationale étant touchés par la crise, les antagonismes, avant même de prétendre s’articuler en duos externes type Moderne/archaïque Public/privé, Laïc/religieux, Civil/militaire, National/Diaspora, Patrons/salariés, Jeunes/vieux, Femmes/Hommes, Technocrate/militant … Et même Système/Opposition, doivent d’abord résoudre la question de la capacité à dégager, en interne, pour chacun des éléments du duo potentiel, des élites compétentes selon des critères opérationnels clairement posés.

    Tout ce qui se prétend un appareil dirigeant et disposer d’un programme à réaliser, d’une ressource humaine susceptible de diriger ou d’être dirigée est concerné par la mise en adéquation des « compétences » et des « performances ».La pérennité du système actuel repose depuis toujours sur l’ambiguïté des critères d’évaluation tant des compétences exigées que des performances attendues. De ce point de vue rien ne distingue le syndicalisme d’un Sidi Saïd de l’entreprenariat d’un Haddad. Et pas davantage le populisme d’un Saïdani de « l’apparatchisme » d’un Ouyahia… Les duos de ce type sont la marque même du système et on peut les retrouver partout où un groupe se constitue. Même dans un banal comité de cité.

    Reste l’énorme surprise attendue d’une société sous influence, épuisée et qui réussirait à se débarrasser de la culture dégénérée du système pour se doter de critères d’efficacité librement débattus, adoptés et respectés dans le choix de ses élites. Vaste programme sur lequel les prochaines listes électorales vont nous renseigner.

    On dit qu’Alexandre mis devant le défi de défaire le nœud gordien a préféré le trancher d’un coup d’épée…Des contemporains sous d’autres cieux pensent remplacer les élections par le tirage au sort… Une chose est sure, Mouloud Hamrouche a dit la seule chose qu’il importait de savoir sur les élections sans même prononcer le mot. Et pour cause, la gestion des entreprises est tout aussi concernée par ce « cahier des charges » de l’efficacité que les partis politiques. Et avant tous, le principal concerné est l’Etat.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Erreur de rubrique!!!
    Othmane BENZAGHOU

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