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MAROC:Abstention, bipolarisation, Makhzen…: Les élections législatives vues de l’étranger

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  • MAROC:Abstention, bipolarisation, Makhzen…: Les élections législatives vues de l’étranger

    La presse étrangère s’est penchée sur les élections législatives marocaines du 7 octobre. Tour d’horizon.

    Si la plupart des titres étrangers se sont contentés de publier les résultats finaux des élections législatives marocaines, certains se sont penchés davantage sur l’issue du vote du 7 octobre. Le quotidien espagnol El Mundo, se dit par exemple peu surpris de la victoire du PJD, mais oriente davantage son éditorial sur la bipolarisation de la politique marocaine : « Les chiffres reflètent une scène politique sans précédent au Maroc », explique-t-il, revenant sur le succès « incontestable » du PJD mais également sur la montée en puissance visible du PAM. Un axe rejoint par le quotidien français Le Figaro, qui note « le recul particulièrement sensible pour les nationalistes-conservateurs de l’Istiqlal et les sociaux-démocrates de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) ». Le quotidien français explique qu’avec une telle redistribution des cartes, sur l’ensemble du territoire, « la reconduction de ce front commun donne sur le papier une majorité fragile au PJD. » « Les islamistes ne seront pas à l’abri durant la nouvelle mandature, d’une crise en cas de défection de l’un de leurs partenaires ou d’une poignée de parlementaires », conclut le journal.

    Le quotidien français L’Humanité, idéologiquement placée très à gauche, titre lui : « A la fin, c’est toujours le Makhzen qui gagne ». Expliquant que les élections législatives sont, sans « véritable enjeu ». Le journal illustre son point de vue en reprenant les propos de Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU) : « La modernité devrait commencer par la politique, avec l’instauration d’un État de droit, la séparation des pouvoirs, la lutte contre la corruption. »

    Un point de vue nuancé par le journal anglophone indien Times of India, qui indique à juste titre que le Maroc est le seul pays d’Afrique du Nord à avoir « glissé en douceur sur la vague pro-démocratie émanée du printemps arabe qui a secoué la région en 2011.» « À l’époque, Mohammed VI a commandé rapidement des réformes politiques sous la forme d’un nouvelle Constitution, donnant plusieurs de ses pouvoirs au gouvernement élu. En outre, le Parlement a été renforcé et un cadre a été mis pour améliorer la gouvernance locale », rappelle le journal.

    Abstention, maître mot de la presse étrangère

    Le fort taux d’abstention du scrutin législatif (43% de participation seulement) a retenu l’attention des médias étrangers. Al Jazeera parle de déception. Pour le média qatari, « les partis politiques restent incapables de motiver les citoyens, en particulier les jeunes du pays.» Prenant pour compte de nombreux témoignages de citoyens marocains, Al Jazeera explique que « les gouvernements et les politiciens du pays restent incapables de s’intéresser aux problèmes quotidiens des habitants et semblent déconnectés de la réalité du pays ». Et de citer l’exemple d’un étudiant de 21 ans qui témoigne avoir voter blanc lors du scrutin : « J’ai voté mais je n’ai pas choisi un parti. J’ai lu leurs programmes et leurs promesses, mais ils ne sont pas suffisamment convaincants pour moi ».

    Comme pour expliquer le fort taux d’abstention, le français Libération s’étend lui sur le désintérêt des électeurs marocains. Expliquant que Mohammed VI jouit toujours d’une image « ultra consensuelle et populaire » et qu’il détient encore les clés du pouvoir, le quotidien explique que l’intérêt des Marocains pour ces élections n’en est que fortement diminué. Présenté comme un rebond avorté du mouvement du 20 février 2011, Libération met en avant le faible résultat de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), qui plaidait pourtant « pour une nouvelle réforme qui conduirait le royaume vers une monarchie parlementaire, proche du modèle anglais ou belge. » L’espagnol El Mundo est, lui, plus élogieux à l’égard de la FGD, élevant le parti au rang de « révélation » des élections. Pour rappel, la FDG a obtenu deux sièges lors de ces élections législatives.

    Nos confrères espagnols concluent d’ailleurs leur analyse en relevant, eux-aussi, le fort taux d’abstention constaté lors de ces élections : « Parmi l’odeur de couscous s’entremêlant avec la prière du vendredi, le Maroc était un pays où il ne semblait pas y avoir d’élection ce 7 octobre », rapporte ainsi le journal. Et d’expliquer : « de savoir que tout est contrôlé par le soi-disant makhzen, soit par l’appareil d’Etat », peut justifier une telle absence des Marocains dans les bureaux de vote, selon eux.

    Tel quel
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