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Mossoul : une bataille, zéro stratégie

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  • Mossoul : une bataille, zéro stratégie

    Si les diverses forces engagées contre Daech sont en mesure de l'emporter militairement, aucun plan politique n'a été défini pour l'avenir de la ville.

    DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À BAGDAD, ARMIN AREFI

    L'annonce inopinée du lancement de la bataille de Mossoul, « capitale irakienne » de Daech, a secoué les chancelleries occidentales. Pourtant, jeudi, lors d'une réunion internationale organisée à Paris, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi s'est voulu rassurant en annonçant par vidéoconférence depuis Bagdad que les forces irakiennes progressaient « plus vite que prévu » vers la deuxième ville d'Irak. En déplacement à un sommet européen à Bruxelles, François Hollande lui a emboîté le pas en déclarant que la ville de Raqqa, la « capitale » syrienne du califat, pourrait être le prochain objectif de la coalition internationale anti-Daech.
    Pourtant, au quatrième jour de l'offensive visant à déloger les soldats du califat de leur bastion irakien, et tandis que la bataille au sein même de la ville pourrait ne pas débuter avant plusieurs semaines, les interrogations subsistent quant à l'après-Daech. « Qui administrera Mossoul ? Qui gouvernera ? s'interroge-t-on à Paris. Ces questions restent pour l'heure sans réponse. »
    Absence de plan politique

    « Il semble que la logique militaire et politique l'ait emporté sur la question de l'avenir de Mossoul, décrypte un diplomate. Les forces armées étaient prêtes pour débuter, Barack Obama veut achever sa présidence sur une victoire symbolique, et le Premier ministre Haider al-Abadi veut rétablir sa légitimité en apparaissant comme un chef de guerre. Or, en l'absence d'accord politique, les choses peuvent tourner mal sur le terrain. Cela peut donner lieu à une compétition sur le terrain entre les forces anti-Daech pour décider de qui commandera à l'avenir. »

    Majoritairement sunnite et bastion du parti Baas de Saddam Hussein qui lui fournissait 80 % de ses officiers, la ville de Mossoul a subi de plein fouet l'invasion américaine de 2003, et sa décision insensée de dissoudre le parti Baas et l'armée irakienne. « Je me souviens notamment d'un officier de Saddam de Mossoul qui s'est retrouvé du jour au lendemain vendeur de légumes », raconte Karim Pakzad, chercheur spécialiste de l'Irak à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). « Il s'est donc rallié à Daech. »
    Sunnites marginalisés

    Totalement marginalisée par le pouvoir chiite de Bagdad (les chiites sont majoritaires en Irak et ont donc logiquement remporté toutes les élections), Mossoul, cité sunnite conservatrice, est peu à peu devenue une place forte d'Al-Qaïda, ancêtre de l'État islamique, dans sa lutte contre l'occupation américaine et les chiites de Bagdad. En juin 2014, c'est sans résister que la ville de 2 millions d'habitants (1 à 1,2 million aujourd'hui, NDLR) est tombée entre les mains des soldats du califat, 1 500 djihadistes faisant fuir une armée professionnelle de 20 000 hommes. « Lorsque Mossoul est tombée, une partie de la population est sortie dans la rue fêter ce qu'elle percevait comme une libération », rappelle Karim Pakzad. « Comme les sunnites irakiens n'avaient aucun avenir dans le jeu des institutions irakiennes, ils ont préféré rejoindre Daech », renchérit Pierre Razoux, chercheur à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire.

    Après deux années de vie sous le « califat » autoproclamé de Daech, les sourires ont disparu. Mais la méfiance demeure. « Les gens sont soumis à une occupation étrangère, souligne un diplomate. La population souffre, mais beaucoup se demandent ce que sera l'après-Daech, si des forces sécuritaires hostiles vont reprendre leur destin en main. » En effet, dans cet Irak éclaté, la lutte contre Daech a eu pour mérite de fédérer un ensemble hétéroclite de forces aux visées contraires face à un ennemi commun. Mais sa disparition, au moins sur le plan militaire, pourrait faire voler en éclats cette entente sacrée. Et, à ce jeu, aucune véritable force sunnite n'émerge pour protéger les intérêts des sunnites de Mossoul, hormis peut-être l'« unité de mobilisation nationale », une milice sunnite formée par l'ancien gouverneur de la ville et soutenue par la Turquie. Elle se trouve actuellement au nord de la métropole.

    « Pire que Daech »

    L'inquiétude des habitants sunnites de Mossoul est renforcée par les nombreuses exactions dont se sont rendues coupables les « unités de mobilisation populaires », ces puissantes milices chiites, officiellement sous la coupe du Premier ministre mais dont certaines sont inféodées à la République islamique d'Iran. Répondant à l'appel à prendre les armes de l'ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité chiite du pays, « elles ont été encore plus violentes que Daech », assure Ahmed, un chauffeur de taxi de Bagdad qui se déclare « ni chiite ni sunnite ». Accompagnant les forces armées irakiennes qui sont appuyées par les avions de la coalition, elles avancent sur le front sud de Mossoul, au nord de la ville de Qayyarah, où est située la base aérienne de la coalition. « Les milices n'ont pas les mêmes règles qu'une armée, confie une source militaire. Elles ont donc un caractère incontrôlable. »

    Pour éviter un terrible bain de sang à Mossoul, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a indiqué que seules les forces armées nationales irakiennes (forces d'élite et armée), ainsi que la police, pénétreraient à l'intérieur de la ville. Bénéficiant de la présence de « conseillers » occidentaux, elles progressent sur deux fronts, au sud de Mossoul, mais également à l'est, où les forces d'élite irakiennes du contre-terrorisme (CTS) ont repris jeudi la ville chrétienne de Bartalla, située à moins de 15 kilomètres de la métropole. Or, si les forces armées irakiennes se révèlent bien moins sectaires que les milices, elles restent pour la plupart largement composées de chiites, contrairement au discours officiel irakien.

    Le jeu des Kurdes

    Dernière force-clé dans la reprise de Mossoul, les peshmergas, les soldats affiliés à la région autonome du Kurdistan irakien. Soutenus, eux aussi, par l'aviation de la coalition, ils viennent de reprendre la ville de Bachiqa, au nord-est de Mossoul. Depuis la proclamation du « califat » de Daech en juin 2014, les Kurdes irakiens, en première ligne du front anti-Daech, ont profité de leur succès contre l'EI pour étendre leur territoire de 50 %.
    « Leur objectif est de garder le maximum de terrain possible, explique le diplomate, notamment sur les zones pétrolifères, nombreuses dans la région de Ninive dont Mossoul est la capitale. » Ils rêveraient également d'une cogestion future de Mossoul. Comme pour les milices chiites, les peshmergas ont « promis » de ne pas pénétrer à l'intérieur de la métropole sunnite. Bien sûr, nul n'est forcé de les croire sur parole.


    le Point fr

  • #2
    haddou cet article est un leurre.. une réponse à la problématique du moment.


    la technique est rodée..

    les usa bombardent en libye pour faire déplacer EIL vers la tunisie et l'algérie et peut être même le maroc !!


    ils se décident (pourquoi maintenant que les islamistes sont écrasés en syrie) de bombarder mossoul la caserne de EIL pour les faire partir en syrie !

    en irak ils étaient juste en réserve, ils attendaient une mission ! it's time to go..

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    • #3
      tout a fait tawenza
      c'est pour ça que la russie a dit que c'était criminel de laisser sortir les djihadistes de Moussol pour passer a la Syrie
      et quand la Syrie bombarde les djihadistes a Alep les occidentaux et leurs médias mensonges crient au crime de guerre

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      • #4
        c'est pour ça que la russie a dit que c'était criminel de laisser sortir les djihadistes de Moussol pour passer a la Syrie
        et quand la Syrie bombarde les djihadistes a Alep les occidentaux et leurs médias mensonges crient au crime de guerre

        C'est exactement cela ... et par hasard au mm moment, hier, des soldats russes et syriens ont été attaqués sur la route castello, surement ils voudront briser le siège pour renforcer la ligne de Alep en envoyant plus de combattants.

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        • #5
          Le complot a déjà réussi.il n y a pas d'autres.
          La destruction de: L'Irak,Libye,Yémen et la Syrie.L'Algérie et l'Egypte a genoux,les autres étaient déjà dans le rang.
          Vous voulez dire l'achèvement des états blessés.

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