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Train de vie de l’Etat : la crise ignorée

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  • Train de vie de l’Etat : la crise ignorée

    Face à la crise financière qui s’abat sur le pays, les dirigeants ne semblent nullement concernés par les mesures d’austérité qu’ils ont commencé à infliger aux citoyens par l’entremise des augmentations d’impôts, d’une dévaluation déguisée de la monnaie, d’une inflation galopante et d’une réduction de l’activité économique dont les résultats désastreux ne tarderont pas à se faire sentir.

    L’année 2017 sera bien dure pour les ménages. En ces temps de vaches maigres, le gouvernement pare au plus urgent mais semble se contenter de faire payer les catégories les plus vulnérables de la société.

    Le projet de loi de finances 2017 (PLF-2017), intervenant dans un moment de crise financière due à la chute des prix du pétrole, est une véritable charte de l’austérité touchant essentiellement au pouvoir d’achat des Algériens.

    Le gouvernement préfère augmenter la taxe sur la valeur ajoutée, qui pèse déjà lourdement sur le pouvoir d’achat des citoyens, alors qu’il n’évoque nullement de réduire les dépenses farfelues des institutions de l’Etat.

    Dans le chapitre consacré aux budgets alloués aux différents secteurs d’activité, il est dit que la présidence de la République maintiendra le même budget de fonctionnement de 7,8 milliards de dinars contre 7,9 milliards en 2016. Plus encore, il est question de l’allocation de sommes faramineuses à des dépenses pas tout à fait indispensables. Alors que 2017 sera bien difficile pour le reste des Algériens, la Présidence prévoit l’acquisition, à la faveur du programme 2017, d’une soixantaine de véhicules pour un montant de 190 millions de dinars.

    La même institution lance une étude pour l’aménagement des résidences officielles, maisons d’hôtes et divers équipements pour la coquette somme de 391 millions de dinars.

    Le Premier ministère n’est pas en reste puisqu’il prévoit un programme de subvention de travaux d’entretien, d’équipement, d’ameublement et de décoration au profit de la résidence d’Etat du Sahel pour un montant de 1300 millions de dinars. Des travaux d’entretien et d’équipement concerneront aussi 123 villas pour un coût de 160 millions de dinars.

    Quelques exemples parmi tant d’autres qui montrent la légèreté avec laquelle le gouvernement puise dans la taxation des petits salaires et «oublie» de toucher aux privilèges des institutions et hauts responsables de l’Etat. S’il est normal de chercher à renflouer les caisses de l’Etata par toutes les mesures possibles afin de sauver l’économie du pays, il est toutefois inconcevable de faire payer les plus faibles et de maintenir un niveau de vie bien au-dessus de la normale pour les hauts responsables de l’Etat.

    L’austérité est une bien dure mesure qui doit d’abord toucher le fastueux train de vie des fonctionnaires de l’Etat et taxer les fortunes et non pas les petits salaires. Aucune mesure n’a été prise dans ce sens pour diminuer les rémunérations des hauts fonctionnaires de l’Etat, notamment les membres du gouvernement Sellal.

    Pourquoi ne donneraient-ils pas l’exemple en cédant quelques-uns des privilèges dont ils jouissent et contribuer ainsi à corriger quelque peu les mauvais choix économiques qu’ils ont faits et la politique du panier percé adoptée depuis plus d’une décennie ?

    Des pays comme l’Arabie Saoudite et la Tunisie, qui passent aussi par des situations de crise économique, ont eu recours à des mesures d’austérité, mais pour donner l’exemple, ils ont commencé par réduire les salaires des hauts fonctionnaires. Afin de diminuer le déficit public, le roi d’Arabie Saoudite a décidé, entre autres mesures, la révision à la baisse de 20% des salaires de ses ministres, et de 15% des indemnités annuelles des 160 membres du Conseil de la choura.

    Il a aussi décidé que le gouvernement ne procurera plus de véhicules de fonction aux hauts responsables de l’Etat. Pour sa part, le nouveau Premier ministre tunisien a pris comme première mesure de réduire son salaire ainsi que ceux de ses ministres par «solidarité avec la Tunisie».

    Youssef Chahed a décidé que la baisse touchera «aux primes et privilèges» des hauts responsables qui sont même privés chaque mois d’une quantité de carburant équivalent à 1000 dinars.

    En Algérie, on préfère taxer les plus pauvres. Une autre aberration est d’ailleurs à souligner dans le PLF-2017 : le budget de la Défense reste inchangé. Ce ministère continue de trôner avec un budget équivalent à celui de l’année 2016 avec pas moins de 1 118 297 000 000 dinars.

    Quel besoin de surarmer l’ANP si les comptes de la Banque centrale virent au rouge ? Au lieu de miser sur des secteurs comme l’agriculture et le tourisme pouvant représenter une réelle alternative à la dépendance aux hydrocarbures, le gouvernement maintient un budget faramineux pour un secteur qui, pourtant, n’est pas en manque d’équipements ou d’armements.

    Le PLF-2017 sera soumis au débat cette semaine à l’Assemblée populaire nationale, alors que les premiers signes de colère populaire face à la précarité des salaires grondent dans le sud du pays.
    El Watan

  • #2
    Les pro-gouvernement reposteront leurs commentaires en commençant par :

    Certains ne comprendrons jamais rien a rien, ...

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