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CodaSystem rend la photo numérique infalsifiable

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  • CodaSystem rend la photo numérique infalsifiable

    Créée en 2001, cette société est la première à proposer une solution capable de certifier l'authenticité d'une photo numérique, la date et le lieu de sa prise de vue, ainsi que l'identité de son auteur. Photoshop aurait-il trouvé son maître ? La justice va-t-elle regarder les photos d'un oeil nouveau ?

    La photographie numérique se fait particulièrement apprécier au moment de choisir un cliché, lorsque de petites retouches (yeux rouges, cadrage, couleur,…) s'avèrent nécessaires. Modifier un original à l'infini, et donc le falsifier, est à la portée de n'importe qui. Si de telles possibilités ne prêtent pas à conséquence dans le cadre familial, il en est autrement dans le monde professionnel. Les difficultés apparaissent quand une photo numérique est produite en justice, car sa valeur est désormais réduite à néant ou presque, comparée à celle d'une image argentique originale. Une petite équipe a pourtant trouvé la parade. « Nous apportons un système qui enlève le doute sur l'authenticité d'un document photo numérique », explique Frédéric Levaux, président de CodaSystem, qui détient un brevet mondial sur sa technologie.

    A l'origine pourtant, rien ne prédisposait cette start-up à évoluer dans le monde de la photo certifiée. En 2001, son fondateur, Claude Poletti, avait mis au point une solution permettant le contrôle de la musique diffusée sur les ondes radios. L'objectif était d'assurer une gestion efficace des droits d'auteur. Sollicitée, la Sacem cherchait plutôt un moyen technique (enregistrement, photo,…) pour faire respecter ses droits d'auteur lors des concerts, soirées et autres manifestations artistiques. « Nous avions le prototype et le brevet. Nous avons alors réalisé que tout cela pouvait servir à autre chose notamment en matière de droit commercial où la preuve est libre », se souvient Frédéric Levaux.

    Le logiciel conçu par CodaSystem permet, à partir d'un PDA, un smartphone ou un appareil photo numérique associé à un Tablet PC, de « tatouer » de façon indélébile des informations sur une photo numérique dès la prise de vue. Ce logiciel fait appel à des pré-requis devant figurer à l'origine sur l'appareil. Certains terminaux sont ainsi préqualifiés : « C'est notamment le cas de ceux fonctionnant sous Windows Mobile, grâce aux accords signés avec Microsoft », signale le patron de CodaSystem. D'autres doivent faire l'objet de légères modifications. Enfin, certains comme le canadien RIM en sont encore exclus, même si la start-up française précise « travailler actuellement avec eux ».

    Les informations capturées sont de plusieurs natures : la date et l'heure grâce aux horloges satellites, la géolocalisation à partir d'une triangulation GPS ou GSM, l'identité de l'auteur via un certificat électronique, l'altitude, la température… L'inscription de ce « tag » est réalisée selon la méthode de la stéganographie, qui consiste à cacher un message dans un autre pour marquer un fichier. Les photos et rapports générés par le terminal sont ensuite acheminés, cryptés, via les réseaux GPS, GPRS ou 3G jusqu'au serveur de CodaSystem. Après avoir authentifié ces fichiers dont il conserve l'original - CodaSystem faisant office de tiers de confiance -, le serveur notifie leur arrivée au destinataire final. Ce dernier peut alors exploiter des documents ayant force probante.

    Pour de nombreux corps de métier en contact fréquent avec les huissiers, l'utilisation d'un tel système peut rapidement devenir indispensable, tant en terme de temps que de coûts. C'est notamment le cas dans le secteur de la construction et du bâtiment. « Ce sont de gros consommateurs d'huissiers. Ils sont appelés en moyenne 2 à 3 fois par mois par les donneurs d'ordre ou les architectes. Or, la visite d'un huissier et son rapport sont facturés entre 200 et 300 euros, quand une photo va coûter moins d'un euro », explique Frédéric Levaux. Ce secteur est d'ailleurs le premier client de CodaSystem. Leur solution est également utilisée dans l'immobilier (état des lieux, diagnostic amiante/plomb,…), dans la distribution où les clichés fournissent une preuve aux fournisseurs à qui l'on facture une tête de gondole, par le secteur des médias avec les campagnes d'affichage, la sécurité ou encore les collectivités locales.

    Pour autant, « une photo, même certifiée, n'aura pas la même valeur qu'un constat d'huissier », concède Frédéric Levaux. « En revanche, en cas d'opposition à un tel constat, le juge demandera des éléments complémentaires susceptibles de lui offrir une traçabilité et nous sommes en mesure de les lui apporter ».

    La société CodaSystem vient de réaliser une deuxième levée de fonds de deux millions d'euros pour, entre autres, mettre le cap sur l'international. « Après l'Europe, notre cible reste le marché américain dont l'appétence pour les procès est réputée ; c'est également l'Asie où le parc installé de smartphones est énorme. Mais notre idée est d'y aller avec un partenaire plus gros », précise le patron de CodaSystem. L'entreprise travaille également au développement de nouvelles fonctionnalités comme l'affichage de la cartographie des photos grâce à des liens du type Google Earth, ou la possibilité de retoucher en ligne une copie de l'original. Enfin, CodaSystem poursuit le développement d'applications similaires dans le domaine de l'audio et de la vidéo. Elle fait d'ailleurs partie d'un programme de recherche européen.


    Fiche d'identité : CodaSystem

    Domaine d'activité: éditeur de logiciels et tiers de confiance
    Année de création : 2001
    Effectifs : 11
    Dirigeant : Frédéric Levaux
    Fondateur : Claude Poletti
    Capital : 500.000 euros
    Levée(s) de fonds :
    Septembre 2005 : 1ère levée de fonds amorçage de 500.000 euros auprès de CapDecisif
    Novembre 2006 : 2ème levée de fonds de 2 millions d'euros auprès d'OTC Asset Management et de CapDecisif
    Actionnaire(s) : management, Claude Poletti, Cap Decisif, OTC Asset Management
    Chiffre d'affaires 2006 : croissance à 3 chiffres (chiffre d'affaires 2005 : 83.700 euros)
    Concurrents : aucun (sur l'ensemble de la chaîne de traitement)

    Par L'expansion
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