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Mort du roi en Thaïlande : des milices du deuil surveillent les réseaux

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  • Mort du roi en Thaïlande : des milices du deuil surveillent les réseaux

    Ça y est, l’impensable est arrivé. Jeudi soir dernier, les Thaïlandais se sont rassemblés dans la rue, devant des télévisions et des écrans géants, pour entendre la nouvelle : le roi Bhumibol Adulyadej, 70 ans sur le trône, est mort. Depuis, partout dans le pays, tout le monde porte du noir.
    Les journaux proposent des schémas explicatifs pour qu’on comprenne bien quelles tenues sont appropriées et comment accessoiriser lesdites tenues noires (a-t-on le droit, par exemple de porter des lunettes à monture colorée ?). La période de deuil national est censée durer un an.
    Crimes de lèse-T-shirt

    Certains entendent bien faire respecter ce deuil, coûte que coûte.
    Teeaun Chongcharoenchaikul, par exemple, un jeune homme de bonne famille résidant à Bangkok, s’est donné pour mission de traquer, de photographier et d’exposer sur les réseaux sociaux tous ceux qui osent porter autre chose que du noir.
    Samedi soir, il s’en est pris à Winny Thanawin : un homme d’une quarantaine d’année, qui a osé porter un T-shirt rouge pour descendre en bas de chez lui manger des nouilles. Il l’interpelle, sur Facebook :
    « A quoi pensais-tu lorsque tu as mis ce T-shirt de couleur pour sortir de chez toi ? Quelle insensibilité. »

    Compte Facebook de Winny Thanawin - Capture d’écran


    Insulté violemment par des milliers d’inconnus, Winny a expliqué avoir suivi les cérémonies funéraires au palais, puis être rentré chez lui et enfilé le premier T-shirt disponible pour aller dîner sur le pouce.
    Il a dû présenter des excuses publiques et se fendre du hashtag #IRegretMyWrongDoing. Il a depuis supprimé son compte Facebook.
    Des dizaines de cas de harcèlement virtuel et réel ont été signalés ces derniers jours pour des raisons vestimentaires.
    Sites internet en noir et blanc

    Ce climat délétère fait exploser le prix des vêtements noirs. Un simple T-shirt, qui coûtait auparavant environ 150 baths (3 à 4 euros) en coûte désormais 500 (12 euros), ce qui les rend inaccessibles aux plus pauvres. Le gouvernement a promis d’agir et le ministre du Commerce intérieur a invité les citoyens à « signaler tout commerçant qui vend des T-shirts noirs à prix exagérés ».

    Un site internet thaïlandais - Capture d’écran


    Tout est passé en noir et blanc : les journaux, les sites internet, certains programmes de télévision…
    Les ventes d’espaces publicitaires sont suspendues, toute la place disponible est consacrée à des hommages au roi défunt. Un magasin de peinture d’intérieur online passé en noir et blanc est l’objet de plaisanteries de la part des internautes les plus téméraires.
    Des scènes de quasi-lynchage



    Une vidéo datant de lundi montre une dame âgée en robe bleu ciel violemment prise à partie dans un bus. Elle aurait répondu « quelque chose d’insultant pour le roi » à une femme qui lui demandait pourquoi elle ne portait pas de noir.

    Un officier de police vient la chercher et une femme la frappe violemment au visage, puis hurle :
    « Je te suis depuis Yaowarat (un autre quartier de la ville), tu vas aller en prison ! »
    Même chose à Chonburi, où un conducteur de moto-taxi a été frappé et obligé de se prosterner devant un portrait du roi.
    Un régent de 96 ans

    Plusieurs fois, ces derniers jours, on est passé tout près du lynchage public. Comme samedi soir dans le sud à Phuket, où le fils du propriétaire d’un magasin de soja avait osé poster sur Facebook la phrase, jugée offensante : « Tout le monde doit mourir un jour. » 1 000 manifestants en furie se sont rassemblés la nuit devant le magasin, hurlant des insultes et menaçant de tout détruire.

    Dans l’île de Samui, une femme a été sauvée in extremis du lynchage par la police et forcée à s’agenouiller devant un portrait du roi, parce qu’elle aurait posté des « commentaires désobligeants » à l’égard du futur roi sur Facebook.

    On ne sait pas exactement ce qu’elle a dit : la loi de lèse-majesté est tellement sévère en Thaïlande qu’elle empêche les éditeurs et les journalistes de reproduire le commentaire incriminé, sous peine d’encourir, à leur tour, quinze ans de prison.

    Une femme sauvée du lynchage

    Pourtant, elle n’est pas la seule à critiquer le futur monarque.
    Réputé violent et imprévisible, il est plus connu pour ses frasques et ses multiples compagnes que pour son travail en faveur du pays. Une vidéo de 2009 le montre avec sa troisième femme, seins nus, fêtant l’anniversaire de leur caniche, le maréchal Fufu : il avait donné très sérieusement au chien un rang dans l’armée de l’air.

    Anniversaire du caniche du roi, le maréchal Fufu

    Le fils du roi décédé est loin de bénéficier de la même aura que son père. Il aurait demandé la semaine dernière un « délai » avant de monter sur le trône et c’est un fringant ancien chef de l’armée, le général Prem Tinsulanonda, 96 ans, qui assure la régence. De quoi redonner un petit coup de jeune à la monarchie thaïlandaise.

    Hadrien Disamarais - Rue89
    Dernière modification par Risk, 23 octobre 2016, 13h36.
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

  • #2
    Même pratique que chez nos voisins de l’ouest

    idolâtrie, prostitution, pédophilie etc ...

    par contre

    je ne sais pas si ils sont aussi a fond dans la sorcellerie !?
    Dernière modification par kems, 23 octobre 2016, 16h19.
    tchek tchek tchek

    Commentaire


    • #3
      Pas très loin de l'époque de Boumedienne, ou il suffisait de le critiquer dans la rue pour avoir des ennuis ou finir en prison, les oreilles rapporteuses été partout.

      Commentaire

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