En Tunisie, la Haute instance de l'audiovisuel (HAICA), vient de suspendre une émission télévisée controversée. Très suivie par les Tunisiens, l'émission « Andi mankolek » (« J'ai quelque chose à te dire ») met en scène la détresse humaine et sociale. Alaa Chebbi, son présentateur, écope de 3 mois de suspension après la diffusion d'un épisode qui fait scandale : celui d'une jeune Tunisienne violée par trois hommes de sa famille. Propos déplacés, rapport médical dévoilé, anonymat compromis, la HAICA lui reproche son traitement du drame.
Sur le plateau télé, le visage flouté, la jeune fille de 17 ans, enceinte, pleure aux côtés de son père et de son frère. Elle vient de témoigner, de raconter les multiples viols commis par trois proches depuis ses 14 ans. Mais Alaa Chebbi, le présentateur, blâme l'adolescente de n'avoir rien dit !
Il lui conseille même d'épouser l'un de ses agresseurs, celui qui l'aurait mise enceinte. L'instance de l'audiovisuelle dénonce cette « incitation à l'impunité ». Mais en Tunisie, l'article 227 bis du Code pénal permet pourtant à un violeur d'épouser sa victime mineure pour échapper aux poursuites, explique Monia Ben Jemiaa, professeur de droit et militante féministe : « La loi tunisienne permet à celui qui fait un acte sexuel avec une fille entre 13 et 20 ans (entre 13 et 20 ans c’est interdit car la majorité sexuelle c’est 20 ans), il peut être condamné à la prison sauf si il accepte d’épouser la jeune fille. Pour nous, ce sont des mariages forcés. Il ne peut pas y avoir de consentement libre et éclairé à cet âge-là. »
Après l'appel au boycott de cette émission, beaucoup de Tunisiens continuent de se mobiliser via une page sur les réseaux sociaux, qui s'appelle « Epouse ton violeur, dit-il. On se voit au tribunal, lui répondons-nous ». Une mobilisation qui a déjà rassemblé de nombreux signataires.
Source: RFI
Sur le plateau télé, le visage flouté, la jeune fille de 17 ans, enceinte, pleure aux côtés de son père et de son frère. Elle vient de témoigner, de raconter les multiples viols commis par trois proches depuis ses 14 ans. Mais Alaa Chebbi, le présentateur, blâme l'adolescente de n'avoir rien dit !
Il lui conseille même d'épouser l'un de ses agresseurs, celui qui l'aurait mise enceinte. L'instance de l'audiovisuelle dénonce cette « incitation à l'impunité ». Mais en Tunisie, l'article 227 bis du Code pénal permet pourtant à un violeur d'épouser sa victime mineure pour échapper aux poursuites, explique Monia Ben Jemiaa, professeur de droit et militante féministe : « La loi tunisienne permet à celui qui fait un acte sexuel avec une fille entre 13 et 20 ans (entre 13 et 20 ans c’est interdit car la majorité sexuelle c’est 20 ans), il peut être condamné à la prison sauf si il accepte d’épouser la jeune fille. Pour nous, ce sont des mariages forcés. Il ne peut pas y avoir de consentement libre et éclairé à cet âge-là. »
Après l'appel au boycott de cette émission, beaucoup de Tunisiens continuent de se mobiliser via une page sur les réseaux sociaux, qui s'appelle « Epouse ton violeur, dit-il. On se voit au tribunal, lui répondons-nous ». Une mobilisation qui a déjà rassemblé de nombreux signataires.
Source: RFI
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