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L’inflation s’installe dans la durée avec les taxes prévues en 2017

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  • L’inflation s’installe dans la durée avec les taxes prévues en 2017





    Un processus entamé, faut-il le rappeler, depuis janvier 2015 et qui se poursuit ces derniers mois à un rythme accéléré, comme le montre le taux d’inflation de 5,8% enregistré en août dernier, avec une croissance des prix de 7,4% par rapport à août 2015.


    Entre septembre 2015 et septembre 2014, cette variation était de 6%. Un chiffre qui s’annonce en hausse pour 2015-2016 (pour le même mois de référence) à la lumière des prix affichés ces dernières semaines pour de nombreux produits. Ce qui fait qu’on est loin du taux de 4% prévu dans la loi de finances 2016 et du taux de 4,8% enregistré en 2015.
    Pour certains spécialistes, l’on risque même de frôler un taux à deux chiffres (10%), alors que le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur la conjoncture économique algérienne relève que les tensions sur les prix devraient encore s’accentuer cette année, en partie du fait du repli du dinar et de l’augmentation des prix intérieurs de l’énergie, avant de s’atténuer. Pour le FMI, l’inflation devrait s’établir à 5,9% en 2016 et descendre à 4,8%. Une prévision similaire à celle de la Banque mondiale (BM). Ce rythme pourrait s’accentuer, même si le projet de loi de finances 2017(PLF 2017) prévoit une inflation de 4%. Les taxes programmées pour cet exercice sont susceptibles de porter les prix vers le haut.
    Nouvelles taxes, nouvelles hausses
    Avec une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) relevée de 2% (17% à 19% pour le taux plein et de 7% à 9% pour le taux réduit) et une taxe intérieure sur la consommation (TIC) étendue, une série de produits verront leur prix augmenter. Le projet en question prévoit, par ailleurs, dans son article 28, d’augmenter les tarifs actuels de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) de 1 à 3 da/l respectivement pour le gasoil et les trois types d’essence. La TPP de l’essence super et sans plomb sera de 9 da/l au lieu de 6 da actuellement (soit une hausse de 50%), et celle de l’essence normale passera à 8 da/l, au lieu de 5 da actuellement (+60%), alors que la TPP sur le gasoil passera à 2 da/l au lieu de 1 da actuellement (+50%). Ce qui se soldera par des hausses allant de 7, 85 à 14,11% par rapport aux prix appliqués depuis janvier 2016. Et ce, sans omettre la taxe d’efficacité énergétique (TEE), qui sera applicable aux produits importés ou fabriqués localement fonctionnant à l’électricité, au gaz et aux produits pétroliers.
    Autant de mesures qui permettront de renflouer les caisses de l’Etat face à l’amenuisement des ressources financières. Mais qui auront sans nul doute un lourd impact sur les consommateurs, lesquels auront également à faire face aux «hausses imposées» induites par la spéculation des barons de l’informel, surtout pour les produits de large consommation, à l’image des fruits et légumes, viandes ainsi que les textiles.
    Maintien artificiel de la stabilité des prix
    Déjà, dans les magasins de prêt-à- porter, les prix affichés sont hors de portée des couches moyennes et s’annoncent en hausse pour 2017 avec la dévaluation du dinar. Idem pour les chaussures et la maroquinerie. Cela pour rappeler que ce sont des filières qui n’échappent pas aux pratiques informelles avec tout l’impact que cela induit sur le consommateur pour des prix passant pratiquement du simple au triple entre le producteur ou l’importateur et le consommateur. Et à chaque fois, c’est la dévaluation de la monnaie nationale qui est mise en cause. Certes, c’est le cas, mais d’autres facteurs entrent en jeu dans ce processus inflationniste et essentiellement l’absence d’un modèle économique alliant création de richesses et potentiels existants.
    Ce que fera remarquer Kouider Boutaleb, enseignant à l’université de Tlemcen. «L’explication de la poussée inflationniste réside dans la faiblesse de la production nationale due à la faiblesse de l’investissement productif que certains experts situent à peine à 2% du PIB et à une productivité quasiment nulle des facteurs (travail et capital)», nous dira-t-il, avant de rappeler qu’il s’agit là d’un constat établi depuis longtemps déjà. Pour notre enseignant, la stabilité des prix a été maintenue artificiellement d’une part, par un recours massif aux importations pour combler les déficits de production face à une demande en croissance sous le double effet de la croissance démographique mais aussi du relèvement du pouvoir d’achat en moyenne nationale.
    Et d’autre part, par le système de subventions généralisé, qui représente un coup exorbitant. «Voilà pourquoi on observe, malgré tous les discours contradictoires, une hausse généralisée progressive des prix et donc du taux d’inflation quel que soit le mode de calcul adopté et quelle que soit la gamme de produits considérée», résumera-t-il, non sans aviser : «Seule une croissance de la production nationale, une juste révision de l’impôt, une révision audacieuse du système de subventions, pourraient avoir un effet sur la stabilisation des prix. Mais pas à court terme.»
    Difficultés d’apprécier le phénomène
    Mais au-delà de la recherche des facteurs à l’origine d’un tel phénomène, certains experts posent comme problème la méthodologie de calcul du taux et l’absence de données exhaustives à ce sujet. Ainsi, M’hamed Hamidouche, économiste, émet des réserves sur la manière opérée par l’Office national des statistiques sur le calcul de l’inflation. «Pour l’ONS, l’indice des prix à la consommation (IPC) se compose de 261 articles représentés par 791 variétés et auprès d’un échantillon de 17 villes.
    Ce qui le rend relatif et approximatif dans le calcul économique, monétaire et financier comme déflateur pour de nombreux agrégats ou à des fins de comparaison», relèvera notre expert. Kouider Boutaleb soulignera, pour sa part, l’absence, «sinon le peu d’études académiques», sur le processus inflationniste en Algérie. «Ce qui aurait permis d’apprécier ce phénomène sur la base de données scientifiquement établies. Par conséquent, on ne peut que spéculer sur l’inflation en fonction des données éparses qui nous proviennent de diverses sources où trop souvent on ne décrit guère la méthodologie de calcul du taux d’inflation (le choix de la gamme des produits considérés et l’évolution de leurs prix relatifs)», regrettera-t-il.



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    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

  • #2
    Depuis 2006 : le taux d’inflation plus élevé que celui de la croissance L’examen des données des quinze dernières années (2000-2015) montre qu’il y a une forte instabilité de l’indice des prix à la consommation, même si au cours de cette période, en dehors de l’année 2012, le pays a enregistré une faible inflation, selon Ahmed Bouyacoub.
    Pour ce dernier, cette instabilité des prix ne concourt pas à créer un bon climat des affaires, à attirer des investissements étrangers et à favoriser l’épargne des ménages. «L’enseignement le plus important qu’on peut tirer de l’examen des données à long terme est que le taux d’inflation a été inférieur au taux de croissance entre 1998 et 2006», ajoutera-t-il. Et de préciser qu’après 2006, le taux d’inflation a été plus élevé que celui de la croissance économique.
    «Mais ce qui est important à souligner est que le taux de croissance économique a été plus élevé au cours de la première période marquée par une faible inflation», notera encore M.Bouyacoub, concluant que l’atténuation de la poussée inflationniste passe par des solutions à la crise économique actuelle.

    20% d’écart entre les taux d’inflation réels et ceux prévus par les lois de finances
    Pendant de longues périodes entre le taux d’inflation prévu dans les différentes lois de finances et celui observé en fin d’année, les écarts atteignent les 20%, selon l’économiste Mohamed Badis, pour qui cette différence reste modérée quand il s’agit des niveaux d’inflation faible, moins de 5%.
    Cependant, au cas où le taux d’inflation prévu dépasserait la barre des 8% en annuel, «la situation socio-économique des agents deviendrait très critique, surtout dans des milieux et territoires où la densité d’emploi administratif et d’emploi des femmes est importante, leur pouvoir d’achat s’éroderait en moins de deux années», prévient-il.
    Considérant que ce petit abcès d’inflation actuel doit être vu comme une opportunité de réorienter l’économie dominée par une offre très étayée vers une économie de demande légèrement soutenue avec une politique emploi-salaire et une politique réelle d’exportation à travers une diversification de l’économie. S. I.

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    Samira Imadalou - El Watan
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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