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À bas la langue Arabe! Manifeste pour la langue tunisienne

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  • À bas la langue Arabe! Manifeste pour la langue tunisienne

    Néji Jalloul, ministre de l'éducation a récemment déclaré qu'il comptait faire de l'anglais la deuxième langue dans l'enseignement tunisien. Cette déclaration a provoqué tout un débat à propos de l'enseignement des langues en Tunisie. Un des volets de ce débat était la question de la langue arabe. Doit-on continuer à utiliser l'Arabe comme langue officielle?

    Ma réponse est clairement: non. Et voilà pourquoi:

    Si l'on veut comprendre tout d'abord pourquoi il ne faut plus considérer l'Arabe comme langue officielle, il faut comprendre l'origine de l'avènement de l'Arabe comme langue officielle. Contrairement à ce que pensent beaucoup, l'arabisation du Maghreb ne s'est pas faite directement avec les conquêtes arabes. Non, il faudra attendre le XIème siècle et la venue des Beni Hilal, tribus bédouines, pour marquer le véritable point de départ de l'arabisation du Maghreb.

    Sans rentrer dans les détails historiques, car ce n'est pas le but de ce manifeste, on peut affirmer que l'Afrique du Nord vécut alors un long et douloureux processus d'arabisation marqué par la sauvagerie des Beni Hilal: pillages, persécutions, destructions et anarchie. Voilà l'origine de l'arabisation du Maghreb.

    A partir de là, tous ceux qui se placent en tant que porte-drapeau de la défense de la langue arabe car étant notre langue d'origine, par je ne sais quels nationalisme ou conservatisme, sont en fait les simples défenseurs de la langue de colons, qui s'est imposée par la terreur et la peur.

    Leurs arguments contre l'intrusion du français dans le dialecte tunisien deviennent alors caduques étant donné qu'historiquement le Français comme l'Arabe ont été d'une façon ou une autre une langue imposée aux populations autochtones. Il n'y a donc pas de différence dans le processus d'installation de ces deux langues.

    Pourquoi donc avoir choisi l'Arabe comme langue officielle? Une théorie, à mon sens plausible, qui est celle de la recherche de l'unité nationale dans le combat pour la décolonisation.

    Les premières bases pour construire un État-Nation résident dans une langue commune et un mythe créateur. L'Arabe était la langue officielle avant l'avènement des colons français, et pour l'imaginaire collectif, nous sommes un peuple arabe. Les leaders du mouvement nationaliste ont donc usé de cette croyance populaire pour rassembler les gens autour d'une seule et même identité, tunisienne, arabo-musulmane, afin de mener à bien leur combat.

    Si l'on veut résumer tout ceci en une phrase, nous pourrions dire que le choix de l'Arabe comme langue officielle relève de la création d'un mythe d'identité national, basé lui-même sur un épisode historique entaché de sang, mais bien sur, on oublie de mentionner ce petit détail. L'instauration de l'Arabe comme langue officielle est donc un mensonge et une insulte à la mémoire nationale.

    D'un autre coté, qui aujourd'hui parle l'Arabe littéral? Les hommes politiques dans les cérémonies officielles et certains journalistes. Maintenant, qui est capable de parler l'arabe littéral? Une petite partie éduquée et cultivée de la population, la "noblesse" si l'on veut utiliser un terme anachronique. Le reste de la population, qui en fait représente l'écrasante majorité est capable d'aligner quelques phrases, mais certainement pas d'entretenir une conversation assez longue en Arabe littéral. Ceci n'est pas un dénigrement de cette partie là de la population, loin de moi l'intention de la rabaisser, mais c'est une réalité logique, car l'Arabe littéral n'est pratiqué nulle part, et tout le monde sait qu'à force de ne pas pratiquer une langue, on la perd.

    Aujourd'hui, l'Arabe littéral est donc une langue perdue. Une langue écrite, et étudiée, mais rien de plus. Ses défenseurs diront que laisser tomber cette langue au profit du dialecte tunisien est un nivellement par le bas. Mieux encore, ils disent que les Français parlent tous Français, de même pour les Italiens avec leur langue, et ainsi de suite, alors pourquoi pas nous avec l'Arabe?

    La meilleure réponse qu'on peut leur donner est, encore une fois, un retour à l'Histoire: Le Français, comme l'Italien aux XIVème, XVème et XVIème siècles étaient, messieurs, considérés comme des langues bâtardes, langues du "peuple" dans le sens péjoratif du terme, et ce sont des auteurs tels que Dante, Petrarque en Italie ou encore De Bellay en France qui se sont battus pour la victoire de leurs langues respectives sur le latin, alors langue officielle et de la "noblesse". C'est ainsi que sont nés les langues française et italienne, et c'est donc ainsi que l'on a pu avoir des Hugo, Baudelaire, Gramsci et autres.

    Ce combat pour la langue est à mon sens un combat civilisationnel, un combat entre le progrès et le conservatisme, un combat entre le passé et le futur. Mais c'est aussi un combat social, entre la langue du peuple, et la langue de l'élite.

    Le choix de la langue est donc un choix crucial dans la construction de cette jeune République: voulons-nous une république pour tous, ou une république déconnectée de la réalité de son peuple?

    Personnellement, c'est la première option qui me fait rêver. Il faut instituer une langue tunisienne.

    Bien évidemment, sa mise en place et sa codification ne seront pas chose facile. Cela prendra peut-être plusieurs générations. Il faudra commencer par créer une Académie tunisienne. Les Académiciens seront chargés de codifier la grammaire, de fixer un dictionnaire et les règles de conjugaison.

    Les écrivains et poètes tunisiens devront se mettre à produire des œuvres tunisiennes à 100% pour donner à cette nouvelle langue plus de légitimité et plus de connexion avec les lecteurs. Faire vivre cette langue passera donc par la production artistique, mais aussi par les traductions: traduire les grandes œuvres classiques, de chaque langue pour les rendre accessibles à tous, pourquoi pas aussi doubler les grands films.

    Pour ce qui est de l'alphabet, le Tunisien étant composé à majorité par des mots d'origine arabe, l'alphabet arabe est à mon sens le plus approprié pour cette nouvelle langue. Il faudra néanmoins introduire de nouvelles lettres pour exprimer les sons absents de l'alphabet arabe tels que le "g" ou encore le "v".

    L'autre but de l'instauration de cette nouvelle langue, mis à part sa proximité avec le peuple, est de nous réconcilier avec notre propre histoire. Trop longtemps, le mythe de l'arabité de la Tunisie a dominé dans l'inconscient collectif. La Tunisie était déjà civilisée avant les conquêtes arabes.

    Sans refaire le discours des 3000 ans d'histoire, la place qu'a occupée l'Arabe a éclipsé le reste de notre culture. Être Tunisien, c'est être arabe, mais aussi africain, berbère, punique, romain, turque, français, méditerranéen, etc ...

    Nous avions une langue avant l'occupation arabe et l'injustice est de faire croire au peuple le contraire. La Tunisie, n'est pas arabo-musulmane, terme inventé pour nous caser dans une aire culturelle afin de simplifier les lectures géopolitiques, elle est pluriculturelle et riche en diversité.

    Ce n'est qu'en comprenant cela que nous arriverons à nous réconcilier avec nous-mêmes et à avancer.

    Si l'on veut créer une grande nation, il nous faut détruire ce mythe de l'arabité, et le remplacer par une véritable identité nationale basée sur la vérité historique. Nous qui nous vantons toujours de "l'exception tunisienne", c'est aujourd'hui plus que jamais le moment de procurer à cette exception une identité, quelque chose sur quoi elle se fonde, et ainsi devenir le premier pays dit "Arabe" à s'émanciper de cette énorme supercherie qu'est l'Arabité.


    Huffpost Tunisie

  • #2
    Espérons qu'ils réussiront à rester de vrais Tunisiens et résisteront à l'occupant Arabe.
    Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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    • #3
      Occupation

      Dieu merci, le gros les harkis ont déjà quitté le pays ...
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        Nous avions une langue avant l'occupation arabe et l'injustice est de faire croire au peuple le contraire.
        C'est suffisant non?

        être arabe ou berbère n'est pas juste une volonté d'appartenance...

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        • #5
          Ça ne veut pas lâcher la Tunisie.
          Plus à l'Est en Syrie, Irak, Yemen ... c'était simple chiites vs sunnites vs Alaouites vs Yezidites vs chretiens .... les gens se tapochent à qui mieux-mieux pour rien.
          Arrivé du coté du Maghreb, gros problème. Un sunnisme malékite étalé de bord en bord empêche la division religieuse, à peine quelques ibadites intelligents et pacifistes et puis rien.
          Tiens ! le truc de la langue est plus qu'émotif. Un sensationnalisme saupoudré à la défense identitaire, c'est le gros lot.
          Le berbère vs l'arabe ! ce n'est pas suffisant.
          Allez, on y va quitte à en créer quelques-unes! Le français, l'argot tunisien avec du ''barcha'' et ''tawwa'', l'algérien avec beaucoup de french, le marocain ''daba'' et pourquoi pas le punique, le romain, le turque, l'hebreu, le yiddich ... et le langage des sourds-muets.
          En somme, tout pour diviser.
          وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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          • #6
            @Boubibtis

            ... C'est suffisant non ? ...

            A savoir. Avant la prétendue "occupation arabe", la langue officielle dans le pays était le latin (cicéronien bien entendu), et avant celle-ci c'était le punique (qui est un dialecte du phénicien). Tu suggères donc qu'on (enfin vous aitres Berbères parce que revienne à l'une ou bien à l'autre pour être plus en phase avec ton héritage réel ?

            ... être arabe ou berbère n'est pas juste une volonté d'appartenance ...

            Bien sur que non. C'est aussi une question d'éducation, d'environnement culturel, d'héritage familial, de conscience identitaire ... etc. Un tas de choses indeed.
            Dernière modification par Harrachi78, 31 octobre 2016, 14h47.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              Parler de langue officielle d'un espace sans existence juridique est le summum de la bêtise que tu ais débité ici Harrachi.

              Tout comme l'arabe et le français, le latin, le turc, le punique et le vandale sont des langues d'envahisseurs. As-tu un doute la dessus?

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              • #8
                Et si nous parlions tous en Anglais, la langue la mieux comprise dans le monde, ce serait plus utile que l'Arabe!
                Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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                • #9
                  @Boubibtis

                  ... Parler de langue officielle d'un espace sans existence juridique ...

                  A l'époque indiquée, sur l'espace géographique et politique nommé de nos jours "Tunisie" existait un Etat de type républicain aristocratique nommé par convention "Empire carthaginois". Il était peuplé de citadins phéniciens et de tribus berbères. Pour tous les usages officiels (chancellerie, justice, communication officielle ... etc.) se faisait en punique.

                  A une époque plus ou moins contemporaine, sur l'espace géographique et politique nommé de nos jours Algérie, existait un état monarchique nommé par convention "Royaume numide". Il était peuplé de tribus berbères et, de même, et pour les mêmes usages officiels c'est de la langue punique qu'on se servait.

                  Enfin, sur ces deux espaces réunis et une fois les deux entités étatiques citées disparues, il existât un ensemble d'entités administratives nommées formellement "provinces romaines" et où tout le besoin administratif et officiel se faisait en langue latine.

                  ... est le summum de la bêtise que tu ais débité ici Harrachi ...

                  Je te renvois à ce qui vient d'être expliqué plus haut, ca te permettra peut-être de débiter moins de bêtises toi-même ou, tout au moins, à pouvoir distinguer ce que "tu ignores" avec ce qui n'est "pas vrai".

                  ... Tout comme l'arabe et le français, le latin, le turc, le punique et le vandale sont des langues d'envahisseurs. As-tu un doute la dessus ? ...

                  Tout est relatif. Les algériens parlent d'invasion française, les français parlent de conquête. Au final, c'est le résultat des courses qui fixe la terminologie, même si le fait est le même.

                  Sinon, nous parlons de plusieurs siècles de présence de ces langues et de leurs porteurs en territoire nord-africain. Il ne s'agit pas de 50 ans, mais de dizaines de siècles pour chacune de ces langues. Don, si tu considères que moi, l'Arabe maghrébin, je suis un envahisseur alors il faudra te plaindre auprès de l'ONU pour en avoir le cœur net.
                  "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                  • #10
                    Ils s'attaquent à la Tunisie maintenant.Comme c'est la langue arabe est le problème.
                    Ces fils de bourgeois ou de certains arrivistes qui ont appris le dialecte avec la bonne à la maison veulent maintenir leur domination et cacher leur analphabétisme en ARABE.
                    Il faut qu'ils sachent que la langue arabe est la langue du 21 siècle.
                    Guir achlhi,ina tachlhiète et baba achlhi.
                    Ces salopards quand ils écrivent en français se concurrencent a caresser la langue de molière avec la fierté de l'esclave qui montre à son maître son dévouement.
                    Je n'ai pas de Tank, mais je vous jure que je passerai sur vos corps avec mon âne et ma charrette. Enfants de lycées français au Maghreb.

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                    • #11
                      Ya Harrachi,

                      Nos "Aitres" berbères...Connais pas au bataillon.
                      Si tu était, un petit peu honnête historiquement, tu aurais affirmé que ce que tu appelles un empire carthaginois (Alors que j'aurais préféré lire l'empire phénicien) n'était qu'une simple cité étape pour la conquête de l'Espagne. Les phéniciens ont installés des comptoirs sur toute la rive sud de la méditerranée dans un seul but qui semble t'échapper...Les terres berbères n'ont pas été toutes étaient conquises par les phéniciens/carthaginois...
                      Je te le redis encore une fois: parler d'une langue OFFICIELLE dans un tel contexte historique est une bêtise mélangée à un anachronisme criant.

                      Je n'ai vraiment pas le temps pour te consacrer sur ce sujet Harrachi.

                      Concernant la question des envahisseurs, oui les arabes sont des envahisseurs comme le sont tous les autres cités plus haut...Toi, tu es un berbère qui s'ignore...Puis, pourquoi chasser un personne qui est née sur le sol algérien? Tu es chez toi en Algérie comme le sont les juifs, les européens, les arabes,....etc. nés sur cette terre. Par contre, ce que je dénonce est la volonté des envahisseurs à nous imposer leur langue, leur culture, leur us et coutumes...il faut un temps où l'Algérie était française...ce n'est pas pour autant que nous sommes tous Français aujourd'hui.

                      PS: Je te l'ai dit plusieurs fois...Est-ce que tu peux me répondre sans hacher mes phrases?

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                      • #12
                        Ma réponse est clairement: non
                        c'est pas une voix / 10 000 000 de tunisiens qui fera la difference
                        "Qui ne sait pas tirer les leçons de 3 000 ans, vit au jour le jour."
                        Johann Wolfgang von Goethe

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                        • #13
                          Ça commence à bien faire cette histoire de '' l'arabe envahisseur ''..lorsque le présent est en notre défaveur, on commence à chercher des événements lointains dans l'histoire pour expliquer cette faiblesse....à mon avis, c'est simplement de la paresse intellectuelle.

                          Commentaire


                          • #14
                            Il est inconcevable de tout gâcher et enterrer une langue qui n'est pas la cause du sous développement de nos pays ,l'Arabe a joué son rôle durant toute notre histoire et elle a un potentiel énorme de se développer si on y laisse la politisation des débats ,en même temps donner à l'amazighité ce qu'elle mérite pour enrichir la langue arabe ,étant donné que plusieurs mots qui circulent trouvent leur origine dans l'Amazigh et de cette manière on pourrait renforcer l'identité de ces pays maghrébins que la mondialisation risque leur imposer ses langues ,ses façons de penser etc on ne peut se développer que par sa langue et non par une langue importée

                            Commentaire


                            • #15
                              Néji Jalloul, ministre de l'éducation a récemment déclaré qu'il comptait faire de l'anglais la deuxième langue dans l'enseignement tunisien. Cette déclaration a provoqué tout un débat à propos de l'enseignement des langues en Tunisie. Un des volets de ce débat était la question de la langue arabe. Doit-on continuer à utiliser l'Arabe comme langue officielle?

                              Ma réponse est clairement: non.
                              Ce ministre est un fan des révolutions et des changements radicaux , tout a fait a l’opposé des idéaux et de la politique de Bourguiba , le père de la nation Tunisienne , adepte de la politique pacifiste , progressiste et moderniste , il répétait toujours et a chaque fois qu il faut aller étape par étape et ne jamais bruler les étapes .

                              On ne change pas un système qui fonctionne, mais aussi on n’achète pas le poisson dans la mer comme on dit .

                              Cherche t-il a faire le buzz , les Tunisiens sont ce qu’ils sont, et ceux qui ne les connaissent pas risquent fort d’avoir une fausse opinion a partir des déclarations de ce ministre médiatique et polémiste a la zemmour.


                              Je crains pour que lui le jour ou l'anglais aurait pris la place du francais , cet anglais serait devenu une langue morte .

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