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Le virus de la grippe espagnole testé sur des macaques

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  • Le virus de la grippe espagnole testé sur des macaques

    L'année dernière avec l'épidémie du Virus H5N1 est resurgit la crainte d'une nouvelle pandémie en raison du risque potentiel du virus de muter et de casser les barrières de transmissions . Cela a sans doute accéléré les recherches sur les virus grippaux humains et notament sur le virus de la grippe espagnole.

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    Les recherches sur une future pandémie grippale humaine (d'origine aviaire ou non) continuent. Un des éléments clés est le virus responsable de la grande pandémie de grippe espagnole de 1918 qui a tué environ 50 millions d'êtres humains. Des chercheurs canadiens, américains et japonais publient aujourd'hui dans la revue scientifique britannique Nature des résultats très importants, qui permettent enfin de comprendre (en partie) pourquoi ce virus grippal a été si virulent chez l'homme.

    Entre 1999 et 2004, plusieurs équipes internationales ont caractérisé et séquencé les gènes du virus de 1918, ce qui a permis de les assembler, et de produire artificiellement un virus hautement pathogène, qui tue rapidement les souris sur lesquelles il a été testé. C'est ce virus que Yoshihiro Kawaoka, virologue à l'université du Wisconsin-Madison, a utilisé pour infecter expérimentalement des macaques à longue queue adultes. Ce modèle de primate avait déjà servi aux études de virulence du virus H5N1 d'origine aviaire.

    Sur les 10 animaux recrutés, 7 ont été infectés avec le virus de 1918 et 3 avec un virus grippal humain peu virulent (K173). Les macaques infectés avec la grippe espagnole ont fait une maladie foudroyante, débutée dès les premières 24 heures après l'infection. Très vite, les primates ont développé un syndrome de détresse respiratoire aiguë (identique au sras ou à la grippe espagnole humaine). Deux macaques ont d'ailleurs dû être euthanasiés au 3e jour pour l'un, au 6e pour l'autre. Les singes survivants, dont la mort était initialement programmée au bout de 21 jours après l'infection, ont dû être sacrifiés au 8e jour, étant donné la sévérité des symptômes. L'essoufflement très prononcé et le rythme respiratoire accéléré, (jusqu'à 84 cycles respiratoires par minute), la perte progressive par les poumons de la fonction d'échanges gazeux (avec une baisse de la saturation du sang en oxygène de plus de 36 %) chez les macaques infectés par le virus 1918 contrastent avec les symptômes cliniques somme toute mineurs des autres singes infectés avec le virus humain « normal ».

    Le virus espagnol a non seulement colonisé, à des concentrations importantes, l'arbre respiratoire en son entier, mais aussi le coeur et la rate des singes. Alors que les poumons des animaux infectés avec le virus humain peu virulent « récupèrent » et guérissent dès le 6e jour, ceux des macaques ayant reçu le virus de 1918 avaient au contraire une aggravation soudaine des lésions, et une présence massive de l'antigène viral. Les chercheurs précisent même que « l'oedème pulmonaire massif et les hémorragies » étaient aussi importants que chez les victimes humaines ayant succombé à la grippe espagnole entre 1918 et 1920.

    Combinaison unique de gènes

    Dans un éditorial, Nature rappelle que les taux de mortalité de la grippe espagnole de 1918 ont été vingt-cinq fois supérieurs à ceux des autres pandémies mondiales. Les chercheurs se doutent que le virus de 1918 dispose d'une combinaison unique de gènes, responsable de sa virulence extrême. Mais quels sont les gènes en cause ?

    Une des pistes proposées par Yoshihiro Kawaoka : le virus de 1918 est capable de désorganiser toutes les voies de signalisation du système immunitaire et de contrer la réponse antivirale. Tout au long de la maladie expérimentale, la réponse de défense du corps est en effet altérée, retardée, comme si des gènes du virus lui-même agissaient sur le système immunitaire de la victime. Le suspect n° 1 est, selon Sylvie Van der Werf (Institut Pasteur Paris), le gène NS 1 des virus aviaires et humains, présent dans le H5N1. Il stoppe en effet la production d'interféron, une substance qui orchestre la réponse antivirale.

    Par Le figaro
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