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La guerre des prix du pétrole profite à la fracturation hydraulique

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  • La guerre des prix du pétrole profite à la fracturation hydraulique

    Le gaz de schiste américain a survécu aux assauts de l’Arabie saoudite

    Dans la ville où a été stoppée l’avancée russe de Napoléon en 1812 et où débuta sa longue retraite, ses adversaires d’alors ont apposé une plaque : “fin de l’offensive”. Le Centre international de conférences d’Alger, où les ministres de l’Opep ont convenu d’un changement de stratégie le mois dernier, mérite un tel monument pour la guerre des prix du pétrole qui a débuté en 2014.

    La baisse de la production de pétrole de l’Opep annoncée par les ministres doit encore être mise en œuvre. Mais en acceptant simplement l’idée qu’il fallait moins pomper de pétrole, le cartel a concédé que sa tentative d’éliminer du marché les producteurs rivaux ne fonctionne pas. La guerre des prix du pétrole n’est peut-être pas terminée, mais il semble que les choses bougent.

    “En acceptant simplement l’idée qu’il fallait moins pomper de pétrole, le cartel a concédé que sa tentative d’éliminer du marché les producteurs rivaux ne fonctionne pas”

    Lorsque l’Arabie saoudite – le leader de facto de l’Opep – a fait chuter les prix en 2014 en refusant de réduire la production de brut alors qu’elle était en excédent dans le monde entier, certains pensaient que le secteur américain du pétrole s’effondrerait rapidement. Depuis 2008, la production pétrolière américaine s’est transformée par les progrès de la fracturation hydraulique et le forage horizontal, ce qui a rendu viable l’extraction du brut des gisements de schiste. Mais les producteurs américains avaient des coûts relativement élevés, ne généraient pas suffisamment de cash flows pour financer leurs investissements en capital, et restaient condamnés à recourir durablement à l’emprunt et au private equity pour perdurer.

    Pourtant, loin de s’effondrer, le schiste américain a profité de la baisse des prix du pétrole et a même recommencé cet été à se développer. Le secteur de la fracturation hydraulique s’en est sorti notamment grâce à sa capacité à évoluer. Les difficultés ont stimulé l’innovation, et les coûts de production ont été réduits d’environ 40 % depuis 2014.

    L’autre facteur déterminant a été la puissance et l’ampleur des marchés financiers américains, soutenus par la Réserve fédérale qui a encouragé la prise de risque.

    Lorsque la guerre des prix a commencé, il était évident que le savoir-faire pour produire du gaz de schiste restait à inventer. L’Arabie saoudite pouvait bloquer les investissements dans le gaz de schiste américain et d’autres réserves plus coûteuses à exploiter. Sa démarche a eu un certain succès : ces deux dernières années, les investissements dans l’industrie pétrolière ont chuté dans le monde entier, et le nombre de plateformes pétrolières en fonction aux États-Unis a diminué de 80 % entre octobre 2014 et mai 2016.

    Mais même dans d’aussi mauvaises conditions, l’industrie américaine n’a jamais manqué de capitaux. C’est une année record pour les ventes d’actions des petites sociétés d’exploration et de production. Les ventes d’obligations et les prêts bancaires ont ralenti, mais les entreprises financièrement plus solides ont pu emprunter.

    “Même dans d’aussi mauvaises conditions, l’industrie américaine n’a jamais manqué de capitaux”

    Les capitaux se remettent en mouvement sur les marchés qui étaient gelés. La semaine dernière, Extraction Oil & Gas est entré en bourse, une première pour une société de production pétrolière américaine depuis l’été 2014. Plusieurs autres introductions en bourse sont en cours d’élaboration.

    Plus de 100 entreprises nord-américaines d’exploration et de production ont fait faillite depuis le début de 2015, mais en général, elles étaient parmi les dernières nées et avaient des dettes et des coûts plus élevés que les autres. Les entreprises plus fortes ont survécu et sont bien placées pour se développer, et le nombre de plates-formes pétrolières en exploitation aux États-Unis augmente à nouveau.

    Le contre-coup s’est vu ailleurs, en dehors des États-Unis : crises économiques au Venezuela et dans d’autres pays membres de l’Opep, et baisse des dividendes de grands groupes comme la Royal Dutch Shell.

    L’annonce de l’Opep est le signe qu’il a renoncé à ses espoirs d’écraser la production de schiste américain et envisage la coexistence. Cela peut être douloureux pour certains, mais c’est inévitable. Une stratégie qui reposait sur la perte de confiance des investisseurs américains s’avère à peu près aussi efficace que de marcher sur Moscou.


    l'économiste fr

  • #2
    Il faudrait un label pour différencier le pétrole "propre" du pétrole "sale" dont le coût écologique est catastrophique !

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    • #3
      Il faudrait un label pour différencier le pétrole "propre" du pétrole "sale" dont le coût écologique est catastrophique !
      Je ne pense pas que ce soit vraiment réalisable car à la base le pétrole est quand même polluant dans son utilisation finale. Même si on sait que le coût écologique d'exploitation du pétrole de schiste est plus élevé aujourd'hui, il peut probablement se rapprocher de celui conventionnel grâce aux avancées technologiques. Mais comme je l'ai dit plus haut, ça reste toujours plus polluant au final que les énergies renouvelables et ce n'est pas la préoccupation des consommateurs.

      Pour en revenir à la rivalité entre producteurs conventionnels et non conventionnels, la seule présence de ses derniers servira à freiner les ardeurs des premiers.

      Ils agissent comme un trop-plein dans un lavabo qui empêche l'eau de dépasser un certain niveau. Dès que les prix atteignent un certain niveau, le pétrole non conventionnel est rentable et freine la hausse des prix. La seule chose qui reste inconnue, c'est la hauteur de ce trop-plein dans le lavabo. J'ai l'impression que le trou pour évacuer le trop-plein est de plus en plus bas.

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      • #4
        J'ai l'impression que le trou pour évacuer le trop-plein est de plus en plus bas
        Et ce trou continuera de baisser. Bientôt, pour deux barils achetés, on pourra avoir un baril gratuit et une télé écran plat.

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        • #5
          bientôt le coca sera plus chère q'un baril pétrole comme dans les années 1960 début 1970

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