Le Pentagone a forcé la main du géant de la défense pour la conclusion d’un contrat portant sur un nouveau lot de 57 F-35. Le prix unitaire serait estimé à 107 millions de dollars. Pour rappel, le F-35 est l’un des cinq candidats en lice pour succéder à partir de 2023 aux F-16 belges vieillissants.
Après un an et demi de négociations, Lockheed Martin s’est vu attribuer par le Pentagone un nouveau contrat de 6,1 milliards de dollars pour 57 de ses avions de combat F-35. Bien que cette signature apparaisse comme une bonne nouvelle pour le plus grand constructeur de défense au monde, elle n’a en réalité pas réjoui les responsables de Lockheed Martin. Car ce contrat pour le neuvième lot de F-35 – le plus important jusqu’ici – a été conclu unilatéralement par le Département américain de la Défense. Une procédure rare selon les spécialistes, qui y voient une divergence entre Lockheed et le Pentagone sur le prix de cet appareil de cinquième génération destiné à devenir l’avion standard de trois composantes de l’armée américaine (Air Force, Navy et Marines) dans les prochaines décennies.
Ce mouvement d’humeur des militaires américains pourrait s’expliquer en partie par le fait que le Pentagone a concédé mercredi qu’il aurait besoin de 500 millions de dollars supplémentaires afin de boucler le développement du F-35. Avec un coût de quelque 400 milliards de dollars, le projet "Joint Strike Fighter" (JSF), qui a débouché sur le F-35, est le programme d’armement le plus cher de l’histoire du Pentagone.
Le contrat précédent pour 43 appareils ("lot 8") avait débouché sur un prix unitaire moyen de 108 millions de dollars pour la version "A", moteur y compris. Selon plusieurs sources, les avions du lot 9 seraient estimés à environ 107 millions de dollars l’unité, une baisse d’environ 3,7%.
Avec ou sans moteur pour la Belgique?
Lors d’un déplacement à Bruxelles il y a six mois, des officiels de l’avionneur US avaient assuré pouvoir proposer le Lightning II (le nom du F-35) au prix de 85 millions de dollars à la Belgique si celle-ci devait se décider à l’acheter en 2018 pour remplacer ses actuels chasseurs-bombardiers F-16. Un dixième contrat de production portant sur 94 avions est toujours en négociation. Il serait toutefois étonnant que Lockheed Martin puisse arriver au niveau de prix avancé récemment par ses dirigeants, à moins que ceux-ci n’aient omis de préciser qu’il s’agissait de l’avion seul, sans son moteur…
De surcroît, si elle devait acheter l’appareil dans le cadre d’un contrat avec le gouvernement américain, la Belgique, qui ne fait pas partie du projet F-35, devrait normalement verser à Washington une contribution supplémentaire pour la gestion du programme. Elle devrait également payer une redevance au titre de financement des coûts non récurrents de développement consentis par les huit pays partenaires. Des surcoûts que les Etats-Unis pourraient toutefois laisser tomber pour des raisons politiques.
Des restrictions
Le F-35 est l’un des cinq candidats en lice pour succéder à partir de 2023 aux F-16 belges vieillissants. Le gouvernement Michel a réservé pour l’achat de 34 appareils un montant de 3,59 milliards d’euros.
♦ Cinq candidats sont en lice: outre le F-35, le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing, le Rafale F3R du français Dassault, le JAS-39E Gripen du suédois Saab et l’Eurofighter Typhoon du consortium du même nom.*
Après un développement difficile, marqué par des retards et des surcoûts, le F-35 Lightning II est opérationnel dans deux de ses trois versions, mais avec des restrictions: la A (à décollage et atterrissage classiques, qui concernerait donc la Belgique) depuis l’été dernier, et la B (à décollage et atterrissage verticaux) depuis plus d’un an au sein du corps des Marines.
L’US Navy prévoit de déclarer opérationnelle la version C, capable d’opérer depuis ses porte-avions, au troisième trimestre 2018.
Près de 3.200 exemplaires devraient être construits: 2.443 pour le Pentagone, afin de remplacer plusieurs types d’avion de combat, et 750 pour les pays partenaires – Royaume-Uni (138 avions), Italie (90), Pays-Bas (37), Turquie (100), Australie (100), Norvège (52), Danemark (27) – et les acheteurs de l’appareil sur étagère (Israël, Japon et Corée du sud). Près de 200 appareils ont déjà été livrés. Le Canada, pourtant partenaire du programme, a quant à lui relancé la compétition avec d’autres constructeurs.
l'Echo BE
Après un an et demi de négociations, Lockheed Martin s’est vu attribuer par le Pentagone un nouveau contrat de 6,1 milliards de dollars pour 57 de ses avions de combat F-35. Bien que cette signature apparaisse comme une bonne nouvelle pour le plus grand constructeur de défense au monde, elle n’a en réalité pas réjoui les responsables de Lockheed Martin. Car ce contrat pour le neuvième lot de F-35 – le plus important jusqu’ici – a été conclu unilatéralement par le Département américain de la Défense. Une procédure rare selon les spécialistes, qui y voient une divergence entre Lockheed et le Pentagone sur le prix de cet appareil de cinquième génération destiné à devenir l’avion standard de trois composantes de l’armée américaine (Air Force, Navy et Marines) dans les prochaines décennies.
Ce mouvement d’humeur des militaires américains pourrait s’expliquer en partie par le fait que le Pentagone a concédé mercredi qu’il aurait besoin de 500 millions de dollars supplémentaires afin de boucler le développement du F-35. Avec un coût de quelque 400 milliards de dollars, le projet "Joint Strike Fighter" (JSF), qui a débouché sur le F-35, est le programme d’armement le plus cher de l’histoire du Pentagone.
Le contrat précédent pour 43 appareils ("lot 8") avait débouché sur un prix unitaire moyen de 108 millions de dollars pour la version "A", moteur y compris. Selon plusieurs sources, les avions du lot 9 seraient estimés à environ 107 millions de dollars l’unité, une baisse d’environ 3,7%.
Avec ou sans moteur pour la Belgique?
Lors d’un déplacement à Bruxelles il y a six mois, des officiels de l’avionneur US avaient assuré pouvoir proposer le Lightning II (le nom du F-35) au prix de 85 millions de dollars à la Belgique si celle-ci devait se décider à l’acheter en 2018 pour remplacer ses actuels chasseurs-bombardiers F-16. Un dixième contrat de production portant sur 94 avions est toujours en négociation. Il serait toutefois étonnant que Lockheed Martin puisse arriver au niveau de prix avancé récemment par ses dirigeants, à moins que ceux-ci n’aient omis de préciser qu’il s’agissait de l’avion seul, sans son moteur…
De surcroît, si elle devait acheter l’appareil dans le cadre d’un contrat avec le gouvernement américain, la Belgique, qui ne fait pas partie du projet F-35, devrait normalement verser à Washington une contribution supplémentaire pour la gestion du programme. Elle devrait également payer une redevance au titre de financement des coûts non récurrents de développement consentis par les huit pays partenaires. Des surcoûts que les Etats-Unis pourraient toutefois laisser tomber pour des raisons politiques.
Des restrictions
Le F-35 est l’un des cinq candidats en lice pour succéder à partir de 2023 aux F-16 belges vieillissants. Le gouvernement Michel a réservé pour l’achat de 34 appareils un montant de 3,59 milliards d’euros.
♦ Cinq candidats sont en lice: outre le F-35, le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing, le Rafale F3R du français Dassault, le JAS-39E Gripen du suédois Saab et l’Eurofighter Typhoon du consortium du même nom.*
Après un développement difficile, marqué par des retards et des surcoûts, le F-35 Lightning II est opérationnel dans deux de ses trois versions, mais avec des restrictions: la A (à décollage et atterrissage classiques, qui concernerait donc la Belgique) depuis l’été dernier, et la B (à décollage et atterrissage verticaux) depuis plus d’un an au sein du corps des Marines.
L’US Navy prévoit de déclarer opérationnelle la version C, capable d’opérer depuis ses porte-avions, au troisième trimestre 2018.
Près de 3.200 exemplaires devraient être construits: 2.443 pour le Pentagone, afin de remplacer plusieurs types d’avion de combat, et 750 pour les pays partenaires – Royaume-Uni (138 avions), Italie (90), Pays-Bas (37), Turquie (100), Australie (100), Norvège (52), Danemark (27) – et les acheteurs de l’appareil sur étagère (Israël, Japon et Corée du sud). Près de 200 appareils ont déjà été livrés. Le Canada, pourtant partenaire du programme, a quant à lui relancé la compétition avec d’autres constructeurs.
l'Echo BE
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