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Algérie : Trois hypothèses budgétaires légères qui font de 2019 « hikaya jamila »

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  • Algérie : Trois hypothèses budgétaires légères qui font de 2019 « hikaya jamila »

    Algérie : Trois hypothèses budgétaires légères qui font de 2019 « hikaya jamila »

    Maghreb Emergent - El Kadi Ihsane vendredi 4 novembre 2016 14:45

    La chronique hebdomadaire d’El Kadi Ihsane sur El Watan rendre dans le détail des intentions budgétaires du gouvernement dévoilés par le projet de loi de finances pour 2017. Prévisions trop optimistes.


    Le gouvernement algérien a innové dans son projet de loi de finances pour 2017. Il a cadré sa politique budgétaire sur les trois prochaines années. C’était là un des chantiers de la Task Force auprès du premier ministre. Réfléchir sur un terme multi-annuel. C’est donc fait. Et c’est un progrès. Seulement la trajectoire du solde budgétaire proposé sur entre 2017 et 2019 pose problème. Trop optimiste. Elle prévoit de passer à moins 1,9% de déficit budgétaire (rapporté au PIB) en 2019. Performance hypothétique. Pour illustrer la difficulté, petit retour au point de départ de la trajectoire. Le déficit budgétaire de 2016, révisée à la baisse, n’en est pas moins à 11,6% du PIB. Il s’agirait donc de le diviser par quasiment dix en trois ans. Pour y arriver, le gouvernement a pris le parti d’agir un peu sur les dépenses et beaucoup sur les recettes. Le gros du rabotage des dépenses est adossé à l’année 2017. 1,7% de baisse par rapport aux prévisions de clôture de 2016. Plus rien ensuite. La trajectoire budgétaire triennale prévoit des dépenses inchangées en 2018 et en 2019, environ 6800 milliards de dinars par an. Comment donc le déficit budgétaire prévu encore à 6,7% en 2017 par le projet de loi de finance, va t’il fondre à moins de 2% ? Grâce à la croissance consistante ensuite rapide des recettes budgétaires : 5002,4 milliards de dinars en prévisions de clôture de 2016; 5 635,5 milliards de dinars en 2017; puis 5798,1 milliards de dinars en 2018, et enfin 6424,4 milliards de dinars en 2019. Le cœur du discours lénifiant sur l’évolution de la conjoncture algérienne se niche là. Les recettes de l’Etat vont se redresser de manière spectaculaire. Pour atteindre environ 28% de hausse en fin de période (2019) rapportées à l’année de base, 2016. Il existe ici de sérieuses raisons de rester sceptiques. Non pas parce que « le rapport de présentation du projet de la loi de finances pour 2017 et prévisions 2018-2019 » soumis aux parlementaires, ne dit comment ce bond de recettes va avoir lieu. Mais parce qu’il le dit.

    Trois hypothèses de travail du gouvernement suggèrent une prévision de fonte très optimiste du déficit budgétaire en 2019. Elles sont toutes les trois légères.
    La première hypothèse est liée au redressement de la fiscalité pétrolière. Le document du gouvernement sur un prix du baril à 50 dollars en moyenne annuelle en 2017, puis à 55 dollars en 2018 et à 60 dollars en 2019. En conséquence la fiscalité pétrolière passerait de 1682 milliards de dinars en 2016 (révisée) à 2200,1 milliards de dinars en 2017, puis à 2359,7 milliards de dinars en 2018, pour atteindre 2643,6 milliards de dinars en 2019. La prévision sur le redressement des cours du pétrole en 2018 et 2019 est controversée chez de nombreux experts. Elle peut paraître réaliste dans les limites des 55 à 60 dollars. Ce que n’intègre pas la prévision algérienne c’est l’effet volume sur les revenus du gaz naturel. 2019 est, dans de nombreuses projections, l’année où la consommation domestique de gaz devrait passer devant les exportations si son rythme de croissance n’est pas sérieusement ralentit. Or, ce qui peut ralentir ce rythme est toujours dans l’ornière : une rapide montée d’un modèle non énergétivore et une émergence tout aussi rapide de la génération électrique verte. Les recettes de la fiscalité pétrolière sont exagérées en 2018 et en 2019 si rien ne se passe sur ces deux fronts. Et le délai est trop court pour capter un effet palpable sur trois ans.
    La seconde hypothèse du gouvernement qui enjolive 2019 est tout aussi aléatoire. Il s’agit du décollage prévu des recettes fiscales ordinaires. : 2722,6 milliards de dinars pour l’année de référence, 3505,8 milliards de dinars en 2019. La aussi un bond de l’ordre des 28% sur trois ans. Une partie de cette hausse des recettes devrait provenir de la hausse de la pression fiscale. Le relèvement de deux points du taux normal de la TVA, de même pour taux réduit, en est une illustration. De nouvelles taxes sur les transactions entre particuliers, et la hausse de celles existantes sur les carburants et les tabacs en particulier constituent l’armature de cette amélioration attendue des recettes fiscales de l’Etat. Le PLF 2017 prévoit également un élargissement de l’assiette fiscale par l’encouragement à l’investissement. Et c’est là ou la prévision balbutie. Les commandes publiques chutent de plus de 8% avec la réduction du budget d’équipement en 2017. C’est le principal indicateur sur l’évolution de l’activité dans le pays sur la période 2017-2019. Ce freinage de l’investissement public n’est pas compensé par une libération des activités. Le périmètre de l’investissement restant quasi constant, le risque est plus grand de voir l’assiette fiscale se tasser. Sa hausse de 28% en trois ans est, là aussi, une « prévision augmentée ».
    La 3e hypothèse qui rend jolie l’année 2019, n’est pas plus réaliste que les deux premières. Il s’agit du contexte macro-financier de la croissance. Le document officiel prévoit une inflation à 4% soutenue notamment par une parité dinar-dollar inchangée à 108 dinars le dollar. Cette prévision ignore la monétisation du financement du déficit budgétaire à partir de 2017. Mécanisme déjà lancé en 2016 avec le refinancement par la banque d’Algérie à la fois du trésor public (avance) que des banques commerciales (réescompte). La trajectoire du solde budgétaire n’est pas du tout la même si l’inflation est proche de 10% en 2019, au lieu des 4% intégrée généreusement dans les prévisions 2017-2019.

    L’histoire ne dit pas encore si le document proposé par le gouvernement correspond vraiment aux prévisions de la Task Force auprès du premier ministre. Difficile de le croire tant il raconte une « hikaya Jamila » peu rigoureuse. Mais alors que va t’il se passer si la trajectoire budgétaire sort de son orbite à la fin de l’année 2017 ? Le gouvernement s’est laissé une marge de manœuvre du côté des dépenses. Le seul versant à sa main. En 2017, une première baisse historique du budget de fonctionnement est proposée dans le projet de loi de finances. Plus rien ensuite. En fonction de l’évolution de la conjoncture, de la résistance sociale aux mesures impopulaires, l’exécutif avancera de nouveaux pions pour réduire les montants des transferts sociaux dans les catégories ou ils se justifient le moins. C’est sans doute pour cela que sa prévision sur le front des dépenses n’est pas dynamique pour 2018 et 2019. L’idée est toujours la même en territoire Bouteflikien : ne rien anticiper qui puisse changer peut être le climat social de court terme, et politique de moyen terme. Si au delà de cet horizon, artificiellement maintenu lumineux, de 2019, il y a un avis de dépression, faute de gouvernance préventive, tous n’auront pas perdu. Le 4e mandat aura gagné d’aller jusqu’à la fin du bail. Cette prévision du gouvernement aussi est trop optimiste.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Dommage que le journalisme économique le plus en vu en algérie soit autant pollué par des considérations politiques et politiciennes. El Kadi Ihsan qui a déjà déclaré lors de ses émissions Café Press, qu'il n'aimait par Bouteflika, devrait dédier son amour à l'objectivité journalistique nécesaire quand on veut un temps soit peu être un bon critique économique.

    Je rappelle à ce talentueux journaliste que ses prévisions économiques et politiques depuis Avril 2014 se sont toutes avérés érronées. Cela devrait inciter à plus de modestie en terme de prévisions, qui est une science passablement complexe.

    Un exercice en terme de chiffres prouvés sur les quelques années précédentes en terme de croissance du secteur hydrocarbure et hors hydrocarbures permet d'avoir la profondeur historique nécessaire sur les statistiques et les performences réelles ou supposées, mais il semble que nos journalistes sont définitivement fachés avec les chiffres, qu'il n'arrivent pas toujours à faire parler, même dans leurs sens...

    Il faut dire qu'en terme de prévisions, les sorties de Sellal n'étaient pas totalement farfelues, puisqu'il prévoyait fin 2014, en plein crise pétrolière, pour 2015 une croissance de 6% hors hydrocarbures, ce qui apparaissait aux yeux de bon nombre d'experts comme très hypothétique. Elle a été finalement de 5.5%. Sur la base de la même performance, qui n'est pas garantie au vu de la baisse des dépenses d'équipement qui impacteront le secteur du BTP, en 3 ans c'est 17% de croissance, sans aucune augmentation de l'assiete fiscale et réforme de la fiscalité, aucun retour sur les investissements qui ont substentiellement cru (moyenne de 20% par an), allégement des subventions...
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      Croissance de 3,9% du PIB algérien en 2015, rebond du secteur des hydrocarbures
      APS - Dimanche, 24 Avril 2016 12:52

      ALGER- La croissance économique globale de l'Algérie s'est établie à 3,9% en 2015 contre 3,8% en 2014, tirée essentiellement par l'agriculture et un rebond dans le secteur des hydrocarbures, a appris l'APS auprès de l'Office national des statistiques (ONS).

      Il est constaté que le PIB réalisé a quelque peu dépassé les prévisions, respectivement, de la Loi de finances complémentaire 2015 qui avait tablé sur une croissance de 3,8%, et du FMI qui avait tablé sur une croissance algérienne de 3,7% pour 2015.

      Pour ce qui concerne la croissance hors hydrocarbures, elle a, par contre, légèrement baissé pour se situer à 5,5% en 2015 contre 5,6% en 2014, tandis que la croissance hors agriculture a été de 3,5% contre 3,9% en 2014.

      Le PIB nominal de 2015 (calculé sur la base des prix effectifs de l'année concernée) a atteint 16.799,2 milliards DA contre 17.205,1 mds DA en 2014 (-2,4%).

      Par secteur d'activité, la croissance en 2015 a été de 7,6% pour l'agriculture, la sylviculture et la pêche (contre 2,5% en 2014), de 5,9% pour les services marchands (contre 8%), de 5,3% pour le BTPH (contre 6,8%), de 4,6% pour l'industrie (contre 3,9%), de 3% pour les services non marchands (contre 4,4%).

      Les services marchands se composent des transports et communications, du commerce, des hôtels-cafés-restaurants, des services fournis aux entreprises ainsi qu'aux ménages, alors que les services non marchands rassemblent les services financiers, les affaires immobilières et les activités de l'administration publique.

      Quant à la croissance du secteur des hydrocarbures, elle a été positive en s'établissant à 0,4% en 2015 contre -0,6% en 2014 et -5,5% en 2013.



      ==Plus forte hausse du PIB au 4ème trimestre 2015==



      Le 4ème trimestre 2015 a connu une croissance du PIB de 4,9%, soit la plus forte hausse par rapport aux trimestres précédents de la même année, et ce, grâce non seulement à l'agriculture avec la hausse de la production végétale notamment céréalière, mais aussi à un véritable rebond des hydrocarbures en dépit du contexte de forte baisse des prix sur le marché pétrolier.

      Sur les 3 derniers mois de l'année 2015, la croissance du secteur des hydrocarbures a été de 5% (contre près de -8% au 4ème trimestre 2014), alors que celle de l'agriculture a été de 10% (contre près de 2%).

      Hors hydrocarbures, la croissance du 4ème trimestre 2015 a été de 6,1% (contre 7,2% au 4ème trimestre 2014).

      Pour l'industrie, la croissance a été de 3,2% (contre 4,6%) avec des évolutions mitigées des sous-secteurs variant de -22,5% à +10,4%.

      Ce sont les activités des sous-secteurs mines et carrières (10,4%), des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques (ISMME) (7,5%), d'eau-énergie (4,9%), du bois, papier et liège (4,2) et celles de la chimie, plastic et caoutchouc (3,9%) qui ont contribué le plus à cette croissance.

      A l'inverse, les industries diverses ont fortement régressé durant le 4ème trimestre 2015 avec une décroissance de -22,5% par rapport au même trimestre de 2014, les cuirs et chaussures avec -5,4% et les matériaux de construction avec -0,6%.

      Quant au secteur du BTPH, il a ralenti en augmentant de seulement 4,8% (contre 12,7% au 4ème trimestre 2014), tandis que la croissance des services marchands a été de 5,6% (contre 7,4%).



      Evolution du PIB par trimestre en 2015 (ENCADRE)



      ALGER- Voici la croissance du PIB global et du PIB par secteur d'activité par trimestre en 2015 par rapport à 2014 (les chiffres entre parenthèses représentent la croissance de chaque trimestre de 2014 par rapport à 2013. Source: ONS):



      - Croissance du PIB global:

      - 1er trimestre: 3,1% (2,4%)

      - 2ème trimestre: 3,7% (5,1%)

      - 3ème trimestre: 3,9% (5,1%)

      - 4ème trimestre: 4,9% (2,5%)

      - L'année 2015: 3,9% (3,8%)



      - Croissance du PIB hors hydrocarbures:

      - 1er trimestre: 5,1% (5,9%)

      - 2ème trimestre: 5,1% (4,8%)

      - 3ème trimestre: 5,9% (4,7%)

      - 4ème trimestre: 6,1% (7,2%)

      - L'année 2015: 5,5% (5,6%)



      -Croissance du PIB du secteur agriculture-pêche-sylviculture:

      - 1er trimestre: 6,3% (3,9%)

      - 2ème trimestre: 5,5% (2,8%)

      - 3ème trimestre: 8,5% (1,4%)

      - 4ème trimestre: 10% (1,9%)

      - L'année 2015: 7,6% (2,5%)



      - Croissance du PIB du secteur Hydrocarbures:

      - 1er trimestre: -2,2% (-5,2%)

      - 2ème trimestre: 0,4% (5,5%)

      - 3ème trimestre: -1,3% (6%)

      - 4ème trimestre: 5% (-7,9%)

      - L'année 2015: 0,4% (-0,6%)



      - Croissance du PIB Industries:

      - 1er trimestre: 6,1% (3,1%)

      - 2ème trimestre: 4% (4%)

      - 3ème trimestre: 5,4% (4%)

      - 4ème trimestre: 3,2% (4,6%)

      - L'année 2015: 4,6% (3,9%)



      - Croissance du PIB BTPH:

      - 1er trimestre: 4,8% (5,2%)

      - 2ème trimestre: 5,7% (3,6%)

      - 3ème trimestre: 5,6% (6,3%)

      - 4ème trimestre: 5,2% (12,3%)

      - L'année 2015: 5,3% (6,8%)



      - Croissance du PIB Services marchands:

      - 1er trimestre: 6,4% (9,4%)

      - 2ème trimestre: 5,5% (8,4%)

      - 3ème trimestre: 6,1% (6,9%)

      - 4ème trimestre: 5,6% (7,4%)

      - L'année 2015: 5,9% (8%)



      - Croissance du PIB Services non marchands:

      - 1er trimestre: 2,8% (4,3%)

      - 2ème trimestre: 2,9% (3%)

      - 3ème trimestre: 3,4% (3,7%)

      - 4ème trimestre: 2,8% (6,8%)

      - L'année 2015: 3% (4,4%).



      Croissance du PIB global sur la période 2000-2015 (ENCADRE)





      ALGER- Voici la croissance globale du PIB de l'Algérie sur la période 2000-2015 (entre parenthèses, la croissance du PIB hors hydrocarbures. Source: ONS):



      - 2000: 3,8% (3,8%)

      - 2001: 3% (6,2%)

      - 2002: 5,6% (6,5%)

      - 2003: 7,2% (6,6%)

      - 2004: 4,3% (5%)

      - 2005: 5,9% (6%)

      - 2006: 1,7% (5,4%)

      - 2007: 3,4% (7%)

      - 2008: 2,4% (6,7%)

      - 2009: 1,6% (9,6%)

      - 2010: 3,6% (6,3%)

      - 2011: 2,9% (6,2%)

      - 2012: 3,4% (7,2%)

      - 2013: 2,8% (7,1%)

      - 2014: 3,8% (5,6%).

      - 2015: 3,9% (5,5%).
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        Le PLF 2017 prévoit également un élargissement de l’assiette fiscale par l’encouragement à l’investissement. Et c’est là ou la prévision balbutie. Les commandes publiques chutent de plus de 8% avec la réduction du budget d’équipement en 2017. C’est le principal indicateur sur l’évolution de l’activité dans le pays sur la période 2017-2019. Ce freinage de l’investissement public n’est pas compensé par une libération des activités.
        Je pense que la 2eme hypothèse me parait plus crédible sous conditions.
        Si l'encouragement a l'investissement se traduis dans les faits par des actions concrètes,je pense que les fondamentaux de l’économie sortiront dans le vert.
        Car pour que les investisseurs puissent investir en toute tranquillité,il doivent avoir la stabilité fiscale,bancaire et surtout un climat serein pour les affaires.
        Ce sont des choses qui ne demandent que:
        Le courage politique est des reformes qui ramènent la confiance dans le pays.
        C'est la capacité de ce gouvernement a entreprendre ces reformes qui ne demandent pas des bac + 100 pour faire plaisir a certains voisins,qui me rend prudent.

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        • #5
          L'investissement publique bénéficie pour beaucoup au secteur du BTP, quand il n'est pas absorbe par des entreprises étrangères. Quelle est la part de ce secteur dans le PIB algérien...
          Othmane BENZAGHOU

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