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LA COP 22,La bataille pour le climat ne fait que commencer

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  • LA COP 22,La bataille pour le climat ne fait que commencer

    Malgré l'enthousiasme après l'accord de Paris, des voix s'élèvent dont celle de Laurent Fabius, pour rappeler qu'il faut aller beaucoup plus vite et être plus ambitieux dans la lutte contre le changement climatique.

    Plus vite et plus ambitieux. A l'heure où s'ouvre pour quinze jours la 22ème conférence sur le climat à Marrakech, sous l'égide de l'ONU (COP 22), nombreux sont ceux qui réclament une accélération du mouvement de lutte contre le changement climatique. C'est le cas d'un rapport rendu public le trois novembre par les experts du Pnue (programme des Nations unies pour l'environnement). C'est aussi le message de Laurent Fabius, aujourd'hui président du Conseil constitutionnel mais qui fut le principal artisan de l'accord signé l'an dernier, à la même époque à Paris, dans le cadre de la COP 21.

    Bien sûr, la très grande majorité des spécialistes continue de se congratuler sur l'immense réussite que fut l'adoption de l'accord de Paris par les représentants de plus de 190 pays. Ce texte prévoit notamment que les pays s'engagent à tout faire pour maintenir la hausse des températures en-deçà de 2°C et, si possible, 1,5°C. Tous se réjouissent également de la rapidité avec laquelle cet accord a été signé et ratifié (respectivement 185 signatures et 100 ratifications à ce jour).

    Mais si cet accord repose sur des grands objectifs à atteindre (réduction des températures donc mais aussi financement, adaptation, soutien des pays les plus pauvres...) il s'appuie également sur des engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pris individuellement par les pays signataires. Or tous les calculs tendent à montrer qu'en additionnant ces engagements on est loin du compte.

    C'est exactement le propos du rapport du Pnue. «Le monde doit de toute urgence et radicalement revoir ses ambitions à la hausse afin de réduire d'environ un quart les émissions mondiales de gaz à effet de serre prévues d'ici 2030 et d'avoir une chance de minimiser le changement climatique dangereux» souligne le rapport. Dans une petite quinzaine d'années, les émissions devraient atteindre 54 à 56 gigatonnes ( milliards de tonnes ) d'équivalent CO2. Or rappelle le rapport, Il ne faudrait pas dépasser 42 Gigatonnes «pour avoir une chance de limiter le réchauffement planétaire à 2°C» . Même dans le cas d'une mise en œuvre intégrale des engagements pris à Paris, «les émissions prévues d'ici 2030 entraîneront une hausse des températures mondiales de 2,9 à 3,4°C d'ici la fin du siècle», assurent encore les experts de l'ONU.

    1 tonne de CO2 émise c'est 3m² de glace arctique qui fond.

    Pour tenter de donner une idée moins abstraite des conséquences liées aux émissions de CO2, des chercheurs qui viennent de publier leurs résultats dans la revue Science expliquent «que pour chaque tonne de dioxyde de carbone émise dans l'atmosphère, le réchauffement qui en résulte provoque la fonte d'environ 3 m² de glace arctique». Or, une tonne de CO2, c'est un vol pour un passager entre New York et l'Europe ou encore 4000 km en voiture précise Dirk Not, climatologue à l'Institut Max Planck de météorologie à Hambourg (Allemagne ), l'un des coauteurs de l'étude. Pour les scientifiques, l'une des questions est de savoir à partir de quand la glace de mer arctique disparaitra en été. Cette année elle a atteint un minimum de 4,14 millions de km², la deuxième plus faible superficie depuis 1979, année qui marque le début des observations satellites.

    «L'accord de Paris est une réussite exceptionnelle mais ce n'est pas assez», insiste donc Laurent Fabius dans une interview accordée au Journal du Dimanche. «Par rapport à l'époque préindustrielle, la température globale de la planète en 2015 a déjà augmenté de 1°C . En intégrant les engagements pris à Paris, elle risque d'augmenter de 1,5°C dès 2030 et de 2°C dès 2050. Comment, dès lors, parvenir à rester sous les 2°C en 2100?» s'inquiète-t-il . Il faudrait zéro émission nette de CO2 en 2050 (un équilibre entre ce qui est émis et ce qui peut être absorbé notamment par les océans et les forêts). Or les énergies vertes ont beau se développer très rapidement, 82% de l'énergie mondiale est encore produite par les énergies fossiles.

    «Jacques Chirac avait dit dès 2002 «notre maison brûle et nous regardons ailleurs». Aujourd'hui je dirais «nous ne regardons plus ailleurs nous agissons dans la foulée de l'accord de Paris mais notre maison continue de brûler et il y alerte rouge» lance l'ancien Premier ministre qui plaide pour l'élaboration «d'un pacte mondial pour l'environnement» qui donnerait plusieurs droits, notamment celui «de réparation s'il y a des dommages».

    le figaro
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