TSA 6 novembre 2016 | Par Nacereddine Benkharef
Mohamed VI s’est envolé ce dimanche après-midi pour le Sénégal. Depuis Dakar, le roi du Maroc « va s’adresser aux Marocains, mais aussi aux Africains, à l’occasion du 41e anniversaire de la Marche verte (…). Une première », affirme le site Le 360, réputé proche du Palais royal.
Depuis quelques mois, l’Afrique est en train de devenir le nouveau terrain de bataille diplomatique entre l’Algérie et le Maroc. Les deux pays voisins, dont les positions demeurent irréconciliables sur le dossier du Sahara occidental, se sont lancés dans une intensive offensive diplomatique et économique sur le continent. Objectif : ouvrir de nouveaux horizons économiques pour l’Algérie et rattraper son retard pour le Maroc qui a longtemps boudé le continent noir.
L’Algérie s’ouvre avec retard sur ses voisins
L’Algérie, dont les échanges commerciaux avec les pays africains sont limités se comptant en quelques millions de dollars, adopte depuis quelques mois une nouvelle approche. Poussée par la baisse des prix du pétrole, l’Algérie cherche à sceller de nouveaux partenariats. Elle tente d’exporter des « produits nationaux hors hydrocarbures » vers ces pays pour trouver d’autres revenus.
Ainsi, depuis la réélection du président Bouteflika pour un 4e mandat, plusieurs chefs d’État africains sont venus à Alger. À ce titre, pas moins de 15 présidents et rois africains ont effectué des visites d’État en Algérie. Outre ces visites, des hautes commissions mixtes ont été organisées.
Dernière en date : la 12e session de la grande commission mixte de coopération algéro-malienne présidée par le premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue malien, Modibo Keita, jeudi 3 novembre, à Bamako. À l’issue de cette rencontre, 13 accords de coopération, notamment économique, ont été signés. Quelques jours auparavant, le premier ministre nigérien, Brigi Rafini, était en visite officielle de deux jours en Algérie, accompagné d’une importante délégation.
Mais dans sa stratégie, l’Algérie n’a plus les mêmes atouts qu’il y a quelques années. Le pays n’a plus d’argent et croule sous les déficits. Les capacités de nos entreprises, publiques et privées, à se développer en dehors de l’Algérie sont très limitées. Elles ont déjà beaucoup de mal à satisfaire la demande interne. On voit en effet très mal des entreprises comme Naftal, Algérie Télécom ou nos banques publiques partir à l’assaut de marchés africains. Pour les rares entreprises privées capables de telles aventures, il y a la réglementation de la Banque d’Algérie pour empêcher tout investissement à l’étranger.
L’offensive algérienne reste aussi timide en raison de l’incapacité du président de la République à se déplacer et aller à la rencontre de ses homologues africains. Une situation qu’exploite le roi Mohamed VI, capable d’effectuer des tournées de plusieurs jours à travers de nombreux pays africains.
Un roi « actif »
Le Maroc veut désormais se positionner comme un pays « leader » sur la scène africaine. Rabat, qui a longtemps privilégié ses relations avec les pays occidentaux, se tourne de plus en plus vers l’Afrique. Mohamed VI est allé jusqu’à prétendre que l’Afrique est « le prolongement naturel et la profondeur stratégique du Maroc ».
« Très actif », Mohamed VI enchaîne les visites sur le continent. Lors de sa dernière tournée en Tanzanie et au Rwanda, plusieurs accords de coopération et d’investissement ont été signés.
Le Maroc joue la carte de la diplomatie économique
Les entreprises marocaines sont très dynamiques dans le continent. Le royaume est aujourd’hui le premier investisseur en Afrique de l’Ouest et le deuxième à l’échelle du continent, selon Le Monde. Deux exemples illustrent cette présence. Maroc Telecom est implanté dans 10 pays africains, explique Jeune Afrique. La banque Attijari est implantée dans pas moins de 14 pays africains.
À cela, une bonne connexion aérienne entre le Maroc et les pays africains. Ainsi, la compagnie aérienne marocaine, Royal Air Maroc, ne compte pas moins de 22 destinations africaines subsahariennes, tandis qu’Air Algérie en compte seulement cinq. Pourtant ces connexions aériennes sont nécessaires pour faciliter les voyages d’affaires ainsi que les échanges économiques avec les pays du continent.
Un avantage diplomatique pour l’Algérie
Sur le plan diplomatique, les deux pays se livrent également une bataille acharnée, avec en toile de fond le dossier du Sahara occidental. Rabat a introduit une demande d’adhésion à l’Union africaine (UA). Cette dernière s’est accompagnée de manœuvres marocaines dans les coulisses, conditionnant cette adhésion à l’exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de l’organisation panafricaine.
Pour l’heure, sans succès, en raison notamment des bonnes relations entre l’Algérie et deux poids lourds africains, l’Afrique du Sud et le Nigeria. Ces deux pays sont alignés sur la position algérienne. Mais jusqu’à quand ?
Mohamed VI s’est envolé ce dimanche après-midi pour le Sénégal. Depuis Dakar, le roi du Maroc « va s’adresser aux Marocains, mais aussi aux Africains, à l’occasion du 41e anniversaire de la Marche verte (…). Une première », affirme le site Le 360, réputé proche du Palais royal.
Depuis quelques mois, l’Afrique est en train de devenir le nouveau terrain de bataille diplomatique entre l’Algérie et le Maroc. Les deux pays voisins, dont les positions demeurent irréconciliables sur le dossier du Sahara occidental, se sont lancés dans une intensive offensive diplomatique et économique sur le continent. Objectif : ouvrir de nouveaux horizons économiques pour l’Algérie et rattraper son retard pour le Maroc qui a longtemps boudé le continent noir.
L’Algérie s’ouvre avec retard sur ses voisins
L’Algérie, dont les échanges commerciaux avec les pays africains sont limités se comptant en quelques millions de dollars, adopte depuis quelques mois une nouvelle approche. Poussée par la baisse des prix du pétrole, l’Algérie cherche à sceller de nouveaux partenariats. Elle tente d’exporter des « produits nationaux hors hydrocarbures » vers ces pays pour trouver d’autres revenus.
Ainsi, depuis la réélection du président Bouteflika pour un 4e mandat, plusieurs chefs d’État africains sont venus à Alger. À ce titre, pas moins de 15 présidents et rois africains ont effectué des visites d’État en Algérie. Outre ces visites, des hautes commissions mixtes ont été organisées.
Dernière en date : la 12e session de la grande commission mixte de coopération algéro-malienne présidée par le premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue malien, Modibo Keita, jeudi 3 novembre, à Bamako. À l’issue de cette rencontre, 13 accords de coopération, notamment économique, ont été signés. Quelques jours auparavant, le premier ministre nigérien, Brigi Rafini, était en visite officielle de deux jours en Algérie, accompagné d’une importante délégation.
Mais dans sa stratégie, l’Algérie n’a plus les mêmes atouts qu’il y a quelques années. Le pays n’a plus d’argent et croule sous les déficits. Les capacités de nos entreprises, publiques et privées, à se développer en dehors de l’Algérie sont très limitées. Elles ont déjà beaucoup de mal à satisfaire la demande interne. On voit en effet très mal des entreprises comme Naftal, Algérie Télécom ou nos banques publiques partir à l’assaut de marchés africains. Pour les rares entreprises privées capables de telles aventures, il y a la réglementation de la Banque d’Algérie pour empêcher tout investissement à l’étranger.
L’offensive algérienne reste aussi timide en raison de l’incapacité du président de la République à se déplacer et aller à la rencontre de ses homologues africains. Une situation qu’exploite le roi Mohamed VI, capable d’effectuer des tournées de plusieurs jours à travers de nombreux pays africains.
Un roi « actif »
Le Maroc veut désormais se positionner comme un pays « leader » sur la scène africaine. Rabat, qui a longtemps privilégié ses relations avec les pays occidentaux, se tourne de plus en plus vers l’Afrique. Mohamed VI est allé jusqu’à prétendre que l’Afrique est « le prolongement naturel et la profondeur stratégique du Maroc ».
« Très actif », Mohamed VI enchaîne les visites sur le continent. Lors de sa dernière tournée en Tanzanie et au Rwanda, plusieurs accords de coopération et d’investissement ont été signés.
Le Maroc joue la carte de la diplomatie économique
Les entreprises marocaines sont très dynamiques dans le continent. Le royaume est aujourd’hui le premier investisseur en Afrique de l’Ouest et le deuxième à l’échelle du continent, selon Le Monde. Deux exemples illustrent cette présence. Maroc Telecom est implanté dans 10 pays africains, explique Jeune Afrique. La banque Attijari est implantée dans pas moins de 14 pays africains.
À cela, une bonne connexion aérienne entre le Maroc et les pays africains. Ainsi, la compagnie aérienne marocaine, Royal Air Maroc, ne compte pas moins de 22 destinations africaines subsahariennes, tandis qu’Air Algérie en compte seulement cinq. Pourtant ces connexions aériennes sont nécessaires pour faciliter les voyages d’affaires ainsi que les échanges économiques avec les pays du continent.
Un avantage diplomatique pour l’Algérie
Sur le plan diplomatique, les deux pays se livrent également une bataille acharnée, avec en toile de fond le dossier du Sahara occidental. Rabat a introduit une demande d’adhésion à l’Union africaine (UA). Cette dernière s’est accompagnée de manœuvres marocaines dans les coulisses, conditionnant cette adhésion à l’exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de l’organisation panafricaine.
Pour l’heure, sans succès, en raison notamment des bonnes relations entre l’Algérie et deux poids lourds africains, l’Afrique du Sud et le Nigeria. Ces deux pays sont alignés sur la position algérienne. Mais jusqu’à quand ?
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