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Les subventions publiques atteindront près de 28 milliards de dollars en 2016

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  • Les subventions publiques atteindront près de 28 milliards de dollars en 2016

    Les subventions publiques atteindront près de 28 milliards de dollars en 2016


    Algérie 1 - Par Mourad Arbani | 09 Novembre 2016 | 18:32

    Pour l'année 2016, l'Algérie va consacrer un montant 27,7 milliards de dollars (mds usd) pour les subventions publiques dont plus de la moitié représente des subventions indirectes.

    Par catégories, l'enveloppe allouée aux subventions indirectes devrait atteindre 15,3 mds usd à la fin de l'année en cours (55,23% de l'ensemble des subventions), alors que le secteur de l'habitat aura bénéficié de 4,7 mds usd (16,96%), contre 4,5 mds usd pour les familles et les produits de base (16,24%) et 3,2 mds usd pour le santé (11,55%). Ces chiffres ont été révélés dans une étude réalisée par l'expert Abdelmadjid Attar.

    L'étude en question a été présentée lors d'une rencontre organisée mardi par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) sur la transition énergétique en Algérie.

    Ces chiffres prévisionnels ont été calculés sur la base d'un prix moyen de baril de 48 dollars pour 2016, a précisé M. Attar, ancien P-dg de Sonatrach et ex. ministre des Ressources en eau.

    En outre, les recettes des exportations des hydrocarbures devraient chuter à 27,1 mds usd, contre 33,1 mds usd en 2015, 58,4 mds usd en 2014 et 63,5 mds usd en 2013.

    Selon la même étude, les exportations hors hydrocarbures devraient se situer autour de 1,2 milliard usd (contre 1,9 milliard usd en 2015).

    Parallèlement, l'exercice en cours devrait se solder avec des importations de l'ordre de 47 mds usd contre 51,7 mds usd en 2015, 58,6 mds usd en 2014 et 65,8 mds usd en 2013.

    S'agissant des recettes budgétaires prévisionnelles, elles devraient atteindre 42 mds usd dont 15 mds usd provenant de la fiscalité pétrolière, alors que les dépenses s'élèveront à 72 mds usd, d'après les mêmes projections.

    De leur côté, les réserves de changes devraient se contracter à 114 mds usd à fin 2016. Selon M. Attar, ces données "ont mis en évidence la fragilité de l'économie algérienne du fait de sa dépendance pétrolière".
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    L'Etat algérien et la généralisation des subventions
    07 Nov, 2016 | 13:06 | 15

    Par Abderrahmane Mebtoul – L'Etat algérien a dépensé sans compter, a subventionné un grand nombre de produits de première nécessité, comme les céréales, l'eau et le lait, l'électricité et le carburant. En Algérie, de celui qui gagne le SNMG au chef d'entreprise national ou étranger, bénéficient des prix subventionnés, n'existant pas de système ciblé de subventions. La banque mondiale a noté, dans un rapport daté de 2012, que les montants des subventions sous forme de comptes spéciaux du Trésor, recensant sous différentes appellations, 14 fonds, allouées au soutien de services productifs, à l'accès à l'habitat et aux activités économiques étaient successivement de 40,83, 520,11 et 581,78 milliards de dinars, soit un total d'environ 1.143 milliards de dinars (équivalent à 16milliards de dollars au cours de l'époque), représentant 14% du total des dépenses de l'Etat en dehors des dépenses de fonctionnement.

    Pour la Banque mondiale, 277 milliards de dinars (pour les autorités algériennes, le montant est de 300) ont été réservés aux produits de large consommation (blé, lait en poudre, etc.), soit l'équivalent du quart des subventions accordées au budget d'équipement. A cela s'ajoutent les assainissements répétés aux entreprises publiques qui ont coûté au Trésor public plus de 60 milliards de dollars entre 1971 et 2015, les exonérations fiscales et de TVA accordées par les différents organismes d'investissement (Andi, Ansej) y compris pour les entreprises étrangères, dont il conviendrait de quantifier les résultats par rapport à ces avantages à coup de dizaines de milliards de dinars.

    Le pouvoir algérien ne voulant pas de remous sociaux, les subventions jouent comme tampon social avec ce retour à l'inflation. Ainsi, les différentes lois de finances 2008-2016 ont proposé des mesures qui ont pour finalité de pérenniser la politique de l'Etat en matière de subvention des prix des produits de large consommation, encore que, selon bon nombre d'experts, l'impact est peu perceptible au niveau de la population et il n'est pas juste que tout le monde puisse bénéficier de certaines subventions, quelle que soit leur situation financière. Outre cette disparité dans l'octroi du soutien de l'Etat, il est signalé l'opacité dans la gestion de ces programmes. Ainsi se pose le problème de l'efficacité de toutes ces subventions sur le producteur local et sur le consommateur final, avec le processus inflationniste bien que compressé artificiellement par les subventions, du programme de relance économique basé sur la dépense publique donnant des taux artificiels de croissance et de chômage.

    Les surcoûts avec parfois des abandons de projets, sont exorbitants, estimés entre 20 à 30% pour certains projets, étant des subventions indirectes supportées par le Trésor. Comme est posé l'efficacité du programme national du développement agricole (PNDA) qui a nécessité des dizaines de milliards de dollars (aucun bilan à ce jour) et de l'effacement de la dette des agriculteurs sur la production et la productivité agricole de l'Algérie.

    Pour des subventions ciblées

    Les subventions généralisées faussent l'allocation rationnelle des ressources rares et ne permettent pas d'avoir une transparence des comptes, fausse les normes de gestion élémentaires et les prévisions, tant au niveau micro que macroéconomique, aboutissant au niveau des agrégats globaux (PIB, revenu national) à une cacophonie additionnant des prix du marché et des prix administrés. Ils découragent, non ciblées, la production locale avec un gaspillage croissant des ressources financières du pays.

    Comme se pose cette question stratégique : qu'en sera-t-il avec le dégrèvement tarifaire avec l'Europe horizon 2020 et son éventuelle adhésion à l'OMC où les produits énergétiques sont également concernés, notamment par la suppression de la dualité du prix du gaz ? Se pose cette question stratégique pour l'Algérie : peut-elle continuer à fonctionner sur la base de 70 dollars pour le budget de fonctionnement et 40-45 dollars pour le budget d'équipement en misant sur les infrastructures et une vision dépassée de l'ère matérielle des années 1970 alors que nous sommes à l'aube d'une nouvelle révolution économique tenant compte de la protection de l'environnement ? L'Etat pourrait ne pas avoir les moyens de continuer à subventionner certains produits alimentaires au cas où le baril descendrait sous 70 dollars.

    L'instauration d'une chambre nationale de compensation indépendante, permettant des subventions ciblées, par un système de péréquation, suppose un Etat régulateur fort, mais fort par sa moralité, des compétences, la ressource humaine richesse pérenne, et la démocratisation des décisions. Cela implique forcément un réaménagement profond de la logique du pouvoir algérien reposant sur les forces sociales réformistes et non sur les rentiers qui tissent des relations dialectiques avec la sphère informelle spéculative, ne pouvant plus dépenser sans compter pour une paix sociale fictive grâce aux hydrocarbures qui s'épuiseront dans 15 à 20 ans, au moment où la population algérienne sera d'environ 50 millions d'habitants. Il s'agit impérativement de dépasser le statu quo actuel suicidaire et réorienter toute la politique économique pour l'émergence d'une économie hors hydrocarbures, et ce, pour le bien être de l'Algérie et des générations futures, mettant fin au cancer de l'économie de la rente qui se diffuse dans la société par des subventions généralisées et des versements de traitements sans contreparties productives ?

    Face à la concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière, renforçant le sentiment d'une profonde injustice sociale, l'austérité n'étant pas partagée, la majorité des Algériens veulent tous et immédiatement leur part de rente, reflet du divorce entre l’Etat et le citoyen, quitte à conduire l'Algérie au suicide collectif.

    A. B.
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      Subventions : Outils de politique publique et conséquences économiques

      Othmane Benzaghou – le 07 novembre 2015

      Les subventions publiques constituent l’un des instruments économiques et sociaux que détient l’état pour asseoir une politique publique dans divers domaines, que ce soit pour garantir un niveau de service publique, une politique économique et sectorielle, une politique de soutien sociale, une politique culturelle… L’outil des subventions est tout aussi au cœur des enjeux politiques, guidés par les grandes théories politiques ou économiques collectivistes ou libérales. C’est dire l’étendu d’un sujet qu’on ne peut aborder succinctement qu’à travers certains angles et d’éluder quelques mécanismes et leurs impacts souhaités et moins souhaités sur le plan économique et social, particulièrement dans le contexte algérien. Dans ce cadre, il ne s’agira donc pas de s’attarder sur les politiques sociales de l’état, notamment le filet social, sensés soutenir les moins favorisés, mais tenter une analyse des conséquences économiques de ces transferts sociaux, et des différents dispositifs de subventions économiques qui ont atteint en 2014 selon le CNES 30% du PIB, soit la bagatelle de 6000 milliards de dinars (60B$)

      L’Algérie a constitué dès son indépendance un modèle de développement fortement étatiste, collectiviste, qui a vu un état en constitution s’approprier des pans entiers de prérogatives régaliennes, et autres services publiques, mais aussi économiques et sociales. L’état a collectivisé des pans entiers de l’économie, allant de l’agriculture, à l’industrie, les finances, l’énergie, la grande distribution et le commerce extérieur… Une politique socialiste volontariste qui ne se souciait que subsidiairement de la réalité du marché, des prix de marché, et qui fixait administrativement les modèles économiques des agents économiques sous sa tutelle. L’exemple de la criée, mode universel de fixation des prix pour la vente du poisson fraîchement péché devenu une vente silencieuse, de bouche à oreille en Algérie est très parlante des mécanismes de prix fixes imposés par un état omniprésent malgré des millénaires de traditions commerciales. Dans ce cadre, il est difficile de parler de subventions, mais de prix fixés par des autorités de tutelles, sur un modèle de rentabilité économique, de calcul économique extrêmement lourd et complexe, sous la tutelle d’échanges administrés déconnectés des réalités de marché.

      La difficulté d’aborder le sujet des subventions en Algérie trouve ses racines dans l’histoire de l’économie algérienne administrée, d’un étatisme colbertiste omniprésent, omnipotent, qui à force de s’occuper de tout, n’est même plus capable d’assumer convenablement ses missions régaliennes, des missions dont la définition même devient un enjeu éminemment politique, suscitant débats et tergiversations. C’est dans ce contexte qu’il est difficile d’assumer une politique économique et sociale qui tire les leçons du passé, qui est capable d’analyser les différents modèles de subventions à travers le monde, allant de la libérale USA, de la social-démocratie européenne, au socialisme de marché chinois, pour tenter d’identifier les modèles de développement, les stratégies économiques volontaristes et les conséquences attendues et moins attendues d’un des instruments de politique publique, les subventions, qui irriguent des pans entiers de l’économie algérienne.

      Il est nécessaire de ce fait de distinguer divers types de subventions, en termes de cible, de secteurs, de finalité et d’effets recherchés. On peut distinguer le soutien aux prix de produits finis, de consommation, de subventions d’équipements ou de financement, de subventions d’exploitation voir d’équilibres et de différentes dispositions fiscales assimilées à des subventions indirectes.

      1 – Soutien aux prix

      Le soutien aux prix a pour vocation première de permettre un accès le plus large aux produits jugés de première nécessité. Il s’articule en Algérie autour de quelques produits alimentaires : blé, lait, huile, sucre et des produits énergétiques et autres utilités. Une partie de ces produits sont importés et les autres sont issus de filières locales bénéficiant du soutien direct ou indirect de l’état. Le soutien direct aux prix consiste en une subvention d’équilibre, comblant les déficits des organismes publiques qui revendent les produits aux prix subventionnés. Le soutien indirect consiste entre autres exonérations fiscales et de droits de douanes sur les produits semi finis qui ont permis à une industrie de transformation d’irriguer en produits subventionnés un marché porteur, couvrant une large consommation se situant dans le top des classements internationaux de consommation. Une large consommation dopée par les prix, favorisant gaspillage et contrebande. Ce soutien aux prix a aussi permis à une industrie agro-alimentaire d’émerger et de se développer, mais a aussi empêché d’investir certaines filiales de production, tant la rentabilité y est hypothétique. Elles ont aussi grévé des sociétés publiques de ressources financières vitales pour leurs développement national et international.

      Par ces effets, outre le coût exorbitant pour le budget de l’état, il semble nécessaire de mieux cibler les produits subventionnés par un soutien direct aux foyers qu’à un soutien massif qui irrigue des étendues économiques bien vastes avec des effets largement indésirables.

      2 – Subventions d’équipements et de financement


      Des subventions dédiées à favoriser l’investissement par un soutien direct ou indirect à l’investissement économique. Des dispositifs directs d’aide à l’investissement, par le soutien par exemple au foncier industriel, du financement direct à travers des fonds d’investissement publiques, des bonifications de taux d’intérêts de crédits bancaires, ainsi que des dispositifs indirects d’exonération fiscales aux premières années d’activité, d’exonération en droits de douanes sur les équipements industriels…

      Autant de dispositifs souhaités sensés permettre de favoriser l’acte d’investir, permettant d’autre part de réduire les barrières à l’entrée pouvant favoriser l’émergence d’une concurrence, à condition d’être transparentes au risque d’être dévoués pour favoriser le clientélisme et engendrer encore plus de barrières à l’entée. Cependant, ces dispositifs publiques, notamment en terme de financement peuvent, si elles deviennent généralisées, entraver l’émergence d’un marché financier concurrentiel, capable de favoriser une allocation plus efficiente des ressources financières privées et institutionnelles. Elles s’avèrent autant d’entraves à l’émergence d’un marché de capitaux capable de financer l’économie, favorisant l’émergence de bulles spéculatives d’une épargne qui peine à se diriger vers les actifs les plus profitables à l’économie nationale. Des immobilisations constituants des bulles spéculatives, dans l’immobilier, actif d’épargne traditionnel préféré posant de réels problèmes en terme d’accessibilité et de fluidité du marché immobilier, et en terme de liquidités. Une fluidité entravée du marché financier qui ne favorise pas l’émergence de formes de financement plus sophistiquées, allant d’émission de dette, d’émission de titres, le capital risque, et autres dispositifs de financements permettant de s’adresser à des projets plus risqués, à haute valeur ajoutée, tant les banques naturellement averses au risque préféreraient des engagements offrant un rapport risque/rendement plus avantageux, au détriment de l’intérêt économique. La faiblesse financière et la pauvreté de produits financiers attractifs et adaptés aux besoins d’épargne privés et institutionnels n’ont pas favorisé une bancarisation suffisante de ressources qui adoptent d’autres circuits bien loin de l’intérêt économique. Par ailleurs, le financement publique des TPE est un dispositif de subvention qui peut favoriser l’émergence d’un tissu d’entreprises susceptibles de grandir, à condition d’accompagner leur croissance par des dispositifs de financement de marché plus matures adaptés à des sociétés sorties des couveuses.

      3 – Subventions d’exploitation et d’équilibres

      Ces subventions constituent une aide directe à des entreprises publiques et autres services publiques permettant de compenser des déficits issus d’activités non rentables, ou contraintes par des obligations de service publique. Des missions de service publique qu’il est devenu délicat de définir, tant la responsabilité économique des pouvoirs publiques porte à débat, son volontarisme est souvent confondu chez beaucoup avec des missions de service publique. Le soutien inconditionnel du budget de l’état à des entreprises publiques et autres services publiques, a généré une errance comptable et financière telle, qu’il devient titanesque l’effort d’en faire un suivi analytique suffisant pour en maîtriser l’investissement, puis le fonctionnement et son efficience opérationnelle et financière. Encore plus délicat dans ce contexte d’en définir des modèles de rentabilité qui les rend susceptibles d’être assumés sous contrats de partenariat publique privé (PPP), pouvant permettre une meilleures efficacité.

      D’autres part, un soutien inconditionnel aux entreprises publiques peuvent constituer de véritables entraves à émergences d’acteurs concurrentiels, tant il est vain de concurrencer un secteur publique bénéficiant de privilèges d’accès à une panoplie d’avantages, allant de la commande publique, un accès facilité à l’investissement, et d’un financement privilégié bénéficiant de garantis en termes de qualité de signature que seules quelques rares entreprises au monde peuvent afficher. L’intervention publique volontariste doit se limiter à des investissements sur des projets à hauts risques ou à lourds investissements, sur des secteurs jugés stratégiques, ou il est illusoire de voir l’émergence de plusieurs acteurs concurrentiels au vu de la configuration actuelle de l’économie algérienne, sauf à attirer des référents internationaux, stratégie qui peut s’avérer nécessaire sur des produits finis à fort contenu en innovation, ou dont l’accessibilité des marchés internationaux est considéré aléatoire.

      Les subventions restent un instrument privilégié à utiliser avec parcimonie, pour garantir l’accès à des produits de large consommation, garantir l’accessibilité et la disponibilité de services publiques, et peut permettre de favoriser une politique économique. Cependant, il faut être attentif aux grands équilibres financiers et ne pas engager des subventions qui peuvent s’avérer anti-économiques, tant elles peuvent constituer un obstacle à la vérité des prix, à la concurrence et à l’efficience économique.
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        Si l'Algérie était dirigée par des cadres compétents, les subventions publiques auraient été radicalement réformées dès le début des années 2000 en les réduisant progressivement et en utilisant une partie de l'argent économisé pour financer des programmes d'aides sociales fiables et rigoureux à destination des Algériens les plus démunis, et l'autre partie utilisée pour financer la modernisation des différents secteurs stratégiques (éducation, santé, infrastructures...etc).

        A cause de l'incompétence de ces mafieux, des centaines de milliards de dollars d'argent public ont été gaspillés dans des subventions aveugles qui encouragent le détournement de l'argent public, la corruption, le gaspillage, le trafic de carburant vers le Maroc et la Tunisie...etc.

        La Norvège par exemple est riche en pétrole, mais les Norvégiens sont intelligents et ne gaspillent pas l'argent public comme les mafieux criminels du régime algérien. A titre d'exemple, la Norvège a les prix du carburant les plus chers d'Europe. Par contraste, l'Algérie brade le carburant à coup de subventions massives qui favorisent le gaspillage et le trafic de carburant.

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        • #5
          Politique des subventions : Un coût de 27,7 milliards de dollars cette année

          El Watan - le 09.11.16 | 10h00



          Le poids des subventions généralisées dans le budget de l’Etat s’alourdit. Elles sont estimées à 27,7 milliards de dollars cette année, dont 15,3 milliards de dollars affectés au soutien des prix des produits énergétiques (carburants, électricité et gaz).


          L’habitat s’est taillé une part de 4,7 milliards de dollars des subventions, la santé 3,2 milliards de dollars, tandis que les subventions aux familles et aux produits de base totalisent 4,5 milliards de dollars, lit-on dans une étude réalisée par Abdelmadjid Attar, Mourad Preure et Tewfik Hasni pour le compte du Forum des chefs d’entreprise (FCE).

          L’étude en question, présentée hier à l’occasion de la tenue de la deuxième rencontre du Club Energia du FCE, consacrée à «La transition énergétique», relance le débat sur les subventions généralisées qui continuent à être pesante même en temps des vaches maigres. Elles coûteront à l’Etat 27,7 milliards de dollars cette année, soit 16,68% du Produit intérieur brut (PIB) dont l’estimation avoisinerait les 166 milliards de dollars en 2016.

          Manifestement, le soutien de l’Etat aux prix des produits énergétiques a baissé en valeur. En 2014, la Banque mondiale avait levé le voile sur une subvention de 20 milliards de dollars aux carburants, à l’électricité et au gaz, ce qui correspondait à un tiers du budget de l’Etat. «Les prix très bas du carburant ont tué chez les Algériens le réflexe de l’efficacité énergétique et du comportement responsable», écrivait alors la Banque mondiale qui appelait sans cesse — le FMI aussi — à privilégier les «transferts ciblés» et à supprimer les subventions aux produits énergétiques et à certains biens alimentaires qui profitent aussi bien aux riches qu’aux pauvres.

          Pour l’année 2017, 1630,8 milliards de dinars seront alloués aux transferts sociaux, soit 23,7% du budget de l’année, si l’on se réfère au projet de loi de finances du prochain exercice. Sur ce montant, 413,5 milliards de dinars sont destinés au soutien aux familles, essentiellement à travers la subvention des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huiles alimentaires), 330,2 milliards au soutien à la santé et 305 milliards aux programmes nationaux de logement.

          Repenser la politique énergétique

          Mais la chute des prix du pétrole depuis juin 2014 est venue rappeler l’insoutenablilité du système des subventions généralisées. L’impératif d’un dispositif de substitution et d’une rationalisation de la consommation de l’énergie est au cœur de l’étude réalisée par Abdelmadjid Attar, Mourad Preure et Tewfik Hasni pour le compte du FCE. Au chapitre de la consommation énergétique, l’étude en question fait constater une évolution de 7,8%, tous produits énergétiques confondus, par rapport à 2014 et une hausse de 40% par rapport à 2000.

          Il s’agit là d’un des paramètres principaux de vulnérabilité de l’Algérie, étant donné que l’évolution de la consommation ne correspond pas à celles des réserves et à la capacité de production à long terme. L’autre vulnérabilité relevée par les experts est liée à la nature des usages au point de vue production de valeur ajoutée. Effleurant la question de l’état des réserves en hydrocarbures, les trois experts ont attiré l’attention sur un potentiel conventionnel résiduel en baisse.

          La production primaire d’hydrocarbures a suivi elle aussi une évolution négative depuis 2007. Mais pas de panique ! Les experts assurent que la sécurité énergétique est garantie, sauf que la rente dépend désormais du marché et non du niveau de production. Un aléa sur lequel l’Algérie n’a aucune emprise. D’où l’impératif de transition énergétique. «Les différents chocs pétroliers que nous avons subis ont démontré que le tout-hydrocarbures est un modèle économique qui n’est pas viable à long terme», estime Ali Haddad, patron du FCE.

          Pour lui, la transition énergétique rime aussi avec l’efficience, l’environnement, les énergies renouvelables… des impératifs qui s’imposent compte tenu du bouleversement que connaît la sphère énergétique mondiale. En somme, le FCE et ses experts appellent à une grande réforme tant au niveau budgétaire qu’au niveau des politiques énergétiques.



          Ali Titouche
          En 2016, 15.3B USD de subventions energitiques. En considérant que grosso modo, tout est indexé sur le prix du pétrole, avec une moyenne de cours de pétrole de 45$ le baril en 2016, je vous laisse calculer ce qu'a été le montant des subventions energitiques quand le pétrole était à 100$, absolument faramineux!!!
          Othmane BENZAGHOU

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          • #6
            L'Algérie est à l'image de l'Algérien, lorsqu'il a des sous, il lui est demandé de dépenser, de flamber, de fêter avec arrogance, de faire des dons et la charité, d'aller visiter les lieux saints, d'aider les frères et soeurs dans le besoin etc...
            Et lorsque l'Algérien n'a pas le sou, que fait il ?

            LES SUBVENTIONS dont on parle disparaîtront lorsque le salaire moyen aattendra les 1200 euros par mois, en attendant laissons le petit peuple manger à sa faim, les gaspillages faut les chercher ailleurs.

            Commentaire


            • #7
              LES SUBVENTIONS dont on parle disparaîtront lorsque le salaire moyen aattendra les 1200 euros par mois, en attendant laissons le petit peuple manger à sa faim, les gaspillages faut les chercher ailleurs.
              le populisme à la quote en ce moment et certains qui se disent pragmatiques et moins populistes au RND, le sont finalement tout aussi.

              Les subventions alimentaires ne représentent que 4.5 milliards de $, qui profitent aux plus aisés des algériens et aux non algériens, je laisse les démagogues faire le calcul... oeilfermé A se demander à qui profite le plus les largesses de l'état...

              Les périodes électorales sont les plus propices aux populismes et aux promesses les plus extravagantes... et ce sont les mêmes qui affirment dire la vérité aux algériens...
              Dernière modification par ott, 10 novembre 2016, 16h50.
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                Le système de subventions algérien "intenable", selon l’économiste Alexandre Kateb

                Algerie 1 - Par Amel Benabi | 10 Novembre 2016 | 17:42

                Le gouvernement se targue de garder le système de subventions, alors que les ressources financières du pays sont en train de fondre comme neige au soleil. Alexandre Kateb, économiste, tire la sonnette d’alarme en soulignant que ce système de subventions est non seulement "intenable" mais il connaît aussi une hausse en fonction de la croissance démographique, au moment où les ressources pétrolières connaissent une baisse drastique.

                L'Algérie "a un système de subventions qui est intenable, absorbant près de 50% des dépenses de fonctionnement. Il faut passer aujourd'hui à un système de subventions ciblé", a fait valoir cet économiste invité dans une émission à la radio nationale.

                A cet effet, il a prôné la rationalisation des dépenses et la nécessité de les rentabiliser, tout en appelant les citoyens à prendre conscience de l'insoutenabilité des ces dépenses. "On est dans un pays avec un système social extrêmement généreux en volume. Il faut financer ce système de redistribution ... L'Algérie est parmi les pays les moins performants en matière de rendement des dépenses d'équipement. L'impact étant faible sur le PIB", a-t-il argumenté.

                Dans ce sens, il a observé que certains projets prioritaires seraient maintenus, tandis que d'autres, seraient soit gelés soit retardés. Toutefois, l'économiste a jugé "utiles" certaines dépenses à l'instar de celles d'équipements et celles liées aux infrastructures qui ont un effet favorable sur l'économie nationale (routes, systèmes.)

                A une question sur un éventuel endettement extérieur de l'Algérie, M.Kateb a estimé que cela "n'est pas un tabou" à partir du moment où les dettes financeraient des projets ciblés structurants qui permettent de développer la productivité.
                Othmane BENZAGHOU

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                • #9
                  Les subventions ne sont là que pour permettre à la machine économique de fonctionner, s'il n'y a pas de consommation , la production cessera et le chômage monte en flèche, la consommation des ménages fait tourner toute la machine. Si le pays se mettait à la réalité des prix et la suppression des subventions il faudra alors faire face à la colère populaire, ceux qui ont faim ne réfléchissent pas , soit on leur permet de suivre soit on lui crée du travail au bon salaire. La rigueur libérale que prônent les néo capitalistes d'Algérie doivent être assez capables pour se passer de toute aide de l'Etat et payer des salaires qui assurent de la dignité aux larges couches populaires. L'Argent , il faut aller le chercher chez ceux qui se sont enrichis sans rien produit.
                  Si demander de la rigueur pour tous est du populisme alors ainsi soit il.

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                  • #10
                    A mon humble avis, les subventions sur les carburants c'était une erreur ou, du moins, il fallait les lever progressivement. Par contre, les subventions sur les produits de première nécessité, et notamment le pain et le lait, c'était difficile de faire autrement dans la logique du pouvoir, qui tenait à préserver la paix sociale après la décennie que l'on connaît.

                    Quoi qu'il en soit, il faudrait revenir à la vérité des prix, un jour ou l'autre. Ce n'est pas normal qu'un milliardaire continue d'acheter sa baguette à 10 DA (ce qui est déjà un chiffre arrondi par rapport au prix subventionné de 8,50 DA). Mais il faudrait pour cela un gouvernement à la fois légitime, courageux et créatif. On en est encore loin avec l'actuel !
                    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

                    Commentaire


                    • #11
                      @Aggour

                      On retrouve les mêmes slogans creux qui ont été ceux du parti unique chez son frère siamois né avec des moustaches, les mêmes procédés démagogiques, les mêmes populismes, les mêmes immobilismes, les mêmes instrumentalisations des peurs et des psychoses... Quand une reddition des comptes publiques montreront que les subventions et l'état providence a plus profite aux couches les plus favorisés qu'aux couches les plus pauvres, des comptes seront demandes à ceux qui avec des dispositifs sensés limiter les importations ont favorise des oligopoles, on surencherie les coûts des entrants et ont permis a certaines banques de s'enrichir avec le CREDOC, on se rendra compte que les discours populistes ne servent qu'à se racheter une conduite, et faire semblant de se préoccuper des couches défavorisés qui d'après certains dires n'avaient pas droit au yaourt, considéré produit de luxe, après avoir ponctionné les salaires des fonctionnaires ppur combler les déficits dans les années 90...

                      Si l'on donnait directement aux famille qui en ont besoin, avec par exemple un impôt positif, ou un revenu minimum garantit, la moitié des subventions, a 2 millions de familles par exemple, donc 12 millions d'Algeriens, ça fait un revenu complémentaire de 50000 DZD par mois de plus, soit 3 fois le SNMG... L'anachronisme, le populisme et l'immobilisme est classique de gens qui veulent perdurer et se placer dans une succession sur mesure, avec des ambitions au rabais pour le pays...
                      Dernière modification par ott, 10 novembre 2016, 19h23.
                      Othmane BENZAGHOU

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                      • #12
                        Fortune,

                        Les milliardaires mangent très peu de pain, ils se nourrissent autrement, le lait qu'ils boivent ne ressemble pas au lait sachet du peuple qui coûte 25 DA. Le carburant s'il venait à coûter plus cher, c'est le peuple qui n'aura pas d'électricité, ni ne pourra se chauffer et qui passera le ramadhan sous 45° et sans climatisation. Je suis pour à ce que les industriels payent plus cher le carburant, facile, la fiscalité s'en chargera.

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                        • #13
                          Tu es dur de l'oreille Ott, combien de fois je te le répèterais, je ne suis pas du RND et je me fous de Ouyahia qui est en réalité de ton bord idéologique. Ce que je te propose n'est que la justice sociale, les couches défavorisées sont beaucoup plus nombreuses que tu le penses.
                          Sors un peu de chez toi et met toi à la place de l'algerien lambda qui n'a rien hérité de son père et qui se demande comment nourrir son gosse.
                          Ta réthorique libérale revient à dire que Dieu a créé le riche et le pauvre alors pourquoi vouloir changer les choses. Lorsque tes riches produiront des richesses hors hydrocarbures, revient me parler de la vérité des prix et de la rigueur libérale.

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                          • #14
                            Aggour,

                            Pour moi, le carburant c'est uniquement ce qui permet d'alimenter des moteurs. Il n'y a donc aucune raison de généraliser cela à l'électricité et autres sources d'énergie. La personne qui peut se permettre d'acquérie un véhicule à plus d'un million de dinars ne devrait pas avoir de problème à payer son litre d'essence ou de diesel au prix réel, comme cela se fait dans la quasi-majorité des pays du monde. Bien sûr, il y aura forcément des répercussions sur d'autres secteurs, tels que le transport en commun. Et c'est là où le rôle de l'Etat est attendu pour réguler le marché en introduisant les mesures nécessaires.

                            Pour ce qui est du milliardaire qui achète sa baguette à 10 DA, même si c'est une image extrême, elle n'en est pas moins véridique. Il ne faut pas croire que tous les nantis de l'Algérie ont la culture du caviar et du champagne. Beaucoup de détenteurs de la fameuse "chkara" restent malgré tout sujets à la culture dominante du pays et profitent d'une manière ou d'une autre de la manne subventionnée de l'Etat.
                            Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                            • #15
                              allô fortuna

                              La personne qui peut se permettre d'acquérie un véhicule à plus d'un million de dinars ne devrait pas avoir de problème à payer son litre d'essence ou de diesel au prix réel,
                              le prix réel du litre est environ 1 dollar, soit donc env. 100 DA...

                              Pas sûr que les Algériens, tout de suite, peuvent payer ca...

                              mais ce sera une bonne chose, une excellente chose que les Algériens n'utilisent la voiture que dans le vrai besoin.
                              Bonne chose pour les deniers de l'état, pour la fluidité de circulation, pour l'environnement, pour leur auto, etc...

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