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Les « Doms » de Syrie, nouveaux venus de la rue parisienne

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  • Les « Doms » de Syrie, nouveaux venus de la rue parisienne

    Comparables aux Roms, ces gitans d’orient regroupent aujourd’hui de 40 à 50 familles vivant de la mendicité dans les gares et aux portes de la capitale. Pour les services sociaux, les autorités et même les universitaires, leur présence sur notre sol constitue une énigme.

    Ils forment la branche orientale des Roms. On les voit mendier porte de Saint-Ouen, aux abords de la Gare Saint-Lazare, ou postés aux feux rouges de la banlieue nord de Paris. Ce sont la plupart du temps des couples avec enfants. Tous ont la même pancarte en carton, avec les mots « famille syrienne » tracés au feutre noir. Les Doms, gitans venus d’orient, sont de plus en plus présents. On en compte près de 200 en région parisienne.

    Il s’agit d’un peuple à part entière composé essentiellement de musulmans et ayant sa langue propre, le Domari. Fuyant tour à tour les divers conflits du Moyen-Orient, ils se sont répartis entre l’Iran, la Syrie, la Libye, le Liban, mais aussi la Turquie. Depuis une vingtaine d’années, les plus fortunés ont franchi les portes de l’Europe. Il existe ainsi de petites diasporas en Allemagne et en Belgique.

    Sur la route de l’exil, les Doms ne se mêlent pas aux autres migrants. Certains de leurs itinéraires, entre la Syrie et la France, sont étonnants, avec des passages en… Amérique latine. On en voit arriver par les airs, depuis le Liban.
    Communauté assez hétérogène

    La première trace de leur présence en France remonte à avril 2014, quand 165 Doms de Syrie se sont installés dans un parc à Saint-Ouen, à la lisière de Paris, après être passés par les enclaves espagnoles du Maroc. À l’époque, une opération d’urgence avec une prise en charge accélérée avait été montée. Mais au final, la moitié d’entre eux seulement ont accepté de s’enregistrer pour demander d’asile.

    « Les autres se sont évaporés dans la nature », se rappelle Michel Morzière, de l’association d’aide aux Syriens Revivre, qui a participé au dispositif de prise en charge. Depuis, il y a eu d’autres arrivées. « D’une année sur l’autre, on reconnaît certains accompagnateurs, il y a tout de même quelque chose d’organisé », observe ce responsable.

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    Il s’agit d’une communauté assez hétérogène. Au pays, ils vivaient de l’élevage de moutons, de la vente de fleurs, de la danse et de la musique. En Europe, certains ont gardé leur activité – c’est le cas notamment des commerçants dans l’import-export dont la situation est plutôt confortable.

    D’autres ont dû abandonner leur métier et pratiquent des activités de survie : ramassage d’objets, mendicité… Chaque famille est financièrement indépendante mais la communauté s’organise autour de chawiches (« lieutenants » en turc). La plupart trouvent les moyens de se loger à l’hôtel.
    « On ne comprend pas ce qu’ils veulent ni comment ils fonctionnent »

    Sur le macadam parisien, Doms et Roms s’ignorent. Ils ne se considèrent pas comme proches culturellement, malgré leurs similitudes. Au contraire, ils se disputent le marché de la manche. « Quand les Roumains ont senti le filon des réfugiés venir, ils se sont fait passer pour des Syriens. Alors les Doms ont réagi en ajoutant quelques mots en arabe sur leur pancarte, pour écarter toute imposture », explique le sociologue Olivier Peyroux, spécialiste des diagnostics sociaux auprès des populations marginalisées.

    Les autorités ont bien du mal à nouer le contact avec eux. « On ne comprend pas ce qu’ils veulent ni comment ils fonctionnent », remarque Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFii). Ce haut-fonctionnaire connaît bien le dossier : en 2014, il a coordonné l’intervention auprès des Doms en tant que préfet délégué à l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis. « Nous n’arrivons pas à les stabiliser dans le logement. Beaucoup font des allers et retours entre la France, la Belgique et l’Allemagne », précise Didier Leschi.

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    Les services sociaux s’inquiètent particulièrement du sort des mineurs. Chez les Doms, il n’est pas rare de se marier très jeune, dès 13 ans. L’adjointe à la mairie de Paris, Dominique Versini, alerte sur les conditions de vie des plus petits. « La mendicité avec enfant, souvent pratiquée à la sortie du périphérique, est très dangereuse. Les petits sont parfois laissés sans surveillance sur la chaussée ». L’élue indique avoir signalé certains cas à la protection de l’enfance. L’association Revivre, de son côté, voudrait mener en août une nouvelle analyse sociale de leur situation.

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    La diversité du peuple tsigane

    Les Tsiganes : Du grec athinganos, « intouchable ». Peuple nomade originaire de l’Inde ayant commencé à migrer au XIe siècle vers le plateau iranien et l’Asie centrale avant de s’éparpiller partout dans le monde. Il est composé de trois grands groupes en Europe :

    Les Roms : « hommes » en langue romani. Groupe majoritaire, fixé dans les pays d’Europe de l’Est. « Rom » est aussi le nom que les Tsiganes se donnent depuis 1971.

    Les Gitans : arrivés en Grèce, les Tsiganes se seraient regroupés en un lieu appelé « la petite Égypte », d’où le nom qui leur sera attribué d’Égyptiens – « gitans » en français.

    Les Manouches : Tsiganes installés en Italie ou en Allemagne.

    Jean-Baptiste François
    La Croix
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Des communautés doms, de confession musulmane, sont installées un peu partout, du Moyen-Orient à l’Asie centrale. En dehors de la Syrie, on les rencontre au Liban, en Turquie, en Jordanie, en Israël et dans les territoires palestiniens. Mais aussi à Chypre, au Kurdistan irakien, en Iran, en Ouzbékistan et en Afghanistan.

    « Dans tout le Moyen-Orient, il y a plus de cinq millions de gitans, si l’on compte les Zott en Iran, les Ghorbat en Irak, etc. La Syrie a la population dom la plus importante de tout le Moyen-Orient. Malheureusement, on n’arrive pas à les recenser car beaucoup n’ont pas de papiers d’identité. »
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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    • #3
      Zek,

      merci pour ce topic sur les Doms, je me poser des questions s'ils étaient syriens réfugiés ou roumains déguisés et sur la facilité avec laquelle ils mendient comme par habitude, leurs projets, lieux d'hébergement. J'en vois souvent comme par exemple au centre commercial 4 temps la défense, femmes avec poussettes et enfants, jeunes adolescentes voilées en groupe de 2 à 3. En leur posant des questions, on peut reconnaitre l'accent, s'ils sont vraiment syriens ou roumains ou autres. Certains enfants ont déjà appris le français pour traduire ce que le parent demande. Il y a quand meme une grande différence avec les roms dans l'attitude sans faire trop de cinéma.
      Dernière modification par panshir, 12 novembre 2016, 14h18.

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