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John Kerry s'emploie à rassurer la COP 22

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  • John Kerry s'emploie à rassurer la COP 22



    A la Conférence climat de Marrakech, le secrétaire d'Etat s'est montré volontariste pour relancer la dynamique après l'élection de Donald Trump.

    Ne pas agir pour lutter contre le changement climatique ne serait «pas seulement un échec politique, mais un échec moral, une trahison qui aurait des conséquences dévastatrices». Dans un discours passionné de plus de 40 minutes, très applaudi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a voulu rappeler que «le temps jouait contre nous», et que 2016 allait être l’année la plus chaude jamais enregistrée.

    Surtout, il a voulu démontrer que personne, pas même le nouveau président élu Donald Trump, ne pourrait défaire la dynamique enclenchée à la COP21, l’an dernier, avec l’adoption, puis l’entrée en vigueur, de l’Accord de Paris, «un cadre conçu pour durer» selon Kerry. Trump, qui qualifie le changement climatique de «hoax», une «invention des Chinois pour affaiblir l’industrie américaine», avait en effet indiqué sa volonté «d’annuler» l’Accord de Paris, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour maintenir l’augmentation des températures mondiales sous les 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle.

    Winston Churchill pour conclure

    Une foule de délégués, observateurs de la société civile et journalistes s’est pressée, mercredi après-midi, sous l’une des grandes tentes de la 22e Conférence des Parties (COP22) sur le changement climatique, qui se tient ces jours-ci à Marrakech, pour écouter John Kerry, excellent orateur, impliqué depuis des années dans la lutte contre le changement climatique, et représentant la première puissance économique mondiale, deuxième émetteur de gaz à effet de serre après la Chine.

    «Nous sommes déterminés à tenir nos engagements [entre 26 et 28% de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025, ndlr]», a insisté le secrétaire d’Etat. Evoquant tous azimuts l’augmentation exponentielle des cas d’asthme en Inde due aux centrales à charbon, les conséquences des sécheresses sur les migrations et la sécurité, ou la fonte des glaces en Antarctique. Les impacts sur le réchauffement sont si évidents «qu’à un moment, même le plus convaincu des sceptiques doit reconnaître que quelque chose de perturbant est en train de se passer».

    Ne mentionnant jamais nommément le nouveau président élu, Kerry a fait remarquer en souriant qu’«on ne fait pas forcément, une fois au pouvoir, ce qu’on a dit pendant la campagne». Avec en tête certains indicateurs économiques, comme la compétitivité des énergies renouvelables, «Je ne pense pas qu’on puisse revenir sur les engagements des Etats-Unis», a-t-il insisté. Autre argument mis en avant par le secrétaire d’Etat, la «majorité écrasante d’Américains qui reconnaissent le changement climatique et qui souhaitent que les Etats-Unis honorent les engagements pris à Paris». Le représentant de l’administration Obama a conclu en invoquant Winston Churchill : «Faire de notre mieux n’est pas suffisant. Parfois, nous devons faire ce qui est nécessaire.»

    Plan bas-carbone à l’horizon 2050

    Le discours de John Kerry fait partie d’une série de contre-feux que l’administration Obama tente d’allumer ces jours-ci, pour faire face à l’abattement qui a suivi l’élection de Trump dans l’enceinte des négociations climat. Quelques heures plus tôt, les Etats-Unis ont en effet présenté leur plan de développement bas-carbone à l’horizon 2050, un exercice demandé à toutes les parties. Pour l’instant, seule l’Allemagne s’y était pliée. Le Canada et le Mexique devraient suivre.

    La publication de ce plan de développement est un geste symbolique fort de l’administration Obama, une semaine après l’élection de Trump – qui envisage notamment de nommer Myron Ebell, actuel directeur d’un think tank climatosceptique financé par les industriels des énergies fossiles, à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la structure fédérale qui veille à l’application des réglementations gouvernementales. Le plan 2050 des Etats-Unis ambitionne de donner des signaux à long terme aux collectivités, mais surtout aux entreprises et aux investisseurs. Il propose des plans de transition pour l’énergie et le développement des énergies renouvelables, pour le transport, le bâtiment, la séquestration carbone, etc.

    Les entreprises au secours de l’Accord de Paris

    Se joignant au concert de soutiens, plus de 360 petites ou grandes entreprises et investisseurs ont appelé les dirigeants américains à soutenir l’Accord de Paris, dans une conférence de presse qui s’est également tenue ce mercredi midi. Des firmes américaines ou basées aux Etats-Unis, comme Hewlett Packard, Hilton, Kellogg Company, Levi Strauss & Co., L’Oreal USA, NIKE, Starbucks, ou encore Unilever sont signataires de cet appel, qui s’adresse directement au «président élu Trump, au président Obama, aux parlementaires du Congrès américains et aux dirigeants du monde présents à la COP22 de Marrakech».

    «Mettre en oeuvre l’Accord de Paris va encourager les entreprises et les investisseurs à transformer les milliards de dollars d’investissements bas-carbone en milliers de milliards de dollars dont le monde a besoin pour apporter à tous une prospérité fondée sur les énergies propres, lit-on sur l’appel. Echouer à construire une économie bas-carbone mettrait la prospérité américaine en danger.» Reste à savoir si Donald Trump, qui s’est toujours présenté en homme d’affaires pragmatique, sera plus sensible aux arguments de cohérence économique, qu’il ne l’est aux démonstrations scientifiques.

    Libération
    Quand le pouvoir de l'amour dépassera l'amour du pouvoir, le monde connaîtra la paix (Jimi Hendrix)
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