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Galileo : le rêve fou des Européens enfin dans les airs

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  • Galileo : le rêve fou des Européens enfin dans les airs

    En lançant quatre nouveaux satellites ce jeudi, Ariane 5 permet enfin aux Européens de menacer la suprématie du GPS américain sur nos déplacements et guidages. L'aboutissement de 17 ans d'efforts.

    Coup double ce jeudi 17 novembre pour l’espace européen ! Pendant que les Russes vont envoyer le Français Thomas Pesquet vers la Station spatiale internationale, un autre événement sans doute bien plus important aura lieu en Guyane, à Kourou : Ariane 5 va décoller à 10h06 min et 48 secondes, heure locale, si les conditions météo sont favorables, pour mettre quatre satellites en orbite "moyenne" à 23.000 km d'altitude.

    Ils vont enfin permettre d’exploiter le système de positionnement Galileo, dont l’objectif - fixé il y a 17 ans ! - est de détrôner l’américain GPS. D’ici fin décembre, si les plans sont respectés, ces quatre nouveaux satellites auront rejoint les 11 autres déjà expédiés, et ils pourront commencer à proposer leurs services aux humains.

    Leur objectif ? Ringardiser le GPS, grâce à leur extrême précision. "Il sera possible de localiser un objet à quelques centimètres près, et non pas à quelques mètres près", explique Jean-Yves le Gall, le directeur général du CNES (Centre national d’études spatiales), qui fut le maître d’œuvre du projet, et qui va maintenant passer la main à GSA, une agence européenne basée à Prague, chargée d’exploiter commercialement Galileo.

    Guider les trains depuis l'espace

    Parmi les qualités attendues de ce nouveau champion technologique, figure une qualité dont rêvent les automobilistes : Galileo évitera les zones d’ombre que connaît parfois le GPS dans les villes, au milieu des immeubles de hauteur. Le fonctionnement des systèmes de guidage comme Tomtom sera ainsi optimal, dès qu’ils seront équipés d’un processeur leur permettant de se brancher sur le système européen.

    Cette précision extrême devrait permettre l’éclosion de nouveaux services, sur nos smartphones, mais surtout dans les transports. "Prenez les trains : avec le GPS, vous pouvez les suivre à distance. Avec Galileo, vous saurez précisément sur quelle voie ils sont en train de rouler, ce qui permet, potentiellement, de les guider à distance", explique Jean Yves Le Gall.

    Il serait donc, théoriquement possible, aussi de supprimer dans l’avenir les conducteurs de trains et de tous les guider depuis une station centrale ! Mais c’est dans le monde de la voiture intelligente que Galileo sera le plus utile : les autos connectées se déplaceront bien mieux toutes seules si elles savent précisément où sont les obstacles autour d’elles. Le système de guidage complétera les radars qui jouent pour le moment le rôle des yeux.

    Sur le papier, Galileo est donc un succès technique joué d’avance... et une reconnaissance internationale pour les qualités scientifiques des Européens. Sauf que le projet continue, 17 ans après son lancement, à cristalliser critiques et doutes.

    Un désir d'indépendance datant du siècle dernier

    Il y a plusieurs raisons derrière ces questions. D’abord, pour que sa précision soit aussi bonne que prévue, il faudra encore doubler le programme : c’est une constellation de 30 satellites qui est nécessaire, pas une quinzaine comme actuellement et ce n’est pas avant 2020 que l’objectif sera rempli.

    Galileo a accumulé les retards qui rendent, en fait, son existence moins utile qu’on ne le pensait en 1999. Au siècle dernier, quand il fut pensé, il répondait d’abord dans la tête de ses concepteurs à une nécessité géostratégique : doter l’Europe d’une indépendance par rapport au GPS américain. Ce système de positionnement a été conçu initialement pour l’armée américaine qui pistait ainsi ses sous-marins nucléaires. Les Etats-Unis ont accepté de fournir les données du GPS à tous leurs alliés, gratuitement, mais ils limitent alors leur précision et ils ont aussi la possibilité de couper le fil si tel est leur désir. Etre indépendant semblait donc une priorité de défense aux Européens, et notamment aux Français.

    La vitrine du savoir-faire du continent

    Dans un premier temps, le système était aussi conçu comme un défi économique : en 2003, il devait être lancé en association avec l’industrie privée, notamment avec Alcatel en France. Un "PPP" (partenariat public privé) aurait pris en charge le financement, et aurait ensuite veillé aux recettes commerciales. Mais très vite, les Européens ont compris que les recettes en question ne seraient pas au rendez-vous puisque le GPS est gratuit et le programme très cher...

    Au fil des ans et des hésitations des industriels ou des gouvernements - tous les pays n’étaient pas séduits par le projet en Europe -, au fil des évolutions financières - il faut sortir 5 à 7 milliards d’euros ! -, Galileo a donc accumulé les retards. Et il n’a vraiment décollé qu’en 2008 quand la Commission européenne a repris en main directement le programme, pour en faire un de ses projets-phares : Galileo est devenu la vitrine du savoir-faire du continuent, un nouvel Airbus.

    Mais il va finir par exister dans un monde où existent désormais plusieurs concurrents : le Glonass des Russes ou le Beidou des Chinois. Et le GPS américain a amélioré ses performances au fil des ans, et donc sa précision, ce qui rend moins utile celle proposée par Galileo. "On part en retard mais on court plus vite", minimise Jean-Yves le Gall. La meilleure preuve à ses yeux ? Les nouveaux dieux de l’économie moderne, les"Gafa" - Google, Apple, Facebook et Amazon - sont intéressés par ses performances : ils ont compris que le système serait indispensable à la voiture du futur. A condition, bien entendu, que les Américains, piqués au vif, ne continuent pas à améliorer leur GPS et rendent ainsi inutile d’ici 2020 la fameuse promesse de précision qui justifie tout l’édifice de Galileo.

    Mais d’ici-là, c’est peut-être l’élection de l’imprédictible Donald Trump qui justifiera le projet initial d’indépendance des Européens : si le président américain décidait de réserver le GPS à ses seuls industriels, alors finalement, le rêve fou et coûteux des Européens deviendrait une des meilleures idées jamais poussées par Bruxelles.

    Claude Soula

    l'OBS

  • #2
    Ariane 5 vient tout juste de placer en orbite 4 satellites supplémentaires mais selon La Tribune, l’Agence spatiale européenne (ESA) semble confrontée à une panne dans l’un des programmes les plus emblématiques d'Europe.

    Un satellite de la constellation Galileo aurait rencontré une défaillance au niveau de l’une de ces horloges embarquées.

    L’Agence spatiale européenne, qui a décelé le problème mais pas la cause, n’est actuellement pas capable d’expliquer les raisons de cette défaillance qui touche ce type d’horloges embarquées.

    Défaillance de l’horloge ou environnement du satellite en cause ?


    Personne n’est capable d’apporter une réponse au problème et personne ne sait si la panne est exceptionnelle ou bien généralisée sur la constellation.

    Les plus pessimistes estiment que la panne ne serait pas circonscrite à un seul satellite.

    Un problème pas si anodin

    Selon le journal La Tribune, une fois en service, les utilisateurs de Galileo identifieront leur position grâce à de petites unités captant les signaux émis par les satellites. En combinant les mesures effectuées par plusieurs satellites, ces unités pourront déterminer la position de l’utilisateur au mètre près. C’est là tout l’enjeu de Galileo, qui offre un positionnement plus performant que son concurrent, le GPS américain.

    Selon Fréderic Castel, journaliste spécialisé dans les programmes Apollo, avec 15 satellites en état de fonctionnement, la constellation Galileo devrait offrir les premiers services partiels en fin d’année ou en début 2017. En cas de succès, l’Europe commencerait à s’affranchir du GPS américain et offrirait un service civil de meilleure qualité.

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