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L'Afrique fait le pari du solaire

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  • L'Afrique fait le pari du solaire

    Senergy 2 au Sénégal, EDF, Total, Noor au Maroc... les projets solaires se multiplient sur le continent et la baisse des prix fait de cette énergie la moins chère du monde.

    C'est une donnée désormais bien connue : avec 300 jours de soleil par an en moyenne, le solaire est une des solutions les plus adaptées pour répondre au déficit énergétique du continent. Et de plus en plus de pays africains ont adopté des plans solaires ambitieux, le Maroc avec le complexe de Ouarzazate ; le Sénégal avec la station solaire Senergy 2 ; Nzema au Ghana ou encore le Kenya avec la centrale de Garissa. Même les moins favorisés sur le plan économique s'y sont mis, dont le Burkina Faso avec le parc de Zagtoudi. Mais nous sommes encore très loin d'une révolution solaire. En réalité, l'énergie solaire est relativement sous-exploitée, loin derrière l'énergie éolienne, la biomasse et surtout l'hydraulique. Nombre de défis freinent sa généralisation, même si les progrès enregistrés sur le plan de la technologie et l'intérêt des bailleurs de fonds et privés qui s'intéressent davantage à ces projets tendent à changer la donne.

    Comme pour le téléphone mobile, l'Afrique saute les étapes

    La technologie en premier lieu. L'apparition d'un marché, constitué de multinationales mais surtout de PME, a participé à l'essor des panneaux solaires photovoltaïques sur le continent, et à la baisse de leur prix, pour un usage domestique notamment ou privé mais à petite échelle. Tandis que les centrales solaires thermiques à concentration, projets plus ambitieux en général portés par des États, se développent à plus grande échelle. En matière de stockage de l'énergie, de nouvelles avancées sont enregistrées. De quoi encourager le modèle, lequel, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), devrait représenter 26 % de la production électrique mondiale d'ici 2050. D'ici là, promet-elle, la production d'un kWh solaire photovoltaïque devrait non seulement être moins coûteuse que celle d'un kWh nucléaire, mais également d'un kWh issu de la combustion de charbon… D'où le pari : le solaire photovoltaïque devrait, dès 2030, fournir au moins 20 % de la production totale de l'électricité mondiale. Et dans ce domaine, selon certains économistes, les pays africains devraient bénéficier, comme pour le téléphone mobile, de l'effet leapfrog (saute-mouton), autrement dit, sauter les étapes

    Moins cher et plus efficace

    En 2012, année internationale de l'énergie durable pour tous, le centre commun de recherche de la Commission européenne a publié un rapport sur les énergies renouvelables en Afrique. En ce qui concerne le solaire, le constat est catégorique : compte tenu de l'ensoleillement, du coût du carburant et du transport, le solaire est, pour une majorité de pays africains, une alternative plus efficace et moins coûteuse. La production d'énergie solaire délocalisée peut contribuer puissamment à l'électrification de l'Afrique, en limitant la nécessité de construire des réseaux de distribution électrique alimentant chaque village. Aussi, pour accompagner les États à la mettre en place, l'Union européenne, à travers son bras financier la Banque européenne d'investissement, a adopté une nouvelle stratégie.

    « La Banque européenne est le premier financeur international de l'action climatique avec plus de 90 milliards d'euros investis depuis 2011 dans ce secteur prioritaire, assurait il y a quelques jours à Ouarzazate, Román Escolano, vice-président de la BEI en charge du Maghreb, à l'occasion d'une visite de la centre solaire Noor dont la BEI a été le chef de file des institutions financières européennes. Notre action est avant tout concrète, inclusive et résolument tournée vers l'avenir. Notre objectif est de financer des projets, concrets, solides, reproduisibles à plus grande échelle, pour le développement d'une économie verte. » À travers un outil en particulier, le Facilité de financement autour de l'environnement européen (FIV) qui offre, à partir de la participation de l'institution, le cadre à la mobilisation des financements. C'est dans ce sens que l'institution a accompagné plusieurs projets sur le continent, en Éthiopie, au Kenya ou encore en Afrique du Sud, sans oublier le Maroc, dans le solaire notamment.

    De nouveaux modèles économiques

    Au total, la BEI doit investir 100 milliards d'euros dans les 5 années à venir dans des projets en faveur du climat, y compris dans le solaire, et entraînant dans son sillage d'autres investisseurs. La Banque africaine de développement également s'y est mise, finançant des projets au Rwanda, en Afrique du Sud, Tanzanie et Kenya entre autres, dans le cadre del'African Garantee Fund (AGF) notamment, qui permet d'accompagner les PME dans le secteur. De nouveaux modèles économiques qui associent les bailleurs de fonds traditionnels et des fonds privés désormais plus enclins à investir dans un secteur jugé rentable, et qui in fine répondent au défi du financement de la révolution solaire en Afrique...






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