HuffPost Maroc | Par Youssef Roudaby
SHOPPING - Il est 18 heures lorsque l'équipe de Jumia peaufine les derniers préparatifs de son opération "Black Friday". Pour cette seconde édition de soldes allant jusqu'à -80% sur une période limitée, le site leader de e-commerce en ligne a choisi d'organiser son événement en offline (comprenez dans un magasin physique).
Au sous-sol du Megamall, à Rabat, Jumia a aménagé un magasin éphémère proposant des produits en quantité limitée à des prix qui défient toute concurrence. Des réfrigérateurs et des lave-linges à 500 dirhams, de l'électroménager à 10 dirhams, des planches de surf à 500 dirhams et des ordinateurs à 800 dirhams.
Et l'information a circulé comme une traînée de poudre. Dehors, plusieurs centaines de personnes attendent depuis plusieurs heures qu'on leur ouvre les portes du magasin afin qu'elles puissent se ruer sur les produits en vente.
Sauf que deux heures avant le début de la vente, la tension se ressent déjà, et les premiers débordements ont lieu. "On nous raconte que l'on a même cassé une porte vitrée", nous glisse une responsable de Jumia. A l'intérieur, le stress est palpable, mais on cherche tant bien que mal à rassurer. "Il y a une centaine de personnes chargées de la sécurité, entre les vigiles et la police. Il y a assez de sécurité pour gérer la situation", assurait, pourtant, un responsable.
Sécurité en-deçà de l'ampleur de l'événement
Dans le magasin éphémère, il y a quasiment un agent de sécurité au mètre carré, surtout du côté de l'électroménager lourd. "Nous souhaitons que les gens expérimentent le Black Friday dans la vraie vie. Que les gens sachent que lorsqu'ils font leurs achats derrière leurs écrans, il y a des milliers d'autres personnes qui font de même, et c'est pour cela qu'ils ne parviennent parfois pas à acheter le produit qu'ils souhaitent", nous explique Guillaume Rethoré, de l'équipe marketing de Jumia. L'année dernière, en effet, plusieurs e-clients avaient crié à l'arnaque, n'ayant pas pu commander leur marchandise à temps.
Il est 20 heures, soit une heure avant le début de l'opération. Un bruit sourd enveloppe l'espace. Les "clients" ont défoncé la porte en métal et se sont rués en quelques secondes sur le magasin de Jumia. Les rambardes des escaliers craquent, des vitres sont cassées, et la foule, composée majoritairement de jeunes hommes et de femmes, provoque un mouvement de foule non maîtrisable.
L'équipe est en panique. La sécurité aussi. On se rend compte à la dernière minute que les préparatifs en termes de sécurité ont été en-deçà de l'ampleur de l'événement. Les clients, n'ayant a priori pas le droit de prendre plus d'un produit, en serrent plusieurs contre eux. On voit notamment des caméras GoPro et des téléphones déballés sur place afin qu'ils tiennent mieux en poche pour un éventuel vol. C'est la panique totale.
Seulement 30% de la marchandise a été payée
La presse, perchée sur une estrade a priori inaccessible au public se voit submergée par le flot. C'est le stress. La sécurité ne parvient pas à maîtriser la foule, qui essaie désormais d'accéder à un dépôt en arrière-scène à la recherche d'éventuels produits à se mettre sous la main.
Les journalistes sont évacués pendant que les actes de vandalisme se poursuivent, certaines personnes profitant du désordre pour essayer de dérober des marchandises.
Quelques minutes plus tard, tous les accès du Mega Mall de Rabat sont fermés. Consigne: toute personne portant un produit ne pourra sortir que si elle montre au personnel de la sécurité sa facture. Pratique pour les marchandises volumineuses, mais on n'imagine même pas le nombre de petits articles volés, parmi les 600 produits proposés.
"Aucun téléviseur mis en vente à 100 dirhams n'a été payé", nous affirme un responsable de Jumia. Au vu du chaos, certaines personnes se sont néanmoins réfugiées loin du désordre avant de revenir avec leurs produits vers le personnel de Jumia pour régler leur facture, nous dit-on. "Cela nous a beaucoup touchés", comment notre interlocuteur.
Selon Bastien Moreau, directeur général de Jumia Maroc, seulement 30% de la marchandise proposée a été payée. "Nous en retenons que les Marocains adorent les promotions et que c'est tellement plus agréable de bénéficier des promotions en ligne", conclut-il.
Si le "Black Friday" de Jumia ne s'est pas passé comme prévu, aucune victime n'est cependant à déplorer. Bastien Moreau nous affirme cependant que Jumia ne retentera pas l'expérience de la vente physique l'année prochaine.
SHOPPING - Il est 18 heures lorsque l'équipe de Jumia peaufine les derniers préparatifs de son opération "Black Friday". Pour cette seconde édition de soldes allant jusqu'à -80% sur une période limitée, le site leader de e-commerce en ligne a choisi d'organiser son événement en offline (comprenez dans un magasin physique).
Au sous-sol du Megamall, à Rabat, Jumia a aménagé un magasin éphémère proposant des produits en quantité limitée à des prix qui défient toute concurrence. Des réfrigérateurs et des lave-linges à 500 dirhams, de l'électroménager à 10 dirhams, des planches de surf à 500 dirhams et des ordinateurs à 800 dirhams.
Et l'information a circulé comme une traînée de poudre. Dehors, plusieurs centaines de personnes attendent depuis plusieurs heures qu'on leur ouvre les portes du magasin afin qu'elles puissent se ruer sur les produits en vente.
Sauf que deux heures avant le début de la vente, la tension se ressent déjà, et les premiers débordements ont lieu. "On nous raconte que l'on a même cassé une porte vitrée", nous glisse une responsable de Jumia. A l'intérieur, le stress est palpable, mais on cherche tant bien que mal à rassurer. "Il y a une centaine de personnes chargées de la sécurité, entre les vigiles et la police. Il y a assez de sécurité pour gérer la situation", assurait, pourtant, un responsable.
Sécurité en-deçà de l'ampleur de l'événement
Dans le magasin éphémère, il y a quasiment un agent de sécurité au mètre carré, surtout du côté de l'électroménager lourd. "Nous souhaitons que les gens expérimentent le Black Friday dans la vraie vie. Que les gens sachent que lorsqu'ils font leurs achats derrière leurs écrans, il y a des milliers d'autres personnes qui font de même, et c'est pour cela qu'ils ne parviennent parfois pas à acheter le produit qu'ils souhaitent", nous explique Guillaume Rethoré, de l'équipe marketing de Jumia. L'année dernière, en effet, plusieurs e-clients avaient crié à l'arnaque, n'ayant pas pu commander leur marchandise à temps.
Il est 20 heures, soit une heure avant le début de l'opération. Un bruit sourd enveloppe l'espace. Les "clients" ont défoncé la porte en métal et se sont rués en quelques secondes sur le magasin de Jumia. Les rambardes des escaliers craquent, des vitres sont cassées, et la foule, composée majoritairement de jeunes hommes et de femmes, provoque un mouvement de foule non maîtrisable.
L'équipe est en panique. La sécurité aussi. On se rend compte à la dernière minute que les préparatifs en termes de sécurité ont été en-deçà de l'ampleur de l'événement. Les clients, n'ayant a priori pas le droit de prendre plus d'un produit, en serrent plusieurs contre eux. On voit notamment des caméras GoPro et des téléphones déballés sur place afin qu'ils tiennent mieux en poche pour un éventuel vol. C'est la panique totale.
Seulement 30% de la marchandise a été payée
La presse, perchée sur une estrade a priori inaccessible au public se voit submergée par le flot. C'est le stress. La sécurité ne parvient pas à maîtriser la foule, qui essaie désormais d'accéder à un dépôt en arrière-scène à la recherche d'éventuels produits à se mettre sous la main.
Les journalistes sont évacués pendant que les actes de vandalisme se poursuivent, certaines personnes profitant du désordre pour essayer de dérober des marchandises.
Quelques minutes plus tard, tous les accès du Mega Mall de Rabat sont fermés. Consigne: toute personne portant un produit ne pourra sortir que si elle montre au personnel de la sécurité sa facture. Pratique pour les marchandises volumineuses, mais on n'imagine même pas le nombre de petits articles volés, parmi les 600 produits proposés.
"Aucun téléviseur mis en vente à 100 dirhams n'a été payé", nous affirme un responsable de Jumia. Au vu du chaos, certaines personnes se sont néanmoins réfugiées loin du désordre avant de revenir avec leurs produits vers le personnel de Jumia pour régler leur facture, nous dit-on. "Cela nous a beaucoup touchés", comment notre interlocuteur.
Selon Bastien Moreau, directeur général de Jumia Maroc, seulement 30% de la marchandise proposée a été payée. "Nous en retenons que les Marocains adorent les promotions et que c'est tellement plus agréable de bénéficier des promotions en ligne", conclut-il.
Si le "Black Friday" de Jumia ne s'est pas passé comme prévu, aucune victime n'est cependant à déplorer. Bastien Moreau nous affirme cependant que Jumia ne retentera pas l'expérience de la vente physique l'année prochaine.
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