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CANADA:L’énergie américaine contre nous

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  • CANADA:L’énergie américaine contre nous

    On ne veut pas le dire trop fort : le marché énergétique américain est en train de se fermer. D’abord, Donald Trump a clairement placé la production d'énergie au centre de ses politiques de relance de l’économie. Ensuite, l’annonce cette semaine de la découverte de réserves gigantesques de pétrole et de gaz au Texas vont rapprocher les États-Unis de l’autonomie énergétique complète pour les prochaines décennies. C'est une très mauvaise nouvelle pour le Québec et le Canada.

    Dans ce nouveau contexte, aucun pipeline entre le Canada et les États-Unis ne sera le bienvenue. Les autorités américaines vont favoriser les producteurs américains, ce qui est normal. La production de gaz naturel et de pétrole au Québec devient aussi extrêmement problématique. Non seulement cette production est-elle très coûteuse en termes d’environnement, lorsque le gaz et le pétrole sont extraits de pierres de schiste, mais surtout, les prix du gaz et du pétrole pourraient chuter encore davantage. Dans ces conditions, le pétrole et le gaz de schiste extraits de l’île d’Anticosti seraient encore plus un piège à cons pour les contribuables québécois.

    Mauvaise nouvelle pour l’hydroélectricité

    Cette évolution du marché américain est aussi une mauvaise nouvelle pour le marché de l’électricité. Le pétrole et le gaz naturel pourraient concurrencer brutalement l’électricité dans tous les secteurs, à commencer par celui des transports. Les exportations québécoises d’électricité s’en ressentiraient.
    Comme l’administration Trump ne croit pas que les humains sont responsables du réchauffement climatique, les émissions de carbone des États-Unis devraient augmenter rapidement.

    Quelles solutions pour le Québec et le Canada ?

    Il n’y a que trois scénarios possibles et les trois sont coûteux.
    Le premier, et le plus facile, consiste à suivre le mouvement du marché américain. L’économie canadienne profitera des baisses des prix de l’énergie aux États-Unis, mais elle risque de perdre de l’argent avec la production de pétrole et de gaz. Ce scénario est catastrophique pour l’Alberta. Pour le Québec, ceci signifie mettre sur la glace tous les projets d’électrification des transports et tous les projets de développement de nouveaux barrages.
    Le second scénario consiste à tenter de concurrencer les producteurs américains. Les producteurs canadiens pourraient tenter de vendre davantage de gaz et de pétrole aux marchés européens et asiatiques. Bonne chance. Le gouvernement canadien risque de ne jamais voir le retour de ses investissements dans des pipelines transcanadiens destinés à approvisionner ces marchés. En revanche, on voit mal comment l’économie du centre du Canada continuerait à prospérer sans vendre ce gaz et ce pétrole aux marchés extérieurs. Mais encore une fois, rien ne montre que ce gaz et ce pétrole vont concurrencer efficacement les exportations américaines ou d’ailleurs.

    Reste un troisième scénario : faire comme les États-Unis, c’est-à-dire construire une économie fondée sur une indépendance énergétique complète. Dans l’Est, cette indépendance serait basée sur l’hydroélectricité. Dans l’Ouest, elle serait basée sur le gaz et le pétrole canadien. Ceci signifie une politique protectionniste contre les ressources énergétiques américaines. Ceci signifie pour Ottawa une politique environnementale avec un double standard : un pour les régions où l’hydroélectricité est bon marché, un pour les autres régions. Ce scénario est coûteux à court terme, mais rentable à long terme. Il est aussi relativement bon pour l’environnement.

    Que va-t-il arriver ?

    Quel scénario sera suivi ? Probablement un mélange des trois, avec les inconvénients des trois. Les très puissants lobbies des compagnies pétrolières et gazières vont tout faire pour que nos gouvernements subventionnent leurs activités qui, à l’évidence, risquent d’être très déficitaires pour très longtemps. Les contribuables canadiens et québécois risquent de perdre beaucoup d’agent en raison des lobbies.
    Le meilleur scénario serait sans doute le troisième. Mais le gouvernement Trudeau n’a pas assez de force pour l’imposer, ni assez de vision pour en faire la promotion. La même remarque vaut probablement pour le gouvernement Couillard.
    Ajout

    Il y a toujours des ti-jo-connaissants pour pontifier sur les blogues. Un blogue n'est ni une chronique, ni un article de journal, et encore moins une analyse scientifique. C'est une réaction à un événement.
    Mais puisque certains mettent en doute mon questionnement, allez donc lire l'article du Huffingtonpost de ce matin qui m'a fait réagir.

    http://www.huffingtonpost.ca/2016/11..._hp_ref=canada

    La nouvelle sur le découverte est sortie quant à elle ce jeudi voir : http://www.npr.org/sections/thetwo-w...discovery-ever

    Pour la politique énergétique de Trump, vous n'avez qu'à aller sur le site web du bonhomme.
    Vous verrez qu'il y a en effet de quoi remettre en question toute la politique énergétique du Canada.

    le journal de Montréal
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