Sarkozy humilié, Fillon en tête : les Français ont choisi l’apaisement à la primaire de la droite
TSA - 09:53 lundi 21 novembre 2016 | Par Sarah Smail
Les sondages avaient prévu un second tour de la primaire de droite en France entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. L’ex-président de la République (2007-2012) a finalement été éliminé au premier tour, et c’est son ancien premier ministre François Fillon, longtemps pressenti 3e ou 4e au premier tour, qui a créé la surprise en arrivant largement en tête des suffrages. Environ 4 millions de Français ont voté.
| LIRE AUSSI : Primaire de la droite en France : Fillon et Juppé au 2eme tour, Sarkozy éliminé
Nicolas Sarkozy a reconnu sa défaite et apporté son soutien à Fillon pour le deuxième tour : « Je veux féliciter François Fillon et Alain Juppé. Ce sont deux personnalités de grande qualité qui font honneur à la droite française. Les choix politiques de François Fillon me sont plus proches […] quels que soient mes désaccords passés avec lui. Je voterai pour François Fillon ».
Nicolas Sarkozy était convaincu d’être le « recours » dont le pays avait besoin, selon une formulation du Point, qui qualifie sa défaite d’humiliation. L’ex-président avait prévenu ses supporters que la défaite était possible, la mettant sur le compte d’un vote de la gauche en vue de déstabiliser la primaire de droite, une manœuvre organisée selon lui par Alain Juppé afin de l’évincer, affirme Politico. Mais malgré la participation de certains votants de gauche, l’argument, qui n’a pas été repris par les autres candidats à la primaire après l’annonce des résultats, peut être mis en doute.
Après l’élection surprise de Donald Trump aux États-Unis, Nicolas Sarkozy avait affirmé que le message du peuple américain, comme le choix du Brexit par les Britanniques, exprimait une « volonté de changement » et un « refus » de la « pensée unique », selon des propos rapportés par le même journal, qui précise que Nicolas Sarkozy reconnaissait en aparté voir en Donald Trump une source d’inspiration.
Lors de sa campagne électorale, Donald Trump a usé d’une rhétorique virulente contre notamment l’islam et les immigrés. Il s’est distingué aussi par ses attaques contre l’Algérie et son soutien au Maroc. Nicolas Sarkozy a adopté une rhétorique du même type, accumulant les phrases-chocs et se présentant comme le candidat de la « rupture ».
Mais contrairement à Donald Trump, Nicolas Sarkozy, qui avait perdu une partie de sa base électorale au cours de son mandat présidentiel, n’a pas incarné cette « rupture ». Au contraire, la défaite de Nicolas Sarkozy pourrait être rapprochée de celle d’Hillary Clinton, considérée comme la candidate de l’establishment. Selon Le Point, les Français ont « décidé de se servir des primaires pour tuer, un à un, tous les sortants » : après Cécile Duflot, c’est l’ex-président qui est passé « à la guillotine ». C’est François Fillon qui aura réussi, en fin de campagne, à emporter l’adhésion de la majorité des votants à la primaire de droite, avec un programme de droite plus modéré, mêlant libéralisme et conservatisme.
En choisissant Fillon et Juppé, les Français ont clairement opté pour l’apaisement lors de ce premier tour de la primaire et n’ont pas suivi les Américains qui ont choisi un candidat plus radical. Les deux candidats, Fillon et Juppé, n’ont pas tenu de propos extrémistes vis-à-vis de l’islam et de l’immigration. Les électeurs ont plutôt regardé les programmes et ne se sont laissés bernés par les déclarations chocs. Vont-ils confirmer lors de la présidentielle de 2017, avec l’entrée en lice de la candidate du Front national ?
TSA - 09:53 lundi 21 novembre 2016 | Par Sarah Smail
Les sondages avaient prévu un second tour de la primaire de droite en France entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. L’ex-président de la République (2007-2012) a finalement été éliminé au premier tour, et c’est son ancien premier ministre François Fillon, longtemps pressenti 3e ou 4e au premier tour, qui a créé la surprise en arrivant largement en tête des suffrages. Environ 4 millions de Français ont voté.
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Nicolas Sarkozy a reconnu sa défaite et apporté son soutien à Fillon pour le deuxième tour : « Je veux féliciter François Fillon et Alain Juppé. Ce sont deux personnalités de grande qualité qui font honneur à la droite française. Les choix politiques de François Fillon me sont plus proches […] quels que soient mes désaccords passés avec lui. Je voterai pour François Fillon ».
Nicolas Sarkozy était convaincu d’être le « recours » dont le pays avait besoin, selon une formulation du Point, qui qualifie sa défaite d’humiliation. L’ex-président avait prévenu ses supporters que la défaite était possible, la mettant sur le compte d’un vote de la gauche en vue de déstabiliser la primaire de droite, une manœuvre organisée selon lui par Alain Juppé afin de l’évincer, affirme Politico. Mais malgré la participation de certains votants de gauche, l’argument, qui n’a pas été repris par les autres candidats à la primaire après l’annonce des résultats, peut être mis en doute.
Après l’élection surprise de Donald Trump aux États-Unis, Nicolas Sarkozy avait affirmé que le message du peuple américain, comme le choix du Brexit par les Britanniques, exprimait une « volonté de changement » et un « refus » de la « pensée unique », selon des propos rapportés par le même journal, qui précise que Nicolas Sarkozy reconnaissait en aparté voir en Donald Trump une source d’inspiration.
Lors de sa campagne électorale, Donald Trump a usé d’une rhétorique virulente contre notamment l’islam et les immigrés. Il s’est distingué aussi par ses attaques contre l’Algérie et son soutien au Maroc. Nicolas Sarkozy a adopté une rhétorique du même type, accumulant les phrases-chocs et se présentant comme le candidat de la « rupture ».
Mais contrairement à Donald Trump, Nicolas Sarkozy, qui avait perdu une partie de sa base électorale au cours de son mandat présidentiel, n’a pas incarné cette « rupture ». Au contraire, la défaite de Nicolas Sarkozy pourrait être rapprochée de celle d’Hillary Clinton, considérée comme la candidate de l’establishment. Selon Le Point, les Français ont « décidé de se servir des primaires pour tuer, un à un, tous les sortants » : après Cécile Duflot, c’est l’ex-président qui est passé « à la guillotine ». C’est François Fillon qui aura réussi, en fin de campagne, à emporter l’adhésion de la majorité des votants à la primaire de droite, avec un programme de droite plus modéré, mêlant libéralisme et conservatisme.
En choisissant Fillon et Juppé, les Français ont clairement opté pour l’apaisement lors de ce premier tour de la primaire et n’ont pas suivi les Américains qui ont choisi un candidat plus radical. Les deux candidats, Fillon et Juppé, n’ont pas tenu de propos extrémistes vis-à-vis de l’islam et de l’immigration. Les électeurs ont plutôt regardé les programmes et ne se sont laissés bernés par les déclarations chocs. Vont-ils confirmer lors de la présidentielle de 2017, avec l’entrée en lice de la candidate du Front national ?
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