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Quels emplois demain ? La réflexion est en cours...

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  • Quels emplois demain ? La réflexion est en cours...

    Coordonnée par l'Etat, l'industrie du futur est en marche. Une étude de la Fabrique de l'Industrie tente de dresser les perspectives en matière d'emploi et de formation.

    Avec la reprise de l'investissement, la transformation numérique, la digitalisation de l'industrie entrent progressivement dans les esprits. Mais quel visage aura l'industrie de demain ? Pour en dessiner les contours, l'Etat et les industriels ont lancé "l'Alliance pour l'industrie du futur ". Dans ce cadre, les fédérations professionnelles, les partenaires sociaux, les think tank multiplient les réflexions pour tenter de cerner les problématiques liées à l'emploi et tenter de définir les métiers de demain. Après les Arts et Métiers en juin, entre autres, la Fabrique de l'Industrie s'est penchée ce mercredi sur la question alors que certains experts redoutent que la robotisation de l'industrie se traduise par une vague massive de suppressions d'emplois, notamment les moins qualifiés.

    "Cette crainte s'explique assez facilement. Le plus souvent, les destructions d'emplois sont visibles à proximité des robots, au sein même des usines. Il est plus difficile de constater les emplois générés par cette robotisation car ils ont été créés en dehors de l'usine, dans d'autres secteurs", explique Denis Ranque, l'un des deux coprésidents de la Fabrique de l'industrie, avec Louis Gallois.

    Boule de cristal
    Quels seront les métiers de demain ? Difficile de le savoir avec certitude, compte tenu des bouleversements technologiques actuels et prochains. Dans le numérique, un nouveau métier apparaît tous les trois ans en moyenne selon le Syntec Numérique. " On ne connait pas 80% des métiers qu'exerceront les enfants aujourd'hui à l'école maternelle", prolonge Denis Ranque.

    En dépit de ces incertitudes, les entreprises, avec les territoires dont les problématiques économiques diffèrent, doivent anticiper les mutations à venir provoquées par le numérique. " Avec la consolidation de l'investissement, la formation professionnelle doit être l'autre priorité des pouvoirs publics et des entreprises. Déjà, les métiers changent très vite. ce sera encore plus vrai dans le futur. Il faut donc que la formation initiale, la formation continue soient au centre de la stratégie des entreprises", avance Louis Gallois qui, pour servir cet objectif, plaide encore et encore pour que les allègements de charge ne concernent pas seulement les bas salaires mais également les emplois plus qualifiés.

    Dans son rapport sur la compétitivité remis en 2012 à Jean-Marc Ayrault alors Premier ministre, Louis Gallois avait réclamé la mise en place d'allègements de charges pour les emplois dont les salaires grimpaient jusqu'à 3,5 Smic. Dans le cadre du Pacte de compétitivité, le gouvernement avait choisi l'option du crédit d'impôt, a priori moins coûteuse pour les finances publiques, matérialisée par le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui se limite aux salaires inférieurs à 2,5 Smic.

    Se former, encore et toujours
    En clair, parce qu'un salarié devra vraisemblablement changer de métier plus souvent qu'aujourd'hui, le niveau global de compétences des salariés doit augmenter afin que leur employabilité soit optimale. Ceci est vrai pour les jeunes générations qui arriveront progressivement sur le marché du travail mais également pour les personnes qui l'auront déjà intégré. Dans ce contexte, l'école et l'entreprise doivent se rapprocher indique l'étude la Fabrique de l'industrie, qui met en avant le concept d'usine-école à l'image de l'enseignement pratiqué aux Arts et métiers.

    "Il y a pu avoir une suspicion de la part du monde de l'éducation sur les intentions des industriels dans le domaine de la formation. Espérons que tout le monde avait bien compris que l'industrie n'avait pas de noirs desseins. L'objectif n'est pas de gagner une seconde sur la cadence de production mais de faire en sorte que les salariés soient le plus compétents possibles", explique Denis Ranque. Dans les entreprises, ces changements induisent une modification de la gouvernance. La hiérarchie verticale pourrait ne plus être adaptée. En revanche, le think tank estime que le travail, plus individualisé, doit être encadré différemment. A la régulation hiérarchique doit se substituer une organisation plus "plate", qui nécessite une approche différente, proche du "coaching".

    A l'école, la fabrique de l'Industrie plaide pour une modification des pratiques pédagogiques. Les cours doivent-ils être moins théoriques ? Moins magistraux ? Les réponses ne sont pas définitives. En revanche, il est recommandé de mettre l'accent et de valoriser les approches transversales, le travail en équipe, l'autonomie et l'expérimentation.

    Le rôle des partenaires sociaux
    Alors que la réflexion est en cours, on l'aura compris, quel rôle peuvent jouer les partenaires sociaux et en particulier les syndicats de salariés ? "La transformation numérique provoque des bouleversements dans les habitudes de travail. Elle offre plus d'autonomie aux salariés et les responsabilise davantage qu'aujourd'hui. Or, plus de responsabilités, c'est aussi plus de pression, le matin, le soir, le week-end ou pendant les vacances. Parce que tous les gens ne sont pas égaux face à la pression, il faut écouter les partenaires sociaux pour que le monde de demain soit le plus apaisé possible", prolonge Louis Gallois.

    La Tribune fr
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