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Fidel CASTRO ou l’empreinte algérienne

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  • Fidel CASTRO ou l’empreinte algérienne

    Spécial
    Écrit par Abdelmadjid Kaouah

    Fidel Castro est mort. A 90 ans, presque centenaire. Il avait marqué de sa forte empreinte le vingtième siècle et continuait à hanter par son seul nom le XXIe siècle.

    Il épuisa maints présidents nord-américains. Il eut pour illustre compagnon Ernesto « Che » Guevara. Il passa le flambeau à son frère Raul. Qualifié de dictateur en Occident, ce fils de grand propriétaire terrien aux attaches espagnoles, plus précisément galiciennes, réalisa une réforme agraire en commençant par nationaliser sa propre famille. Sa sœur, qui l’avait accompagné dans son combat contre la dictature de Cuba, finit à Miami en souhaitant le voir pendre par les pieds. Raoul, qui dirige Cuba depuis son retrait, le seconda sans discontinuer.
    Des compagnons d’armes de la Sierra Maestria finirent par se retourner contre lui. Le Robespierre des Caraïbes fit mettre en prison le commandant de la révolution Huber Matos qui trouvait Fidel trop radical (lire communiste) à son goût, fit même, après un pathétique procès révolutionnaire, fusiller le général Ochoa, héros de la guerre d’Angola, accusé d’implication dans un trafic de drogue. C’est dire que Castro, qui fit ses premiers pas chez les Jésuites, ne fut pas un enfant de chœur. Il battit en 78 heures en 1961 à Playa Giron une coalition de mercenaires de la réaction cubaine et de la CIA et proclama le caractère socialiste de la révolution cubaine. C’était sous le tout nouveau président américain - l’angélique Kennedy. On voulut même lui attribuer son assassinat. Et on ne compte plus les tentatives d’assassinat de cette dernière contre Castro. Et on ne compte pas non plus l’ingéniosité des services secrets cubains à infiltrer la CIA…
    Au-delà de ces prouesses militaires et techniques, l’alphabétisation, la santé, la recherche médicale, la solidarité internationale sont autant de témoignages d’une expérience d’émancipation historique unique en son genre.
    Oui, le peuple cubain aux côtés de Fidel paya le prix fort de la volonté de vivre digne, de ne plus être le paradis de la Maffia nord-américaine, de ses palaces et de ses lupanars. Prix fort, il faut le reconnaître, si fort que certains Cubains eurent du mal à le supporter et prendre le large vers le mirage américain tout proche. La Floride est devenue la capitale de l’anticastrisme. Quelques revanchards d’ailleurs sont sortis sabler le champagne à l’annonce de sa mort. Que va devenir Cuba après Fidel, encore sous l’autorité d’un ancien Barbudos qui a déjà dit qu’il ne voulait pas aller au-delà 2018. Le « frère Obama » au sourire engageant, comme l’écrivit Fidel dans ses derniers messages au peuple et au monde cubain, a fait le voyage de la Havane. Et contrairement à François Hollande n’a pas rendu visite à Castro… Qu’importe, un géant vient de quitter définitivement la scène, rétif à toute normalisation impériale. Depuis, Playa Giron, la crise des missiles jusqu’à la « période spéciale », il ne se résigna pas à mettre genou à terre.

    En quoi, nous autres Algériens avons-nous à voir avec Fidel Castro, avec Cuba ?

    Tous les textes de la Révolution cubaine rendent hommage à la révolution algérienne, considérant le 1er Novembre 1954 comme une date fondatrice et inspiratrice de l’histoire des luttes pour la liberté et la dignité. Il y a bien longtemps, aux premiers jours de l’indépendance algérienne, alors que la fête de la liberté fusait encore à Alger, un royaume dit frère nous agressa au motif que les frontières léguées par le colonialisme français ne lui étaient pas favorables. Sait-on que Fidel ne se paya pas de mots en matière de solidarité avec l’Algérie ? Des volontaires cubains furent aux côtés des Algériens pour faire face à l’invasion marocaine. Les jeunes Algériens qui se rendirent à la Havane en 1978, à la faveur du Festival de la jeunesse et des étudiants, eurent l’opportunité de rencontrer quelques vétérans de cette époque. Ce n’est plus un secret d’Etat. Il y a prescription, pour ainsi dire. Sans parler de la solidarité cubaine avec d’autres pays africains en butte avec le colonialisme portugais et l’Apartheid en Afrique du Sud... N’est-ce pas à La Havane et Alger que se rendit Mandela en premier lieu après sa libération ?
    C’était sous Ben Bella. Quand intervint le fameux « redressement révolutionnaire » contre ce dernier, Fidel Castro organisa le 19 juin un meeting de solidarité pour dénoncer le « coup d’Etat ». Il se fiait, a-t-on écrit plus tard, aux rapports de son ambassadeur à Alger qui avait une grande proximité avec Ben Bella.
    Le « Che », peut-on lire dans certains écrits, avait plutôt eu davantage de connivence avec Houari Boumediene. Et ce dernier serait resté en contact avec lui quasiment jusqu’à ses derniers moments. En témoigne « Le Journal de Bolivie » du « Che » publié, après sa mort, en exclusivité en Algérie. Puis plus tard, des retrouvailles émouvantes entre Fidel Castro et Houari Boumediene, le partisan d’un Nouvel ordre économique mondial. L’on vit enfin Boumediene fendre l’armure, sourire et marcher à pied dans le cœur d’Alger à l’invitation de Fidel.
    Or, Castro quitte ce monde au moment où la percée de gauche en Amérique Latine connaît une désolante courbe. Chavez, on fils spirituel, l’a précédé dans la tombe. La présidente élue du Brésil, gangréné par la corruption, Dilma Rousseff, a été déchue de tous ses pouvoirs. Son mentor « Lula », l’ancien leader du Parti du Travail brésilien, est cité en justice. En Bolivie, après une longue et sinistre période de dictatures, Evo Morales, le premier président amérindien, élu en 2005, avec le non du référendum a perdu son pari de briguer un nouveau mandat pour poursuivre sa politique d’inspiration socialiste.
    Le capitalisme mondial tout puissant ne laisse plus de place à d’autres modèles, d’autres voies de développement. Et des révolutionnaires d’hier se mettent avec servilité à l’école de l’ultralibéralisme. Utopies fumeuses, rêves funestes que le réalisme emporte aux quatre vents… Autant de pages, racornies, tournées, d’instantanés décolorés.
    Mais autant de signes et de messages d’émancipation, d’indépendance et de quête de dignité nationales à tâtons, mais mues par des hommes d’exception.
    Oui, ainsi, Fidel fait partie de la mémoire algérienne. Pour le moins, d’une génération qui n’a pas oublié l’homme de la Sierre Maestria. La grande mythologie révolutionnaire. Et le geste symbolique de « Che» écrivant de sa main le nouveau nom d’une salle de cinéma Alger. D’Alger aussi ses admonestations à l’URRS, le « pays frère » qui pratiquait l’échange inégal comme n’importe quel pays capitaliste. Aurès-Sierre Maestria. Ou quand le baroud se faisait entendre pour la cause de la liberté.

    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Qu'il repose en paix ! FIDEL était un vrai ami pour l'Algérie et le peuple algérien, il mérite notre respect et toute notre gratitude, je ne sais pas si notre pays à rendu la pareille au peuple cubain. J'ai toujours à l'esprit les médecins cubains qui soignaient dans tous les hôpitaux et centres de soins d'Algérie.

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    • #3
      Un GRAND












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