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1,3 million de Sud-Coréens se mobilisent contre leur présidente "par honte"

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  • 1,3 million de Sud-Coréens se mobilisent contre leur présidente "par honte"

    [ Interview ] Olivier Guillard, chercheur associé à l'Iris et spécialiste des questions asiatiques, analyse la récente demande au Parlement de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye de trouver un moyen pour la démettre de ses fonctions.


    Park Geun-hye a annoncé au cours d'un discours télévisé qu'elle quitterait le pouvoir avant la fin de son mandat. Olivier Guillard, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et auteur d'un récent texte sur la crise traversée par la Corée du Sud, revient sur les récentes déclarations de la présidente sud-coréenne et ses possibles conséquences sur le plan politique et économique.

    LA TRIBUNE - Comment interprétez-vous l'annonce de la présidente sud-coréenne ?

    OLIVIER GUILLARD - Cette annonce était attendue par les observateurs et ce n'est donc pas vraiment une surprise. C'est déjà sa troisième intervention à la télévision sur ce sujet, ce qui est rare. Beaucoup de Coréens ont été déçus par son comportement. Certains pensent que c'est une manière pour elle de gagner du temps. Si cette démarche peut être bien perçue, c'est un pas jugé insuffisant par l'opposition. En effet, pour valider une destitution, il faut une majorité des deux tiers au Parlement. Or les opposants ne seraient pas assez nombreux pour rendre cette destitution effective. Et dans le cas d'une démission, la procédure de transition prendrait du temps. Certains pensent qu'elle veut se tracer "une feuille de route honorable" pour sa fin de mandat. Dans tous les cas, cela fait peu de doutes qu'elle parte avant février 2018 et l'organisation de nouvelles élections. Et c'est la première fois qu'une femme devrait partir avant la fin de son mandat.

    Comment expliquez-vous une telle mobilisation des Sud-Coréens ?

    Même s'ils ne le revendiquent pas clairement, les Sud-Coréens ont honte. Cela se traduit par la mobilisation de 1,3 million de personnes dans les rues qui expriment à la fois une colère citoyenne et partisane. J'ai d'ailleurs remarqué des mobilisations très organisées et professionnelles ces dernières semaines. Un tel rassemblement peut s'expliquer par le fait qu'elle ait défendu avant d'arriver au pouvoir une amélioration des conditions économiques et sociales des Coréens et notamment le système des retraites. Elle en a même fait son fonds de commerce. Park a également mis en avant des promesses pour rebooster la confiance de la Corée du Sud sur le marché asiatique et ailleurs. Or la croissance effective pour 2016 devrait être inférieur aux prévisions du début d'année.

    Quelles pourraient être les conséquences sur le plan économique ?

    Une telle volatilité pourrait avoir des incidences dans les projets économiques à venir et les poursuites de réformes. Cette période de flottement est une très mauvaise nouvelle pour l'économie (ndlr : sachant que Samsung, le fret maritime coréen, l'automobile et bien d'autres secteurs économiques sont en difficulté). Par ailleurs, des membres de l'administration anticipent déjà leur départ et ne sont plus très actifs. Cette fin d'année devrait être très difficile pour l'économie coréenne.

    Quelle est la position de la Corée du Nord ?

    Habituellement, la Corée du Nord s'exprime assez facilement sur le cas de la Corée du Sud. Mais là, Pyongyang s'est montrée très discrète et en retrait de sa position habituelle.


    La Tribune fr
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