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L’argent des Africains : Sami, cadre dans une banque au Maroc – 1 400 euros par mois

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  • L’argent des Africains : Sami, cadre dans une banque au Maroc – 1 400 euros par mois

    Par Jeune Afrique

    Cette semaine, la série l'argent des Africains vous fait découvrir Sami, Marocain de 32 ans, cadre dans une banque de Casablanca.
    Combien gagne-t-il et comment dépense-t-il son argent ? Il nous a ouvert son portefeuille.
    C’est dans une famille de la classe moyenne, à Meknès, que Sami est né.
    Désormais ingénieur en système d’information dans une banque de Casablanca, son salaire s’élève à 14 784 dirhams, soit 1 400 euros par mois.
    Une rémunération conséquente dans un pays où le salaire minimum ne dépasse pas les 220 euros.
    Formé initialement en France, où il a suivi des études d’informatique à l’Université d’Aix-Marseille, Sami a fait le choix délibéré de rentrer dans son pays de naissance.
    Bien que d’autres opportunités professionnelles se soient offertes à lui en Europe, le jeune trentenaire a préféré s’installer au bord de l’Atlantique, dans la ville blanche.
    « Le Maroc est un pays qui ne cesse de se développer, on y trouve tout ce qu’on veut.
    On a, certes, des contraintes de vie.
    Mais je préfère les affronter plutôt que de vivre ailleurs », dit-il, d’un ton résolu.

    Loyer : 260 euros par mois

    Sami vit avec sa compagne dans un appartement au cœur de Casablanca.
    Tous deux apprécient le calme et la tranquillité des lieux, pour lesquels ils s’acquittent de 260 euros chaque mois.
    Même si son lieu de résidence se trouve à proximité de son employeur, Sami utilise quotidiennement sa voiture, dont le crédit à rembourser tous les mois s’élève à 260 euros.
    Sans compter les dépenses d’entretien, qui atteignent en moyenne 100 euros par mois.
    Concernant les factures diverses – internet, eau et électricité -, Sami débourse chaque mois une enveloppe de 80 euros. Un poste de dépenses qui, de l’avis du couple, est largement acceptable.

    L’argent des Africains : Mohamed, gérant d’un salon de thé au Maroc – 566 euros par mois

    Mohamed, 56 ans, tient un salon de thé avec sa femme au cœur de la médina d’Essaouira, une ville côtière du Maroc.
    Dans le cadre de notre série sur l’argent des Africains, il nous ouvre ses portes et... son portefeuille.
    « Lorsque l’on est arrivés à Essaouira avec ma femme, on est repartis de zéro. » Accoudé derrière le comptoir de la bien-nommée pâtisserie « Bienvenue », le sourire et la sympathie de Mohamed invitent à la discussion et à la dégustation.

    L’hospitalité est un domaine qui le connaît.
    Après avoir officié pendant 18 ans en tant que chef voiturier du prestigieux hôtel cinq étoiles La Mamounia à Marrakech, lui et sa femme, alors superviseuse des machines à sous, ont décidé d’investir toutes leurs économies dans un complexe touristique avec restaurant, salle des fêtes et piscine.
    Un projet ambitieux qui « ne marchait que pendant l’été » et qui a endetté le couple, les forçant à tout vendre pour venir s’installer à Essaouira en 2006.
    Ils transforment alors un ancien bain maure appartenant à la belle-mère de Mohamed en pâtisserie.
    L’affaire génère environ 12 000 dirhams par mois en moyenne, soit 1104 euros.

    Frais liés à la pâtisserie : 538 euros

    « Nous n’avons pas de salaires fixes, ceux-ci dépendent des bénéfices », explique Mohamed.
    D’autant que l’essentiel des ventes se fait sur huit mois de l’année, les touristes représentant 90% de la clientèle. « Ce sont eux qui font vivre Essaouira, une ville très pauvre. » Les locaux, eux, préfèrent d’autres pâtisseries, moins chères.
    Une différence de prix que Mohamed justifie par la qualité de ses produits, avec des ingrédients (fruits secs, fleur d’oranger, beurre, etc.) qui coûtent environ 368 euros par mois.
    Le loyer de la pâtisserie, payé à sa belle-mère, dépend aussi des résultats des ventes mais varie autour de 138 euros par mois.

    Sans compter les charges (eau, électricité), qui s’élèvent à 32 euros par mois.
    Déduction faite de ces frais, il reste environ 566 euros à Mohamed et à sa femme pour subvenir aux besoins de la famille, dans un pays où le salaire moyen par personne est estimé à environ 400 euros.

    Charges de la maison et alimentation : 497 euros

    Mohamed a trois enfants de 21, 17 et 14 ans, et porte une attention particulière à leur éducation.
    L’aîné suit des études en Ukraine, financées par sa tante, la cadette prépare son bac cette année, et le dernier est scolarisé dans une école privée qui coûte 69 euros par mois. La famille vit dans une vieille demeure de la médina appartenant aussi à la belle-mère de Mohamed, qui comprend pas moins de 14 chambres.
    S’ils ne payent pas de loyer, ils s’occupent néanmoins des charges de la maison : 46 euros pour une femme de ménage, 55 euros pour l’eau et l’électricité et 18 euros pour une connexion internet.
    L’alimentation, elle, leur revient à environ 378 euros par mois.

    L’argent des Africains : Khadija, enseignante dans une école primaire au Maroc – 977 euros par mois

    Khadija Haddane, 50 ans, enseigne l’arabe dans une école primaire de Tinghir, petite ville berbère du sud-est du Maroc.
    Elle dispose d’un salaire de 10 658 dirhams par mois, soit 977 euros. Dans ce nouvel épisode de notre série sur l’argent des Africains, elle nous ouvre son portefeuille.
    Aujourd’hui, les enfants de Khadija ont déserté la maison familiale.
    Ils sont partis faire des études à Casablanca. L’éducation de ses deux fils lui tient à cœur, tout comme la formation des jeunes élèves de sa ville, dans laquelle elle est très impliquée au niveau professionnel, bien sûr, mais aussi associatif.

    Originaire de Safi, dans l’ouest du Maroc, Khadija a quitté sa ville natale pour faire des études de géologie à Marrakech. Mais très vite, elle passe des concours pour devenir institutrice. Cela fait maintenant 25 ans qu’elle enseigne l’arabe à l’école primaire de Tinghir.

    Salaire mensuel : 977 euros

    Dans un pays où le salaire moyen est estimé à environ 400 euros, Khadija n’est pas mécontente de ses 977 euros mensuels.
    Son salaire actuel est bien loin de celui de ses débuts.
    Ses premières années d’exercice ne lui rapportant que 210 euros tous les mois, elle a décidé de passer des concours et de changer de grade au fil des ans.
    Son salaire a ainsi doublé en 2005 et a continué d’évoluer chaque année, jusqu’à son revenu actuel.
    Éducation des enfants : 735 euros

    Alors que son mari s’occupe du loyer de la maison et des factures, Khadija prend en charge l’éducation des enfants.
    Ce qui pèse lourdement sur son salaire.
    Depuis que ses deux fils Ahmed et Amine sont partis faire des études supérieures à Casablanca, les trois quarts de son revenu leur sont dédiés. « Ce qui me coûte le plus cher, ce n’est pas tant le loyer de leur chambre ou les études de médecine d’Amine, c’est l’école privée d’Ahmed ! Il a décidé de faire une école supérieure de psychologie, ça représente beaucoup d’argent… Mais les études, c’est très important ! », s’exclame l’enseignante marocaine. 550 euros sont exclusivement destinés à payer les frais de scolarité d’Ahmed.
    Le reste se répartit entre le loyer de la chambre, les factures, les frais de transport et l’argent de poche des deux enfants.

    Alimentation : 182 euros

    Pour s’acheter à manger, Khadija dépense environ 182 euros chaque mois. « L’école où je travaille est située juste à côté de ma maison, à 10 minutes à pied. Donc si je veux, je peux rentrer déjeuner chez moi tous les midis », explique l’enseignante.

    Vie associative : 36 euros

    Depuis deux ans ses enfants sont loin, et son mari ne rentre que le weekend à cause de son travail.
    Khadija peut donc occuper tout son temps libre avec une vie associative extrêmement dense. « J’étais obligée de travailler pour me sentir moins seule.
    En plus, ces activités me rendent vraiment heureuse », glisse-t-elle comme une confidence.

    Quand sonne la sortie des classes, sa journée est loin d’être terminée.
    Présidente de Dar Taliba, la Maison de l’étudiante à Tinghir, elle doit gérer ce pensionnat qui accueille les jeunes filles rurales désirant poursuivre leurs études secondaires.
    Elle s’occupe également de l’Association marocaine des droits de l’homme à Tinghir, ainsi que de l’association de lutte nationale contre l’alphabétisme pour les femmes, pour ne citer que celles-ci.

    « Je dédie une petite part de mon salaire aux associations pour pouvoir organiser des ateliers et couvrir certains frais, comme les transports en taxi », annonce Khadija.
    Elle avoue dans un éclat de rire ne pas trop faire ses comptes à ce sujet. « Ça dépend des mois, je donne un peu sans compter ! ».
    En faisant une moyenne à l’année, 36 euros partent environ chaque mois dans ses multiples associations.


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