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Brexit, Trump, Autriche, FN... Le vote des villes et le vote des champs

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  • Brexit, Trump, Autriche, FN... Le vote des villes et le vote des champs

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    On l'a vu au Royaume Uni lors du référendum sur le Brexit, aux Etats-Unis pour le vote en faveur de Donald Trump, en France avec la répartition du vote Front National. La poussée des partis anti-systèmes et anti-élites met en évidence une fracture géographique croissante dans l'expression du vote. L'évolution sociologique de nos sociétés se retrouve dans ces cartes électorales (commes celles ci-dessus, représentant le vote extrême-droite en Autriche et dans le département de la Sarthe. Voici l'entretien réalisé par Christelle Guibert avec un spécialiste néerlandais, Josse de Voogd, chercheur en géographie électorale.

    Comment avez-vous mis en évidence la fracture entre le vote des villes et le vote rural ?

    En confrontant toutes les données nationales. À part quelques exceptions régionales, on constate qu’en Europe du Nord, le vote se divise en deux camps : des villes progressistes, plutôt gauche libérale, et des campagnes et des périphéries qui choisissent le populisme, souvent issu de l’extrême droite. C’est criant en Suède, au Danemark, en Autriche, ici aux Pays-Bas, dans la partie est de la France, au Royaume-Uni.

    Vous parlez de « géographie stupide »…

    De plus en plus, ces mondes vivent séparés. Beaucoup de libéraux gauchistes surestiment l’importance électorale de leur métropole. Or, la plupart des gens ne vivent ni dans une grande ville ni dans un village isolé. Ils résident dans des banlieues ou dans de petites villes, souvent d’anciens bassins industriels qui souffrent de la mondialisation. D’où l’incompréhension des urbains quand Donald Trump gagne aux États-Unis, quand les Britanniques votent en faveur du Brexit. Il en va de même pour la région de Rotterdam, aux Pays-Bas, et pour le nord de la France.

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    Lire également : Le Trump des champs et l'Hillary des villes


    Qu’est-ce qui sépare ces deux « mondes » ? L’âge ? Le niveau de salaire ?

    Il existe une constante : le niveau d’éducation, un métier valorisant ou bien rémunéré et le mode de vie qui va avec. À Amsterdam, c’est flagrant, à Vienne aussi. Cette catégorie urbaine voyage, étudie à l’étranger, profite de l’ouverture des frontières de l’Union européenne, sort au théâtre… En milieu rural ou périurbain, le tissu industriel a craqué soudainement, laissant des gens sans formation dans un paysage moins attrayant : moins de services publics et des loisirs qui se résument parfois aux centres commerciaux. En ce qui concerne l’âge, cela varie. Aux Pays- Bas, le PVV de Geert Wilders fait des gros scores chez les 45-55 ans. Le Brexit et Trump étaient populaires chez les plus âgés, alors que le FN attire aussi des jeunes en France…

    Le sentiment anti-immigration ?

    Il est plus difficile à cerner. On note un succès des partis xénophobes aussi bien dans des villes moyennes où vivent des immigrants que dans des villages sans un seul étranger. On observe seulement que l’intégration des immigrants des petites villes semble plus difficile que dans les capitales, où les communautés jouent l’entraide. Les villes ne sont pas de plus en plus « colorées », les immigrants se déplacent. Et les lieux qui changent rapidement se montrent plus vulnérables au populisme.

    Les politiques ont-ils pris conscience de cette géographie électorale très divisée ?

    Les partis de gauche sont dominés par des professionnels urbains. Ils ont leur vision du monde et semblent donner la priorité aux immigrants, la plus pauvre des communautés. Ils ont tendance à négliger le reste du pays, cette catégorie du milieu qui est en difficulté.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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