Au-delà du commerce, l’évolution des investissements directs étrangers (IDE) du Maroc à destination d’Afrique subsaharienne (principale zone d’accueil des investissements marocains à l’étranger) montre une tendance à la progression. Les nombreuses visites que le Souverain effectue dans plusieurs pays du continent ont permis de créer une dynamique.
L’analyse des flux d’IDE du Maroc montre que ces derniers ont nettement progressé entre 1999- 2014, rapporte l’OCP Policy Center(1). Sur cette période, les flux sortants passent de 18 millions à 443,6 millions de dollars, soit une croissance annuelle moyenne de 23,8%. L’Afrique subsaharienne est la principale région de destination de ces flux d’investissement. Entre 2008 et 2013, la région représente 62,9% du total des IDE marocains dans le monde avec un pic de 88,2% enregistré en 2010. Cette progression résulte notamment de l’adoucissement de la réglementation des investissements qui offre davantage de facilités aux opérateurs économiques afin de leur permettre de saisir les opportunités à l’étranger.
D’ailleurs, de grands groupes marocains spécialisés dans la finance, les télécommunications, l’immobilier et l’industrie, s’y sont installés. Il s’agit principalement de Maroc Telecom, Attijariwafa bank, BMCE Bank of Africa, BCP, Managem, Royal Air Maroc, Ynna Holding, Addoha et Alliances, etc.
De leur côté, les échanges commerciaux ont connu aussi une très forte progression. Ils se sont situés à 1,6 milliard de dollars en 2014, contre 206,3 millions de dollars seulement en 1999, soit 8 fois plus en 15 ans. Le volume des échanges devrait augmenter dans les années à venir compte tenu des négociations des accords de partenariats stratégiques en cours, incluant la mise en place progressive de zones de libre-échange avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEAAC).
En revanche, la balance commerciale est excédentaire en faveur du Maroc depuis 2008, ce qui traduit un retournement de tendance par rapport à la période 1999-2007. L’Afrique subsaharienne représente le 46e partenaire commercial du Maroc. Cette faiblesse peut être attribuée à plusieurs facteurs. D’abord la déficience des infrastructures de transport et logistique (manque de lignes maritimes et de liaisons terrestres ou ferroviaires, notamment) qui occasionne des surcoûts qui pèsent lourdement sur le volume des échanges commerciaux. Puis l’insuffisance de diversification et de sophistication et complexité des produits exportés et de leur inadaptation à la demande.
En termes d’impact, aucune relation d’équilibre de long terme n’a pu être mise en évidence entre le commerce bilatéral Maroc-Afrique subsaharienne et la croissance économique au Maroc, relève l’étude. Et ce, en raison du niveau encore faible des échanges commerciaux bilatéraux. En revanche, l’investissement direct étranger marocain à destination de l’Afrique subsaharienne impacte positivement et significativement son niveau de PIB par tête, à court comme à long terme. Un tel résultat s’explique par la répartition sectorielle des IDE marocains qui porte principalement sur des segments à forte valeur ajoutée et en pleine expansion, compte tenu de la dynamique de la classe moyenne d’Afrique subsaharienne.
l'économiste
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