Tweet
ENTRETIEN. Et le Forum africain d'investissements et d'affaires, qui s'ouvre ce 3 décembre, constitue son point de départ. Le vice-président du Forum des chefs d'entreprise explique.
Mehdi Bendimerad est président des relations internationales du Forum (algérien) des chefs d'entreprise (FCE), organisateur du Forum africain d'investissements et d'affaires (Alger, 3-5 décembre).
Mehdi Bendimerad est président des relations internationales du Forum (algérien) des chefs d'entreprise (FCE), organisateur du Forum africain d'investissements et d'affaires (Alger, 3-5 décembre). © DR
De l'aveu de tous, il y avait urgence à sortir l'Algérie de la dépendance au pétrole. L'économie de l'Algérie repose depuis des décennies sur le gaz et le pétrole qui représentent 96 % de ses exportations, près de la moitié de son PIB et 60 % des recettes budgétaires de l'État. Depuis deux ans et l'effondrement des prix des matières premières, la situation économique était devenue intenable : balance commerciale déficitaire à - 137 %, le chômage atteint 12,7 %... L'une des pistes de sortie de crise est venue du FCE, le Forum des chefs d'entreprises algériennes, une sorte de patronat regroupant 3 500 entreprises, dont 90 % de TPE-PME, représentant un total de 300 000 emplois marchands. Renouvelé en novembre 2014 après l'élection de l'actuel président Ali Haddad, le groupement a mis en place des commissions afin d'analyser au plus près la situation de l'économie du pays par secteur. Il en est sorti une toute nouvelle vision et surtout des projets pour l'avenir. Intitulé « Pour l'émergence de l'économie algérienne », le rapport a été présenté au Premier ministre Abdelmalek Sellal en février 2015 et rendu public au mois de juin de la même année. Dans ce texte qui se veut un véritable électrochoc : diversification et ouverture vers l'Afrique subsaharienne sont les deux maîtres mots des dirigeants algériens. Même si beaucoup reste à faire. C'est une partie de ce travail qui se concrétise aujourd'hui avec le Forum africain d'investissements et d'affaires, qui se tient du 3 au 5 décembre dans la capitale algérienne. Mehdi Bendimerad, vice-président aux relations internationales du FCE, revient sur les ambitions de cette première édition.
Le Point Afrique : Qu'est-ce qui a motivé l'organisation du Forum africain d'investissements et d'affaires d'Alger ?
Mehdi Bendimerad : Ce forum est la concrétisation de l'un des axes de la stratégie de diversification de l'économie algérienne. Il a été proposé par le FCE (Forum des chefs d'entreprise-patronat algérien), car les entreprises algériennes ont acquis un certain niveau de maturité en termes quantitatifs et qualitatifs qui leur permet maintenant d'aborder les échanges à l'étranger.
Elles ont un besoin de levier de croissance qu'elles vont trouver dans les marchés qui sont les plus proches, mais aussi les plus prometteurs compte tenu de l'évolution du continent.
Y avait-il urgence à s'ouvrir aux marchés africains ?
Oui, car la diversification de l'économie passe par des exportations hors hydrocarbures, et l'Afrique est, naturellement, le continent qui offre des perspectives très appréciables.
L'Algérie entretient d'excellentes relations politiques et diplomatiques en Afrique qui doivent se transformer en relations économiques fortes. De plus, les marchés africains sont à la portée des entreprises algériennes compte tenu des canaux de communication (comme la route transsaharienne) dont nous disposons.
D'ailleurs, comment se portent les échanges commerciaux, entre l'Algérie et l'Afrique subsaharienne ?
Ils sont très faibles. C'est pour cette raison que nous mettons en place une véritable stratégie africaine qui passe, par exemple, par le développement du commerce transfrontalier qui réduira aussi l'informalité.
Comment le FCE entend-il peser dans le débat sur le nouveau modèle économique ? Quelles sont les réformes que vous préconisez afin de faire émerger des entreprises algériennes sur d'autres marchés ?
Le FCE a toujours mis en avant la stratégie de diversification de l'économie et de l'exportation à même de répondre de façon efficace aux aléas des prix du pétrole. Le FCE a fait de multiples propositions dans le plaidoyer pour l'émergence de l'économie algérienne pour encourager le développement des entreprises avec, comme critères principaux, l'impact sur les entreprises, la contribution à la croissance et la réduction de la facture d'importation.
Ainsi, cette stratégie africaine aura bien sûr recours à une dynamique d'accompagnement qui passera par des accords de libre-échange entre l'Algérie et les zones/pays africains, par un réseau bancaire algérien présent à l'international, par des liaisons aériennes fréquentes entre les différentes villes qui permettront l'échange entre les communautés d'affaires, mais aussi par des accords de non double imposition, etc. Enfin, tout ce qui permettra de rapprocher les entreprises du continent en favorisant leurs relations et en réduisant les entraves aux échanges.
PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIANE FORSON
Publié le 02/12/2016
Mehdi Bendimerad est président des relations internationales du Forum (algérien) des chefs d'entreprise (FCE), organisateur du Forum africain d'investissements et d'affaires (Alger, 3-5 décembre).
Mehdi Bendimerad est président des relations internationales du Forum (algérien) des chefs d'entreprise (FCE), organisateur du Forum africain d'investissements et d'affaires (Alger, 3-5 décembre). © DR
De l'aveu de tous, il y avait urgence à sortir l'Algérie de la dépendance au pétrole. L'économie de l'Algérie repose depuis des décennies sur le gaz et le pétrole qui représentent 96 % de ses exportations, près de la moitié de son PIB et 60 % des recettes budgétaires de l'État. Depuis deux ans et l'effondrement des prix des matières premières, la situation économique était devenue intenable : balance commerciale déficitaire à - 137 %, le chômage atteint 12,7 %... L'une des pistes de sortie de crise est venue du FCE, le Forum des chefs d'entreprises algériennes, une sorte de patronat regroupant 3 500 entreprises, dont 90 % de TPE-PME, représentant un total de 300 000 emplois marchands. Renouvelé en novembre 2014 après l'élection de l'actuel président Ali Haddad, le groupement a mis en place des commissions afin d'analyser au plus près la situation de l'économie du pays par secteur. Il en est sorti une toute nouvelle vision et surtout des projets pour l'avenir. Intitulé « Pour l'émergence de l'économie algérienne », le rapport a été présenté au Premier ministre Abdelmalek Sellal en février 2015 et rendu public au mois de juin de la même année. Dans ce texte qui se veut un véritable électrochoc : diversification et ouverture vers l'Afrique subsaharienne sont les deux maîtres mots des dirigeants algériens. Même si beaucoup reste à faire. C'est une partie de ce travail qui se concrétise aujourd'hui avec le Forum africain d'investissements et d'affaires, qui se tient du 3 au 5 décembre dans la capitale algérienne. Mehdi Bendimerad, vice-président aux relations internationales du FCE, revient sur les ambitions de cette première édition.
Le Point Afrique : Qu'est-ce qui a motivé l'organisation du Forum africain d'investissements et d'affaires d'Alger ?
Mehdi Bendimerad : Ce forum est la concrétisation de l'un des axes de la stratégie de diversification de l'économie algérienne. Il a été proposé par le FCE (Forum des chefs d'entreprise-patronat algérien), car les entreprises algériennes ont acquis un certain niveau de maturité en termes quantitatifs et qualitatifs qui leur permet maintenant d'aborder les échanges à l'étranger.
Elles ont un besoin de levier de croissance qu'elles vont trouver dans les marchés qui sont les plus proches, mais aussi les plus prometteurs compte tenu de l'évolution du continent.
Y avait-il urgence à s'ouvrir aux marchés africains ?
Oui, car la diversification de l'économie passe par des exportations hors hydrocarbures, et l'Afrique est, naturellement, le continent qui offre des perspectives très appréciables.
L'Algérie entretient d'excellentes relations politiques et diplomatiques en Afrique qui doivent se transformer en relations économiques fortes. De plus, les marchés africains sont à la portée des entreprises algériennes compte tenu des canaux de communication (comme la route transsaharienne) dont nous disposons.
D'ailleurs, comment se portent les échanges commerciaux, entre l'Algérie et l'Afrique subsaharienne ?
Ils sont très faibles. C'est pour cette raison que nous mettons en place une véritable stratégie africaine qui passe, par exemple, par le développement du commerce transfrontalier qui réduira aussi l'informalité.
Comment le FCE entend-il peser dans le débat sur le nouveau modèle économique ? Quelles sont les réformes que vous préconisez afin de faire émerger des entreprises algériennes sur d'autres marchés ?
Le FCE a toujours mis en avant la stratégie de diversification de l'économie et de l'exportation à même de répondre de façon efficace aux aléas des prix du pétrole. Le FCE a fait de multiples propositions dans le plaidoyer pour l'émergence de l'économie algérienne pour encourager le développement des entreprises avec, comme critères principaux, l'impact sur les entreprises, la contribution à la croissance et la réduction de la facture d'importation.
Ainsi, cette stratégie africaine aura bien sûr recours à une dynamique d'accompagnement qui passera par des accords de libre-échange entre l'Algérie et les zones/pays africains, par un réseau bancaire algérien présent à l'international, par des liaisons aériennes fréquentes entre les différentes villes qui permettront l'échange entre les communautés d'affaires, mais aussi par des accords de non double imposition, etc. Enfin, tout ce qui permettra de rapprocher les entreprises du continent en favorisant leurs relations et en réduisant les entraves aux échanges.
PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIANE FORSON
Publié le 02/12/2016