L’UGTSARIO se distingue en dépit des difficultés
De notre envoyé spécial à Boujdour (camps de refugiés sahraouis) : Fouad Irnaten
«Le Maroc doit se rendre compte que l’Union africaine n’est pas une structure appartenant au makhzen, mais une organisation continentale, respectable», a déclaré, hier à Boujdour, le Président de la République sahraouie démocratique, dans un discours lu en son nom par le Premier ministre Abdelkader Taleb Omar, à l’ouverture du 8e congrès de l'Union générale des travailleurs sahraouis de Sakiet El-Hamra et Oued-Edhahab (UGTSARIO).
Un congrès auquel ont pris part plus de 520 délégués représentant différents secteurs sahraouis et quelque 100 participants venant des quatre coins du monde. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à assumer ses responsabilités dans la protection de la paix et la sécurité, et à intervenir pour arrêter «les crimes et génocides» marocains contre la population sahraouie à travers l'exercice de toutes les pressions nécessaires sur le Maroc afin de se conformer à la légitimité et respecter ses engagements internationaux. Outre cette interpellation, Brahim Ghali invite, d’une part, le royaume chérifien à se mettre «en conformité des principes, lois et décisions de l’Union européenne, et, de l’autre, cesser sa politique expansionniste et coloniale». Dans son intervention, le Président sahraoui qualifie de «manœuvre de traîtrise», le retrait marocain du sommet arabo-africain tenu fin novembre à Malabo, en Guinée équatoriale. Ce retrait, ajoute-t-il, confirme que l’intention du Maroc de réintégrer l’UA «n’est pas de bonne foi», visant à «semer des divisions au sein de l’Union». Mais ces tentatives ont buté contre une position commune des pays africains, lesquels «ont mis les points sur les i, car ils savent que l’objectif du Maroc est de légaliser son occupation de territoires d’un pays membre de l’UA». Au Maroc, M. Ghali reproche également ses «pratiques criminelles dangereuses». À titre illustratif, il cite l’expropriation des ressources naturelles sahraouies, la propagation de la pauvreté et du chômage, auxquels s’ajoute le statut qui fait du Maroc premier producteur et exportateur du cannabis et ses corollaires collatéraux ayant pour noms : financement du crime organisé et des groupes terroristes activant dans la région.
Demande de libération des prisonniers de Gdeim Izik
Compte tenu de cet ensemble d’éléments, le Président sahraoui relève la responsabilité de l’ONU d’accélérer la décolonisation du Sahara occidental, de détruire le mur militaire, inscrit au sinistre chapitre de crimes contre l’humanité. Il est également question, poursuit le SG du Front Polisario, de libérer les prisonniers de Gdeim Izik, ainsi que tous les détenus politiques, et mettre la lumière sur le sort des 651 disparus sahraouis. Dans ce registre, M. Ghali dit qu’il «est grand temps de permettre à la Minurso d’assurer sa mission principale, consistant en l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui». Relevant le fait que la paix dans la région est en danger, le Président sahraoui appelle le Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la France, à assumer ses responsabilités dans la protection de la paix et la sécurité par l’exercice de toutes les pressions et sanctions nécessaires sur le Maroc. Objectif : «arrêter son intransigeance et son mépris envers le Secrétaire général de l’ONU, son Envoyé personnel et sa Représentante spéciale jusqu’au aux pouvoirs du Conseil en expulsant la composante civile et politique de la MINURSO».
Tension à El-Guerguerat : violation flagrante marocaine du cessez-le-feu de 1991
À la communauté internationale, M. Ghali demande «la mise en œuvre sans plus tarder des exigences de la légalité international, pour effacer cette tache pour la conscience mondiale». Dans son discours, il a rappelé que l’augmentation des «politiques d’escalade, de provocation et de chantage menées par l’occupant marocain aura des conséquences désastreuses» sur la région, qualifiant la tension dans la zone d’El-Guerguerat, sud du Sahara occidental, de «violation flagrante marocaine» de l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 par les deux parties du conflit, sous les auspices de l’ONU. Et le Président sahraoui de dénoncer l'intention délibérée du Maroc visant à «susciter une confrontation militaire qui pourra menacer la paix, la sécurité et la stabilité dans la région», réaffirmant la «disponibilité du peuple sahraoui et son armée héroïque à faire face à toutes les violations marocaines et défendre leurs droits». Mettant en relief le rôle et des syndicats du travailleurs, italien, canadien, argentin, mexicain, brésilien, russe, britannique, français et autres, tous solidaires avec leurs homologues sahraouis, M. Ghali salue la contribution et la position de principe de l’Algérie.
L’UGTSARIO se distingue en dépit des difficultés
Le Président sahraoui a souligné que l’UGTSARIO représente une «organisation républicaine, nationale, encadrant tous les travailleurs sahraouis (…), et s’est distinguée à travers son expérience de gestion et de participation en nouant des liens solides avec d’autres organisations à travers le monde». Les travailleurs sahraouis, ajoute-t-il, «ont inscrit en lettres d’or leur place dans la lutte du peuple sahraoui, à travers leur adhésion dans les rangs des Front populaire de libération de la Sakiet El-Hamra». De son côté, le secrétaire général de l'UGTSARIO, Mohamed Cheikh Mohammed Lehabib, a qualifié ce rendez-vous d’important à même de permettre aux délégués de trouver les moyens de relever les défis rencontrés par les travailleurs sahraouis, de tracer les stratégies de l'organisation pour les quatre années à venir et de mettre en place les plans d'action à même de promouvoir la situation des travailleurs sahraouis».
Ce 8e congrès de l’UGTSARIO constitue également une «occasion pour dénoncer toutes les formes de répression, de violence physique et verbale commises par les autorités d’occupation marocaines contre toute la population sahraouie, notamment les travailleurs». Les représentants de l’UGTA, Ahmed Guetiche, et de l’Organisation des syndicats de l’Union africaine, Arezki Mezhoud, ont respectivement relevé le soutien indéfectible aux travailleurs sahraouis, dénonçant au passage les manœuvres auxquelles le Maroc n’a eu de cesse à recourir. Unanimes, les deux responsables affirment qu’il n’y a pire que la mort que de laisser un peuple dans l’oubli. Par ailleurs, il y a lieu de préciser qu’au cours de ce rendez-vous, sera tenue une conférence internationale de soutien et de solidarité avec les travailleurs sahraouis, ainsi que l’élection de la nouvelle direction de l’UGTSARIO.
F. I.
ELMOUDJAHID
De notre envoyé spécial à Boujdour (camps de refugiés sahraouis) : Fouad Irnaten
«Le Maroc doit se rendre compte que l’Union africaine n’est pas une structure appartenant au makhzen, mais une organisation continentale, respectable», a déclaré, hier à Boujdour, le Président de la République sahraouie démocratique, dans un discours lu en son nom par le Premier ministre Abdelkader Taleb Omar, à l’ouverture du 8e congrès de l'Union générale des travailleurs sahraouis de Sakiet El-Hamra et Oued-Edhahab (UGTSARIO).
Un congrès auquel ont pris part plus de 520 délégués représentant différents secteurs sahraouis et quelque 100 participants venant des quatre coins du monde. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à assumer ses responsabilités dans la protection de la paix et la sécurité, et à intervenir pour arrêter «les crimes et génocides» marocains contre la population sahraouie à travers l'exercice de toutes les pressions nécessaires sur le Maroc afin de se conformer à la légitimité et respecter ses engagements internationaux. Outre cette interpellation, Brahim Ghali invite, d’une part, le royaume chérifien à se mettre «en conformité des principes, lois et décisions de l’Union européenne, et, de l’autre, cesser sa politique expansionniste et coloniale». Dans son intervention, le Président sahraoui qualifie de «manœuvre de traîtrise», le retrait marocain du sommet arabo-africain tenu fin novembre à Malabo, en Guinée équatoriale. Ce retrait, ajoute-t-il, confirme que l’intention du Maroc de réintégrer l’UA «n’est pas de bonne foi», visant à «semer des divisions au sein de l’Union». Mais ces tentatives ont buté contre une position commune des pays africains, lesquels «ont mis les points sur les i, car ils savent que l’objectif du Maroc est de légaliser son occupation de territoires d’un pays membre de l’UA». Au Maroc, M. Ghali reproche également ses «pratiques criminelles dangereuses». À titre illustratif, il cite l’expropriation des ressources naturelles sahraouies, la propagation de la pauvreté et du chômage, auxquels s’ajoute le statut qui fait du Maroc premier producteur et exportateur du cannabis et ses corollaires collatéraux ayant pour noms : financement du crime organisé et des groupes terroristes activant dans la région.
Demande de libération des prisonniers de Gdeim Izik
Compte tenu de cet ensemble d’éléments, le Président sahraoui relève la responsabilité de l’ONU d’accélérer la décolonisation du Sahara occidental, de détruire le mur militaire, inscrit au sinistre chapitre de crimes contre l’humanité. Il est également question, poursuit le SG du Front Polisario, de libérer les prisonniers de Gdeim Izik, ainsi que tous les détenus politiques, et mettre la lumière sur le sort des 651 disparus sahraouis. Dans ce registre, M. Ghali dit qu’il «est grand temps de permettre à la Minurso d’assurer sa mission principale, consistant en l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui». Relevant le fait que la paix dans la région est en danger, le Président sahraoui appelle le Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la France, à assumer ses responsabilités dans la protection de la paix et la sécurité par l’exercice de toutes les pressions et sanctions nécessaires sur le Maroc. Objectif : «arrêter son intransigeance et son mépris envers le Secrétaire général de l’ONU, son Envoyé personnel et sa Représentante spéciale jusqu’au aux pouvoirs du Conseil en expulsant la composante civile et politique de la MINURSO».
Tension à El-Guerguerat : violation flagrante marocaine du cessez-le-feu de 1991
À la communauté internationale, M. Ghali demande «la mise en œuvre sans plus tarder des exigences de la légalité international, pour effacer cette tache pour la conscience mondiale». Dans son discours, il a rappelé que l’augmentation des «politiques d’escalade, de provocation et de chantage menées par l’occupant marocain aura des conséquences désastreuses» sur la région, qualifiant la tension dans la zone d’El-Guerguerat, sud du Sahara occidental, de «violation flagrante marocaine» de l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 par les deux parties du conflit, sous les auspices de l’ONU. Et le Président sahraoui de dénoncer l'intention délibérée du Maroc visant à «susciter une confrontation militaire qui pourra menacer la paix, la sécurité et la stabilité dans la région», réaffirmant la «disponibilité du peuple sahraoui et son armée héroïque à faire face à toutes les violations marocaines et défendre leurs droits». Mettant en relief le rôle et des syndicats du travailleurs, italien, canadien, argentin, mexicain, brésilien, russe, britannique, français et autres, tous solidaires avec leurs homologues sahraouis, M. Ghali salue la contribution et la position de principe de l’Algérie.
L’UGTSARIO se distingue en dépit des difficultés
Le Président sahraoui a souligné que l’UGTSARIO représente une «organisation républicaine, nationale, encadrant tous les travailleurs sahraouis (…), et s’est distinguée à travers son expérience de gestion et de participation en nouant des liens solides avec d’autres organisations à travers le monde». Les travailleurs sahraouis, ajoute-t-il, «ont inscrit en lettres d’or leur place dans la lutte du peuple sahraoui, à travers leur adhésion dans les rangs des Front populaire de libération de la Sakiet El-Hamra». De son côté, le secrétaire général de l'UGTSARIO, Mohamed Cheikh Mohammed Lehabib, a qualifié ce rendez-vous d’important à même de permettre aux délégués de trouver les moyens de relever les défis rencontrés par les travailleurs sahraouis, de tracer les stratégies de l'organisation pour les quatre années à venir et de mettre en place les plans d'action à même de promouvoir la situation des travailleurs sahraouis».
Ce 8e congrès de l’UGTSARIO constitue également une «occasion pour dénoncer toutes les formes de répression, de violence physique et verbale commises par les autorités d’occupation marocaines contre toute la population sahraouie, notamment les travailleurs». Les représentants de l’UGTA, Ahmed Guetiche, et de l’Organisation des syndicats de l’Union africaine, Arezki Mezhoud, ont respectivement relevé le soutien indéfectible aux travailleurs sahraouis, dénonçant au passage les manœuvres auxquelles le Maroc n’a eu de cesse à recourir. Unanimes, les deux responsables affirment qu’il n’y a pire que la mort que de laisser un peuple dans l’oubli. Par ailleurs, il y a lieu de préciser qu’au cours de ce rendez-vous, sera tenue une conférence internationale de soutien et de solidarité avec les travailleurs sahraouis, ainsi que l’élection de la nouvelle direction de l’UGTSARIO.
F. I.
ELMOUDJAHID
Commentaire