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Italie: encore un sauvetage bancaire avec l’argent public

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  • Italie: encore un sauvetage bancaire avec l’argent public

    Pour éviter la faillite de la Banca Monte dei Paschi di Siena, l’Italie et les Etats de la zone euro se préparent à participer à la recapitalisation de l’établissement.

    Les autorités italiennes et européennes s’apprêtent visiblement à entrer en scène pour tenter de dénouer le drame autour de la Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS). Selon plusieurs titres de la presse italienne, un décret-loi serait prêt à la signature afin que l’Etat participe à la recapitalisation de l’établissement, qui a un besoin impératif de 4 à 5 milliards d’euros pour assurer sa solvabilité. Rome participerait à hauteur de 2 milliards d'euros, grimpant ainsi à 40% du capital de la banque. Il pourrait ne s'agir là que d'une partie de la mobilisation pour sauver le système financier italien : le quotidien La Stampa indiquait ce mercredi 7 décembre, en citant deux sources au Trésor, que Rome allait demander un prêt de 15 milliards d’euros au Mécanisme européen de stabilité (MES) afin de secourir un système bancaire perclus de créances douteuses.

    Marchés rassurés

    Rome et le MES, dirigé par l’économiste Allemand Klaus Regling, ont démenti toute demande officiel à ce sujet. Mais les marchés financiers, eux, parient sans hésiter sur le scénario d’une intervention publique imminente. Antoine Bouvet, analyste de la banque Mizuho, interrogé par Reuters, estime ainsi que « le gouvernement italien semble montrer plus d’empressement à traiter ce problème du secteur bancaire. » A 16h00, le titre BMPS grimpait de près de 9% à la Bourse de Milan.

    Le terrain d’une intervention étatique a été préparé depuis le début de la semaine. Dès le 5 décembre, Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) expliquait : « en Italie il n'y a pas eu à ce jour d'aide publique significative ou de nationalisation de banques. On ne peut donc pas exclure qu'il soit nécessaire pour l'Etat de prendre des participations (dans des banques) d'une manière ou d'une autre. »

    Aveu d'échec

    Cette perspective d’une injection de fonds publics, si elle apaise les marchés, n’en signe pas moins une forme d’échec pour les Etats de la zone Euro. Après la crise de 2008, ils espéraient que les nouveaux mécanismes de résolution des crises bancaires, en sollicitant d’abord les investisseurs privés et les clients des établissements en difficulté, permettraient de mettre fin aux sauvetages menés aux frais des contribuables. Le MES est abondé à plus de 20% par la France.

    La BMPS avait d’ailleurs engagé une tentative de redressement en recourant à des capitaux privés. L’établissement venait d’effacer une partie de sa dette en transformant l’équivalent de un milliard d’obligations subordonnées en actions. Et il devait, cette semaine, obtenir le feu vert du fonds souverain du Qatar (QIA) pour qu’il apporte un milliard d’euros au nouveau tour de table. Las! L’échec du référendum sur les institutions et l’annonce de la démission du Premier ministre Matteo Renzi, ce 5 décembre, en ouvrant une période d’incertitude, a grippé la machine. Impossible dès lors pour l’Italie d’abandonner une banque considérée comme la plus ancienne du monde et comptant cinq millions de clients. D’autant qu’elle risquerait, en s’effondrant, de jeter un discrédit définitifs sur l’ensemble du secteur bancaire italien. Unicredit, dirigé depuis l’été par l’ancien responsable de la société générale Jean-Pierre Mustier, doit en effet lui aussi passer dans les prochains mois l’épreuve du feu en tentant une augmentation de capital de 13 milliards d’euros.

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