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John Glenn, premier Américain à effectuer un vol en orbite autour de la Terre, est mort

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  • John Glenn, premier Américain à effectuer un vol en orbite autour de la Terre, est mort

    A bord de la capsule spatiale « Friendship 7 », il avait succédé en 1962 au Soviétique Youri Gagarine, qui avait réussi l’exploit l’année précédente.


    Par Jean-François Augereau
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    John Glenn, alors âgé de 77 ans, avant son second vol orbital en 1998.
    Avec la disparition, jeudi 8 décembre, de John Glenn à l’âge de 95 ans, les Etats-Unis viennent de perdre l’une des grandes figures de la conquête spatiale américaine. Pas la plus populaire d’entre elles, tant le cœur des Américains bat encore pour les premiers pas sur la Lune de Neil Armstrong, disparu en août 2012. Ni la plus capée, si l’on compare la carrière de Glenn à celle d’une autre légende, John Young, auteur de six vols habités – dont deux vers la Lune – menés à bord de trois véhicules spatiaux différents : Gemini, Apollo et la navette. Ou à celles de quelques rares successeurs qui ont pu séjourner à de très nombreuses reprises dans la Station spatiale internationale.

    Face à ces « gloires », John Glenn pouvait se prévaloir d’avoir été, le 20 février 1962, le premier Américain à tourner autour de la Terre et, trente-six ans plus tard, le plus vieux d’entre eux à participer à l’âge de 77 ans – comme astronaute et sénateur ! – à une mission à bord de la navette spatiale. Bref, un ambassadeur idéal pour défendre à l’époque les couleurs de l’Amérique, d’autant qu’il était un de ces « small town boys » à la « success story » exemplaire.

    Né, le 18 juillet 1921, à Cambridge (Ohio), d’un père soldat, puis plombier, et d’une mère institutrice, John Glenn passe, dans la ville voisine de New Concord, une adolescence façonnée par une éducation qui prône l’entraide, l’amour de la patrie, le respect de soi et celui des autres. Une jeunesse sans histoires qui le conduit aux portes du New Concord’s Muskingum College dont il sort titulaire d’une licence en ingénierie et d’un bon bagage en chimie. Sa vie semble tracée, jusqu’à ce qu’une annonce de l’administration américaine appelant de jeunes diplômés à devenir pilotes ne le fasse changer radicalement de voie. En 1941, il décroche son brevet et se présente à l’Army Air Corps. Mais douché par la froideur de l’accueil de cette institution, il lui préfère, en mars 1942, la Navy.

    L’année suivante, il entre dans les Marine Corps, obtient ses « ailes », gagne ses insignes de lieutenant et épouse Anna Margareth Castor, originaire comme lui de New Concord, avec qui il aura une fille et un garçon. Commence alors une longue série d’affectations dictées par les impératifs de la guerre. Dans le Pacifique d’abord, où il effectue une soixantaine de missions de bombardement et d’attaque de batteries anti-aériennes dans les îles Marshall. Aux Etats-Unis, ensuite, où il forme de jeunes pilotes et teste de nouveaux jets à Patuxent River (Maryland). En Chine du Nord, enfin, où, avec son escadron, il participe à des opérations de surveillance, avant d’être transféré à Guam (Mariannes).

    A la reconquête du leadership américain

    En juin 1948, il devient instructeur à la base aérienne de Corpus Christi (Texas), poste qu’il quitte en décembre 1950, pour l’école d’entraînement de guerre amphibie de Quantico (Virginie). Pas le temps de souffler. La guerre de Corée réclame de nouveaux pilotes. John Glenn y mène soixante missions au cours desquelles il fait la preuve de son sang-froid et récolte un surnom – « Magnetic Ass » – tant sa propension à attirer les obus ennemis est forte.

    Tous ses exploits lui valent d’être décoré à plusieurs reprises de la Distinguished Flying Cross et de l’Air Medal et d’intégrer l’école des pilotes d’essais de Patuxent River. Bientôt promu, il multiplie les vols entre novembre 1956 à avril 1957 et se fait remarquer des médias en ralliant à vitesse supersonique Los Angeles à New York. Mais John Glenn commence à se lasser de tout cela et se passionne pour tout ce qui touche à l’espace. Une première opportunité lui étant offerte de visiter le laboratoire spatial de la NASA de Langley (Virginie), il ne la rate pas. Simulateurs de vol, centrifugeuses, problèmes de rentrée des corps dans l’atmosphère et maquettes de capsules spatiales deviennent alors son quotidien. Aussi, lorsque la NASA annonce, en janvier 1959, qu’elle recherche des astronautes, John Glenn se porte aussitôt candidat.

    Plus de 500 personnes postulent. Une centaine sont sélectionnées et sept seulement retenues début avril : les « Mercury Seven ». John Glenn est du lot. A charge pour lui et ses camarades de laver l’affront des grandes premières, passées et à venir, accomplies par les Soviétiques : premier satellite artificiel, premier homme dans l’espace. Administrations, agences, centres de recherches, industriels et astronautes se mobilisent alors pour que vole rapidement dans l’espace une capsule spatiale (Mercury) et son pilote, première étape d’une reconquête du leadership américain.

    Les crédits affluent et le tout nouveau président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy, ne ménage pas son soutien. Si bien que le 5 mai 1961, Alan Shepard fait un saut de puce et atteint l’altitude de 186 km à bord de la première Mercury. Le 21 juillet, Virgil Grissom réitère l’exploit. Mais ce n’est que le 20 février 1962, que John Glenn boucle à bord de Friendship 7 le premier vol orbital américain : trois tours de Terre en un peu moins de cinq heures.
    Non sans frayeurs. La capsule pique du nez et contraint le pilote à prendre les commandes. Pire : une alarme, qui se révélera plus tard non fondée, indique que le bouclier thermique de rentrée dans l’atmosphère est mal fixé et oblige à modifier la procédure de retour.

    Autant d’incidents qui rendent la tension maximale quand, lors de la descente dans l’atmosphère, le contact radio, de manière normale, est rompu durant plusieurs minutes. Mais bientôt la voix de l’astronaute crachote à nouveau dans le micro, et la NASA parvient à poser en douceur le vaisseau dans le Pacifique. John Glenn s’en tire au prix de quelques égratignures dues à l’ouverture brutale de l’écoutille de Frienship 7. Récupéré par le destroyer Noa, ses premiers mots seront : « C’était chaud là-dedans. »

    Un dernier vol orbital à 77 ans

    L’Amérique exulte. Kennedy se précipite à Cap Canaveral pour accueillir le héros qu’on décore de la Médaille du Congrès. Washington l’accueille en fanfare et New York lui offre une « ticker-tape parade » sur Broadway, tandis que le corps des Marines lui octroie une généreuse prime de 245 dollars. Chacun, tout à son hypocrisie, feint d’oublier que, dix mois plus tôt, Youri Gagarine a été le premier homme à tourner autour de la Terre. La fête finie, John Glenn rêve de nouvelles missions car il n’a que quarante et un ans.

    Mais la NASA et l’administration américaine refusent, arguant sans le dire qu’on ne fait pas prendre de risques à une icône toute fraîche. Dès lors, John Glenn accompagne dans leur préparation les astronautes des trois dernières missions Mercury et ceux des missions Gemini à venir. Le colonel des Marines, voyant la conquête de la Lune lui échapper, décide, le 16 janvier 1964, de quitter le Centre des vols habités de la NASA et annonce dans la foulée qu’il entre en politique pour devenir sénateur de l’Ohio.

    Une mauvaise chute l’oblige pour un temps à renoncer. Et, en 1970, alors qu’il a démissionné du corps des Marines et travaille comme consultant pour la NASA et une firme de sodas, il se porte candidat à la succession du sénateur démocrate Stephen Young (Ohio). C’est un échec dû à une campagne bâclée. Quatre ans plus tard, il récidive et gagne son élection, ainsi que les suivantes jusqu’en janvier 1999. Il renonce alors à se représenter et vit auréolé de la gloire de son premier vol en apesanteur.

    Mais aussi de celle de sa brillante carrière politique durant laquelle il fut un ardent défenseur de la conquête spatiale, des sciences et des techniques et de la réduction des armes de destruction massive et de celle enfin de son dernier exploit : un vol, à 77 ans, à bord de la navette spatiale. Neuf jours d’apesanteur durant lesquels, comme passager de luxe, il fut photographe officiel de la mission et responsable de diverses expériences sur la croissance des protéines, le sommeil, les rythmes biologiques et bien sûr les effets de l’âge !

    Jean-François Augereau
    Journaliste au Monde
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Paix a son âme.
    Ce fut un pionnier de l'exploration spatiale.
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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