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Massacre des prisonniers politiques en Iran : bouleversante révélation

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  • Massacre des prisonniers politiques en Iran : bouleversante révélation

    Publication d’un enregistrement inédit et saisissant des propos de l’ayatollah Montazeri sur le massacre des prisonniers politiques en Iran en 1988

    Lors d’un enregistrement audio rendu public mardi par le bureau officiel de l’ayatollah Hossein-Ali Montazeri, ancien dauphin désigné de Khomeiny, Montazeri tient des propos saisissants sur le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988 sur ordre de Khomeiny. Cet enregistrement audio a été supprimé deux jours plus tard sur insistance du ministère des renseignements selon le fils de Montazeri.

    Ahmed Montazeri, le fils de l’ayatollah défunt, précise que le « bureau des renseignements à la ville de Qom » l’a contacté et « transmis le message du Vevak » comme quoi « le ministère est de l’avis que le document audio soit retiré du site de l’Ayatollah Montazeri. »

    Dans cet enregistrement on peut entendre Hossein-Ali Montazeri qualifier ce massacre de « crime le plus terrible commis en république islamique ». Il précise avec colère à ses interlocuteurs : « A mon avis le crime le plus terrible perpétré en république islamique depuis la révolution a été commis par vous (…) Le plus grand crime en république islamique pour lequel l’histoire va nous condamner a été perpétré de vos mains. Et vous serez considérés parmi les criminels de l’histoire. Sans façon. »

    Le site précise qu’après avoir pris connaissance de ces exécutions, Montazeri (alors successeur de Khomeiny) a écrit deux lettres à Khomeiny pour les faire cesser. Le 15 août 1988 il a rencontré Hossein-Ali Nayeri (le juge religieux), Morteza Echraghi (le procureur), Ebrahim Raïssi (le vice-procureur) et Mostafa Pour-Mohammadi (représentant du ministère du Renseignement, le Vevak). C’est l’enregistrement des conversations de cette rencontre qui dure une quarantaine de minutes qui vient d’être rendu public pour la première fois. 28 ans après le massacre, il s’agit d’un document sans appel contre les responsables du régime.

    Les interlocuteurs de Montazeri sont les membres de ce qui est communément appelé « la commission de la mort » qui avait été chargée par Khomeiny de réexaminer les dossiers des prisonniers politiques et de faire exécuter tous ceux qui continuaient à défendre leurs convictions, en particulier les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). A la suite de cette décision plus de 30 000 prisonniers politiques, dont la plupart étaient membres ou sympathisants de l’OMPI, ont été exécutés dans une période de trois mois seulement. Ces exécutions ont commencé le 27 juillet 1988. La rencontre dont l’enregistrement vient d’être rendu public, a donc eu lieu trois semaines après le début de ce massacre qui a duré jusqu’à l’automne 1988.

    Montazeri a été démis de ses fonctions de successeur du guide suprême après la publication de ses lettres de protestation à Khomeiny et a été assigné à résidence jusqu’à la fin de sa vie. Il est décédé le 20 décembre 2009.

    Dans ce document on entend Montazeri condamner la procédure qui a abouti notamment à exécuter des prisonniers de l’OMPI ayant déjà été condamnés à des peines de prison et qui purgeaient leurs peines : « le fait d’exécuter (des prisonniers) sans qu’ils aient eu de nouvelles activités revient à dire que notre appareil judiciaire ne sert à rien.» Il poursuit : « pourquoi avez-vous exécuté quelqu’un que vous aviez déjà condamné à dix ans de prison ? ». Il les met en garde sur le fait qu’interdire les visites des familles pendant deux mois ne servira à rien et que ces familles leur demanderont des comptes. Il évoque notamment l’exécution de femmes enceintes et précise que la situation est catastrophique en province, notamment à Ahwaz (dans le sud de l’Iran).

    En fait, des peines de mort ont été prononcées en même temps contre les prisonniers politiques dans l’ensemble des prisons iraniennes et non seulement à Téhéran.

    Dans cet enregistrement, Montazeri condamne la défense que Moussavi Ardebili, alors chef de l’appareil du judicaire, fait de ce massacre. A l’époque Ali-Akbar Rafsandjani (actuel président du Conseil de discernement des intérêts de l’Etat) était le président du Majlis (l’assemblée du Conseil islamique des mollahs), et l’actuel Guide suprême Ali Khamenei était président de la République. Ils ont tous les deux défendu à plusieurs reprises ce carnage.

    Montazeri précise dans cette conversation que le régime avait programmé depuis longtemps ce massacre : « le ministère du Renseignement (Vevak) était favorable (à cette tuerie de masse) et avait investi dedans. Ahmad (fils de Khomeiny) disait en personne depuis trois, quatre ans que les Moudjahidine (du peuple) y compris ceux qui n’ont lu qu’un journal (du mouvement), une revue ou un tract, doivent être exécutés ». Montazeri s’insurge en disant que : « les Moudjahidine ne sont pas des individus, mais une doctrine, une interprétation qui suit une logique. On doit combattre une mauvaise logique avec une logique juste, ça ne se règle pas par des tueries. Au contraire ça la développe. »

    Montazeri leur précise dans cette conversation : « Nous ne serons pas toujours au pouvoir et l’Histoire nous jugera. » Il ajoute à la fin que « le peuple est dégouté du (principe) du Guide suprême » sur lequel est fondé le régime.

    CNRI


    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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