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La presse étrangère s'empare de l'affaire RHB : France Inter en parle

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  • La presse étrangère s'empare de l'affaire RHB : France Inter en parle

    Direction l'Algérie où les pharmacies sont prises d'assaut suite à la diffusion de publicités concernant le RHB, complément alimentaire qui soignerait le diabète...

    Le RHB est un complément alimentaire qui soignerait le diabète et sur lequel les algériens se précipitent... et qui n'est que de la poudre de perlimpimpin © Getty / Phil Ashley

    Le RHB est un « complément alimentaire » qui soigne le diabète. Comment ? Vous pensez que c’est des conneries ? Vous avez raison : le RHB, c’est de la poudre de perlimpinpin. Sauf que les pharmacies algériennes ont été prises d’assaut par des centaines, voire des milliers de malades sitôt les publicités passées dans la presse et à la télé. L’administration a mis du temps à réagir et à interdire ce pseudo remède. En fait, cette ruée illustre parfaitement l’incurie du régime : mauvaise prise en charge des malades, médicaments difficilement accessibles, corruption généralisée… Bref, au travers de ce remède, c’est la crise et l’incurie d’un régime à bout de forces qu’on peut raconter...

  • #2
    Cet article résume bien les faits !
    « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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    • #3
      En fait, cette ruée illustre parfaitement l’incurie du régime
      Rahmat Rabi a exposé l'incurie du régime, ce qu'on savait déjà et on aura du mal a accuser Rahmat Rabi d’être un complot occidental, juive, marocain, ...

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      • #4
        oui incurie du régime mais aussi la crédulité inouie d'un peuple.
        Finalement, on n'a pas tort de dire que les peuples ont les gouvernants qu'ils méritent.

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        • #5
          oui incurie du régime mais aussi la crédulité inouie d'un peuple.
          Pas forcément. dans le désespoir, même un médecin peut consulter un charlatan. Il y a un manque terrible de compétences et de moyens.
          La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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          • #6
            Le mieux qu'il m'a été donné de lire sur cette "histoire" charlatanesque est un article du talentueux Abed Charef (qui sévit aussi au CPP) avec une conclusion au vitriol

            La fabuleuse histoire du Docteur Zaibet
            par Abed Charef

            D'où vient la nouvelle menace contre la santé des diabétiques en Algérie? Du ministère de la santé. L'affaire Zaibet en fait foi.

            Oser. Il faut juste oser, et tout devient possible. En suivant ce précepte très simple, Toufik Zaibet est devenu une star, un homme riche, et un symbole de cette Algérie de 2016, faite de duplicité, de naïveté, de charlatanisme, de fourberie et de tromperie, de mauvaise gestion et d'amateurisme. Avec ses airs de faux timide, manipulant quelques concepts scientifiques rudimentaires, ce petit technicien a réussi, à force de dribbles et de non dits, à monter une affaire fabuleuse, entrainant avec lui des chaines de télévision, des journaux, des hauts responsables, et même un ministre.

            Ni médecin, ni chercheur, Toufik Zaibet était un petit bricoleur du week-end. Une vocation sympathique par ailleurs, et qui peut devenir, par ces temps de pénurie de main d'œuvre, rémunératrice si on l'exploite correctement. Mais M. Zaibet ne pouvait se contenter de si peu. Il voulait aller loin, très loin. Réaliser le coup de sa vie. C'était tellement facile, avec un terreau aussi favorable : des complices potentiels un peu partout, de la duplicité, pas d'institutions ni de freins légaux, et la possibilité d'intéresser d'éventuels récalcitrants.

            Un économiste dirait qu'il y avait une forte demande, avec un marché en attente. Il suffisait de présenter une offre adéquate. Le paradis avait été pris par le FIS, la présidence squattée par Bouteflika, la banque par Khalifa. Il restait la détresse. Entre l'hypertension et le diabète, le choix a été fait. Allons-y pour le diabète.

            Bigoterie et one-two-trisme

            D'éminentes personnalités ont tenté de tirer la sonnette d'alarme. Des spécialistes du diabète, de la pharmacie, ainsi que des chimistes, des psychologues et des médecins de toutes vocations ont parlé d'escroquerie. Mais c'était visiblement insuffisant. Une animatrice de télévision, qui a joué un rôle important dans la supercherie, a reproché à un interlocuteur qui se montrait sceptique à propos des inventions de M. Zaibet, de « ne pas croire au génie algérien ». « Si l'invention avait été présentée par Jean ou Robert, vous auriez applaudi », a-t-elle dit, dans une recette qui a prouvé son efficacité : un brin de one-two-trisme, deux grammes de bigoterie, une pincée de bêtise, et beaucoup d'intéressement. Un obscur président d'une association pour « la promotion de la richesse intellectuelle » menaçait les contradicteurs de M. Zaibet de procès retentissants, et promettait un grand congrès de scientifiques algériens pour présenter le produit miracle. Pour quelle date ? Le 1er novembre, évidemment…

            Le sens du marketing de Toufik Zaibet et des médias qui l'ont parrainé ont réalisé un vrai miracle. Le médicament devait donc être lancé le 1er novembre, et être baptisé Rahmet Rabbi ( Miséricorde de Dieu). Un coup de génie médiatique. Un internaute suggérait de compléter ces décisions en annonçant qu'il serait gratuit pour les palestiniens…

            Syndrome Khalifa

            Bref, cette blague de mauvais goût aurait été parfaite pour animer la vie locale si elle s'était cantonnée à un quartier, voire à un village. Mais elle s'est propagée dans tout le pays, et bien au-delà, pour atteindre des proportions délirantes. Au passage, elle a révélé la capacité d'une société déboussolée à admettre l'irrationnel, mais elle a surtout confirmé les dysfonctionnements institutionnels qui ouvrent la voie à de tels cirques.

            C'est en effet le ministre de la santé lui-même qui a apporté son appui au bonimenteur. « Je le connais personnellement », a déclaré M. Boudiaf, sachant qu'en Algérie, une déclaration d'un a force de loi. En faisant cette déclaration, le ministre de la santé dispensait M. Zaibet des procédures en vigueur. Qui peut imposer une quelconque contrainte à un ami du ministre ? Dans l'Algérie de 2016, un ami du ministre, du wali, du général-major, peut tout obtenir, en passant au-dessus de la loi, ou à côté. Il n'est pas soumis aux mêmes règles que le citoyen normal.

            C'est le syndrome Khalifa. Si tu crées une banque, cela veut dire que tu es riche. Si tu es riche, tu es forcément introduit dans les « hautes sphères ». Tu peux donc fonctionner à côté de la loi. Et si tu fonctionnes en dehors de la loi, cela veut dite dire que tu as des protections. Donc, tu es introduit dans les rouages du pouvoir. Pourquoi un fonctionnaire viendrait te mettre des bâtons dans les roues ? D'autant plus que des hommes se retrouvant dans cette posture peuvent se montrer généreux : ils proposent cadeaux de valeurs et virements en devises.

            Ali Haddad, Khalifa et les autres

            Pouvait-on avoir l'idée, jusqu'au début de ce mois, de s'opposer à un projet de Ali Haddad? Evidemment non. Cela a permis au président du FCE de dire et de faire ce qu'il voulait : prendre le FCE, empiéter sur des règles protocolaires, obtenir des marchés, acquérir un terrain situé à proximité de la gare routière d'Alger, ce qui serait impossible pour n'importe quel autre citoyen. Il a pu le faire parce qu'il est l'ami de qui vous savez. Lui refuser quoi que ce soit, c'est risquer son poste, et peut-être de sérieux ennuis.

            Ces dérapages répétés paralysent les institutions, et forcent des hommes de bonne foi à se recroqueviller dans leur bulle, de peur d'attirer la colère du prince. La faute première en incombe d'abord au responsable le plus haut placé, le ministre de la santé, en l'occurrence. Dans l'affaire Zaibet, M. Boudiaf est passé outre les procédures en vigueur. Il n'a pas eu recours aux institutions à sa disposition. Il a un comité national du diabète, des conseillers dont la compétence est reconnue, un dispositif de pharmacologue réputé performant, et des procédures très strictes quand il s'agit de médicaments et dérivés. Il pouvait aussi avoir recours au simple bon sens. Il est passé outre. Et sa démarche l'a conduit non seulement au ridicule, mais aussi à une posture absurde : chargé de veiller sur la santé des Algériens, il est lui-même devenu une menace pour la santé des Algériens.
            Dernière modification par jawzia, 16 décembre 2016, 14h26.

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            • #7
              Comment peut-on mettre un produit lié à la santé sur le marché sans qu'il y est une étude d'efficacité et les effets secondaires, ....
              On voie la différence entre les pays développés où un médicament met plus de 10 à 15 ans avant d'être sur le marché avec des études approfondies en différentes phases pré clinique et clinique et les pays du tiers monde où seule la corruption est suffisante pour mettre même un poison sur le marché.
              Et dire qu'on est des musulmans

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              • #8
                oui l'article est bon...
                la partie one two trisme m'a fait bcp rigoler

                Espérons que ca servira de leçon...

                Le ministre devrait avoir la décence de démissionner ou mieux encore se faire jeter dehors du gvt comme un malpropre.

                C'est dingue que des trucs de ce genre puissent arriver encore en 2016.

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                • #9
                  Il ne démissionnera pas mais se fera débarquer au prochain remaniement. L'autre ministre qui préconisait le versement du salaire des femmes ... aussi !!

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                  • #10
                    Si tu es riche, tu es forcément introduit dans les « hautes sphères ». Tu peux donc fonctionner à côté de la loi. Et si tu fonctionnes en dehors de la loi, cela veut dite dire que tu as des protections. Donc, tu es introduit dans les rouages du pouvoir. Pourquoi un fonctionnaire viendrait te mettre des bâtons dans les roues ?
                    Effectivement un très bon article de Abed Charef, il résume très bien l'écurie du régime.
                    Merci pour le partage.

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                    • #11
                      Envoyé par Bachi
                      oui incurie du régime mais aussi la crédulité inouie d'un peuple.
                      Je me serai bien amusé a lister tous les commentaires postés ici même sur le forum pour apprécier cette bigoterie qui s'est emparé du peuple.

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                      • #12
                        Article à la hauteur de Abed Charef, en orbite ce ne sont plus les mêmes lois que sur terre, les effets d’apesanteur ne tiennent plus.
                        وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                        • #13
                          Bachi@

                          oui incurie du régime mais aussi la crédulité inouie d'un peuple.
                          Finalement, on n'a pas tort de dire que les peuples ont les gouvernants qu'ils méritent.



                          Absolument.Si dieu ne voulait pas qu'ils nous tondent,il aurait pas fait de nous des brebis.
                          Believe YOU CAN & you're HALFWAY there

                          Commentaire


                          • #14


                            Dire qu'il a refusé le prix Nobel sous prétexte que les les attributaires lui ont demandé de taire l'origine arabe de cette brillante invention!... Et c'est Le même ministre qui l'a encensé qui annonce, toute honte bue, l'interdiction et le retrait de la vente!
                            "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

                            Commentaire


                            • #15
                              >>>Il ne démissionnera pas mais se fera débarquer au prochain remaniement

                              Je parie 4 boîtes de Rahmat Rabi, qu'en ce moment même on cherche la meilleure forme pour le débarquer sans la plus grande discrétion et sans effets de bord trop catastrophiques pour l'image du pouvoir.

                              Les paris sont ouverts, en haut lieu c'est un casse-tête pas facile à gérer, l'image de l'algérie est encore une fois bien écornée :

                              Jeune Afrique qui met les pieds dans le plat :
                              Algérie : la polémique autour du RHB vire au scandale sanitaire

                              D’abord présenté comme un remède miracle contre le diabète, un complément alimentaire produit par un Algérien se trouve au cœur d’un scandale politico-sanitaire. Grand succès en pharmacie, le RHB a finalement été interdit à la vente. L’affaire, qui met en cause le ministre de la Santé ainsi que le concepteur du produit, révèle de nombreux dysfonctionnements.

                              La supercherie aura duré 9 mois. Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui vantait encore les mérites du RHB contre le diabète au printemps dernier, a décidé, mardi 13 décembre, d’en interdire définitivement la commercialisation. Et cela moins d’un mois après sa mise sur le marché. Il emboîte ainsi le pas au ministère du Commerce, qui a mis en garde, le mercredi 7 décembre, contre la consommation de ce produit tant que les résultats des analyses ne sont pas connus.

                              « Le retrait a été ordonné car le vacarme médiatique et certaines allégations quant aux vertus de ce produit pouvaient laisser croire qu’il s’agit d’un substitut aux médicaments utilisés dans le traitement du diabète et mettre en danger la vie des patients », explique Slim Belkessam, porte-parole du ministère.

                              Miséricorde divine

                              Cette décision intervient alors que le RHB a fait ses premières victimes. Un homme âgé de 75 ans se trouve toujours en soins intensifs au CHU de Constantine. Ce diabétique, qui avait troqué son traitement à l’insuline pour le « remède miracle », est tombé dans le coma au début du mois. Plusieurs cas de malades souffrant de sévères complications après avoir abandonné leur traitement pour le RHB ont été enregistrés à Oran.

                              Ils pourraient ne pas être les derniers, compte tenu de l’engouement observable devant les officines de pharmacie, au moment du lancement de la distribution du RHB, à la mi-novembre, en dépit de son prix élevé (1720 DA, soit environ 15 euros). Selon des statistiques officielles, près de 5 millions d’Algériens souffrent du diabète, deuxième maladie chronique après l’hypertension. Un mois après sa mise sur le marché, ce qu’on avait présenté à grand renfort médiatique comme la panacée contre le remède s’est révélé être une escroquerie.

                              « De l’emballage au marketing en passant par le matraquage médiatique, tout a été fait pour duper les personnes atteintes de diabète et leur faire croire à un médicament miracle, dénonce Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). La place du RHB n’était pas sur les étalages des pharmacies mais dans les rayons des grandes surfaces ».

                              Les professionnels de la santé en colère

                              L’incrédulité règne encore dans les rangs des professionnels de la santé qui ont majoritairement émis des doutes dès la présentation du produit à la presse, en février dernier. « La naissance d’un médicament suit une procédure rigoureuse sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’interroge Nadir Cheriet, membre du conseil de l’Ordre des pharmaciens de Constantine et président-fondateur du laboratoire Isopharm. Sachant que la recherche d’un nouveau médicament, les essais cliniques et les formalités prennent en moyenne vingt ans, comment expliquer qu’un inventeur, inconnu au bataillon, ait pu être reçu par le ministre ? Et comment est-ce possible que ce dernier raconte avoir été trompé alors qu’il est le mieux placé pour savoir qui il avait en face de lui ? »

                              Plusieurs éléments auraient pu alerter les autorités et les médias. À commencer par le nom de ce produit : Rahmat Rabi (littéralement « Miséricorde de Dieu »). « La connotation religieuse est dangereuse puisqu’elle a contribué à leurrer des malades prêts à tout pour se soigner », souligne Lyes Merabet. La composition du produit, ensuite, manquait de détail. « Elle est imprécise, le principe actif n’est même pas précisé », s’étonne Nadir Cheriet.

                              Un CV mensonger

                              Encore plus intriguant, le CV de l’initiateur du RHB et ses multiples zones d’ombre. Toufik Zaïbat, 51 ans, a été présenté dès le début de cette affaire comme chercheur et docteur en médecine. Au cours d’un reportage diffusé par la chaîne privée Echourouq TV, qui avait fait une promotion zélée aussi bien de sa personne que de son produit, Zaïbat a tout bonnement expliqué avoir refusé le prix Nobel de médecine au motif que l’académie suédoise lui avait demandé de modifier son nom arabe pour un nom occidental.

                              Toujours selon la même chaîne, l’homme a obtenu son doctorat de médecine à l’Université de Lausanne, en Suisse. Contactée par Jeune Afrique, celle-ci dément une quelconque inscription de Toufik Zaïbat dans cet établissement. « Je ne trouve pas la trace du médecin dont vous m’avez parlé », nous affirme Géraldine Falbriard, responsable des relations médias au CHU de Lausanne. « Le seul diplôme qu’on lui connaît, c’est le baccalauréat « , indique une source originaire de Constantine.

                              Technicien de laboratoire, fils d’un ancien moudjahed (combattant de la révolution), issu d’une famille aisée, le jeune homme s’était installé en Suisse à la fin des années 1990. Il y aurait acquis quelques rudiments de connaissance en phytothérapie avant de revenir en Algérie vers 2003-2004 pour ouvrir un laboratoire. Il y a quelques années, il avait prétendu avoir trouvé un remède miracle contre le psoriasis. Interrogé encore par la même chaîne sur ce fameux remède contre cette maladie de la peau, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, expliquait que Toufik Zaïbat était comme un frère pour lui et que celui-ci avait « réussi à inventer un remède contre le psoriasis qui a été reconnu au niveau mondial. » En vérité, ce médicament est une simple pommade préparée notamment à base de plantes naturelles. Mais il n’en est pas resté là. Zaïbat a également prétendu avoir trouvé la solution miracle contre la chute des cheveux et en a fait la promotion à la télévision d’État.

                              Les arguments de l’arnaque

                              Selon des documents obtenus par Jeune Afrique, l’homme a fondé en 2012 une autre SARL spécialisée, entre autres, dans la fabrication de produits de nettoyage, de blanchiment et d’entretien. Bref, des activités qui ne cadrent pas avec ses prétendus diplômes en médecine. Confondu, Toufik Zaïbat s’est rétracté en affirmant n’avoir jamais acquis de doctorat en Suisse ou en Algérie. Sa volte-face, les contradictions et les approximations qui ont entouré ses sorties médiatiques ainsi que l’interdiction de son complément ont fini par révéler une immense supercherie médiatico-scientifique.

                              L’affaire du RHB pourrait-elle avoir des répercussions politiques ? « Elle a permis de lever le voile sur des failles du système sanitaire algérien, estime Lyes Merabet. La défaillance est collective, elle relève des ministères du Commerce, de la Santé et des médias. » Le rôle joué par le ministre de la Santé dans ce scandale rend pour le moins perplexe. Abdelmalek Boudiaf a non seulement reçu dans son bureau Toufik Zaïbat, mais il avait aussi soutenu que l’invention de ce dernier allait provoquer une « révolution » dans le traitement du diabète à travers le monde. Le ministre s’était ainsi hasardé à faire la promotion de « ce médicament » et de son concepteur, allant jusqu’à laisser entendre que les diabétiques qui recourent au RHB pourraient se passer de l’insuline.

                              La rapidité avec laquelle ce complément a obtenu les autorisations pour être mis sur le marché – générant ainsi des dizaines de millions de dinars de bénéfices pour son inventeur -, et le zèle mis par le ministre de la Santé à faire la publicité de Toufik Zaïabt éveillent des soupçons sur un éventuel intéressement matériel de sa part. Sommé par la présidence de la République et par le Premier ministre de s’expliquer, Abdelmalek Boudiaf dit aujourd’hui avoir été victime d’une imposture.

                              Sauf que le ministre de la Santé affirmait, dans des déclarations antérieures, tout connaître de Toufik Zaïbat, dont il suit le parcours et les activités « au détail du détail » depuis plusieurs années. Son implication dans cette affaire puis son revirement tardif jettent le discrédit sur lui et sur son département.

                              Une action en justice

                              « Accorder une audience n’équivaut pas à donner un blanc-seing. C’est la promotion mensongère du produit qui pose problème », défend Slim Belkessam. Celui-ci rappelle que le contrôle des compléments alimentaires « ne fait pas partie des prérogatives » de son ministère.

                              Maintenant que l’arnaque a été démontrée et que le produit a été interdit de commercialisation, Toufik Zaïbat va devoir s’expliquer devant la justice. Le groupe pharmaceutique Saidal a annoncé, jeudi 15 décembre, son intention de déposer plainte contre lui car il avait prétendu avoir travaillé en collaboration avec cette entreprise publique. « Le groupe Saidal tient à informer qu’il n’entretient aucune relation ni de près ni de loin avec l’intéressé et que son produit n’a fait l’objet d’aucune collaboration avec le groupe Saidal pour le développement ou la production », indique un communiqué officiel de ce groupe. Devant l’ampleur de la supercherie, il n’est pas exclu que d’autres plaintes viseront celui qui se faisait passer pour le docteur qui vaincra le diabète.

                              La réglementation pourrait, elle aussi, changer. Un projet de loi, qui sera examiné à partir du 19 décembre, prévoit de placer les compléments alimentaires sous la responsabilité du ministère de la Santé, et non plus de celle du ministère du Commerce. « Si ces dispositions passent, ce type de problème ne se posera plus car cette catégorie de produits sera sujette à des conditions de mise sur le marché similaires à celles appliquées aux médicaments », avance le porte-parole du ministère de la Santé.
                              Une affaire très grave qui pourra retirer définitivement tout crédibilité à l'industrie pharmaceutique algérienne et on comprend bien que Saidal n'avait plus le choix que d'attaquer.

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