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À quel psy se vouer ?

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  • À quel psy se vouer ?

    On les vante, on les oublie, on les ressuscite, on les recycle, on les confronte, on les essaye en cocktails… Les psychothérapies du 21e siècle tiennent du laboratoire ou de la tour de Babel.

    On fait traditionnellement remonter l’idée de psychothérapie au « traitement moral » préconisé par le médecin Philippe Pinel à la charnière des 18e et 19e siècles. Il n’est pas tout à fait le premier à proposer de soigner les fous, et il ne les délivre pas spectaculairement de leurs chaînes devant un représentant de la Convention, suivant une légende aussi tenace qu’infondée. Mais le but est bien de s’intéresser à un sujet perçu comme malade, de comprendre comment il a pu en arriver là, et comment il peut en sortir. La parole revêt une importance inédite, même si, chez P. Pinel lui-même, elle n’exclut pas, si nécessaire, l’intimidation physique. Et s’il s’agit bien de désentraver des chaînes, c’est pour vouer le patient potentiellement dangereux à cette nouveauté progressiste que constitue la camisole de force, garantissant de pouvoir déambuler dans l’asile à défaut de conférer une totale liberté de mouvements. Le traitement moral présente vite des limites. Durant la deuxième moitié du 19e siècle, le retour de bâton est terrible : voici que triomphe de la théorie de la dégénérescence, décrivant les malades comme des personnages en régression sur l’échelle de l’évolution pour des raisons purement biologiques, et de ce fait incurables.

    Un long et sinueux parcours

    Le terme même de psychothérapie émerge à la fin des années 1880 sous la plume d’Hippolyte Bernheim, où il est à peu près synonyme de suggestion. Il est en effet possible, grâce à l’hypnose mais pas exclusivement, de faire preuve d’une emprise bénéfique et persuasive sur un patient à la dérive, et de l’aider à mobiliser ses ressources pour changer de pensées et de comportements. La psychanalyse, tout en se méfiant de la suggestion, ressuscite la confiance accordée à la parole du patient et à son histoire singulière, véhiculant toutefois une vision plus pessimiste de l’être humain, fétu de paille manipulé par la puissance de son inconscient. Après la Seconde Guerre mondiale, les thérapies humanistes américaines, Carl Rogers et Milton Erickson en tête, font de nouveau confiance au patient pour reprendre sa vie en main, surmonter les obstacles et s’épanouir. Fortes de leur efficacité scientifiquement démontrée pour certains troubles, les thérapies comportementales, puis cognitives, imposent ensuite des méthodes pragmatiques pour réformer les comportements ou les jugements irrationnels générateurs de souffrances quotidiennes.

    À partir des années 1960, en France, où la psychanalyse a peiné à décoller, voir un psy signifie s’allonger sur le divan. Au mitan des années 2000, un rapport de l’Inserm globalement défavorable à la psychanalyse, puis Le Livre noir de la psychanalyse, favorables aux TCC, déclenchent, ou plus exactement révèlent, ce qui fut qualifié de « guerre des psys ». En réalité, malgré son emprise institutionnelle et médiatique, la psychanalyse n’a jamais été une thérapie exclusive. Mais avec les attaques frontales, le consensus de façade vole en éclats et les thérapies apparaissent dans leur diversité, parfois leur bigarrure. Même l’essor de la pharmacologie ne les a pas fait refluer. D’abord parce que, pour les troubles majeurs (dépression sévère, trouble bipolaire, schizophrénie…), psychothérapies et médicaments sont aujourd’hui considérés comme complémentaires plutôt qu’antagonistes. Ensuite parce que pour les troubles moins handicapants (dépression mineure, phobie, difficultés relationnelles…), la dépendance possible et les effets secondaires n’en valent pas la chandelle, et l’usager se méfie. Mieux vaut parfois essayer un psy, comme l’a fait un Français sur dix environ.

    Chapelles multiples et ramifications broussailleuses

    Dans les années 1980 déjà, on faisait état çà et là de plusieurs centaines de psychothérapies. Même s’il est possible de les regrouper en une dizaine de familles, les dénombrer avec exhaustivité est mission impossible. Malgré les rapports et les tentatives d’évaluation, la situation reste confuse. Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) elles-mêmes, établies sur des bases solides, s’enrichissent d’une « troisième vague » parfois déroutante. Les nouvelles TCC prétendent mettre l’accent sur les émotions, mais c’était déjà le cas des deux premières vagues. Elles intègrent volontiers la méditation, notamment celle dite de pleine conscience, inspirée par le bouddhisme, mais qui ne constitue pas une thérapie en soi. À défaut d’éradiquer les symptômes, elles entendent modeler l’appréciation que nous portons sur eux, changer notre regard. D’une certaine façon, elles prétendent moins soigner que nous acheminer vers la sagesse. En outre, qui dit vague dit écume : le label de troisième vague prend parfois des allures de fourre-tout. Il est difficile de définir ce qui relève encore de la TTC. Faut-il y inclure la psychologie positive, qui tente d’analyser scientifiquement les recettes du bonheur qui n’avaient initialement pas de visées thérapeutiques ? Faut-il y inclure l’EMDR, une thérapie découverte par hasard et qui donne des résultats impressionnants pour le traitement de certains traumatismes, alors même que personne ne comprend les mécanismes de son succès, et que son ingrédient principal, ce qui fait son originalité, à savoir les mouvements oculaires, apparaît finalement superflue dans sa mise en œuvre, voire contre-indiquée ? La vague est floue ! Et voici que resurgit l’hypnose, raillée il y a vingt ans, réhabilitée aujourd’hui, étudiée sous toutes les coutures mais refusant de livrer tous ses secrets ! Et voilà que des thérapeutes éclectiques, de plus en plus nombreux, se forment à diverses pratiques, par pragmatisme et curiosité, au lieu de se référer à une approche exclusive se voulant supérieure aux autres ! Qu’il y a loin de l’image d’Épinal du psy taiseux près de son divan, aux pratiques luxuriantes et méconnues du paysage thérapeutique réel.

    Dès lors, sur fond de chapelles multiples et de ramifications broussailleuses, de querelles incessantes et de rapprochements inattendus, à quel thérapeute se vouer ? Pour mieux comprendre ce qui se joue actuellement, ce dossier vous propose quelques éclaircissements, avec un coup d’œil sur un
    panorama en pleine recomposition.

    Psychothérapeute : le statut qui rend fou

    Après dix ans d’interminables débats durant lesquels d’ailleurs les psychologues ont eu bien du mal à s’exprimer d’une seule voix, les conditions requises pour justifier du titre de psychothérapeute sont inscrites dans la loi française. Globalement, le statut est ouvert aux médecins, psychiatres, psychologues et psychanalystes, moyennant au plus une courte formation suivant le parcours du praticien. Condition : être formé à la psychopathologie… pas à la psychothérapie ! Laquelle se voit à peine abordée en cursus de médecine. Les psychologues eux-mêmes sont formés à des théories qui peuvent varier d’une université à l’autre, et ne connaissent de patients réels que ceux qu’ils ont croisés durant leur stage… à supposer qu’on leur accorde une certaine liberté pour les prendre en charge. Quant aux psychanalystes, voici des décennies qu’ils se trouvent en désaccord pour savoir si oui ou non l’analyse est une thérapie en soi, ou ne présente des effets thérapeutiques que par ricochet, ou bien n’a pas d’effet thérapeutique du tout. Et le titre de psychanalyste, ouvrant de droit au titre protégé de psychothérapeute, n’est lui-même pas protégé. Pour couronner le tout, si vous usurpez le titre de psychothérapeute, vous êtes dans l’illégalité, mais si vous vous autoproclamez thérapeute psychique ou thérapeute professionnel, c’est votre affaire. D’ailleurs, les thérapeutes insuffisamment formés aux yeux de la loi, et parfois très recommandables, ont tendance à se regrouper sous l’appellation de « psychopraticiens », revendiquant explicitement leur spécificité. Enfin, le législateur n’a pas prévu de s’intéresser à la définition même de ce qu’est une psychothérapie. Silence total enfin pour savoir lesquelles utiliser de préférence pour offrir des garanties aux patients, et lesquelles écarter pour leur innocuité voire leur dangerosité. À part ça, tout va bien.


    SH

  • #2
    beaucoups de pathologies mentales sont repérés par les neurosciences comme dans l IRM ici

    http://images.slideplayer.fr/3/12965...s/slide_37.jpg

    remarquez la partie centro-inférieure est " creuse " dans la schizo par rapport a la normale IRM

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    • #3
      Au fait nos mamans et grand-meres ALLAH YARHAMHOUM disaient de quelqu un qui n avait pas un language '( ou dialoque cohérent ) comme quoi cette personne "<< EST KHAOUI << -et n avaient pas d IRM

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