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Et vous, regrettez-vous l’URSS ?

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  • Et vous, regrettez-vous l’URSS ?

    Des personnalités russes répondent

    Traduit par Maïlis Destrée, publié le mercredi 14 décembre 2016
    - Le Courrier de Russie-

    Les résultats d’un récent sondage du centre Levada indiquent que 56 % des Russes regrettent la disparition de l’Union soviétique. La revue Kommersant Vlast a demandé à des personnalités politiques, des entrepreneurs et des artistes s’ils regrettaient l’URSS.

    « C’était tout ça, l’Union soviétique »

    Je regrette qu’il n’y ait plus, aujourd’hui, de héros dignes de blagues, à l’image de Brejnev, Tchapaïev [commandant de l’Armée rouge et héros de la révolution bolchévique, ndlr] et autres personnages de cette époque. Pour tout le reste, je ne regrette absolument pas l’URSS. Je me souviens des trains qui quittaient Moscou et qui sentaient le saucisson, et de beaucoup d’autres choses misérables et désagréables : c’était tout ça, l’Union soviétique.

    Ivan Ousatchev, producteur, animateur de télévision.

    « L’URSS a vu naître les premiers projets sociaux »

    C’est le pays de mon enfance et de ma jeunesse. J’en garde un souvenir chaleureux et je ne cherche jamais à rompre le lien qui existe entre l’URSS et la nouvelle Russie. Et ne croyez pas ceux qui disent qu’ils y parviennent. La nouvelle Russie a ouvert de nouveaux horizons pour la réalisation de soi, pour la concrétisation de nouvelles idées, mais l’URSS a vu naître les premiers projets sociaux, tels le MJK [« Complexe résidentiel pour la jeunesse » : mouvement social des années 1970-1980, ndlr], que nous considérions alors comme une jeune pousse, cultivée par nos soins. Notre « fraternité MJK » perdure aujourd’hui.

    Galina Karelova, vice-présidente du Conseil de la Fédération.

    « Ne retourne jamais dans les lieux du passé »

    Il est impossible de répondre par oui ou par non. Tout a une logique dans l’Histoire. Si l’URSS ne s’était pas effondrée, il n’y aurait pas eu à la place quelque chose d’autre, quelque chose de bien. Le scénariste soviétique Guennadi Chpalikov a écrit ces vers remarquables : Malheureusement ou heureusement, la vérité est simple : ne retourne jamais dans les lieux du passé. Même s’ils ont l’air intacts, ni toi ni moi n’y trouverons ce que nous cherchons.

    Victor Proskourine, artiste émérite de Russie.

    « A l’époque, nous y étions tous chez nous »

    Beaucoup. Surtout sachant que l’on aurait pu corriger la situation sans perdre ce grand pays qu’était l’Union soviétique. Quinze républiques, quinze sœurs : à l’époque, nous y étions tous chez nous. Pourtant, aujourd’hui comme à l’époque, il n’y a qu’à Moscou que je me sens chez moi, dans les autres républiques, je ne suis qu’un visiteur.

    Vladimir Ressine, député de la Douma.

    « Nous sommes toujours un grand pays »

    Je suis d’accord avec le président Poutine : ceux qui ne regrettent pas la chute de l’URSS n’ont pas de cœur, mais ceux qui veulent son rétablissement n’ont pas de tête. En tant qu’homme né en URSS, je ne peux évidemment pas ne pas souffrir de la perte de ce grand pays. Mais nous sommes toujours un grand pays.

    Alexandre Starovoïtov, député de la Douma.

    « Extrêmement négatives »

    D’un point de vue économique, la désintégration de l’URSS a eu des conséquences extrêmement négatives sur la croissance et le développement.

    Iaroslav Lissovolik, économiste en chef de la Banque eurasiatique de développement.

    « La Russie n’a eu droit à aucun témoignage de gratitude »

    Je suis profondément reconnaissant que l’URSS ait retiré ses troupes d’Europe, ce fut un grand soulagement. Si elle ne l’avait pas fait, nous n’aurions pas la bonne Europe que nous connaissons aujourd’hui. Malheureusement, la Russie n’a eu droit à aucun témoignage de gratitude pour cela. Et aujourd’hui, l’Europe commet une grossière erreur en imposant des sanctions à la Russie. Pourquoi l’Europe et la Russie ne peuvent-pas simplement travailler ensemble ?

    Gerald Sakuler, membre du conseil d’administration et trésorier de l’Association des entreprises européennes.

    « Je regrette tout ce qu’il y a eu de triste dans notre histoire »

    Je regrette que l’URSS se soit effondrée, je regrette que la révolution de 1917 ait eu lieu, je regrette que l’année 1905 ait été marquée par des événements extrêmement sanguinaires, je regrette que nous ayons perdu la guerre russo-japonaise. Je regrette tout ce qu’il y a eu de triste dans notre histoire. Et je suis profondément affligé en entendant certains affirmer, aujourd’hui, que Joseph Staline était notre unique flambeau, notre lumière. C’est une illusion – historique ou idéologique, je l’ignore. L’état de nos cerveaux se détériore. Ça fait peur.

    Mark Zakharov, artiste national d’URSS.

    « Je suis persuadé que l’Union soviétique serait devenue une démocratie »

    Évidemment, je la regrette. Après la disparition de l’URSS, beaucoup de mauvaises choses se sont libéralisées ; je suis persuadé que l’Union soviétique serait devenue une démocratie, tout allait dans ce sens. Nous avons perdu beaucoup : l’éducation, la science, le respect pour les dirigeants. À l’époque, je faisais partie de l’opposition au pouvoir, à Brejnev. Mais sous Brejnev, il n’y avait pas ce qu’il y a aujourd’hui. Aujourd’hui, à la télé, on voit des artistes qui racontent leurs beuveries, et très rarement des scientifiques. Les rayons des magasins sont pleins, mais le niveau intellectuel de la population s’est effondré. Il n’y avait pas, à l’époque, cette stratification colossale, cet immense fossé qui sépare aujourd’hui les pauvres et les riches. Nous n’aurions pas dû perdre tout cela : on peut réformer le mauvais, mais nous manquons aujourd’hui des bonnes choses du passé.

    Robert Nigmatouline, président de l’Institut d’océanologie de l’Académie russe des sciences.

    « Nous n’aurions jamais imaginé que l’éducation puisse devenir payante »

    Je regrette tout ce qu’il y avait dans l’Union soviétique sauf, peut-être, l’absence de liberté d’expression et de circulation. Mais tout le reste était remarquable : l’entente entre les républiques, la fourniture de logements, la médecine. Et l’éducation – nous n’aurions jamais imaginé qu’elle puisse devenir payante.

    Victor Gorbatchev, directeur général de l’association de l’aviation civile Aéroport.

    « Je ne regrette pas le communisme »

    Je regrette que tous les peuples ne vivent plus ensemble. Je ne regrette pas le communisme, mais bien sa composante sociale. L’élite du parti exigeait des changements, mais l’idée même d’un pays multiethnique capable de garantir une coexistence harmonieuse était très précieuse.

    Svetlana Jourova, ex-championne olympique, première vice-présidente du comité de la Douma chargé des affaires internationales.

    « La vie était écrite d’avance »

    Pas vraiment. À l’époque soviétique et ensuite, je gagnais correctement ma vie parce que je travaillais comme un chien. Sous l’URSS, la vie était plus facile si vous n’aviez pas de talents particuliers et que vous ne vouliez pas travailler plus que ça. On travaillait beaucoup moins, les pauvres ne se distinguaient en rien des riches, personne n’avait rien à envier à personne. La vie était écrite d’avance, on ne pouvait rien changer. Aujourd’hui, c’est l’ère des gens actifs, la responsabilité est plus importante, la liberté de choix, plus grande. Mais en URSS, on lisait des livres intelligents et on regardait des films intelligents. Aujourd’hui, le peuple s’est un peu appauvri, et tout le monde retourne au musée et au cinéma. Quand on a le ventre moins rempli, on pense davantage à des choses intellectuelles.

    Iana Nedzvetskaïa, designer et créatrice des marques Lo et JN.

  • #2
    Vivre sous le capitalisme est une humiliation à la dignité humaine.
    L'URSS avait aboli l'exploitation de l'homme par l'homme.

    Commentaire

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