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Pourquoi l'islam interdit les attentats

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  • Pourquoi l'islam interdit les attentats

    Comme le rappelle le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, professeur à Columbia, d'après le Coran, le musulman est détruit par le mal qu'il commet.

    Le Point.fr : « Musulman » signifie en arabe « soumis » : le croyant se soumet au Dieu unique et tout-puissant. Comment peut-il disposer d'un libre arbitre ?

    Souleymane Bachir Diagne : La sourate 2 du Coran est claire à ce sujet : l'humain est le seul être capable de troubler l'ordre établi, parce que Dieu a voulu le créer libre. Le récit de la création en islam est en effet très différent de celui que nous livre la Genèse dans la Bible. Dans cette sourate, Dieu prévient les anges qu'il va se donner un représentant sur terre. Ces derniers s'inquiètent qu'il veuille établir sur terre un lieutenant, un calife. Ne va-t-il pas faire advenir le mal et le sang ? Mais Dieu leur répond : « Je sais que vous ne savez pas. » Et il passe outre. En fait, il crée un fauteur de troubles. Il le fait libre, et cette liberté fait advenir le mal. La conséquence de cette création sera notamment la rébellion d'Iblis, un ange qui refuse de se prosterner devant l'homme et qui dit à Dieu : « Je suis meilleur que lui. Tu m'as fait de feu, et lui d'argile. » Il est le Satan de l'islam, celui qui n'aura de cesse de tenter l'humain pour le faire chuter.

    Mais comment se définit le mal en islam ? Est-ce, comme dans le cas d'Iblis, se révolter contre la volonté de Dieu ?

    Si l'on se fonde sur le Coran, faire le mal, c'est se faire du tort à soi-même. En arabe, on dit dhulm nafs, faire du tort à son âme. Quand Adam et Ève ont désobéi à Dieu et sont chassés du paradis, ils se repentent et disent : « Seigneur, nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes. » En islam, le mal que l'on fait à l'autre nous détruit parce qu'il annihile l'humanité que nous portons en nous. Pour le sage soufi Tierno Bokar, « toute chose retourne à sa source ». Le mal se retourne toujours contre celui qui l'a commis. L'analyse philosophique que j'en fais, et je me place pour cela dans la lignée du grand penseur indien Mohammed Iqbal, est que le mal nous fait oublier qui on est, et donc oublier notre relation à Dieu. De fait, être musulman peut se résumer par trois dimensions : d'abord avoir la foi, iman, en Dieu, son message – le Coran –, et son œuvre – la création. Ensuite, avoir le respect de ce qui fait de soi un musulman. Enfin, l'excellence de caractère, ihsan, en arabe. Dans un hadith célèbre, Mohammed dit : « Adorer Dieu comme si on le voyait en sachant que si on ne le voit pas, lui nous voit. » Il faut agir en ayant constamment la conviction que l'on est en face ou sous le regard de Dieu. Ce qui implique que si l'on vit pleinement sa foi en l'islam, il y a des choses que l'on ne fait pas.

    Quel est le rôle de la Loi, la charia ?

    Elle définit les bonnes pratiques. Mais c'est un mot valise au sens très étendu. Le Coran ne le cite même pas. Aujourd'hui, elle désigne le comportement que doit suivre le bon musulman tel que l'ont défini au cours des siècles des juristes en se fondant sur le Coran, les hadiths, c'est-à-dire les mots et les gestes du prophète Mohammed et de ses compagnons les plus proches. Ce n'est pas elle qui définit les valeurs éthiques. Celles-ci relèvent d'un humanisme fondé sur la dignité de l'homme, dont le Coran est la base. Comme le dit le verset 30 de la sourate de la Vache, Dieu a créé l'homme pour qu'il soit son « calife », c'est-à-dire son lieutenant sur terre. Le mot « calife » est très fort. Et c'est d'ailleurs la seule référence au califat qui soit présente dans le Coran. L'humain est le lieutenant de Dieu, il tient la terre pour lui. Il est responsable de la création de Dieu. C'est là sa dignité et une responsabilité énorme. C'est donc à partir de cette responsabilité que l'on définit le bien et le mal. Je conseille à tous la lecture du philosophe autodidacte andalou (Hayy Ibn Yaqdhan) d'Ibn Tufayl, du XIIe siècle, qui aurait, dit-on, inspiré Daniel Defoe pour son Robinson Crusoé.



    L'histoire d'un enfant sauvage ?

    Oui, C'est l'histoire d'un jeune garçon qui, seul sur une île déserte, doit découvrir le monde par lui-même. Il va pour cela développer sa capacité de déduction de manière quasiment scientifique. Mais pour survivre, il doit manger des plantes et des animaux et donc détruire la nature. C'est l'occasion pour lui de prendre conscience non seulement de la grandeur et de la beauté de cette nature, mais aussi de sa responsabilité vis-à-vis de la création voulue par Dieu. Ce qu'il prend, il doit le rendre, d'une manière ou d'une autre. L'homme ne fait que participer à la création, dont il est le gardien.

    Les actes du musulman ne sont-ils pas divisés entre ce qui est haram, autorisé, et halal, interdit ?

    Contrairement à ce que l'on pense trop souvent, l'islam n'est pas un code, ce n'est pas une religion qui se définit par des pratiques autorisées ou non. Il suffit de lire Le Livre du licite et de l'illicite, le fameux ouvrage d'Al Ghazali, l'un des plus grands théologiens de l'islam, pour se rendre compte que le sujet est beaucoup plus compliqué que l'établissement d'une simple liste de pratiques. Aujourd'hui que sévit une vision rétrécie de l'islam, motivée par une affirmation identitaire et tribaliste, ces notions de licite et d'illicite s'appliquent à tout et n'importe quoi. Or cela ne repose sur rien. Certes, le Coran parle de « licite », mais c'est uniquement pour la nourriture. Et sont considérés comme « licites » les mets sur lesquels le nom de Dieu a été prononcé. Il ne dit rien de plus. Longtemps, les musulmans qui vivaient en Europe ont mangé de la viande « cachère » faute de pouvoir manger de la viande « hallal ». Et le grand mufti égyptien Mohammed Abduh, au début du XXe siècle, n'a pas hésité à considérer comme licite la nourriture tuée dans le monde chrétien selon les rites chrétiens. Le fondamentalisme, notamment salafiste, nie la fluidité juridique de l'islam telle qu'elle a été élaborée au cours des siècles par ses écoles juridiques. Les fondamentalistes veulent aujourd'hui figer cette jurisprudence au mépris des intérêts de l'homme. Or, comme le rapporte un hadith, Dieu a dit : « Nous avons ennobli les enfants d'Adam. » Cette idée de la noblesse de l'être humain, qu'il soit homme ou femme, est essentielle en islam. Celui qui sauve une vie sauve l'humanité. L'homme est au centre de la création, tout doit être fait pour son bien. Ceux qui réduisent l'islam à des pratiques qui nient l'humain ne font que l'instrumentaliser.

    S'il fallait définir l'islam par un mot, pourrait-on dire que c'est la religion de la responsabilité, quand le christianisme, par exemple, se définit par l'amour du prochain ?

    L'islam n'est pas moins une religion de l'amour qu'une autre. Le grand mystique Rûmi, à l'origine des derviches tourneurs, a dit : « Ma religion, c'est l'amour. » Mais vous avez raison en disant que c'est une religion de la responsabilité par rapport à la création de Dieu. Et c'est même une responsabilité très grande, qui n'a vraiment rien à voir avec l'islam d'Internet.

    Le Point fr

    Souleymane Bachir Diagne est philosophe et professeur à l'université de Columbia, auteur, entre autres, de Comment philosopher en islam (Éditions du Panama, 2008), L'Encre des savants : réflexion sur la philosophie en Afrique (Présence africaine, 2013) et, avec Philippe Capelle-Dumont, de Philosopher en islam et christianisme (Cerf, 2016).
    Dernière modification par haddou, 22 décembre 2016, 08h06.

  • #2
    Si une religion n'étant pas violente, penses-tu que l'on est obligé de se mettre à défensive et à expliquer que cette dernière n'a rien avoir avec toute la violence engendrée dans le monde?
    Cher veniziano,
    Les peuples musulmans sont actuellement proie a la violence des autres civilisations et paradoxalement même en étant les seules victimes ils sont accusé de violence. Pourtant les arguments ne manquent pas pour affirmer que la violence n'a rien à voir avec l'islam. En fait ce qui tue les détracteurs c'est bien ce large mouvement de retour vers la fidélité au Coran qui de plus en plus fait jour. Comment s'étonner encore qu'un tel regard des incrédules puisse favoriser chez certains des leurs une violence radicale contre les musulmans. C'est incroyable, tant de mensonges et d'hypocrisie du monde occidental, judéo-chrétien, et surtout de ses supplétifs ici présents.
    L'Occident judo-chétien pille, vole, spolie, bombarde, détruit, tout espace musulman depuis que le monde est monde, depuis et avant les croisades et jusqu'à aujourd'hui. Il n'est pas un seul pays, un seul peuple musulman qui n'ait été démantelé, démoli, massivement massacré, par des armes de destruction massive; il n'est pas un seul peuple musulman qui n'ait été l'objet de crimes contre l'humanité, qui n'ait souffert de la barbarie du monde occidental judéo-chrétien, n'épargnant ni femmes, ni enfants, ni bêtes. Et qu'entend-on dire à ses supplétifs sans vergogne, qui ont vendu leur âme à cet Occident ? Que la violence serait en terre d'islam !
    Oui, ils ont raison, la violence est vraiment en terre d'islam mais portée par l'Occident. La guerre de l'occident cupide se déroule effectivement chez nous.

    Au contraire, si cela vous échappe encore, le dénominateur commun de la majorité de ceux qui souffrent dans le monde c'est malheureusement l'Islam. Cet Islam qu'on essaie par tout les moyens de dénaturer ou de martyriser le cas échéant. On soutient même les plus extrémistes rien que pour cela. La raison est que l'Islam menace effectivement leurs intérêts injustes et leurs violence dans le monde c'est pour cela qu'on voit toute cette répression contre l'Islam par le soutien indéfectible a des royauté intégristes de la part de l'occident. Tout le monde vient de saisir que les occidentaux veulent seulement vivre avec les richesses du monde musulman et ils nous parlent d'Amour. En fait personne ne démentira personne quand il criera sur les toits que toutes les armes viennent des pays judéo-chrétiens qui s'intitulent "défenseurs" de la démocratie qui ont, non seulement soutenu des régimes dictatoriaux, mais ils ont aussi fait des affaires avec eux et avec leurs belligérants et ont vendu une grande quantité d'armes aux deux parties. Aujourd'hui, face à l'usage d'armes contre les populations musulmanes a travers le monde, ils ne pourront jamais plus jouer la carte de "l'innocence" car les faits sont là et se dressent clairement devant tout le monde.. Comment voulez qu'un homme qui détient tout ses sens puisse perdre de vue une telle infamie le temps d'une seconde. Pardonnez moi mais a un certain moment il faut savoir s’arrêter..
    A chaque instant la vérité nous interpelle, y sommes nous attentifs.
    Rien n'est de moi, Je vous irrigue des écrits et de la connaissance des grands.

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    • #3
      Le récit de la création en islam est en effet très différent de celui que nous livre la Genèse dans la Bible.
      En effet, le coran est le seul livre qui rapporte la genèse de l'autorité en dehors de celle de Dieu.

      Dans cette sourate, Dieu prévient les anges qu'il va se donner un représentant sur terre. Ces derniers s'inquiètent qu'il veuille établir sur terre un lieutenant, un calife.
      C'est évident, établir un calife sur terre implique le désordre, sinon à quoi servirait un calife? Le Calife c'est l'autorité, si on enlève le désordre l'autorité devient caduc, ces deux notions sont indissociables à la création de l'homme.

      Ne va-t-il pas faire advenir le mal et le sang ?
      Une autorité sans coercition (sans utilisation de la force) n'en est pas une.
      L’étonnement des anges, est que Dieu est déjà l'autorité suprême, que tout ce qu'il créé obéit à ses ordres, par ce qu'il est omniscient - omnipotent.
      Le propre d'un chef d'Etat (calife) c'est de prévoir, mais l'homme n'est pas omniscient, il ne sait pas de quoi demain sera fait, donc amené à commettre des erreurs et par extension le désordre.

      La réthorique est ici d'une logique limpide.
      Dernière modification par btp50, 22 décembre 2016, 17h28.

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      • #4
        « Je suis meilleur que lui. Tu m'as fait de feu, et lui d'argile. » Il est le Satan de l'islam, celui qui n'aura de cesse de tenter l'humain pour le faire chuter.

        Mais comment se définit le mal en islam ? Est-ce, comme dans le cas d'Iblis, se révolter contre la volonté de Dieu ?

        Ce n'est pas aussi simple que cela.
        Aucune créature ne peut se révolter contre la volonté de Dieu, puisqu'Il est omniscient. L'histoire d'Iblis est décidée bien avant la création d'Adam, sinon comment sait il qu'il est meilleur? D’où le verset 15/39.

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        • #5
          ma tkhaltouche

          L Islam est un bien grand mot, pour ne pas se melanger les pinceaux il faudrait parler de madhab
          Reellement il y a des Islams, cela pourrait faire bondir certains de leur chaise mais c est ainsi...vous trouverez des takfiristes qui affirment que tous ceux qui ne suivent pas leur doctrine sont des heretiques .
          Sinon le gars de Daesh, le soufi, le sunnit, le chiite, le ahmadi, le ibadit...etc sont tous des musulmans
          Le corpus religieux, les sources, l interpretation, les references sont differentes...ceux qui donnent des positions, visions et philosophies qu on ne peut pas reunir dans une meme generalisation...
          bOnNe rEfLeXiOn!!!

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