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MAROC,Agriculture solidaire: Les chantiers qui relancent les campagnes

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  • MAROC,Agriculture solidaire: Les chantiers qui relancent les campagnes

    Le Pilier II du PMV pour améliorer les revenus des petits agriculteurs
    Diversification des activités pour cibler les produits de niche
    Agrégation, interprofession,… de nouveaux modèles d’organisation




    La mise en place de l’interprofession vise l’organisation des opérateurs de l’ensemble des composantes d’une même filière. A aujourd’hui, 19 interprofessions ont signé des contrats-programmes filières avec l’Etat. Autant de niches qui attirent le plus d’investissement


    Plus de 600 projets d’agriculture solidaire ont été lancés depuis le démarrage du plan Maroc Vert, avec un volume d’investissement pouvant atteindre à terme 14,89 milliards de DH. Les crédits mobilisés à cet effet à fin 2016 portent sur un montant global de 7,4 milliards de DH, lit-on dans la note de présentation du projet de loi de finances 2017. L’objectif est d’assurer le développement socioéconomique du monde rural et d’améliorer les revenus de la petite agriculture familiale. Et pour cause, la population qui bénéficie de ces projets est estimée à plus de 730.000 agriculteurs, qui exploitent une superficie de 753.000 hectares, répartie sur l’ensemble du territoire. Une moyenne de 1 hectare par agriculteur, un paramètre, insuffisant pour engager des investissements. Il s’agit plutôt d’actions inscrites dans le cadre de la sécurité alimentaire, de la stabilisation des populations et de la lutte contre la pauvreté. Tout ce dispositif est inscrit dans le Pilier II du plan Maroc Vert qui a budgétisé un investissement global de 20 milliards de DH à l’horizon 2020, au profit de 855.000 agriculteurs bénéficiaires. On est encore loin du compte. Dans la réalité, les actions portent sur la reconversion des cultures pratiquées, l’intensification ou la diversification des activités et des productions agricoles avec un ciblage des produits de niche. L’une des principales filières visées est l’olivier dont l’objectif est d’atteindre une superficie de 1,2 million d’hectares. Une autre porte sur le palmier dattier. Le but est de réaliser 3 millions de plants, pour arriver à la production de 160.000 tonnes. Pour l’amandier, le projet est de cibler 132.000 ha d’ici 2020. Outre le lait (5,1 milliards de litres et 1,8 million de vaches), les viandes rouges sont également dans le pipe pour atteindre une production de 561.000 tonnes et 27,1 millions de têtes. Une attention particulière est accordée aux produits du terroir dans les zones qui présentent des spécificités remarquables.

    Pour le ministère de tutelle, la petite agriculture dispose d’une place de choix dans le financement via l’octroi d’un soutien total pour l’équipement en système d’irrigation localisée au profit de petits fellahs ayant des exploitations inférieures à 5 hectares. Ils disposent d’un soutien à des taux préférentiels pour l’acquisition du matériel agricole entre 30 à 70% dans le cadre de l’agrégation contre 20 à 60% dans les cas contraires. Cette agrégation agricole, qui représente l’un des fondements du plan Maroc Vert, est considérée par le ministère comme «un modèle novateur d’organisation des agriculteurs autour d’opérateurs privés et d’organisations professionnelles, à forte capacité managériale. Il permet de dépasser les contraintes liées à la fragmentation des structures foncières et de bénéficier des techniques modernes de production, du financement et d’accès aux marchés».

    Ce département rappelle que le développement de l’agriculture solidaire est servi par «un accompagnement de proximité des agriculteurs» dans les zones fragiles qui rassemblent la grande majorité des exploitations du pays. C’est le cas dans les montagnes, les oasis, les plaines et les plateaux semi-arides. L’objectif de ces actions transversales est d’accroître la production des filières végétales et animales dans les zones défavorisées en vue d’améliorer le revenu agricole des exploitants.

    Par ailleurs, la mise en place de l’interprofession est l’autre mode d’organisation des composantes de la même filière autour d’une vision unifiée et concertée. Les missions de l’interprofession portent notamment sur la commercialisation des produits, le développement des nouveaux marchés et la résolution des conflits. Pour l’heure, 19 contrats-programmes filières ont été signés avec l’Etat dont 14 portent sur les filières végétales. Au sujet de la réalisation des composantes du Pilier II, le ministère a retenu un modèle opératoire. Celle-ci est prise en charge par l’Etat et assurée par les entreprises privées sur la base d’appels d’offres. Il s’agit d’opérations clés en main de plantation d’arbres fruitiers, d’arbustes fourragers et des plantes aromatiques et médicinales durant les deux premières années. A cela s’ajoutent l’acquisition et l’installation des unités de valorisation (trituration, distillation, conditionnement,…), les aménagements fonciers et hydro-agricoles et l’assistance technique pour l’exécution des projets. La participation des bénéficiaires peut être mobilisée par des apports en terrains pour l’installation d’unités de valorisation, de maintenance des équipements et de gardiennage.

    Quid du développement rural?

    A l’heure des négociations pour la formation du gouvernement, l’idée de hisser le développement rural en ministère à part entière ou en secrétariat d’Etat, rattaché à l’Agriculture, fait son chemin dans les milieux politiques. Ce n’est pas le cas chez certains technocrates qui vont jusqu’à proposer le transfert des missions de la direction du développement rural, relevant du ministère de l’Agriculture, vers l’Agence de développement agricole (ADA). Une opération similaire a déjà eu lieu: la direction du développement et de la commercialisation des produits du terroir. Elle est désormais placée dans le giron de cette agence. «C’est rapide et cela ne nécessite qu’un décret», souligne un responsable au sein de ce département.

    Un Fonds de 50 milliards de DH

    Parallèlement au Pilier II du plan Maroc Vert, il existe un autre mécanisme pour le développement rural et la lutte contre les disparités territoriales et sociales. Il s’agit d’un programme intégré, annoncé par le Souverain, il y a près d’une année. D’un coût global de 50 milliards de DH et logé dans le Fonds de développement rural, il avait provoqué un tollé sur l’ordonnancement confié au ministre de l’Agriculture.

    En tout cas, l’objectif de ce programme est de réduire les déficits en matière d’infrastructures et de services sociaux de base comme l’éducation, la santé, les routes, l’électricité et l’eau potable au niveau des zones cibles. Le canevas a été arrêté lors d’un discours royal: la réalisation de 20.800 projets intégrés couvrant 24.000 douars au profit de 12 millions de personnes.



    l'économiste
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