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Le Maroc condamné par le Comité contre la torture de l'ONU

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  • Le Maroc condamné par le Comité contre la torture de l'ONU

    Le Comité contre la torture de l'ONU condamne le Maroc, alors que le procès en appel des 24 accusés sahraouis du groupe de Gdeim Izik devrait s'ouvrir le 26 décembre à Rabat

    Ce 12 décembre 2016 décembre, le Comité contre la torture (CAT) des Nations Unies a rendu sa décision sur la plainte pour tortures de Naâma Asfari, l'un des prisonniers politiques sahraouis du groupe dit de Gdeim Izik, incarcéré depuis plus de 6 ans et condamné par un tribunal militaire en février 2013 à 30 années de prison.

    Cette décision est sans appel : « Le Comité considère que les sévices physiques et les blessures subis par le requérant pendant son arrestation, interrogation et détention sont, tels que présentés, constitutifs de torture.»

    « Le Comité note que la Cour [le tribunal militaire marocain] n'a pas pris en considération les allégations de torture au moment de condamner le requérant sur la base de ses aveux, niant que ces allégations avaient été présentées au cours de la procédure. Le Comité considère que l'État partie [le Maroc] était dans l'obligation de vérifier le contenu des allégations de l'auteur. En ne procédant à aucune vérification […], l'État partie a manifestement violé ses obligations au regard de l'article 15 de la Convention. »
    Or, ce sont bien les déclarations qu'il a signées sous la torture qui ont servi de fondement à l'accusation contre Naâma Asfari et de justification pour son maintien en détention durant plus de six ans…

    Sans ces aveux, il n'y avait aucun moyen de preuve pour le condamner.
    La condamnation du Maroc pour torture dans le cadre de cette plainte est très importante car, au-delà de Naâma Asfari, ce sont les 23 autres condamnés du procès militaire de 2013 qui ont fait état d'aveux signés sous la torture, et pour eux non plus, bien sûr, il n'y a pas eu d'enquête sur leurs allégations. Pour eux non plus, il n'y a pas eu davantage de moyens de preuve pour les condamner.

    Le procès en appel qui devrait s'ouvrir le 26 décembre devant la Cour civile de Rabat, suite à la cassation annoncée le 27 juillet dernier du procès de 2013, le sera donc sous haute surveillance du Comité contre la torture, qui exige des autorités marocaines qu'elles initient une enquête approfondie et impartiale sur les allégations de Naâma Asfari « dans le but de poursuivre en justice les personnes responsables du traitement infligé à la victime », et qu'elles s'abstiennent de « tout acte de pression, d'intimidation ou de représailles susceptibles de nuire à l'intégrité physique et morale du plaignant et de sa famille ».

    C'est dire si le CAT est prévenu contre les autorités marocaines !

    Le procès qui devrait s'ouvrir le 26 décembre le sera aussi sous haute surveillance du monde judiciaire international et des organismes de défense des droits de l'homme.

    En effet, d'une part, le procès de 2013 a été reconnu inéquitable par de nombreux observateurs et ONG, tels Amnesty International, la FIDH ou Human Rights Watch, car il a été marqué par le refus d'entendre les témoins cités par la défense et d'ordonner une expertise médico-légale concernant les allégations de torture, et parce que les noms des victimes que les accusés étaient présumés avoir tuées n'ont même pas été mentionnés à l'audience, qu'il n'y a eu par ailleurs aucune autopsie de leurs corps.

    Le Maroc, qui l'a annexé aux trois quarts par la force à partir de 1975, y est une puissance occupante de fait, certainement pas une puissance souveraine comme il le prétend, ni même une puissance « administrante de facto », car il ne rend aucun compte à l'ONU qui a la responsabilité finale du sort du territoire.

    Source Médiapart.
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