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Ces architectes du Maghreb et du Moyen-Orient qui ont marqué leur génération

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  • Ces architectes du Maghreb et du Moyen-Orient qui ont marqué leur génération

    Curieux par nature, à l'écoute de la société et insoumis face aux diktats de leurs époques, ces architectes ont, par leur désir d'innover, imaginé des édifices témoins de leur culture, tout en s'ouvrant à un langage universel qui les a propulsés à l'international.

    Du défunt Hassan Fathy et sa réinterprétation des techniques de construction locales, à la très extravagante Zaha Hadid, dont les édifices défient toute notion de pesanteur en se voulant résolument futuristes, retour sur ces architectes qui ont marqué leur génération.

    Hassan Fathy- Egypte





    Si Hassan Fathy s'était fixé une mission, c'était celle de prouver que l'on pouvait construire pour le peuple, mais surtout avec le peuple. Défendant l'autoconstruction, Hassan Fathy puisait dans ses origines nubiennes pour défendre l'architecture vernaculaire. L’Égyptien travaillait également sur les techniques de construction locales, avec les matériaux locaux, et étudiait leur adaptabilité aux édifices modernes.

    Mais le champ de bataille de Hassan Fathy était avant tout identitaire. L'architecte a laissé derrière lui plusieurs ouvrages dont le très connu "Construire avec le peuple". Fathy pensait l'architecture comme un outil de préservation de l'identité égyptienne, mais aussi un moyen de répondre aux besoins des plus démunis, en leur offrant des opportunités économiques et culturelles à travers le bâti.

    Décédé en 1989, Fathy a laissé derrière lui des bâtiments fidèles à sa pensée. L'histoire retient notamment ses différents villages touristiques en Egypte ou encore ses projets de logements. Récompensé à plusieurs reprises pour son oeuvre, il a entre autres décroché le prix Aga Khan d'architecture en 1980, la même année que Jean-François Zevaco.

    Zaha Hadid - Irak




    Insoumise par conviction, audacieuse par nature, Zaha Hadid a, de son temps, mis au service sa maitrise des mathématiques pour penser des édifices avant tout innovants, défiant les techniques de construction ordinaires. Née à Bagdad en 1950, elle s'installe à Londres après avoir étudié les mathématiques à Beyrouth. C'est dans la capitale britannique qu'elle créé son agence en 1980, à tout juste trente ans.

    Très discutées, les créations de Zaha Hadid sont le témoin du courant déconstructiviste, qui ne s'interdit rien et va au delà des contraintes. En témoignent ses projets phares, comme le musée scientifique Phaeno en Allemagne, le pont Cheikh Zayed à Abou Dabi ou encore la piscine olympique de Londres, construite pour les JO 2012.

    Propulsée au rang de superstar de l'architecture, elle est la première femme à avoir obtenu le prix Pritzker en 2004, plus haute distinction en architecture. Zaha Hadid a également été classée 69e femme la plus puissante dans le monde en 2008.

    Elie Azagury - Maroc




    Décédé en 2009 à 91 ans, Elie Azagury a longtemps été considéré comme le doyens des architectes marocains. Comme Hassan Fathy, Azagury s'est fixé comme objectif d'intégrer les matériaux locaux et le mode de vie des Marocains à un vocabulaire architectural résolument moderne.

    Celui dont l'oeuvre architecturale "parsème le Maroc de Tanger jusqu'au Sahara", selon les propos de Simon Lévy, le directeur du Musée du judaïsme de Casablanca, a notamment construit le premier complexe touristique du royaume, à Cabo Negro. Il est également le premier Marocain à avoir décroché le diplôme d'architecte aux Beaux-Arts de Paris.

    Inspiré par Le Corbusier ou encore Frank Lloyd Wright, Elie Azagury adoptait les convictions du mouvement moderne, dans le sens où il défendait la rupture avec les pratiques architecturales du passé, tout en étant sensible à la culture marocaine, son mode de vie et ses besoins.

    Mourad Ben Embarek - Maroc



    On l'appelait "l'architecte du nouvel Agadir". Et pour cause, Mourad Ben Embarek est celui qui a été en charge de dessiner les plans de la ville après avoir été entièrement détruite par un séisme en 1960.

    Mourad Ben Embarek est le premier Marocain à avoir été à la tête de la direction du service de l'urbanisme, à tout juste 27 ans, alors qu'il venait d'obtenir son diplôme de l'Ecole spéciale d'architecture de Paris en 1959. Un an après, le séisme d'Agadir fait des ravages, et Ben Embarek est contraint à trouver une solution.

    Moderne avant tout, Ben Embarek aura laissé derrière lui des édifices témoins de leur époque, comme l'aéroport de Nouaceur ou encore le Technopark, qui représente aujourd'hui le vivier de l'entrepreneuriat marocain. Décédé en 2011, Mourad Ben Embarek était un défenseur avéré des formes géométriques pures bien insérées dans leur environnement, et dôtées d'une écriture audacieuse qui faisait appel à un langage nouveau.

    Nader Khalili - Iran



    Des habitations qui résistent aux incendies, aux tremblement de terre, qui bénéficient d'un système de climatisation naturelle et qui coûtent trois fois rien? Oui c'est possible, l'architecte iranien Nader Khalili l'a prouvé en inventant la "super adobe".

    Faisant référence à l'adobe, une technique de construction traditionnelle en terre, cette innovation a permis à Khalili de concevoir des maisons en sacs de terre, sous forme de dômes, qui ont été remarquées par la Nasa, qui souhaitait en faire les logements du futur.

    L'administration spatiale américaine a d'ailleurs étudié avec l'architecte la possibilité de construire ces dômes avec de la poussière lunaire, ce qui permettrait de construire sur la Lune, sans avoir à transporter des matériaux lourds dans l'espace.

    Ces maisons peu coûteuses et éco-responsables ont également attiré les Nations unies, qui ont aidé à la construction de prototypes de ces habitations en Iran et au Pakistan, après les tremblements de terre qui ont touché ces pays en 2002 et en 2005.

    Rassem Badran - Palestine




    Faire de l'architecture "un dialogue continu entre le contemporain et notre héritage", c'est la mission que se fixe le Jordanien d'origine palestinienne Rasem Badran, qui brille dans la région par ses projets intemporels, puisant plusieurs éléments dans l'héritage oriental.

    Né à Jérusalem et diplômé en Architecture en Allemagne, il a ouvert par la suite son Badran Design Studio en Jordanie, où il travaille sur des questions d'aujourd'hui, en puissant tout autant dans le passé que dans le futur.

    En 1995, il remporte le prix Aga Khan, pour son projet de Grande mosquée de Riyad, en Arabie saoudite. Loin des extravagances devenues la marque de fabrique de la capitale saoudienne, cet édifice religieux revient aux bases de l'architecture locale et se distingue par sa sobriété. Pour les jurés du prestigieux prix qui récompense "l'excellence en archtecture dans les sociétés musulmanes", les méthodes de construction de la Grande mosquée de Riyad "peuvent affecter pour le mieux la conception des futures mosquées".

    Léon Gaignebet - Israël



    On le connait pour son célèbre immeuble "la maison folle", construit construit à la fin des années 1980 à Tel Aviv. Léon Gaignebet s'est distingué, tout au long de sa carrière, pour son souhait d'intéger les arts plastiques dans sa conception de bâtiments.

    Artiste avant tout, et fin connaisseur des techniques de construction, Gaignebet défie les règles préétablies et cherche toujours à expérimenter de nouvelles possibilités de construction. L'architecte israélien exprime publiquement son rejet du mouvement Bauhaus, dont une bonne partie de Tel Aviv suit les préceptes, et défend "un anarchisme raisonné" à travers sa création.

    Aujourd'hui à la retraite, il vit entre la France et Israël et continue à s'adonner à l'écriture, la gravure et le dessin. Gaignebet a d'ailleurs organisé plusieurs expositions par le passé, où il dévoilait sa facette d'artiste au public.

    Bernard Khoury - Liban



    "Je suis un architecte du présent, je suis un architecte contextuel, je travaille en rapport avec mon environnement, le contexte culturel, politique, social et économique dans lequel j'opère", disait Bernard Khoury à l'hebdomadaire libanais L'Hebdo.

    Ces mots résument en somme l'oeuvre de Khoury: engagée, vive et ancrée dans les préoccupations de son pays. En 1998, il se fait connaître grâce à son premier édifice, le B018, un night-club installé dans le quartier de la Quarantaine à Beyrouth, un site qui accueillait auparavant un camp de réfugiés.

    Ce lieu de divertissement, qui devait être éphémère au départ, est toujours en vie, 18 ans plus tard. Après avoir travaillé sur les lieux de divertissement pendant un certain temps, Khoury s'est consacré au logement, un volet de l'architecture où son engagement se voit certainement plus.

    Celui qui a fait ses études à Beirut, à Lausanne et à Paris a fondé le Centre arabe pour l'architecture. Son oeuvre, très ponctuée de projets expérimentaux, a été récompensée à plusieurs reprises. Il a notamment décroché le CNBC Award en 2008 et le Architecture + Award quatre ans plus tôt.

    Ammar Khammash - Jordanie



    "L'architecte jordanien Ammar Khammash a transformé un challenge en véritable tendance", titrait The Wall Street Journal en 2013. C'est que l'architecte a pour mission de se dépasser.

    Ayant obtenu un dîplome d'architecte aux Etats-Unis, il s'est ensuite fixé pour mission de travailler en harmonie avec la nature. En témoignent par exemple les éco-lodges qu'il a conçus en Jordanie,ou encore Darat Al-Funun, une galerie d'art imaginée par l'architecte à Amman.

    Les bâtiments imaginéspar Khammash sont souvent imposants. Ils s'érigent en hauteur, mais reviennent paradoxalement à la terre à travers les matériaux utilisés. car Khammash construit essentiellement avec les matériaux dictés par son site, pour s'inscrire dans une vision durable du bâtiment. En témoigne par exemple l'Académie royale pour la conversation de la nature en Jordanie, entièrement conçue en pierre par l'artiste.

    Shahira Fahmy - Egypte



    Née en Egypte et diplômée de l'Université du caire, Shahira Fahmy fait partie des architectes égyptiens qui ont le plus d'écho à l'international. Fondatrice de l'agence Shahira Fahmy Architects en 2005, elle a integré le Loeb FellowShip à la Harvard Graduate School of Design en 2015.

    Si elle est considérée aujourd'hui comme l'une des architectes les plus influentes du Moyen-Orient, c'est parce que Fahmy s'est fixée comme objectif de créer pour son époque dans une approche résolument contemporaine. Sa vision, elle la déploie sur de grandes échelles en urbanisme, comme à petite échelle dans ses projets de design.

    Shahira Fahmy travaille également sur la contextualisation de ses projets. Elle s'intéresse à la culture, à la tradition, à la morphologie urbaine et au climat. Des préoccupations qui se reflètent dans ses bâtiments, intelligemment insérés dans leur environnement. Fahmy a, en une dizaine d'année de carrière, remporté des prix partout dans le monde, d'Abu Dhabi à Londres, en passant par la France et Dubaï.


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