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Que vaut le « prix Mandela » décerné à Mohammed VI ?

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  • Que vaut le « prix Mandela » décerné à Mohammed VI ?

    Que vaut le « prix Mandela » décerné à Mohammed VI ?


    À L'ORIGINE

    « C'est une belle consécration pour le roi Mohammed VI », écrit le HuffPost Maroc. « Mohammed VI lauréat d’un prestigieux prix en France », renchérit H24. D’autres aussi en ont parlé en des termes laudateurs, parmi eux : Medias24 , Maroc Hebdo, LeSiteInfo, AlYaoum24, Hespress, ChoufTV etc, y compris le site officiel du PJD, sans compter la ribambelle de médias électroniques africains, dont le Tunisien Kapitalis. Tous ont rapporté en choeur que le roi Mohammed VI a été fait lauréat « pour (...) ses actions très louables en faveur (...) de l’Afrique » du « prix Mandela de la paix 2016 » par « l’Institut Mandela »

    Ce dernier se présente sur sa vitrine internet comme « un think tank (…) de promotion d’égalité des chances, favorable à l’économie de marché, à la solidarité internationale et à l’unité africaine ». Il affirme se donner pour mission « de garder vivant l’esprit et l’inspiration du President Mandela et de promouvoir ses valeurs de société ouverte et de paix partout sur le continent par une diplomatie intellectuelle ». A côté de Mohammed VI, d’autres chefs d’Etat africains ont été primés : Ibrahim Boubacar Keita du Mali (prix de la démocratie), Isoufou Mahamadou, du Niger (prix de la sécurité), Macky Sall du Sénégal (prix de l’émergence), Patrick Talon du Bénin (prix de la gouvernance) et autant de diplomates, d’artistes, d’entrepreneurs pour les catégories « courage », « science », « audace » etc… La liste est longue

    La presse qui a rapporté l’information a repris sans trop s’interroger les éléments de langage pompeux du communiqué diffusé par cet institut « installé à l’Université de Bordeaux depuis 2014 » qui avance que « le comité du prix Mandela a reçu pour l’édition 2016, 3 623 candidatures dont 3 191 candidatures populaires, 25 candidatures individuelles, 388 candidatures diplomatiques et 19 candidatures officielles ». Nulle trace cependant des éditions précédentes...

    Etonnant aussi qu’un institut qui décerne des prix à des personnalités politiques mondiales mette en avant dans son communiqué un compte Facebook désactivé, une simple adresse gmail et un numéro de téléphone mobile pour tout points de contact. Autre anomalie pour un organisme étranger : le nom du roi est suivi de la formule très officielle « que Dieu le garde » que seuls les médias d’Etat marocains et la MAP s'échinent à utiliser. D’ailleurs, l’agence de presse officielle n’a pas fait état de ce prix. Un signe pour le moins alarmant s'agissant d'une distinction dite de prestige.

    « L’institut est composé de généraux, de diplomates, de politiques, de journalistes, d’acteurs économiques, d’experts, de chercheurs et d’intellectuels de la diversité mondiale », relate LeSiteInfo sur la base des informations disponibles sur le site internet de l’organisation. Contacté par Medias24, le président de l’institut Paul Kananura a déclaré que le jury était composé de cinq personnalités « un ancien ambassadeur, un ancien ministre, un général à la retraite, un secrétaire et un membre de la société civile ».

    LES FAITS RÉELS

    « L’institut Mandela », présidé par Paul Kananura qui se présente comme, « expert en géopolitique et politiques publiques, exerçant des fonctions de conseil stratégique auprès des gouvernements et des grandes entreprises », n’a en réalité aucun lien avec la grande figure politique sud-africaine dont il utilise le nom et quelques photographies sur son site, si ce n’est que son président d’honneur, Olivier Stirn est qualifié « d’ami de Mandela ».

    Stirn, ancien ministre de Pompidou, de Giscard et de Mitterrand est davantage connu du grand public pour avoir été contraint de démissionner en 1990 à la suite d’un scandale dont la presse française avait fait ses choux gras à l’époque. On s’était aperçu qu’il avait recruté contre paiement l’essentiel du public d’un colloque sur l’avenir de la gauche durant lequel des chômeurs et des intermittents du spectacle avaient été embauchés pour remplir la salle qu’ils ont désertée alors que les orateurs du PS se succédaient encore au micro… « Girouette politique », selon Le Canard Enchainé, Olivier Stirn est passé par toutes les écuries partisanes : UDR, UDF, PS, MDR, UMP… C’est encore lui qui, en mars 2011, avait annoncé la création de « l’Union des Français Musulmans » dans le giron de l’UMP. Ce qui ne l’empêche pas d’être par ailleurs membre du comité France-Israël. Stirn avait aussi été cité par les médias dans une sombre affaire d’héritage qui l’a opposé en 2001 à une jeune marocaine, mariée à son père octogénaire…

    Quant à Paul Kananura, l’artisan rwandais du projet « Institut Mandela » arrivé en France en 1997, celui-ci préside l’Association des stagiaires et étudiants en France (ASEAF) dont les activités se confondent avec celles de l’institut. Il enchaine des « conférences internationales » auxquelles assistent assidument quelques universitaires marocains qui gravitent autour de l'Institut royal des études stratégiques (IRES).


    Alors que la première édition des « Journées économiques et consulaires africaines », événement-phare de « l’Institut Mandela », avaient été organisées assez modestement en juillet 2015 face à un public clairsemé dans l’enceinte de l’Université de Bordeaux, celle de 2016 tenue en juin 2016 à la Villa Méditerranée de Marseille a pris soudainement de l’ampleur recevant le soutien entre autres de la région PACA et du…Département d’Etat américain, dit sa brochure.

    Entretemps, en mars 2016, Kananura signait avec Mohamed Harakat, professeur de finances publiques, président du « Global Governance Center » et responsable du Master « Stratégie et gouvernance en Afrique » à l’Université Mohammed V de Rabat « un protocole de partenariat et de coopération ». L’événement avait été relayé par Le360.


    Tour de passe-passe entre les deux hommes en réalité: Harakat siège parmi les administrateurs du comité exécutif de « l’Institut Mandela » comme d’ailleurs Abderrahmane Mekkaoui, professeur universitaire qui doit sa notoriété internationale pour avoir été à l’origine du monumental hoax sur la disparition en Libye de 11 avions de ligne en 2014 repris en boucle par des sites complotistes et pour la plainte qu’il avait déposée contre un pilote d’Air France pour une blague désobligeante à l’égard de Mohammed VI. Un barouf qui avait même embarrassé le Palais à la veille d'une visite royale à Paris.

    Mekkaoui qui se présente comme « expert militaire » est souvent invité à s’exprimer sur des questions de géopolitique internationale par la presse, toujours pour relayer des thèses sécuritaires alarmistes ou propagandistes. Son nom a émergé dans les documents fuités du compte « Chris Coleman » où l’on apprenait qu’il était « responsable des affaires politiques et porte parole du journal » Algeria Times , un média électronique contrôlé par la DGED aujourd’hui disparu, et dans lequel il exerçait sous le pseudonyme « Ben Younes Tlemçani ».



    Le général à la retraite faisant partie du jury, cité par Medias24, n’est autre que Jean-Philippe Ganascia. Le haut gradé a été Commandant de la Force de l’Union Européenne (Eufor) au Tchad et en Centrafrique de 2007 à 2009. Il a quitté le service actif en septembre 2009 et depuis s’est converti dans la communication et le lobbying pour des organismes de sécurité et certaines personnalités africaines. Il a géré l’image et les relations presse de Romain Bedel Soussa, candidat malheureux à la présidentielle de mars 2016 au Congo-Brazzaville avait rapporté La Lettre du Continent.

    C'est donc ce petit comité hétéroclite qui a veillé à la distribution des prix... Sur un post d'un compte Facebook de l'institut (actif celui-là) , annonçant la remise des « prix Mandela 2016 », Paul Kananura s’affiche d'ailleurs bien seul sur 7 photos faisant la pose et parlant au micro dans un local tapissé d’affiches du… Club Suisse de la presse désespérément vide. Quel est le lien entre ce club genevois et le prix africain décerné par l'officine bordelaise ? Aucun: les photos ont prises le 16 décembre alors de Kananura intervenait à un pseudo-colloque réclamant la libération d'Hannibal Kadhafi organisé par Marcel Ceccaldi, l'avocat du fils du dictateur libyen déchu...

    LE VERDICT

    Pour faire simple, « le prix Mandela » est bidon. Il est l’œuvre d’un représentant remuant d’une association estudiantine africaine en France qui a trouvé tout son intérêt à ce que son « institut » soit noyauté par des universitaires marocains réputés pour faire de l’agitprop. Les médias qui ont relayé la nouvelle, certains impressionnés par le nom de Mandela 8) - pouvant prêter à confusion avec MINDS ou le prix onusien éponyme entre autres -, n’y ont vu que du feu , d’autres servant la soupe ou tout simplement paresseux, sont tombés dans le panneau de cette énième opération de pieds nickelés censée servir le roi et son image :clown: , et qui finalement ne fait que le desservir encore une fois :super: .



    ledesk.ma
    Dernière modification par AARROU, 24 décembre 2016, 22h25.
    "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

  • #2
    Si le Prix Mandela est français alors les français ont perdu la boule.

    Les sud-africains ne devraient pas laisser ces individus "s'approprier" Nelson Mandela.

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    • #3
      Comment peut-on laisser ces imposteurs salir le nom de Nelson Mandela ?

      Deplus pour attribuer cette distinction de mer** à des gens qui ont soutenu jusqu'au bout le régime de l'apartheid

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      • #4
        Il a fallu qu'un institut décerne un prix au roi du Maroc. pour que tous les fouille mer..... vont retourner les poubelles de la rue ou se trouve cet institut.
        Et même pire s'attaquer à la vie privé et professionnelle de ses membres.
        Pour enfin nous dire que ce prix ne vaut rien. Alors pourquoi s'exciter.
        Allah ehaffi.Me sortez pas le desk est marocain qu'il s'intéresse à des choses plus sérieuses.

        Commentaire


        • #5
          Awtil du makhzen

          Ç est juste un journal de chez toi qui essaye de t ouvrir les yeux
          « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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          • #6
            Le meme mekkaoui-admirer l entourloupe

            FLN, SDEC, Mossad ou CIA ? Qui a balancé Mandela ?

            Ahmed Kathrada, frère d’armes de Nelson Mandela, a rendu un hommage appuyé à Madiba avec lequel il a partagé la cellule 27 ans durant. L’oraison funèbre fut si émouvante dans la bouche de ce vieux briscard de l’ANC… Qui n’a pas hésité à soulever une question de poids : Qui a vendu Mandela à la sécurité de Pretoria? Nos amis Algériens ne sont pas si innocents que ça…
            L’Histoire de l’Afrique du Sud retiendra le rôle éminemment important joué par le Parti Communiste Sud-Africain (crée en 1921 et interdit en 1950) dans le rayonnement du combat du Congrès National Africain (ANC). C’est à l’Université de Johannesburg, à la faculté de droit, que la naissance de l’ANC a eu lieu, en 1944, en s’inspirant de la philosophie du Mahatma Gandhi qui a séjourné dans ce pays avant l’indépendance de l’Inde. Elite noire, composée de fils de chefs de Tribus et de Rois, et élite blanche, représentant la bourgeoisie Sud-Africaine, allaient se liguer à la classe commerçante musulmane, originaire du Pakistan, pour mieux véhiculer le message revendicatif et émancipateur de l’ANC, “un homme, une voix”. Le caractère multiracial, reconnu par l’Etat Sud-Africain, devait s’accommoder du militantisme de l’ANC avant que son discours et ses actions ne se radicalisent, notamment via la désobéissance civile, des grèves sauvages dans les mines d’or et des soulèvements dans les fermes des boers. Un radicalisme qui s’explique par la montée en puissance des revendications anticoloniales en Afrique, surtout dans des pays limitrophes (Angola, Namibie et Mozambique) et l’exacerbation de la bipolarité du monde, l’Université de Patrice Lumumba de Moscou devant servir d’aiguillon dans la lutte menée par les leaders Africains pour s’émanciper du joug colonial, de l’apartheid et partant en découdre avec l’impérialisme. Le discours de l’ANC qui s’est radicalisé a fini par toucher aussi bien la classe moyenne que la classe laborieuse à la tête de laquelle les mineurs des Townships allaient jouer un rôle de premier plan. En 1960, la contestation allait culminer avec le massacre de Sharpeville où la répression des foules en colère allait conduire à un bain de sang : 62 morts et près de 200 blessés. Et, partant, pousser l’ANC à opter pour la lutte armée tout en portant à sa tête le jeune avocat Tata Madiba. Nelson Mandela qui n’avait aucune expérience militaire devait s’ingénier à assumer un rôle de premier plan dans le combat contre le régime de l’apartheid. Le MK, la “Lance de la nation” a été initiée par le patron du parti communiste Sud-Africain, Joe Slovo, et sa femme Kurth First, propulsant ainsi Tata Madiba, alors membre du CC, commandant en chef de l’aile militaire de l’ANC. C’est pourquoi le Comintern, ce réseau de l’international communiste, allait prendre en charge N. Mandela pour le faire bénéficier de la formation idoine (en matière militaire et de renseignement).

            C’est le parti communiste Français (PCF), comptant beaucoup de maghrébins à sa tête, qui allait le chaperonner. Essadeq Hejres qui allait diriger le Parti Communiste Algérien (PCA) après l’indépendance, et Abderrazak Abdelkader, petit neveu de l’Emir Abdelkader, résistant et membre du FLN, ont motivé le colonel Abdelhafid Boussouf, alias Si Mabrouk chef du Comité d’organisation militaire (renseignements du FLN) basé à Oujda, pour leur offrir un document de voyage au profit de N. Mandela. Un sauf conduit faisant partie d’un lot de passeports diplomatiques marocains délivrés au FLN, sous l’ordre de Hassan II, chef d’état-major à l’époque, par Abdelkrim Al-Khatib, alors ministre des Affaires Africaines. Livré à Mandela à Dakar, par un officier du MALG, répondant au nom de Noureddine Djoudi, alias Djamel. Amilkar Cabral, leader du mouvement de libération de la Guinée Bissau et du Cap Vert a bénéficié du même traitement.

            Et c’est le chef du gouvernement sénégalais qui, à l’insu de Leopold Sedar Senghor, qui les intégra à une délégation sénégalaise en partance pour Paris. Le séjour de Madiba en France allait être bref puisqu’il se dirigea vers Londres où il avait rendez-vous avec des marchands d’armes et un représentant du KGB. Avant de reprendre le chemin du retour qui le mènera jusqu’à Melillia avant d’atterrir à Zghanghan, localité proche de Nador, servant de base de l’ALN. C’est Mohamed Lamari, un des officiers de “la promotion Lacoste”, qui allait prendre en charge l’hôte Sud-Africain et son co-équipier Amilkar Cabral. Pour les présenter au Colonel Boussouf à Sebaa Houanet, localité près de Berkane.

            Le représentant du mouvement national de libération de l’Angola (MNLA) à Rabat, qui deviendra ambassadeur par la suite dans le Royaume, a authentifié la personne de Mandela pour la partie marocaine. A l’époque, le Maroc était le chef de file des régimes progressistes réunis au sein du Groupe de Casablanca, avant la naissance de l’OUA, en 1963. C’est sous le nom de Mbarek Tata que Mandela allait, sur le chemin du retour en Afrique du Sud, avec armes et bagages, faire une grande tournée dans plusieurs capitales Africaines indépendantes.

            N. Mandela, âgé de 42 ans, allait séjourner dans le camp FLN, au village Coulouch, dans la périphérie d’Oujda, où la population était majoritairement Algérienne. A l’époque, Mustapha Benchahla, garde-forestier dans la région de Berkane, facilitait les mouvements des maquisards Algériens. Et c’était à Noureddine Djoudi, alias Djamel, qu’incombait la tâche de l’encadrement politico-idéologique. C’est dans la ferme de Abdelaziz Bouabdellah, à Berkane, que Tata Madiba allait découvrir le secret du maniement des armes à feu et des explosifs. A Oujda, c’est dans la maison de Benyakhlef, dont un des fils allait figurer dans le gouvernement Osman en tant que ministre de la Fonction publique, que l’envoyé de l’ANC était appelé à s’imprégner des techniques du renseignement et ses divers pendants liés à la lutte des guérillas urbaines ; sabotage, écoutes, désinformation, etc. C’est sur du matériel US, convoyé depuis la base américaine de Nouaceur sous les ordres de Hassan II, que l’apprentissage se faisait. A l’insu de la France, Américains et Espagnols volaient au secours du FLN qui subissait une pression de plus en plus forte de la part de la puissance coloniale Française. C’est au cours de ce séjour qui a duré six mois que Madiba allait tomber sous le charme d’une Matahari Algérienne, Souad Dahou Ould Kablia, sœur de l’ex-officier du MALG (ministère de l’Armement et de logistique générale) promu par la suite ministre Algérien de l’Intérieur. Abdelkader Lazaâr, l’actuel chef de l’Etat Algérien, se souviendra de cet épisode où il fut puni par son commandement pour avoir servi d’intermédiaire à une relation amoureuse. Abdelaziz Bouteflika, dit aussi commandant Abdekka qui servait de secrétaire au Colonel Boumediène, sera éloigné vers le désert Malien où il fut affublé du nom de Abdelkader El Mali. N. Mandela vivait les affres de la clandestinité au vu de l’hyperactivité des services Français dans l’Oriental marocain où le FLN disposait de bases arrières. Pour fuir les yeux des agents dépendant du Consulat général de France à Oujda, il ne sortait que la nuit pour aller apprendre la boxe dans un garage appartenant à Mohamed Bouras. C’est sur ce ring là que Mandela allait subir une Fracture du nez, un mal nécessaire dans la carrière de tout boxeur. Une séquelle dont il a toujours tiré un motif de fierté auprès de son auditoire.

            Visionnaire, Hassan II, à l’écoute de ses amis Africains tels Sékou Touré, Modibo Keita, Senghor et Hailé Selassié, ne pouvait laisser ce “gros poisson” du Cap dans les seuls filets du FLN. Et c’est Ould Hmidou, gouverneur d’Oujda à l’époque, qui allait inviter Nelson Mandela à Rabat. Les négociations secrètes entamées avec Mohamed Cherkaoui, beau-frère de Hassan II et ministre des Affaires étrangères, Abdelkrim Al Khatib, ministre des Affaires Africaines, des officiers supérieurs marocains et du représentant du MNLA, ont poussé N. Mandela à exprimer ses desiderata : l’ANC avait besoin d’argent et d’armes que le FLN était dans l’incapacité de les lui fournir. Le séjour rbati de Mandela allait se révéler fatal… Car le leader de l’ANC ne retourna plus à Oujda, dans les bras du FLN, mais pris le chemin vers Bamako où il fut accueilli par son ami Modibo Keita qui va l’aider à faire transiter, via des bateaux de pêche basés à Abidjan, les armes délivrées par le Maroc pour partie aux combattants de l’ANC et pour partie aux partisans des mouvements de libération de l’Angola, MNLA en tête.

            Après son retour à Pretoria, en 1962, Tata Madiba qui structurait l’aile militaire de l’ANC, le MK, coulait sa vie de militant clandestin dans plusieurs Townships et dirigeait les opérations militaires contre les forces racistes de Pretoria. Opérations qui allaient marquer les esprits et mettre en rage les services Sud-Africains affranchis de la démarche militaire de l’ANC via les officines Française, israélienne et américaine, SDEC, Mossad et CIA. Pour se fondra dans la masse, Mandela allait échapper au contrôle des forces de Pretoria en se faisant passer tantôt pour domestique, tantôt de garçon de café. Et c’est sous un nom d’emprunt, David Matayeski, qu’il finit par tomber dans les filets de la police Sud-Africaine alors qu’il se faisait passer pour un des chauffeurs de Cecil Williams, membre du PC Sud-Africain et coordonnateur avec l’ANC.

            Depuis, la question qui tarauda, 27 ans durant, le leader Sud-Africain était de savoir qui l’avait balancé aux services Sud-Africains. Dans ses mémoires “le long chemin de la liberté”, Tata Madiba abordait cette question énigmatique.

            Qui dès lors a pu vendre la mèche tant aux Français qu’aux Israéliens et Américains ? D’après les confidences faites par un officier supérieur des services Français à Oujda, le colonel Boussouf, alias Si Mabrouk, considérait que le rapprochement entre Hassan II et Mandela relevait de la trahison. Il fallait donc, suivant la logique de ce maitre de l’espionnage Algérien, “griller définitivement le leader de l’ANC”. Connu par ses méthodes expéditives, lui qui a liquidé de ses propres mains à Larache Abbane Ramdane, leader charismatique du FLN, il n’hésita pas à “laisser filtrer l’information”. Et c’est via Abderrazak Abdelkader (enterré dans un kibboutz en Israël) et sa femme Franco-israélienne que le SDEC a pu dévoiler le secret Mandela à ses homologues Sud-Africains. Une thèse qui n’occulte en rien une autre qui fait état de l’implication de l’ancien officier de l’armée Française Lamari (et il deviendra chef d’état-major de l’ALN pendant la décennie noire et chef de file des éradicateurs des islamistes du FIS) dans cette fuite organisée.

            D’autres observateurs rappellent à ce sujet que Cherif Belkacem, le négociateur principal du FLN avec De Gaulle, qui avait déjà rencontré N. Mandela à Oujda, aurait “monnayé” cette information auprès de ses interlocuteurs Français, l’indépendance de l’Algérie étant jugée plus prioritaire que l’avenir de l’Afrique du Sud. Nul besoin de rappeler qu’à l’époque, Paris négociait la livraison de centrales nucléaires à l’Afrique du Sud. De là à parler de “gage de bonne volonté” dont le SDEC allait faire preuve, il n’y a qu’un pas.

            Mais quid du jeu Algérien ? Le MALG voulait faire d’une pierre deux coups. Incriminer le Maroc, considéré comme le valet de la France, et instrumentaliser par la suite Mandela pour assouvir les appétits hégémoniques de l’Algérie dans la région nord-Africaine. Tata Madiba est tombé dans le piège Algérien surtout quand on lui a montré des mitraillettes saisies dans les Monts de Ouarkziz, théâtre de combats entre FAR et Polisario que le Maroc aurait acquis auprès de Pretoria alors sous embargo international. Cette manipulation allait pousser le leader de l’ANC à prendre position en faveur des séparatistes du Polisario. Surtout que le Maroc n’a pas su faire l’effort pédagogique et diplomatique nécessaires en apportant tout l’éclairage sur ces faits historiques.

            Le Chef de l’Etat Français qui a fait le déplacement à Pretoria pour assister aux funérailles de Mandela, un show que le leader de l’ANC n’aurait jamais accepté de son vivant, n’a pas manqué de rendre hommage à cette icône du combat pour la liberté. Un hommage qui reste, sans doute, incomplet. Surtout en ne levant pas le voile sur cette période angulaire de l’histoire Africaine toujours Frappée du sceau “secret défense”. Et il en va de même pour l’Etat marocain qui doit affranchir l’opinion Africaine en général, et Sud-Africaine en particulier, vis-à-vis de ses engagements dans le Continent
            Abderrahmane Mekkaoui, Professeur à l’école militaire de Paris, et ancien professeur de Droit à Rabat et Casablanca
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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            • #7
              Les autres lauréats.

              Parmi eux, le président malien Ibrahim Boubakar Kéita, le président du Niger Isoufou Mahamadou, le président du Sénégal Macky Sall et le président béninois Patrice Talon.

              D'autres personnalités moins connues ont été consacrées par la même occasion, dont Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie, Olivier Mahafaly Solonandrasana, Premier ministre de Madagascar et Alain Foka, journaliste à RFI.



              Même pas Laamamra parmi eux.
              Believe YOU CAN & you're HALFWAY there

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              • #8
                Même pas Laamamra parmi eux.
                on mélange pas les serviettes avec les torchons stp.


                Relie bien l'article du DESK.ma et tu comprendras pourquoi c'est un honneur de ne pas recevoir ce genre de ..............gadget




                .
                .


                Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

                Commentaire


                • #9
                  Mandela qui n'aimait pas s'afficher avec les rois du Maroc se voit un roi marocain recevoir son prix , heureusement que Mandela n'est pas rancunier

                  Commentaire


                  • #10
                    http://www.afrikipresse.fr
                    c'est pas desk.

                    Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc, Ibrahim Boubakar Kéita, Président de la République du Mali, Isoufou Mahamadou, Président du Niger, Macky Sall, Président de la République du Sénégal, Patrice Talon, Président de la République du Bénin, font partie des lauréats 2016 du Prix Nelson Mandela, au regard de leurs actions louables en faveur de l’Afrique et de la paix, conformément à l’esprit de Nelson Mandela, défunt Président de l’Afrique du Sud.

                    Le Comité du Prix Mandela a reçu pour l’édition 2016, 3 623 candidatures dont 3 191 candidatures populaires, 25 candidatures individuelles, 388 candidatures diplomatiques et 19 candidatures officielles. Il a décidé d’écarter, à la première lecture, des candidatures non motivées au nombre de 867.

                    Selon le président de l’Institut Mandela, Dr Paul Kananura, 2. 756 dossiers ont été passés au peigne fin. Au terme de cette sélection, 75 dossiers ont été soumis au Jury, en raison de 5 dossiers par Prix pour désigner les lauréats 2016, proposés par des anonymes, des diplomates…

                    Sur la base des propositions populaires et tenant compte des propositions diplomatiques conformément aux critères d’attribution, le Prix Mandela de la Paix a été attribué à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, pour sa contribution à l’édification d’une société de justice et de paix entre les hommes et les nations, ses actions très louables en faveur de promotion du développement de l’Afrique à travers sa diplomatie économique, sécuritaire, humanitaire, culturelle et spirituelle.

                    Le Prix de la démocratie est attribué à SEM Ibrahim Boubacar Kéita, Président de la République du Mali, pour son immense contribution à la consolidation démocratique au nord du Mali à travers l’Accord d’Alger, à la stabilisation politique et sécuritaire du Mali et par ricochet à la stabilisation du Sahel. Le prix de la sécurité revient à SEM Isoufou Mahamadou, Président du Niger, pour sa politique ferme en matière de sécurité nationale et son leadership régional en matière de sécurité pour combattre le terrorisme-djihadiste et le trafic de drogue dans le Sahel et l’espace du Lac Tchad.

                    Le Prix Mandela de l’émergence est décerné pour l’année 2016 , à SEM Macky Sall, Président de la République du Sénégal, pour son projet de société visionnaire, décliné en PSE (Plan Sénégal Emergent) pour le développement et l’avenir du Sénégal ; tandis que celui de la gouvernance est remporté par SEM Patrice Talon, Président de la République du Bénin, pour sa vision et son comportement de bon gestionnaire de la chose publique, son refus de la politique spectacle et son travail de relever les défis orienté vers l’intérêt du Bénin.

                    D’autres personnalités ont été distinguées par le Jury du Prix Nelson Mandela. Il s’agit entre autres de Mme Michaëlle Jean, Secrétaire Générale de la Francophonie, pour ses actions en faveur d’une humanité plus fraternelle, de SEM Olivier Mahafaly Solonandrasana, Premier Ministre de Madagascar, pour sa vision du développement de Madagascar et de l’Afrique, d'Alain Foka, journaliste à RFI, pour l’ensemble de sa carrière et de ses magazines actuels et du Dr. Ramdani Fatima Zohra, Jeune Professeur d’Université, Avocate à la Cour et Membre du Bureau Politique du FLN (Front de Libération Nationale), qui a relancé le débat sur la condition des femmes en Algérie et au Maghreb.
                    Believe YOU CAN & you're HALFWAY there

                    Commentaire


                    • #11


                      Paul Kananura préside l’Association des stagiaires et étudiants en France (ASEAF) dont les activités se confondent avec celles de l’institut. FACEBOOK






                      En mars 2016, Kananura signait avec Mohamed Harakat, professeur de finances publiques, président du « Global Governance Center » et responsable du Master « Stratégie et gouvernance en Afrique » à l’Université Mohammed V de Rabat « un protocole de partenariat et de coopération ».
                      Dernière modification par azouz75, 25 décembre 2016, 14h29.
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                      Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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                      • #12
                        Envoyé par SOLAS
                        FLN, SDEC, Mossad ou CIA ? Qui a balancé Mandela ?

                        Ahmed Kathrada, frère d’armes de Nelson Mandela, a rendu un hommage appuyé à Madiba avec lequel il a partagé la cellule 27 ans durant. L’oraison funèbre fut si émouvante dans la bouche de ce vieux briscard de l’ANC… Qui n’a pas hésité à soulever une question de poids : Qui a vendu Mandela à la sécurité de Pretoria? Nos amis Algériens ne sont pas si innocents que ça…
                        L’Histoire de l’Afrique du Sud retiendra le rôle éminemment important joué par le Parti Communiste Sud-Africain (crée en 1921 et interdit en 1950) dans le rayonnement du combat du Congrès National Africain (ANC). C’est à l’Université de Johannesburg, à la faculté de droit, que la naissance de l’ANC a eu lieu, en 1944, en s’inspirant de la philosophie du Mahatma Gandhi qui a séjourné dans ce pays avant l’indépendance de l’Inde. Elite noire, composée de fils de chefs de Tribus et de Rois, et élite blanche, représentant la bourgeoisie Sud-Africaine, allaient se liguer à la classe commerçante musulmane, originaire du Pakistan, pour mieux véhiculer le message revendicatif et émancipateur de l’ANC, “un homme, une voix”. Le caractère multiracial, reconnu par l’Etat Sud-Africain, devait s’accommoder du militantisme de l’ANC avant que son discours et ses actions ne se radicalisent, notamment via la désobéissance civile, des grèves sauvages dans les mines d’or et des soulèvements dans les fermes des boers. Un radicalisme qui s’explique par la montée en puissance des revendications anticoloniales en Afrique, surtout dans des pays limitrophes (Angola, Namibie et Mozambique) et l’exacerbation de la bipolarité du monde, l’Université de Patrice Lumumba de Moscou devant servir d’aiguillon dans la lutte menée par les leaders Africains pour s’émanciper du joug colonial, de l’apartheid et partant en découdre avec l’impérialisme. Le discours de l’ANC qui s’est radicalisé a fini par toucher aussi bien la classe moyenne que la classe laborieuse à la tête de laquelle les mineurs des Townships allaient jouer un rôle de premier plan. En 1960, la contestation allait culminer avec le massacre de Sharpeville où la répression des foules en colère allait conduire à un bain de sang : 62 morts et près de 200 blessés. Et, partant, pousser l’ANC à opter pour la lutte armée tout en portant à sa tête le jeune avocat Tata Madiba. Nelson Mandela qui n’avait aucune expérience militaire devait s’ingénier à assumer un rôle de premier plan dans le combat contre le régime de l’apartheid. Le MK, la “Lance de la nation” a été initiée par le patron du parti communiste Sud-Africain, Joe Slovo, et sa femme Kurth First, propulsant ainsi Tata Madiba, alors membre du CC, commandant en chef de l’aile militaire de l’ANC. C’est pourquoi le Comintern, ce réseau de l’international communiste, allait prendre en charge N. Mandela pour le faire bénéficier de la formation idoine (en matière militaire et de renseignement).

                        C’est le parti communiste Français (PCF), comptant beaucoup de maghrébins à sa tête, qui allait le chaperonner. Essadeq Hejres qui allait diriger le Parti Communiste Algérien (PCA) après l’indépendance, et Abderrazak Abdelkader, petit neveu de l’Emir Abdelkader, résistant et membre du FLN, ont motivé le colonel Abdelhafid Boussouf, alias Si Mabrouk chef du Comité d’organisation militaire (renseignements du FLN) basé à Oujda, pour leur offrir un document de voyage au profit de N. Mandela. Un sauf conduit faisant partie d’un lot de passeports diplomatiques marocains délivrés au FLN, sous l’ordre de Hassan II, chef d’état-major à l’époque, par Abdelkrim Al-Khatib, alors ministre des Affaires Africaines. Livré à Mandela à Dakar, par un officier du MALG, répondant au nom de Noureddine Djoudi, alias Djamel. Amilkar Cabral, leader du mouvement de libération de la Guinée Bissau et du Cap Vert a bénéficié du même traitement.

                        Et c’est le chef du gouvernement sénégalais qui, à l’insu de Leopold Sedar Senghor, qui les intégra à une délégation sénégalaise en partance pour Paris. Le séjour de Madiba en France allait être bref puisqu’il se dirigea vers Londres où il avait rendez-vous avec des marchands d’armes et un représentant du KGB. Avant de reprendre le chemin du retour qui le mènera jusqu’à Melillia avant d’atterrir à Zghanghan, localité proche de Nador, servant de base de l’ALN. C’est Mohamed Lamari, un des officiers de “la promotion Lacoste”, qui allait prendre en charge l’hôte Sud-Africain et son co-équipier Amilkar Cabral. Pour les présenter au Colonel Boussouf à Sebaa Houanet, localité près de Berkane.

                        Le représentant du mouvement national de libération de l’Angola (MNLA) à Rabat, qui deviendra ambassadeur par la suite dans le Royaume, a authentifié la personne de Mandela pour la partie marocaine. A l’époque, le Maroc était le chef de file des régimes progressistes réunis au sein du Groupe de Casablanca, avant la naissance de l’OUA, en 1963. C’est sous le nom de Mbarek Tata que Mandela allait, sur le chemin du retour en Afrique du Sud, avec armes et bagages, faire une grande tournée dans plusieurs capitales Africaines indépendantes.

                        N. Mandela, âgé de 42 ans, allait séjourner dans le camp FLN, au village Coulouch, dans la périphérie d’Oujda, où la population était majoritairement Algérienne. A l’époque, Mustapha Benchahla, garde-forestier dans la région de Berkane, facilitait les mouvements des maquisards Algériens. Et c’était à Noureddine Djoudi, alias Djamel, qu’incombait la tâche de l’encadrement politico-idéologique. C’est dans la ferme de Abdelaziz Bouabdellah, à Berkane, que Tata Madiba allait découvrir le secret du maniement des armes à feu et des explosifs. A Oujda, c’est dans la maison de Benyakhlef, dont un des fils allait figurer dans le gouvernement Osman en tant que ministre de la Fonction publique, que l’envoyé de l’ANC était appelé à s’imprégner des techniques du renseignement et ses divers pendants liés à la lutte des guérillas urbaines ; sabotage, écoutes, désinformation, etc. C’est sur du matériel US, convoyé depuis la base américaine de Nouaceur sous les ordres de Hassan II, que l’apprentissage se faisait. A l’insu de la France, Américains et Espagnols volaient au secours du FLN qui subissait une pression de plus en plus forte de la part de la puissance coloniale Française. C’est au cours de ce séjour qui a duré six mois que Madiba allait tomber sous le charme d’une Matahari Algérienne, Souad Dahou Ould Kablia, sœur de l’ex-officier du MALG (ministère de l’Armement et de logistique générale) promu par la suite ministre Algérien de l’Intérieur. Abdelkader Lazaâr, l’actuel chef de l’Etat Algérien, se souviendra de cet épisode où il fut puni par son commandement pour avoir servi d’intermédiaire à une relation amoureuse. Abdelaziz Bouteflika, dit aussi commandant Abdekka qui servait de secrétaire au Colonel Boumediène, sera éloigné vers le désert Malien où il fut affublé du nom de Abdelkader El Mali. N. Mandela vivait les affres de la clandestinité au vu de l’hyperactivité des services Français dans l’Oriental marocain où le FLN disposait de bases arrières. Pour fuir les yeux des agents dépendant du Consulat général de France à Oujda, il ne sortait que la nuit pour aller apprendre la boxe dans un garage appartenant à Mohamed Bouras. C’est sur ce ring là que Mandela allait subir une Fracture du nez, un mal nécessaire dans la carrière de tout boxeur. Une séquelle dont il a toujours tiré un motif de fierté auprès de son auditoire.

                        Visionnaire, Hassan II, à l’écoute de ses amis Africains tels Sékou Touré, Modibo Keita, Senghor et Hailé Selassié, ne pouvait laisser ce “gros poisson” du Cap dans les seuls filets du FLN. Et c’est Ould Hmidou, gouverneur d’Oujda à l’époque, qui allait inviter Nelson Mandela à Rabat. Les négociations secrètes entamées avec Mohamed Cherkaoui, beau-frère de Hassan II et ministre des Affaires étrangères, Abdelkrim Al Khatib, ministre des Affaires Africaines, des officiers supérieurs marocains et du représentant du MNLA, ont poussé N. Mandela à exprimer ses desiderata : l’ANC avait besoin d’argent et d’armes que le FLN était dans l’incapacité de les lui fournir. Le séjour rbati de Mandela allait se révéler fatal… Car le leader de l’ANC ne retourna plus à Oujda, dans les bras du FLN, mais pris le chemin vers Bamako où il fut accueilli par son ami Modibo Keita qui va l’aider à faire transiter, via des bateaux de pêche basés à Abidjan, les armes délivrées par le Maroc pour partie aux combattants de l’ANC et pour partie aux partisans des mouvements de libération de l’Angola, MNLA en tête.

                        Après son retour à Pretoria, en 1962, Tata Madiba qui structurait l’aile militaire de l’ANC, le MK, coulait sa vie de militant clandestin dans plusieurs Townships et dirigeait les opérations militaires contre les forces racistes de Pretoria. Opérations qui allaient marquer les esprits et mettre en rage les services Sud-Africains affranchis de la démarche militaire de l’ANC via les officines Française, israélienne et américaine, SDEC, Mossad et CIA. Pour se fondra dans la masse, Mandela allait échapper au contrôle des forces de Pretoria en se faisant passer tantôt pour domestique, tantôt de garçon de café. Et c’est sous un nom d’emprunt, David Matayeski, qu’il finit par tomber dans les filets de la police Sud-Africaine alors qu’il se faisait passer pour un des chauffeurs de Cecil Williams, membre du PC Sud-Africain et coordonnateur avec l’ANC.

                        Depuis, la question qui tarauda, 27 ans durant, le leader Sud-Africain était de savoir qui l’avait balancé aux services Sud-Africains. Dans ses mémoires “le long chemin de la liberté”, Tata Madiba abordait cette question énigmatique.

                        Qui dès lors a pu vendre la mèche tant aux Français qu’aux Israéliens et Américains ? D’après les confidences faites par un officier supérieur des services Français à Oujda, le colonel Boussouf, alias Si Mabrouk, considérait que le rapprochement entre Hassan II et Mandela relevait de la trahison. Il fallait donc, suivant la logique de ce maitre de l’espionnage Algérien, “griller définitivement le leader de l’ANC”. Connu par ses méthodes expéditives, lui qui a liquidé de ses propres mains à Larache Abbane Ramdane, leader charismatique du FLN, il n’hésita pas à “laisser filtrer l’information”. Et c’est via Abderrazak Abdelkader (enterré dans un kibboutz en Israël) et sa femme Franco-israélienne que le SDEC a pu dévoiler le secret Mandela à ses homologues Sud-Africains. Une thèse qui n’occulte en rien une autre qui fait état de l’implication de l’ancien officier de l’armée Française Lamari (et il deviendra chef d’état-major de l’ALN pendant la décennie noire et chef de file des éradicateurs des islamistes du FIS) dans cette fuite organisée.

                        D’autres observateurs rappellent à ce sujet que Cherif Belkacem, le négociateur principal du FLN avec De Gaulle, qui avait déjà rencontré N. Mandela à Oujda, aurait “monnayé” cette information auprès de ses interlocuteurs Français, l’indépendance de l’Algérie étant jugée plus prioritaire que l’avenir de l’Afrique du Sud. Nul besoin de rappeler qu’à l’époque, Paris négociait la livraison de centrales nucléaires à l’Afrique du Sud. De là à parler de “gage de bonne volonté” dont le SDEC allait faire preuve, il n’y a qu’un pas.

                        Mais quid du jeu Algérien ? Le MALG voulait faire d’une pierre deux coups. Incriminer le Maroc, considéré comme le valet de la France, et instrumentaliser par la suite Mandela pour assouvir les appétits hégémoniques de l’Algérie dans la région nord-Africaine. Tata Madiba est tombé dans le piège Algérien surtout quand on lui a montré des mitraillettes saisies dans les Monts de Ouarkziz, théâtre de combats entre FAR et Polisario que le Maroc aurait acquis auprès de Pretoria alors sous embargo international. Cette manipulation allait pousser le leader de l’ANC à prendre position en faveur des séparatistes du Polisario. Surtout que le Maroc n’a pas su faire l’effort pédagogique et diplomatique nécessaires en apportant tout l’éclairage sur ces faits historiques.

                        Le Chef de l’Etat Français qui a fait le déplacement à Pretoria pour assister aux funérailles de Mandela, un show que le leader de l’ANC n’aurait jamais accepté de son vivant, n’a pas manqué de rendre hommage à cette icône du combat pour la liberté. Un hommage qui reste, sans doute, incomplet. Surtout en ne levant pas le voile sur cette période angulaire de l’histoire Africaine toujours Frappée du sceau “secret défense”. Et il en va de même pour l’Etat marocain qui doit affranchir l’opinion Africaine en général, et Sud-Africaine en particulier, vis-à-vis de ses engagements dans le Continent
                        Abderrahmane Mekkaoui, Professeur à l’école militaire de Paris, et ancien professeur de Droit à Rabat et Casablanca
                        perso j'ai répondu FLN.

                        http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=391546

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