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IRAK. "Il n'y a pas de vraie stratégie pour libérer Mossoul"

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  • IRAK. "Il n'y a pas de vraie stratégie pour libérer Mossoul"

    L'ex-gouverneur de la ville, Athil al-Nujaifi, qui a dû fuir en juin 2014 à l'arrivée de Daech, prévient que vaincre les djihadistes prendra du temps.


    La bataille contre Daech à Mossoul semble plus difficile que prévu, cela vous surprend-il ?

    Non. L'armée irakienne est allée trop vite pour libérer la ville. Elle a pensé que ce serait un combat facile parce que inégal. Mais les forces engagées ne sont pas suffisantes pour tenir le terrain conquis. De plus, elles n'ont pas consulté les habitants de Mossoul, ce qui est une faute grave. Il y a des résistants à l'intérieur de la ville (les Brigades de la Libération et de la Paix, par exemple) qui pourraient aider à la libération, mais qui ont besoin de savoir qu'on leur offrira un rôle politique dans l'organisation future. Or le gouvernement à Bagdad les ignore délibérément. Sans parler de ceux qui soutenaient Daech et aimeraient changer de camp. La région ne sera jamais stable si on ne fait pas ce travail politique qui doit accompagner la bataille.


    La bataille contre Daech à Mossoul semble plus difficile que prévu, cela vous surprend-il ?

    Non. L'armée irakienne est allée trop vite pour libérer la ville. Elle a pensé que ce serait un combat facile parce que inégal. Mais les forces engagées ne sont pas suffisantes pour tenir le terrain conquis. De plus, elles n'ont pas consulté les habitants de Mossoul, ce qui est une faute grave. Il y a des résistants à l'intérieur de la ville (les Brigades de la Libération et de la Paix, par exemple) qui pourraient aider à la libération, mais qui ont besoin de savoir qu'on leur offrira un rôle politique dans l'organisation future. Or le gouvernement à Bagdad les ignore délibérément. Sans parler de ceux qui soutenaient Daech et aimeraient changer de camp. La région ne sera jamais stable si on ne fait pas ce travail politique qui doit accompagner la bataille.

    La bataille de Mossoul, le coup fatal pour Daech ?

    Quand on s'approche des lignes de front, on voit que l'armée irakienne partie libérer une ville sunnite arbore les drapeaux d'Ali, le saint patron des chiites. Est-ce une faute politique ?

    Ce n'est pas une bonne chose. Pourtant, je dois dire que l'armée irakienne s'est jusqu'ici très bien comportée avec les habitants de la ville. De plus, la présence de troupes turques au Kurdistan rassure les habitants de Mossoul. Et affaiblit la propagande de Daech, qui affirme que cette guerre est une guerre confessionnelle entre les chiites et les sunnites.

    Vous disposez d'une milice de quelques milliers de soldats, la Garde de Ninive, entraînée par la Turquie. Participe-t-elle à la bataille ?

    La Garde de Ninive est positionnée au nord de Mossoul, avec la 16e division de l'armée irakienne, et nous espérons voir nos soldats entrer prochainement dans la ville.

    Etes-vous néanmoins optimiste sur l'issue des combats ?

    Nous finirons par gagner, mais cela prendra du temps. Et l'armée est durement touchée. Il est difficile de chiffrer nos pertes, mais je peux vous dire que dans la bataille qui s'est déroulée la semaine dernière autour de l'hôpital Al-Salam [ancien QG des djihadistes de Daech], les véhicules d'une compagnie entière ont été détruits. Ainsi je pense que nous allons avoir besoin d'une aide internationale plus soutenue que celle qui existe aujourd'hui, sur les plans militaire et humanitaire. D'autant qu'il n'y a pas de vraie stratégie pour la libération de la ville, en particulier du côté ouest du Tigre.

    Comment expliquez-vous ce défaut de planification ?

    Une des raisons est que la coalition internationale participe à la bataille mais pas complètement. Officiellement l'Irak n'a pas demandé l'aide internationale ni celle des Américains qui ne souhaitent d'ailleurs pas s'engager pleinement dans la guerre.

    Comment voyez-vous l'avenir de l'Irak ?

    Je crois à un Irak fédéral. Au sein du gouvernement irakien, certains chiites sont partisans de cette solution. Ils ont compris que la guerre à outrance n'avait pas d'issue et cherchent à s'entendre avec les sunnites et les Kurdes. Mais d'autres groupes font de la résistance. Les milices chiites armées de la Mobilisation populaire veulent écraser Mossoul et imposer leurs conditions aux sunnites. Elles sont soutenues par l'Iran qui a une influence déterminante. Avant la prise de la ville par l'organisation Etat islamique, le gouvernement de Bagdad a ignoré les signes du malaise des habitants de la ville. Ainsi, seuls 15% d'entre eux participaient aux élections.


    Les manifestations étaient réprimées sévèrement. Alors le gouvernement de Nouri al-Maliki a abandonné Mossoul aux djihadistes en juin 2014, sans penser que la chute de la ville entraînerait celle de l'Irak. Il ne faudrait pas répéter les erreurs du passé au risque de voir Daech réapparaître.

    Propos recueillis par Sara Daniel, envoyée spéciale en Irak

    l'OBS

  • #2
    La seule stratégie est que les russes soient invités en Irak.
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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