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Europe de l'Ouest: menace d'enlisement en 2017

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  • Europe de l'Ouest: menace d'enlisement en 2017

    Ebranlée par le Brexit et en mal de projets, l'Union est menacée de paralysie. En 2017, elle pourrait même croître moins vite qu'en 2016, freinant le reflux du chômage.

    Ce devait être le sommet de la reconstruction. La grand-messe censée imaginer l'avenir de l'Europe quelques mois après le Brexit. La réunion de la dernière chance pour faire taire les voix eurosceptiques, de plus en plus nombreuses avant les élections française, au printemps prochain, et allemande, à l'automne 2017.

    Las, c'est Matteo Renzi, le Premier ministre italien, qui a résumé le mieux le sommet de Bratislava qui s'est tenu en septembre: "Une jolie balade sur le Danube." Rien de plus. Encore une fois. Pire, la fracture ne semble plus seulement opposer les pays du Nord précautionneux et les Etats du Sud dispendieux, mais également les pays de l'est de l'Union (Hongrie et Pologne en tête), clairement eurosceptiques, et les poids lourds du continent (France et Allemagne notamment), incapables de présenter un projet audible. Paralysée, l'Europe pourrait même croître moins vite qu'en 2016.

    La fin d'une conjoncture favorable

    La reprise qui s'était fait sentir ces derniers mois s'étiole déjà. Et la plupart des instituts ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance. Les experts de BNP Paribas tablent désormais sur un maigre 1,1% (au mieux) pour la zone euro, contre 1,5% en 2016 et 1,9% en 2015. Il faut dire que l'effet booster de "l'alignement des planètes" - chute de l'euro, dégringolade des taux d'intérêt et plongeon des cours du pétrole - s'épuise.

    Pire, certaines de ces "planètes" pourraient envoyer de mauvaises ondes. L'euro, dont la dépréciation est terminée, pourrait faire les frais d'une guerre monétaire si les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine s'envenimaient. Les taux d'intérêt, ensuite, sont déjà proches de zéro et le potentiel de nouvelle décrue est quasi nul. Les cours du pétrole, enfin, ont déjà repris du poil de la bête, ce qui devrait laisser des traces sur les taux d'inflation dans la plupart des pays.

    "Partout, les gains de pouvoir d'achat seront donc bien plus minces en 2017 qu'en 2016, ce qui pèsera sur la consommation des ménages", relève Laurent Clavel, économiste chez Axa IM. Sauf peut-être en Allemagne, où l'augmentation des retraites décidée en juillet dernier (+5% en moyenne) et la hausse de 4% du salaire minimum, début 2017, profiteront au pouvoir d'achat des salariés les plus modestes.

    Croissance en 2017: +1,3%




    En Espagne, alors que l'effet positif sur les exportations des baisses de coûts salariaux commence à s'épuiser, la piètre qualité des emplois créés, notamment dans les services, pourrait freiner la consommation. "La part des contrats temporaires atteint désormais 26% du total de l'emploi salarié espagnol, contre 15% en moyenne dans le reste de la zone euro", témoigne Catherine Stephan, économiste chez BNP Paribas. Quant au redressement du marché du travail italien - 600000 postes ont été créés depuis 2013 -, il n'a eu pour l'instant aucun effet sur la consommation des ménages, toujours atone.

    Des chefs d'entreprise attentistes
    La vigueur de la croissance sur le continent dépendra donc du moteur de l'investissement des entreprises. Problème, les incertitudes politiques et la faiblesse persistante de la demande mondiale alimenteront encore l'attentisme des chefs d'entreprise.

    Même en France, où le pacte de responsabilité et le CICE devraient pourtant représenter, cumulés, une diminution d'impôts et de charges de près de 40 milliards d'euros en 2017. Outre-Manche, l'activité n'a pour l'instant pas été pénalisée par le Brexit. Mieux, l'effondrement de la livre bénéficie pleinement aux exportateurs et la Banque d'Angleterre n'a pas hésité à assouplir encore sa politique monétaire pour éviter un coup de frein brutal. Mais l'inflation menace. Elle pourrait se hisser à 2,7% en 2017 et 2018, venant là aussi grignoter les gains de pouvoir d'achat.

    Tout au Nord, l'insolente Islande, mise à genoux par la crise financière de 2008 qui avait précipité dans l'abîme ses banques hypertrophiées, a opéré un remarquable redressement, soutenu par l'effondrement de sa devise. Sa recette: le tourisme, qui représente désormais 10% du PIB. Pour preuve qu'il y a une vie après une crise bancaire!

    Le risque

    L'incapacité à instaurer une politique de relance coordonnée en Europe, doublée d'une reprise de l'inflation qui amputerait les gains de pouvoir d'achat.


    l'express
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