Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le taux de chômage évalué par l'ONS jugé exagéré

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le taux de chômage évalué par l'ONS jugé exagéré

    Abdelhak Lamiri a rejoint le club des experts qui doutent de la crédibilité des chiffres du chômage publiés par l'ONS. Pour lui, le taux de chômage en Algérie serait plutôt de 16 à 17,7 %. Il estime nécessaire «d’engager une réflexion autour de l’amélioration des standards de nos statistiques et de garantir l’indépendance des organismes en charge de ce domaine par rapport aux pressions politiques et autres contraintes».

    ===
    Le taux de chômage évalué par l’ONS à 12,3 % en 2006 : «Trop exagéré», selon des experts

    Le taux de chômage en Algérie a baissé de près de 60 % en l’espace de 7 ans, entre 2000 et 2006, soit une réduction moyenne de plus de 8 % par an, à en croire les statistiques de l’ONS, qui sont toutefois remises en cause par les experts.

    L’Office national des statistiques (ONS) établit le taux de chômage à 12,3 % en 2006, contre 15,3 % en 2005. Le dernier chiffre de l’ONS publié mardi, est basé sur une enquête nationale réalisée durant la période de novembre à décembre 2006 sur un échantillon de 14 921 ménages répartis sur tout le territoire national.

    Ce chiffre va jusqu’à dépasser les prévisions du ministère de l’Emploi et de la Solidarité nationale, qui annonçait encore tout récemment un taux de l’ordre de 13,4 % pour 2006. Une progression impressionnante mais qui reste à «prendre avec des pincettes», de l’avis des économistes.

    Encore une fois, c’est la fiabilité des chiffres officiels et la méthode des calculs qui est remise en cause. Selon l’expert économiste, M. Abdelhak Lamiri, «avec une croissance économique moyenne de l’ordre de 5 %, la baisse du taux de chômage ne devrait pas aller au-delà de 2 à 2,5 % annuellement au maximum», ce qui situerait ce taux entre 16 % et 17,7 % actuellement, car rien n’indique que la croissance du pays ait été en 2006 meilleure qu’en 2005 où elle était estimée à 5,1 %, d’autant que le FMI avait même prédit pour 2006 une croissance de l’ordre de 3 %.

    L’économie est toujours tirée essentiellement par le secteur des hydrocarbures et par les investissements publics, alors que la croissance hors hydrocarbures demeure faible. Dans son enquête, l’ONS indique que la population en chômage ou à la recherche d’un emploi a été estimée en 2006 à 1 240 800 personnes sur une population active de près de 10,1 millions de personnes, soit 259 200 personnes de moins par rapport à 2005 où le chômage concernait 1,5 million d’individus.

    M. Lamiri juge que le taux avancé par l’ONS pour 2006 est «exagéré», d’autant qu’il était de 30 % en 1999. Ceci s’explique notamment par le fait qu’il y a chaque année plus de 250 000 nouveaux chômeurs, donc les nouveaux emplois créés sont censés toucher non seulement le stock de chômeurs déjà existants, mais aussi les nouveaux venus sur le marché du travail.

    De plus, il est étonnant, selon M. Lamiri, que le taux ait été réduit aussi rapidement «quelques temps seulement après que le président de la République eut déploré le fait que le chômage stagne autour de 15 %», alors qu’il semble, selon lui, «que ceux qui étaient à la recherche d’un emploi le sont toujours».

    Pour cet expert, il est aujourd’hui impératif «d’engager une réflexion autour de l’amélioration des standards de nos statistiques et de garantir l’indépendance des organismes en charge de ce domaine par rapport aux pressions politiques et autres contraintes».

    Afin qu’elles soient crédibles, les techniques statistiques sur lesquelles se base l’ONS doivent «être auditées et contrôlées par des institutions internationales», selon notre interlocuteur, qui ajoute qu’«il n’y a aucun moyen de savoir comment la mesure du chômage se fait en Algérie puisque l’ONS ne laisse pas d’éléments de traçabilité».

    Le président de la République avait lui-même affirmé que le statut, les missions et les moyens de l’ONS devront être redéfinis en même temps que sera impulsée ou encouragée la création de banques de données spécialisées. Selon le Bureau international du travail (BIT), un chômeur est une personne en âge de travailler et qui répond simultanément à trois conditions : «Etre sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé ne serait-ce qu’une heure durant une semaine de référence, être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours et chercher activement un emploi ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement.» Les statistiques officielles en Algérie prennent en considération dans le calcul du taux de chômage la proportion des emplois non permanents qui constituent pourtant la plus grande proportion des emplois créés.

    On estime qu’en 2000 une personne sur deux était un salarié permanent, alors qu’en 2005 cette proportion est réduite à 38 %. Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité avait lui-même reconnu que 80 % des emplois créés et considérés comme équivalents permanents ne deviennent jamais permanents.

    source : le Jeune Indépendant
Chargement...
X