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Il appelle les Algériens à ne pas célébrer la fin de l’année

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  • Il appelle les Algériens à ne pas célébrer la fin de l’année

    Quand le président de l’association des consommateurs se transforme en mufti

    Le président de la Fédération algérienne des consommateurs vient de lancer un appel inquiétant à l’adresse des citoyens qu’il somme de ne pas s’adonner «à des produits contraires à la religion», la soirée du nouvel an.
    Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Plus grave encore, il invite tous les Algériens et particulièrement les membres des services de sécurité à faire barrage «à tous les dépassements nuisant à nos mœurs». Ces dépassements, explique-t-il, consistent à «imiter la manière de fêter l’arrivée du nouvel an par les autres sociétés». Plus en détail, il cite «les boissons alcoolisées et tous les autres produits contraires à nos valeurs». Ce n’est pas tout. Zaki Hariz, président de la FAC, somme tous les jeunes Algériens de ne pas se rendre dans les lieux «de loisirs où sont organisées les festivités de fin d’année et de ne pas célébrer cette occasion dans les espaces publics en se regroupant, ou en se livrant à des manifestations de liesses telles qu’observées ailleurs dans le monde».
    Dans le communiqué qui nous est parvenu hier à la rédaction, ce même Zaki Hariz appelle «toutes les bonnes âmes et les personnes éprises de nos valeurs traditionnelles et religieuses» à veiller à ce que ces consignes soient respectées en alertant «les services de la police et de la gendarmerie à travers leur Numéro Vert afin de démontrer notre solidarité avec l’Etat algérien qui œuvre pour le respect et la sécurité du citoyen».
    Appel pour le moins surprenant mais surtout inquiétant car il émane d’une organisation censée exister strictement dans le cadre de la protection du consommateur. Dérapage dans un contexte de cacophonie politique ou tentative d’investir un terrain vide déserté par des associations et des partis en mal d’existence ? Le message de Zaki Hariz ressemble à s’y méprendre aux menaces que brandissait le FIS au moment où il se sentait fort et capable de renverser la République rêvant d’instaurer son fameux califat.
    Les milices formées par Abassi Madani et Ali Benhadj étaient chargées d’instaurer un climat de terreur pour contraindre les Algériens à se cacher pour fêter le nouvel an. Même les fameuses bûches, délicieuse génoise roulée, vendues à l’occasion des fêtes de fin d’année étaient alors interdites aux Algériens.
    Les pâtisseries les plus audacieuses écoulaient leur marchandise en cachette, sur commande de leurs clients qui emportaient alors leur gâteau dans de larges boîtes où le produit «illicite» ne se devinait pas.
    Les contrevenants aux ordres du FIS s’exposaient à de graves dangers. Exactement ce que suggère ce président de l’association des consommateurs à la différence qu’il invite les personnes qui partagent son avis à livrer les «fêtards» aux services de la police et de la gendarmerie. La raison en est simple. Zaki Hariz comme tant d’autres ont été encouragés par la permissivité des pouvoirs publics qui n’ont pas vu le danger venir en laissant le référent religieux investir sournoisement tous les domaines sensibles où la vigilance devait être de mise. L’affaire du RHB, ce produit miracle censé guérir les diabétiques, en est un exemple flagrant. Son promoteur a utilisé un logo religieux grugeant de pauvres malades qui ont cru en la bonne foi d’un musulman qui pouvait les débarrasser d’un traitement trop contraignant. Résultat : les victimes se sont retrouvées à l’hôpital dans un état critique où la science les a sauvés.
    Le plus étrange est que le RHB s’est retrouvé commercialisé dans les pharmacies aux côtés d’autres produits issus de longues recherches médicales.
    Cette affaire n’est qu’une parmi tant d’autres. Prenant soudain conscience du phénomène, l’Etat algérien a décidé de se ressaisir. Le RHB a été retiré du marché, et la clinique du célèbre Belahmar, raki professionnel menant une lutte inlassable contre le mauvais œil et tous les esprits malfaisants, fermée quelques heures seulement après son ouverture.
    La réaction tardive des autorités a ouvert la porte à des émules qui, sous prétexte de «préserver la sécurité de l’Etat», tentent de replonger l’Algérie dans des heures sombres à travers des appels à la haine et l’intolérance.
    La responsabilité des autorités concernées est plus que jamais engagée dans une affaire dont les Algériens auraient bien pu se passer en ces moments de crise…
    A. C.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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