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INDUSTRIE PÉTROCHIMIQUE ET ÉNERGIES RENOUVELABLES -L'atout majeur de demain

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  • INDUSTRIE PÉTROCHIMIQUE ET ÉNERGIES RENOUVELABLES -L'atout majeur de demain

    L'alternative pour la diversification économique

    Pour une vraie industrie pétrochimique, nous avons la disponibilité des matières premières, les hydrocarbures, une infrastructure, une volonté politique et à la clé des centaines de milliers d'emplois. Alors, pourquoi se contenter de merles quand on peut s'offrir des grives?
    Le défi de la diversification de notre économie s'impose et la fin du «tout-exportation de pétrole» est proche. Le ministre de l'Energie l'affirme clairement dans cet entretien: «D'ici 2025, l'Algérie n'exportera plus sa production pétrolière, elle la transformera.» Bonne ou mauvaise nouvelle? Pour les accoutumés à la tétée, c'est un scénario catastrophe, mais pour ceux qui veulent accompagner la mutation économique et énergétique, c'est une aubaine inespérée. La crise pétrolière est bien là et elle va durer dans le temps. Faut-il céder au stress et à l'inquiétude des prix du baril? L'Algérie regorge de matières premières indispensables pour asseoir une base pétrochimique. Il s'agit du méthane, de l'éthane, du propane et du condensat... cette mutation énergétique qui fera passer l'Algérie en pays producteur, mais non exportateur, n'est pas un scénario catastrophe. Bien au contraire, la mutation en question fera d'abord économiser à l'Algérie près d'un milliard de dollars, soit la facture de nos importations annuelles en carburants. C'est l'industrie pétrochimique qui viendra à la rescousse de cette diversification économique. Les perspectives qu'offre cette industrie pour le pays sont immenses. Nous avons la disponibilité des matières premières, les hydrocarbures, une très grande infrastructure en construction, les raffineries, une volonté politique et à la clé des centaines de milliers d'emplois ainsi que des rentrées en devises très conséquentes. Alors, pourquoi se contenter de merles quand on peut s'offrir des grives? Il s'agit donc d'ajuster le rythme de développement des capacités de raffinage à celui de la croissance de la consommation interne. La démarche est judicieuse, sachant que la demande nationale explose avec le développement vertigineux du parc automobile, sans compter la saignée provoquée par la contrebande de carburant aux frontières. L'industrie pétrochimique ne signifie pas seulement raffinage de pétrole, mais suppose une très larvée gamme d'une industrie énergétique en aval, d'une réelle diversification économique. Surtout que ces produits destinés à l'exportation ont une très grande valeur ajoutée. Il s'agit des produits comme le méthanol, l'azote liquide et l'hélium, la résine, le PVC et l'éthylène... Ce changement de cap, imposera inévitablement à la compagnie Sonatrach de changer de vocation. Le groupe sera obligé de sortir de l'équation production-exportation, mais de trouver des joint-ventures avec le secteur de l'industrie en vue de se mettre en phase de cette mutation en devenir pour le pays. Un autre gros challenge pour Sonatrach et pour le pays. De la mutation énergétique, il y aura un saut technologique. Désormais, le focus est mis sur les énergies renouvelables comme alternative à la production de l'électricité. Il va sans dire que le modèle actuel de consommation et de production de l'électricité est intenable. L'intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national constitue un enjeu majeur dans la perspective de préservation des ressources fossiles, de diversification des filières de production de l'électricité et de contribution au développement durable.
    L'enjeu est capital, puisqu'il sera question de donner le coup d'envoi d'un ambitieux programme qui sera mis en oeuvre. Il s'agit de la production de l'électricité à partir de l'énergie solaire de pas moins de 4000 MGW, dans un laps de temps n'excédant pas les 7 ans. Ce qui équivaut à cinq ou six centrales électriques classiques de taille moyenne, fonctionnant au gaz. Cela donne une idée de l'importance du chantier. Nous ne sommes plus dans la phase de l'expérimentation. Il s'agit d'une échelle industrielle qui placera les énergies renouvelables au coeur de la stratégie énergétique nationale. Les entreprises publiques, privées et même étrangères seront sollicitées dans le cadre de joint-ventures. Les textes qui vont ficeler les aspects réglementaires sont en phase d'achèvement. D'où l'immensité d'un enjeu susceptible de faire au pays un saut technologique unique en son genre sur le continent africain, voire même mondial. Le ministère de l'Energie entend le lancer dès l'entame de l'année prochaine. La clé du succès est dans le transfert de technologie dont devra bénéficier l'économie nationale. Cela devra se traduire par une production locale des composants de la technologie solaire. L'Etat, de son côté, s'engage à acheter l'électricité produite, ce qui garantit la rentabilité du projet. 2017 est une année très importante, voire cruciale pour le pays qui donnera le top départ à une aventure encore jamais entreprise par l'Algérie indépendante. Dans ce mouvement, dans cette dynamique, la touche de Noureddine Boutarfa est indéniable. Pourtant, une descente en flammes a accueilli sa nomination, l'accusant de ministre sans expérience et sans relief. Placide, sans broncher, il passe aux choses sérieuses, peut-être, parce que, a-t-il lu Paul Valéry: «Le triomphe de l'adversaire est de vous faire croire ce qu'il dit de vous.» Noureddine Boutarfa est l'exact contraire de l'aventure. Tout le retient sur la terre ferme. Et c'est pourtant une folle aventure qu'il a tentée lors du Sommet extraordinaire de l'Opep.

    Par Brahim TAKHEROUBT
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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